Cœurs Vaillants 1941

Ci tations ' a l'Ordre du Jour des CŒ-URS VAILLANTS Ont mérité d'être cités à l'ordre du jour des Cœurs Vaillants les groupes· suivants 'qui se sont particulièrement distingués par la façon dont ils ont réalisé les d iverses activités proposées par le Mouvement : GROUPE DE LA CATHEDRALE A PAMIERS c Ayant repéré les familles pauvres de son quartier, choque équipe a porté, Io veille de Noël, soit d es joue ts aux en – fants, soit de l'argent aux pa– rents lune équipe a réussi à donner 1OO fr. à Io maman de trois C.V. réfugiés ), soit des fagots à de vieilles per– sonnes impotentes. Le Groupe a égalem ent or– ganisé un grand concours de crèches ; donné un feu de . comp à un arbre de N oël or– ganisé par Io municipalité pour les jeunes Alsa– ciens-Lorrains ; aidé les jécistes da~s une ma- . gnifique séance et fait Io vente du calendrier ou p ro fit du Secours National, certaines équipes n'hésitant pas à foire jusque 10 km. à pied pour vendre des calendriers dons les fermes. GROUPE SAINT-CHARLES, (TUNISIE> LA MARSA S'est consacré avec une ardeur digne d'être citée en exemple au Service des Pauvres. A peiA& l'appel du Maréchal était-il . , , lancé que le Groupe décida -~ ~· q. ~.~ ~ \ ~ d'organiser_entièrement le Se- ~ • :z~> . cours National dons Io loco- ~, ·,,. lité.. Annonça son passage ; '· · l_, 1 dons les moisons par des of- ~ ~ fiches placardées partout en ,..., _ ~ longues française et orobe et -C'- par des annonces faites en \ chaire à Io paroisse. Passo :J L.:->- dans toutes les m aisons en ' -r" poussant voitures et charrettes surmontées de panneaux de propagande et fit' une abondante récolte de vetements et de dons de toute sorte, Grâce à l'activité du Groupe, Io commune de La Ma rsa fut la première à a pporte r sa contri– bution au Comité central du Secours National à Tuni~. Puis, sachant bien que Io véritable force se puise aup res du Christ, le Gro uoe a envoyé ses chefs à une journée de récollect ion, Io première qui oit eu lieu en Tu nisie. Bref, les gars de Lo Marsa vivent leur idéel à fond pour • refaire aux yeux de son Em;iire une Fronce plus belle • ... Petits frères de partout qui, vous aussi, serve:i: de toutes vos forces Io Fronce et Io Chrétienté, écrivcx-nous pour n.o~s dire cc qucA vous faites, les difficultés que vous rencontrez, les résultats quo vous obte nez:. Vos 101cs sont les notrcs e t forsque vous remporte: une victoire, c'est le Mouvement tout e ntie r qui s'en enrichit. AIS ... TU a • • LE MOUVEMENT CŒURS VA ILLANTS. Un Cœur Vaillant est un type à Io page c'est une affaire entendue - mois un type à Io page doit. savoir le p!us grand nombre de choses possible, dons tous les domaines. C'est pourquoi ton journal te donnera, de temps en te mps, des petits films docu– mentaires dons le ge nre de celui-ci. Conserve-les soigneusement : ils constitueront une précieuse collection où tu pourras trouver des « tuyaux », non seulement sur les objets dont t u te sers, mois encore sur les diffé rents métiers de ceux qui les foi>riquent. . Aujourd'hui, nous, nous. occuperons de tes chaussures - c'est un sujet d'actualité, puisque tout le monde en parle. Mais crois-tu que beaucoup de personnes sauraient en expliquer la fabrication ? Non, n'est-ce pas ? Alors, · HALTE-LA !... Si ç·a continue, le fa cte ur v a se f â c her ! J e reçois d es avalanches d e lett re s... ce sont tous le.s g a rs q ui m 'é c rivent: « J e veux entrer d a ns la g ra nd e aven– ture, moi aussi, je ve·ux êt re un C œ ur Vaillant. Envo yez-moi vit e l'insi g ne C. V. » Halte -là ! il ne faud rait p as p ren-d re l'insigne des C oeurs Va illants d e .Fra nce p o ur une de ces pet ites b reloq ues q u'on g a g ne à la lot erie d e la fo ire e t q u'o n épingle à son veston. C e q ui fait le vrai Coeur Vaillant, ce n'est p a s l'insigne, c 'e st l'idé a l. L'in– sig ne est seule ment là pour mo ntrer à t o us que celui qui le porte a décid é d e viv re la Gra nde Aventure d es C oeurs Va illa nt s. C' e st un peu comme pour les C roisés au Moyen-âge. Su ppo se qu \ in sei– g ne ur ou un c hev alier ait arbo ré une grand e c ro ix rouge sur ses vêtements. pour fa ire comme les autres , e t q u'il soit rest é tra nq uil lement c hez lui, les p ieds da ns so n immense cheminée les jo~rs d e p luie, ou bien q u' il soit tout simp le – ment parti à la c ha sse au cerf a u lieu d 'a ller à Jérusalem... Moi, je cro is q u' ii se sera it f a it rapide ment traiter d 'embusqué, o u quelq ue chose d 'approc hant. Un gars q ui porterait l'insigne d es C œurs Va illants, ma is qui n 'aura it pas... le coeu r vaillant , ce serait un C oeur Vaillant en carton-pâte , un C œur Va illa nt e n « toc » , un « e rsatz d e - C œ ur Vaillant ». C'est p o ur ça qu 'on n'envoi·e pas tout de su ite l' insigne C œur Va illant a ux gars qui le réclament. A va nt d'êt re a rmé cheva lie r, le ieune seigneur deva it accom i_:: li r d e s prouesses, mont rer se s talent s; f a ire pre uve de vailla nce et d e géné ro sité. Tout cela d urait d es mo is... Alo rs, il promettait d e ne ja mais recule r dans le s b a ta illes, d 'ê t re loyal et de d é fe ndre les p auvre s gens, la veuve et l'orphelin... A va nt d e recevoir la cro ix d e s Coeurs Va.illa nt s, dans un groupe o u comme C œu r Vai ll ant isolé , un « aspi rant » doiti se p ré p arer, s'ent raîner p e ndant d es sema ines et peut-être~des mois. Il n'y a -que ce qui coûte q ui compte! C e-t entraînement, c'est d é jà !'Aventure q ui commence. tu seras d'autant plus fier d'être calé sur Io question et ça t'aidera un jour à choisir ton métier. ••• COMMENT SONT FABRIQUÉES TES CHAUSSURES 1 l e cordonnier découp e d'abord dons la peau choi– sie, à l'aide d ' un « tran– chet », le des– sus ou « em– pe igne l> e t le s côt é s ou «quartie rs» d e la chaussure , ainsi que le s «tiges:& et le dos ou « con– tre fort ». Puis, dans un cuir plus épais, mouill é , il d é coupe , suivant la forme d e Gl21NG/Ul.~· LE CANARD A LA PAGE 1 DÉMONSTRATIONJ LTRIO MP HALE / \J" \1( .• ton pied, des seme lles qu'il bat sur une enclume , au marteau. Il ajuste ensuite l'empeigne et les tige s sur une forme en bois. Ave c une grosse aiguil– le ou alène, ou mieux, avec une machine spéciale il coud. les premières semelle s à la <tré pointe> e t à l'e mpe igne. Il coud A T 01 ••• qui veux corutaitre à fond ton beau mélier de ch ef. Tagada a dédié·un pelit livre où ·se trouve Joui ce que doit aavoir un b on che f d '6quipe. Ce livre est CHEF D't!QUIPE en vente au Centre National des C.V., 16, Rue Nicolaï. LYON, moye nnant 6 frs e n timb res poste. aussi les dif– fé rentes par– ties des tiges et contre fort entre elle s. Puis il forme la «cambrure> du soulier à l'aide d'un morceau d e cuir appel é < cambrillon >. Il fixe ensuite aux « pre m1e re s > d 'au– tre s semelles e n nombre plus ou moins grand, suivant qu' il s'agit d'un soulie r d e ville ou d 'u n brode quin. Ces se– m e 11 es sont f ixées ave c d e p et it es pointes qui sont <rivées» à l'inté rie u r. li p lace d e la mê me façon le talon, main· tenant cons· t amm e nt sa forme d e fon – te e ntre ses geno ux. Il colle , à l'intérieur des se– melles e t d e s doublures de peau refen– d ue . Enfi n, a vec son tranche t, il co upe l'excédent de cuir q ui p e ut se t rouv er a ux seme lles. Il p oli t e t aj u s t e les b o r d s a u moy e n d e me ules e t de bro sse s mue s par une « machine à d é fo r m e r ». Il marque les piqûres d es se me lle s ave c d e s « fers » c h a u f f é s, spec1oux, de façon a obte– nir \l n a spect ne t e t agré· able à l'œ il. les se melles et le cuir so nt ensuite cires et bros– sé s pa r des b ro sse/ circulaires tou r– nant très vite. Il ne reste plus qu'à placer les croc hets et œillets avec ~ une presse spéc i al e e t à mett r e des lacet s de c ouleu r as s o rt i e . • La chau ssure e st terminé e . Elle e st prête à f,a ir e l e dur service auquel tu Io soumets. Ménag e - là , petit frère. Le cuir e st ra re à no tre époque et les soulie rs d o ivent être traités avec tout le res– p e ct qu'ils méritent. Si tu désires une d ocwnentalion s ur un objet particu– lie r (verre, livre , vélo, etc..) écris-le nous... notre ciné– aste se mettra en roule aussitôt pour te contenter ... Il il. t c. L.~# ,,./.:~JI Grand Nord ... Depui~ -6 mois qu' il a quit té le port notai, le « Résolution », solide voil ier d e 462 tonneaux, a bour– li ngué un peu partout entre les immen– s ités b la nches que jalonnent lugubrement les longues processions d' icebergs en dérive. En va in son capita ine a - t- il modifié p lusieurs fois Io route, en vain s'est-i l obstiné à rechercher les traces de ce fameux cant inent a ustrar dont tout le monde pressent l'existence, le Pille ga rde son secret et le rude hiver resserre son é tre inte autour des audacieux qui ont osé s'aventurer da ns ses inviolables soli– tudes blanches. Dèjà certa ins matelots assurent tout bos qu' il va falloir renoncer à poursuivre l'expédition et retourner vers la mer libre a va n t que le batea u ne soit pris dans les g laces. Retourner ? Renoncer ? Ce sera it ma l connaître le capitaine Cook. Ce mois de janvier 1773 ne s'est pas achevé que le (( Résolution », sur son ordre, vient s'accoter lentement à Io ban– quise. On déborque un traîneau et des chiens. - (< Trois hommes o vec moï suffiront pour cette reconna issance, a dit Cook à son second. Appelez-moi Herold, Jock et Samuel. .. °i> Les trois matelots désignés sont accou– rus avec fierté . Etre choisi par le patron pour une mission d ifficile est un honneur qu'on se d ispu té à bord du « Résolution >l . Le temps d'endosser leurs lourdes four– rures e t les voi là qui rejoignent le chef à la coupée du novire. Peu â peu la silhouette du dRésolution.o s'estom11e•.• Sur la glace les chiens jappent d' im– patience... depuis des mois qu'ils n'ont pas quit té leur chenil· flottant, ils ont hôte de se griser d'espace. Au coup de sifflet, les bêtes se ramas– sent sur leurs jarrets nerveux... les cour– r'oies se tenden t... et voilà le traîneau qui s'enfonce da ns le désert host ile. Cook, impassible, regarde droit devant· lui. Puisque Io muraille glacée empêche son navire de pousser plus avant son explo– ra tion, c'est à terre qu' il continuera ~es rechcrche-s. Ce sera dur... c'est téméraire peut -être... qu' importe 1 il ne sera pas dit que tout n'aura pas été tenté pour a rracher ou Pôle son farouche secrét... Là-b as, ou loin, s'estompe peu à peu Io houte silhouet te du < Résolution ». Avec les stologtites de glaces qui pendent des vergues, avec les filets blancs qui courent le long des haubans, il a dé jà m oir irréel, un ospect de légende... Ce .>a teou, pourtan t, c'est tout ce qui rel ie encore les homme~ ou monde. .. Dons quelques secondes il aura disparu, da ns quelques secondes, ce sera le désert da ns toute son impitoyable horreur... Le traî – nea u s'é_loigne tou jours... c'est fini... e t le regard des hommes ne distingue plus rien d e l'ombre blanche perdue sur la blanche immensi té.. . Cook, lui, rega rde devant, toujours. De temps en temps, il modifie la d irec tion. 11 é tud ie. Il observe... Il y o des heures qu'on avance... le f'ôl<" reste rebelle, le désert reste impé– nétrable. Alors Cook ~e ré;igne fi ordon– ner la halte. Son front est soucieux son sourcil froncé el k:s hommes qui ont ' pour leur chef une admira tion ~ans borne se toisent, respecta nt son si lence. Seui, Herold s'est enha rdi jusqu'à lui poser une quest ion ; Herold, le ben jamin de l'équipage. Il est si jeune que c'est à pe:ne si un léger duvet commence à couvrir ses joues roses, mois il est intel– ligent, énergique, avide de s'instruire et le capita ine, remorquant dons ses yeux cet·te flamme qu'a llume chez les vrais marins la passion de la mer, s'est vite pris d' intérêt pour lui. • L a halte terminée, le traineau com– mence à pe:ne à reprendre sa course, qua nd ·tout à coup le sflence, le lourd, l'oppressant si~ence du Pôle se rompt de tragique façon. Un hu lu lement s'enfle, lugubre, en tre les coll ines de · glace et une brusque tempête enve loppe les hom– mes de son tourbillon. Trembla nts, les chiens se sont a rrêtés. En quelques secondes, l'a ir se remplit de cette poussière blanche e t dure qui aveu– gle et fa it suffoquer, réduisa nt à l'im– puissance les plus courageux. Crispés, les hommes se sont roid is. 11 fout avancer... trouver un abri coûte que coûte. Le fouet cing le les bêtes qui renâclent e t les marins, tête basse, se cramponnent a ux montants d u traîneau pour ava ncer quand même... C'est olors que se produit Io cotostro– phe. Sous les pas du premier écloireur, une crevasse vient d'ouv~ir son gouffre béant ... Une · seconde à peine s'est écou – lée et dé jà il ne reste ~ur Io glace qu'un seul homme : le copi toine Cook, qui venoit de lâcher le traîneau ~·our rajuster son bonnet de fourrure orroché por le vent. Un instant, le marin demeure stupé– fai t, holluciné... Voyons, rêve-t-i l ? Ou devient- il fou? Mois un ja ppement pla in– t if retentit près de lui . Là , ou bord de Io crevasse, un ch ien se cramponne, sa longue la isse de cuir rompue par le choc... D'une ma in nerveuse, Cook a ide Io bête à se dégager puis, penché sur le gouffre, il crie de toutes ses forces, les ma ins en porte-voix... Et ranges, les sons se répercutent a ux échos de l'insondable abime... quelques insta nts de si lence... quelques instants tragiques, morte'.s,, interm'nobles ,e t sou– dain un oppél faible, angoissé, re tënt it... Dans Io demi-obscurité · produite par la t.empête, Cook devine une forme qui · se débat au fond du trou plein d'ea u... Coura ge' ! hurle- t - il,: j'envoie une amarre... Et sa main, d'un. geste sûr, lance ou fond de Io crevasse la laisse rompue tout à l'heure par le chien. Un moment l'amer- re o pendu, inerte, dons l'abîme. Et puis une ma in l'o so 'sie, fa ib lement d 'abord , bientôt de plus en p lus ferme. Cook, avec précautions, ha le le prec1eux fordeou, ramenant, après p~ usieurs minutes d 'ef– forts, un homme à demi évanoui qui s'écroule aussitôt qu 'il met le pied sur Io glace. Nerveusemen t, le capita ine écarte les · fourrure;; trempées d 'eau. Hérolé! ! c'est Hérold !... il vit... Quant à Jock et à Samuel, ils on t à tout jomcis disparu... Dons une niche de g lace où l'assaut de la tempête se fa it u.n rieu moins violent, Cook fr ictionne son jeune ' mate lot. Len– tement les couleurs réopporoissent sur Io figure pâle... - Tu reviens de loin, petit, murmure le chef, un sourire encourageant sur sa rude figure. Hérold cloque d es dents. L'eau qu i a tra nspercé les fourrures imprègne ses vê– tements d 'une étre in te glacée, un terrible froid engourd it peu à peu ses membres roides.. . Quelques sons s'éclioppen t en tremblant à travers ses den ts qui s'entre– choquen t : - Croyez-vous qu'on nous retrouvera , capita ine ? - 1ien sûr, petit. Dès que Io tempête souffl era un peu moins fort jè ferai des signaux et le lieutena nt, en ne nous voyant pas rentrer, enverra certainemen t un traineau à not re recherche. Il connai t la route que nous devions su ivre. • Pusieurs heures se sont écotflées et le regard de Cook se fai t plus anx.ieux au fur et à mesure . que passe le temps. lm· mobile, exsa ngue, Hérold s'affaiblit de p~us en plus tond is que de longs fr issons le fon t trembler d e Io tête aux pieds. S'il pouva it marcher, remuer, le froid aura it moins de prise sur lui, mais dons sa chute il s'est luxé un genou et il doit demeurer étendu. .. Une terrible somnolence le gagne peu à peu.... Le rega rd de Cook s'est chorgé de pi– tié. La mort blanche rôde sur ce garçon dont l'âme et les yeux sont si clairs... S' il s'endort, c'en est fini, plus jomois . il ne se réveillera .'.. Et cette maud ite tem– pête qui souff:e toujours !... · Les lèvres du . jeune ma telot remuent imperceptiblement. Devina nt Io fin qui s'qpproche, le pe t it . ga rs murmure une prière... Puis, tourné ·vers son chef : - C'est triste, trop tôt... J 'nurais cap itaine, tellemen t de mourir voulu foire de ma vie quelque chose de beau... c'est vroi que j'é ta is si pet it... si pauvre en avenir... Une exclamation brusque échoppe ou capita ine : - Que dis- tu là , pet it ? Lo vie de l'homme n'est pauvre que lorsqu' il n'es t pus assez courageux pour Io rendre riche. C'est à chacun de savoir profiter des pos– sibi li tés que Dieu lui donne . Croira is- tu, par hosa rd, que je suis hé capita ine, moi ? Les yeux d'Héro!d, brusquemen t, bril– lent d ' intérêt : -- Racontez-moi, supplie- t- il en lut– ta nt contre le sommeil qui borde de plomb ses paupi ères... Cook, dan!> un écla ir, a compris qu'i l y ava it là urie cha nce de sa lut. Alors, avec cet te simplicité que met dons le cœur des hommes Io vra ie grandeur, il commence à raconter so vie : - Mon père, commence- t- il avec une nuance de fierté da ns Io voix, mon père é tai t un modeste ouvrier. Il trava illai t dur pour gag ner notre pa in et îe n'aurais sons doute jorl}ois su lire ni écrire si un riche proprié ta ire des environs n 'avait eu la bor1té de s' intéresser à moi. Grâce à lui,. j'ai pu fréquen ter quelque temps une pe– t ite école d 'où je su is sort i po"ur être placé en apprentissage chez un mercier de Newcastle . Mois Io mercerie ne m'enthou– siasmait guère. La mer, déjà , m'avait cho:si... Un beau jour, je me su is ehgagé comme mousse sur un misérable caboteur qu i transporta it du cha rbon d'un port à l'autre. I.e POll ,.est~ t·elJellc, le rlt:.\err 1mµénétrat1le... Cook s'arrê te quelques instan ts. Sur le visage blême qui se tend vers lu i dons une ot ten tion passionnée, un changement s'est fa it peu à peu. Un peu de rase est revenu aux pommet tes, le sommeil resle suspen– du , Io mort ne gagne plus de terrnin ... 11 fou t con tinuer l'h istoi re... « De mousse, je · devins motelot, re– prend le capitaine. Puis je lu> maître d'équipoge. La guerre oyan t éclaté, je: mé· retrouvai ou Cana da où l'on rne con l1a 1,, soin de sonder le cana l du Sain l-Louren t et d'en relever -l e p!an. Man t ravail fut remorqué.. . je pus con tinuer à étudier Io géomé trie e t l'ostronom;e, mener à bien plusieurs outres missions ef enfin me con– sacrer à Io découverte des terres rncatF nues... Hérold continuait d 'écouter le récit avec ferveur. Sa jeunesse réag issoi l rnoin– .tenant, muscle pa r muscle, ve ine par veine con tre l'emprise insid ieuse du sommeil et du froid. Cook, rassuré, se lève. Un sou•. rire écla ire ses trai ts rudes... ..,.- Tu vois, pe tit, a vec de l'énergie et du travail, on a rrive toujours ou but qu'on s'est fixé . Fois comme moi et ·m jour tu sera s, toi oussi, capitaine... • Pndant ce temps, ou dehors, Io tem– pête s'éta it calmée.. . Quelques heures plus tord le traineau envoyé por le <( Résolu– tion » répondait aux signaux de Cook. Les deux hommes étaien t sauvés. Vainqueurs du Pôle, ils avaient >u foire face, en va illants, à Io terrible mon bla nche. Georges MARIEVAL.

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