Cœurs Vaillants 1941

Arugu jeta un coup d'œil inquiet vers les hauts sommets de la Cordill'.ère qui dessinaient une ligne tourmentée sur le fond ble u du ciel. Pourtant un grand calme régnait alen– tour. Mais ses sens affinés de jeune indi– gène décelaient, dans le silence de la montagne, une menace proche. Soudain une galopade effrénée se fit entendre et une troupe de lamas débou– cha sur. la route, dégringola la pente raide de la vallée et eut bientôt disparu, laissant derriè re elle un nuage de pous– sière. - Un tremblement de terre! pensa Arugu. Il n'y ava:t pas à s'y tromper! L 'affo– lement des lamas joint à la mystérieuse inquiétude qu'il ressentait dans tout son ê tre était un signe ava nt-coureur d'une de ces convulsions de l 'écorce terrestre si fréquentes dans la r égion volca nique de la Cordilliè r e. Il fallait se h âter pour rejoindre le petit village indien situé à plus d'une he ure de marche. Arugu s'éta'.t déjà élancé au pas de · course s ur le sentier à pe ine tracé parmi les roches quand il s'arrêta net. Là-bas, très loin, dans la vallée, une a uto venait d'apparaître. A vrai dire , ce n'était qu'un point noir s ur le grand ru– ban blanc, mais l es yeux perçants d'Aru– gu étaient habitu és à reconnaître ces ma– chines européennes qui lui causaient au- Il fair nuit. Le vent hurle dans ·les branches. Au loin, des maisons brûlent... Sur le bord de la route que siHonnent sans trêve de lourds . camions, une petite forme noire vient de S"é– crouler tout d'un coup en sanglotant. Hier en– core, c'était un petit garçon heureux dans une maison claire. Et puis, la guerre. est venue la terrible guerre née de la haine et de maison accueilbnte, J ean renaît à la vie. Un peu de joie revient dlns son cœur lorsque, tour ~ coup, il apprend une terrible nouvelle: l'offi– cier au regard clair. lç chic officier 3 qui Jean doit~ tout son bonheur, v ient d'êt re tué en ac-– complissant une mission... U n grand chagrin en – vahit le cœur du P.etit gars. Il lui semble que, tant d'effroi que d'admiration. Et, si ses promenades familières l'amenaient aussi loin de son village, sur la grande route qui traverse les Andes, c'était précisé– ment pour assister au passage fantastique de ces monstres d'acier. Un sentiment d'horreur et de pitié inonda le cœur d' Arugu. Si la voiture at– te'.gnait les hauteurs, elle serait proba– blement écrasée par les éboulis de ro– chers au moment du trembl-ement de terre ! Que faire ? Tenter d'arrêter la voiture? Mais les Européens restent sourds aux appels des petits indigènes qui, d'ordi– naire, courent ;e long de la route en ·qué– mandant quelques sous. Soudainement les yeux d'Arugu pétil– lèrent de plaisir : il avait trouvé ! Il saisit des quartiers de roches, les plus lourds que pouvaient transporter ses bras de treiz'e ans, et il les transporta sur Ja route. Nul accident n'était à crain– dre, le condur.teur les verrait de loin et serait obligé de s'arrêter. De temps en temps il essuyait la, sueur qui mouillait ses tempes et jetait un coup d'œil sur les lacets de la route. L 'auto se rapprochait ; elle prenait forme : on dis– tinguait maintenant sa s'.lhouette puis– sante. Et le danger se précisait : d es bandes de vautours affolés battaient lourdement des ailes ; des lamas bondissaient de ro– che en roche comme s'ils étaient poursui– vis pa r une troupe de jag uars. Quand l'a uto ne fut plus qu'à quelques centaines de mètres, Arugu se j eta der– rière une roche et, le cœur battant, il attendit. Le conducteur venait d'apercevoir les pierres entassées sur la route. Il poussa une exclamation de colère et stoppa. - Attent'on ! Georges, dit une voix un peu cassée de vieillard. Des pillards sont peut-être cachés derrière des roches, prêts à nous attaquer. 'l'égoïsme. La claire maison a été démolie par une bombe et, sous ses ruines, a disp01ru, pour toujours, toute la fami:le du petit garçon. Com– ment a-t-il été sauvé, lui ? il n'en sait rien. Dans s:i tête douloureuse, des visions de mort s'enchevêtrent dans un terrible cauchemar et bientôt, à bout de forces, l'enfant s'endort 3 même le talus de la route. Il aurait dormi long- plus januis, il ne connaîtra le bonheur quand, uo matin, le père de l'officier le fait appeler. Il est très g rave. Mais dans son regard profond briHe cette m ême lumière et cet te m ême bonté que J ean aimait t :int trouver chez son gr3nd ami. « Petit, dit le pap~. c'est mon fils qui t 'a amené ici. Il m'avait demandé de t 'accueillir - Ne craignez rien, Georges Lemoine. Le revolver à la main, il sortit pru– demment de la voiture et inspecta les bas-côtés de la route. Peu s'en fallut qu'il ne découvrit Arugu. Rassuré, il fit un signe d'appel aux occupants de la voiture. Son beau-père, Edouard Chabrier, un grand vie:Uard aux cheveux blancs, min– ce, très droit malgré son âge, s'avança d'un pas lent mais ferme. Sa fille Chris– tiane, la femme de Georges Lemoine, le suivait, un peu inquiète, et Arugu, tapi derrière son rocher, regarda d'un œil émerveillé cette jeune femme blonde et belle comme les fées des. vieilles lé– gendes. - Je me demande, dit le vieillard, qui a pu se Lvrer à cette sotte p laisanterie. - Bah ! répondit Georges, ce sera bien vite déblayé. Admirez · pendant ce temps le magnifique panorama de la Cordillière. Avec inqu:étude, Arugu vi~ ses blocs, qui lm avaient paru si lourds, voltiger dans les mains du jeune homme. Le tas diminuait à vue d'œil. - Ouf ! pla'.santa Georges Lemoine, ce petit exercice de gymnastique m'a heu– reusement dérouillé les muscles. En voi– ture! Mais Arugu n e pouvait laJ.sser partir les Blancs vers une mort certaine. Il bon– dit hors de sa caehette et se jeta devant l'auto au moment où le jeune homme mettait le moteur en marche. Christiane poussa un léger cri d'effroi. - Que veut-il ? demanda Edouard Chabrier. Hélas! il était bien d:fficile à Arugu de se faire comprendre ! - ·Hablas espanol? interrogea· Georges, sachant que les indigènes connaissent souvent quelques mots d'espagnol. Mais ce n'était pas le cas d'Arugu et il se mit à gesticuler en montrant la mon– tagne, l e · sol, les vautours qui tour- temps toujours peut-être si une main, tout d'un coup, ne l'av2it tiré de sa torpeur. Qu'arrive-t-il ? Un malheur encore ? Non. Une silhouette jeune se découpe sur le ciel blanchis– sant, des ga.Jons d'or brillent dans la lumière grise de l'aube. Et tandis qu'une main ferme aide le petit gars à se relever, 1 une voix affec– tueuse résonne à ses oreilles comme une mu- comme lui. A cause de lui, veux-t'u devenir réellement mon enfant ? » Jean a ouvert de gronds yeux étonnés et il n'a pas compris. Alors le père l'a emmené chez son notaire. Devant lui, il ; signé un p3pÎcr très compliqué qu'on :op– pd le u n acte d'odopcion et, depuis ce jour, Jean est devenu le fils de son bien faiteur. Il a porté noyaient dans le ciel. Peine perdue! Cette mimique était incompréhens~ble pour les trois Européens. - Peut-être veut-il quelques sous? sug– géra Christiane. Et elle tendit au jeune indigène quelques pièces de monnaie ar– .gentine. Arugu rougit et d'un geste viole nt lança les piécettes à terre. - Oh ! oh ! dit Georges, impressionné par cette atUude sur la signification de laquelle il était difficile de se méprendre, il se passe certainement quelque chose de grave. A peine achevait-il ces mots qu'un bruit formidable parut ébranler t oute la Cordillière. Une espèce de frémissement parcourut le sol. Arugu s'était jeté à terre. Les Français, qui ne l'avaient pas im:té, eurent l'impression que la terre se dérobait sous leurs pieds et ils s'écrou– lèrent en poussant un cri d'alarme. La secousse ne dura que quelques mi– nutes. Dès qu'il sentit le da nger passé, Arugu bondit sur ses pieds, aussitôt suivi de Georges, et tous deux s'empressèrent autour du vieillard et de Christiane éva- nouis. Il Longtemps après, dans le petit village indien, Arugu montrait encore avec or– gueil les magnifiques présents que lui avaient envoyés ses amis du grand pays d 'au delà des mers. Robert VELLER. sique apaisante. Sans hésiter, Jean a su1v1 l'of– ficier. Et lorsque, quelques jours plus tard, ce– lui-ci s'en va en permission, c>est un petit gars tout transformé qu'il emmène avec lui. « Tu n'as plus de famille, petit, si t u veux t u seras de la mienne. Et qumd je repartirai au front , tu me remplaceras à la maison... ». L'officier a tenu parole. Reçu comme fils dans une belle son non1, il a partagé tous ses biens, il a rc– trou vé le bonheur. Cette histoire n'est pas un conte. C':st une histoire vr:ùe qui cache un merveiJleux secret. Tu veux le conn.1itre ? Alors regordc bien les questions que je te pos, en bos de l'autre page. Elles t'aideront à trou ver b piste du bonheur ..• · L'ALPINISTE. R ésur:ui des chafti"os précéd<mts : Le profcssem· 1V1crcicr a été eclcv6 par des flanf!stera et trons· port6 ù bord d'uo cargo . éq~atorien, le " Mooi– ~ordo D, qui vogue voro Gayoquil. A yant découvert quo son com:iagnon Vo.lcntino est un tr::iître, Mo· tbic~ simule un occident et di&poroît doos les eaux du rio G ronàe. Oo le croira mort. Mais alors qu' il va se remettre en route il est v ictimd d'uno ogressioo. CHAPITRE X ll'auvas humains L'homme qui sortit du taillis était m ai– gre, hirsute, et sa chenûse de toile kaki était en piteux état. Sans cesser de tenir le reporter sous la menace de son a rme, il lui arracha sa ve-ste et ricana : Mathias aTait .bondi... - Tout à fait ce que j'avais l'intentio de commander à mon tailleur ! Mathias, impassible, considérait la te– nue plus que légère à laquelle il se trou– vait condamné. - Je crains d'être mal accueilli si je rentre en ville dans cet équipement, re– marqua-t-il simplement. dre à Mathias la chemise qu'il a vait déjà enfilée, mais le Fr ançais l'arr êta d'un geste. - Non, garde ça. Garde aussi mon pan– talon et ma veste. Donne-moi tes hardes. L e vagabond roula des yeux effarés. Renonçant à comprendre, l'homme tro– qua ses loques contre les vêtements qu asi neufs. - Un fou, pour sûr ! soupir a -t-il en re- gardant le Français s'éloigner à grands pas. Mathias, pourtant, n'avait jamais été plus sain d'esprit. L 'idée de ce marché lu'. était venue subitement, alors que son adversaire était à terr e, dûment corrigé. Il avait pensé que son costume élégant le fer ait remarquer dans les eridroits qu'il allait ê tre obligé de fréquenter. Or il te– nait essentiellement à passer inaperçu. Le soir même, comme il demandait l'hospitalité dans une ferme, il e ut la preuve que son accoutrement était bien cho'.si. Pour un dem i-colon (.i) on lui ser– vit une gamelle .de haricots noirs et on lui indiqua une place sous la véranda. Dès le lendemain la randonnée com– mença, incertaine, harassante. Il lu i fal– lait traverser presque tout le pays, de l'est à l'ouest, sans pouvoir compter sur une r oute digne de ce nom. Sous prétexte d'une blessure au pied, il put louer une mu le, mais l'indien qui le convoyait ne voulut pas aller au delà de cinq uante ou soixante k'.lomètres. Ma– t hia s s'arrêt a da ns u n petit village où il trouva un numéro de l a « Tribuna ». Il put, en savourant un café, lir e le bel ar– ticle nécrologique que ce jour nal lui con– sacrait. « Mort dramatique du reporter français Mathias Rigal », annonçait un titr e sur deux colonnes. E t le quotidien de San José expliqua' t comment un épouvantable accident avait DES JEUX?.. EN VO 1LA... • PAYSAGE FABULEUX Ne t rouvez- vous pas qu'i 1 y a quelque ch ose d'extraordinaire dons ce paysage, n'est-ce pas plutôt un assemblage de p lusieurs poyasoges? De quel pays ou de quelle ville ? MOTS CROIS~S. Le Laboureur Hor. - l . Qui est situé à Io partie anté– rieure du crâne. - 2. Saint Evêque de Séville orga nisateur de l'Eglise en Espagne. - 3. Com– mune du déportement de Seine-et-Oise. - 4 . Lo devise de Louis XIV commençait par ce met. , 6. Etudia nt de l'Université, au moyen âge. 7. Philosophe grec. -i. i ~ .. 6~ }t---t---'.__-t-.... ~i---t---t '1 5LJ~~~~~ ~ ~-4~-+~~~-1--~1---&~-ll .) Vert. - 1. Pol ies, honnêtes et bien élevées. - 2. Trop audacieux. Redoublé, fruit exotiq ue. - 3. Dans le veau, mets délicat. Port icule du dialecte provençal. - 4. Dieu de la mythologie sca ndinove. Initiales du fi ls de l'auteur de Mi– thridate. - S. Huitième jour ovont les ides. chez les Romains. <A rebours ) du verbe sign i– f iant posséder. 6. Fournit le cachou. Con– jonction. - 7. (A rebours ) poreil. Note CHARADES Ne faites point mon premier. Mon second se donne oux bê tes. Parmi nos plus grands poètes On comptera mon entier. On n'est pas estimé quand on est mon premier On n'est certes pas beou quand on est mon entier. En Fronce ~oule mon dernier. UN FAMEUX PRESTIDIGITATEUR M . Claque est un fameux prestidigitateur. Ne croiriez-vous pcs qu'à l'aide d'une pômpe e t d'une mochine pneumatique il arrive à trans– former un frui t à pépins e n Ôiseau ? A vous de découvrir comment il arrive à une telle méta– morphose... Bonne chance... UN GRAIN D'AST\JCE Ço a lors !... Quel est le comble de l'habileté pour un voiturier ? de la p gssion pour un chas– seur ? du trovestissement ? SOLUTIONS MOTS CROISES "Ç>J '13.L "l - •10 'OOJV '9 - ·!D 'OUON ·5 - "(oopoH '!no'l} "H "'l 'D!PO "t - » o '•!H 'f - "(oooo> oo '9•0 •z - ·••l!'•!:J ·1 - 'IJ•A ·a)oJaos · L - "Ja!1003 ·9 - °(Jodm! onq!JD(d) ••N ï • - ·1ou ·!O~J\ "f - "OJOP!Ol ·z - "(DUOJO:J "l - •JoH PAYSAGE FABULEUX ·•rnbpso1uo1 O>~as.\ud u n Josodwo::> !Onb ap Jaya ua ~l!OJ\ - ·xno::>!dOJl SJll!lDfDJ - "9!.Hld 3p ·a "N - "(smo101 xno •1qoss!ouuoooJ) "'l""IV ,p oVoll!t\ CHARADES °(U! V•I!-') U!Dl!A - . (oqnq-1nw) aqJ011:0~\j • 1 ,v F ,1M EUX PRESTIDIGITA T EUR '" I ;>nbD(:J 't\l 'U!(DJ'\J *""3!d 3Un U3!q a1saJ !" I I! 1a (J,I) J?D,f OJ!dsc I! anb!JntunJud 3U!l{:lDW e1 ::>3AD ' (o,t) naa,1 ~dwod I! '~H.lwod UG :J'1.'\0 : J 0 3 1Dl !tf:p!l93Jd X03!3DlSO 3 J)OU J l)J OS 3J!DJ CA .:>nb 0030!0,( .J!Ot\ .JOOd lr:03:\ SOI\ Sp 0 UOJ i'J UJ!q 'Z3JAOQ "3J !Od oun Joa l!OJJ a1 pJoqo.a 'JN GRA IN D'A S TUCE ' "'UIU(IA s~Jl 1 ~\fJl i .rrn,o onb sno1 2e>Aos snoA 1a ·;)lu ·~A Of JJS!D~?P lS<> 1 0 : l U3tD3SS!lS3AD.Jl np .:i1qÛJQJ 3, - ' SUO(d sap JélJ!l iJP : .JOO>~sc4:> "I J00d - ...noah..la:> no s1.Jo dsuo.J1 sap .J<J~Jo4:> as op 1sa,o ë Jaun110A un Jnod 91a1!qoq,1 ap a1qwoo n1 L'autre fut pris d'une crise d'hilarité. - Plutôt ! fit-il. Mais comme tu as été bien sage, je vais te donner mes c frin– gues » en échange... coûté la vie au 1eune homme sur le par- ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~- Pour retirer sa chemise et enfiler celle du Français, il fallut bien que le rôdeur déposât un instant son fusil. C'est cet instant-là q ue Mathias attendait patiem– ment. D'un brusque coup de pied il en– voya l'arme dans le rio Grande. - Hein ? Quoi ? L 'homme avait vomi une bordée de jurons et, furieux, s'était précipité sur le reporter. - Tu me paieras ça ! Mais Mathias, feintant brusquement, cu eillit la brute par un crochet au men– ton. Le r ôdeur tomba sur les genoux et jeta a utour de lui des regards de bête traquée. - Alors, ça te suffit? demanda Ma– thias. L 'homme frottait sa mâchoire endolorie et ne paraissait nullement r assuré. Sans doute avait-il craint une correction en – core plus sévère. - Je suis sans un peso depuis quinze jours, dit-il piteusement. En même temps il entreprenait de ren- cours San J osé-Puerto-Limon. « Le corps de M. Mathias Rigal, con– cluait-il, n'a pu etre encore r etrouvé. Une équipe va être envoyée sur les lieux pour le rechercher , mais il n'est pas cer– tain que ses efforts aboutissent car la dépouille de l'infortuné a pu être entraî– née fort loin par le courant du r io Grande. » Un sourire erra sur les lèvres de Ma– thias. - Me voici proprement rayé du nom– br·e des vivants, dit-il. Valentino doit dor– mir tranquille. Il dormira moins bien le jour où je ressusciterai. Les deux jours qu i suivirent, le F r a n– çais fit de dures étapes en montagne a vant d'atteindre, enfin, la r égion du Pa– cifique. Il avait de plus en plus l'allure d'un vaga bond. Une courte barbe rousse cou– vrait ses joues et les ailes de son feutre noir ét aient maculées d'innombrables taches. Qui aurait reconnu en lui l'envoyé spé– cial des « Dernières Nouvelles »? (1) Le colon, unité monétoire de Costa-Rica, vaut 1/ 4 de dollar . OU EN EST TON TRÉSOR ? ...ce fameux trésor que tu es e n train d 'amasser, semaine pa r sema ine, avec tous les vaillants que tu gognes en déchiffrant les mystères de notre Grand Jeu ? Tu en as beoucoup j'espère ? car le momen t a p proche où, avec t ous ces vaillants, tu pourras bénéficier de Io surprise que je t'ai annoncée l'autre jour. Et Io semaine prochaine fla dernière de notre Grand Jeu ) tu en fabri queras un chef– d'œuvre qui te permettra d'enrich ir formidablement ton t résor. Et t iens ! je vais te donner un bon < tuyau >. .. Ve donc visiter l'endroit où s'est passé ce que tu vos répondre à Io troisième question ci-dessous. Cela t 'aidera puissamment pou r réussir ton chef-d'œuvre. Et mointenont voici 8 questions qui t e permet tront de gagner 120 voillunts si tu en donnes les solutions justes à ton dirigeant c si tu ne fois oos partie d'un groupe c 'est à M. le Curé qu'il faut porter tes réponses. Nous lui e nverrons des vai llants s' il n'en o pas). · - L'officier q ui a é té tué en accomplissant· sa mission, à qui te fait-il penser ? Grâce à Lui, par quel Père os-tu été adopté ? Quand ? Quel est l'act e qui o été signé ce jour-là ? Quel nom os- tu, comme moi, le droit de porter depuis ? Dons quelle famille es-tu entré ? Quel est ton héritage ? N'as-t u pas reçu plus encore que · Jeon ? Quoi ? Pourquoi cette vie mystérieuse est -e lle un vrai trésor ? Satisfait d'une transformatïon qui lui assurait désormais l'incognito, Mathias se hâta vers le village de Huevas, situé à deux ou trois kilomètr es en deça de la frontière. Bien que tenté de continuer, le r eporter s'abstint pour ne pa s se faire remarquer pa r trop de précipitation à passer la ligne. Il s'arrêta à l'auberge et s'y fit servir un repas copieux. La salle était bruya nte. Une clientèle bigarrée jouait a ux dés, mangeait, buvait ou palabrait. L a plupart de ces hommes avaient travaillé u n certain temps au ca– nal et, lassés de ce la beur régulier, pré" féraient venir fou iller les terrains a uri– fères de San Rafael. Leur conve rsa tion permettait de les juger r apidement. Ils n'avaient d'autr e souci que l'argent gagné sans peine et dépensé en beuveries. De temps en temps un des hommes s'étendait sur le plancher. roula it une couverture autour de ses reins et s'en– dorma it. Bientôt tous les coins furent oc- cupés et des ronflements couvr irent le bruit des discussions. Mathias s'aménagP.a une place à son tour ·et, malg ré les bottes q1,1i le frô laient au passage, il ne ta rda pas à succomber à la fatigue. Dès l'aube, l'auberge s'éveilla. Les vi– sages ensommeillés se retrouvèrent de – vant l es · cafés fumant s .. - Ce qu'il y a de pratique dans ces pays, fit le voisin du r eporter, c'est que les déra ngements y sont r éduits au m i– nimum. On dort à l'endroit où l'on a mangé et on mange à J'endro'.t où l'on a dormi. Inutile de changer de place. Le Français aur ait peut-être préféré un bon lit séparé de la salle de restaurant, mais, philosophe, il n e répliqua rien. D 'ailleurs une seule chose l'intéressait vr aiment : passer la frontière le plus tôt possible. Il r égla sa not e et sortit. - C'est lui ! C'est lui ! cria une voix. Inter loqué, Mathias vit deva nt lui la gueule noire de de ux colts de fort ca– libre. - Qu'est-ce que ça veut dire ? gronda– t-il. Mais le canon d'un troisième revolver vint lui chatouiller les côtes tandis qu'un homme commandait : - Haut les mains !... Et plus vite que ça !... (A suivre.) La semaine p rochaine : LA DOUBLE MENACE Pour transformer en jeu l'histoire de la page 3... Il suffit de Io coller sur un corton et de Io découper de façon irrégulière pour fabriquer un puzzle ou un jeu de patience qui fera un joli cadeau. de Noël à offrir à un petit gars ma lheureux. Mals il existe encore un cadeau beaucoup plus beau••• C'est un abonnement d'un an au supplément bi-mensuel de • Cœurs Vaillants >... Y as-tu pensé?.. Oui ! alors dépêche - toi si tu veux e ncore profiter du prix réduit d e 12 francs. Abonnements: 16, rue Nicolaï, Lyon, C.P. 891 -20. Un an: 12 francs.

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