Cœurs Vaillants 1941

Ce soir, la cloche d e la petite chapelle du ham eau sonne à tout e volée. - Tiens ! qui est-ce qui est mort dans le pays ? se demande tout haut la mère de Julot, tout e n tordant son linge a u bassin. <Entourée d'un petit cimetièr e, la cha pelle ne sert guè re q ue pour les ser– vices pr écédant l es e nte rrements.) Julot, sans r ien dü·c , file a ux nouvelles. La porte de la cha pelle est entr'ou– verte, et il jeite à l'intérieur un œil curieux. Rien ne r essemble à des prépara tifs fu– néraires. Le drap n oir est comme d'ha– bitude plié su r un· banc. Ma~s. près de l 'autel, une r eligieuse va et vient. J:.ilot, se croyant aperçu, se r e– tire précipitamment. Sur le chemin du retou r, Jean-P aul - qui habite la maison voisine - le ren– seigne. - En r evenant de l'école, j'ai entendu sonner, comme toi. Tu es entré? Tu as vu ? La sœur prépar e tout pour demain. E lle m'a dit que tous les soirs il y aura it la pr ière, une p r ièr e pour les prison - niers... · - Ah?... - Oui, parce que c'est le mois de no– vembre... et comme on a déjà prié pour les morts de la guerre, la sœur a dit qu'il fallait aussi penser aux prisonniers et de- · mander à la Sainte Vierge qu'Elie les ra– mène bien vite. Julot écoute, sans comprendre grarid'– chose. Chez lui, il n'a jamais entendu parler de la Sainte-Vierge, et encore moins du mois des Morts. Son père est journalier. Il va une fois d'un côté, une fois de l'autre, travailler dans - Il faut bien venir commande-t-elle. Et amenez amis, tous vos -camarades, vos voisins. - Même les filles ? - Bien sûr, les petites filles aussi. Si nous prions tous, de tout notre cœur, le bon Dieu nous aidera. Il est tout puissant. Ça, Julot le savait. La r eligieuse expliqua : - Dieu écoute nos prières, mais il écoute encore mieux celles de sa mère, la Sainte Vierge Marie. Il faut nous adresser à elle pour la pr:er de demander les fermes. Surtout il s'occupe des vignes qu'il taille, pioche, sul– fate. Ça, et puis le jardin potager... il y a t ant d 'ouvrage à la mai– son que le soir, la soupe fa ite e t avalée, chacun tombe de sm'1- m eil. Accroupi dans l'ombre J u1 ot a remplacé à sa manière les mots à Dieu pour nous. Voilà qui satisfait l'esprit de Julot. Si la statue de la chapelle est un por– trait ressemblant, la Sainte Vier ge ne fait pas peur du tout. Elle a l'air si bon, si jeu– ne.... et si attentive à porter son petit Jé– sus... sûrement Il doit t ou j ours l'écouter quand Elle lui deman– de quelque chose... qu'il ne comprend · pas..• J ean-Paul, lui, va depuis peu au Groupe Cœur Vaillant et l'in– signe tout neuf de son. béret lui donne un Se doute-t-il que le jour même... au stalag x ... ce rtain prestige aux yeux de ses cal'!la· rades. - Tu viendras à la prière, hein,' Julot? - P eut-être bien... D L e lendemain. au prem'.er coup de clo– che, le gamin monte vers la chapelle. Une dizaine de personnes déjà y sont rassemblées. Sans bruit, da ns un coin, à genoux comme les au 1 res, J u lot r egarde et écoute. Sur 1;1n escabeau r ecouvert d'un linge blanc, 11 y a des fleurs et des bougies allumées. Trois d'un côté, trois de l'autre. Au -dessus des !leurs, la statue d'une maman qui tient son petit enfant. · La sœur parle, et puis les assistants, ensemble, r épondent quelque chose que l'on n 'entend pas très b ien. P lutôt aue de dire une bêtise, Julot préfère se taire. A la sortie, la religieuse dit bonjour aux enfants. L e lendemain, Julot r etourne à fa pr:ere, ayant entraîné dans son sillage un jeune voisin. · Cette fois, il a saisi les paroles mysté– rieuses et, se lançant, à son tour il ·dit: - Priez pour nous, priez pour nous ! P as un seul jour de la neuvaine il ne manquera de se rendre à la chap elle, et chaque soir, de butes ses forces, il priera à sa manière la Reine de la P aix ... Là-bas, très loin de la petite chapelle où prie Julot, dans un camp de prison– niers, une jour née grise commence, après tant d'a,utres... - Allons, tâche de nous faire un beau sourire, ce matin, Mar tial, lance le Bre– ton à un de ses camarades... Un a beau sourir e JJ, hélas! Il habitait un faubourg de L ille, où il a laissé sa femme et ses trois en fants. Où rnnt-ils ? Que sont-ils devenus au cours de la tour– mente'? Ah ! Martial a eu le temps de tourner et r etourner maintes fois ces idées dans sa tête pendant la terrible inaction. - Ce qui est affreu-x, vois-tu, Ker ma– dec. c'est qu'on est là, comme des bûches, sans rien pouvoir pour les sie ns. - On n'a qu'à se fier au destin ! - A Dieu et à la Providence, r épliqua Kermadec. - Qua nd je te dis qu'on n e peut r ien. - On peut toujours fa ir e sa prière, dit encore le Breton. - Comment la fais-tu, t a pr ière ? Kermadec, très simplement, commenc~ les litanies de la Sainte Vierge : - Sainte Marie, priez pour nous. D'abord, on l'écoute en silence. Puis, à mesure que les invocations se dérou lent: - Comment tu sais tout ça ? Gagnés par la foi de leur camarade, les deux soldats joignent leur s ré ponses a ux siennes ; quand on arrive a ux dernièr es invocat ions, ce sont trois voix d'hommes qui r épètent : - Priez pour nous, priez p our n ous ! Quelques semaines plus tard, Ma rtial, Vanderg et Kermadec, tous trois culti– va teurs, r eçoivent leur or dre de libéra– tion. Quand les uns et les autres, parvenus au terme de leur voyage, t etrouvèr ent les leur s sains et saufs, une act ion de grâces très a rdente j;;illit ver s Celle qu'un ma– t in, dans leur camp, ils avaient invoquée. Sauront -ils jamais que leur retour, le salut des leurs ils Je doivent un peu au petit gars de Fr ance qui, tous les soirs, a supplié avec ferveur Celle que nous. les chrétien s, n ous saluons comme 1< la cause de notre joie »... Th. BERNARDIE. pioches. Ils commencent par dé;iouiller l"orb,.e de- son écorce jusqu'à une cer· faine hauteur, puis ils cre use nt a utour de 1' orbre une sorte de fossé assez profond. Les grosses racine s opparois– puis les ouvriers continuent a· creuser jusque sous los racines e lles- mê mes afin de bie n dé gager la soucht?. M ais rarbre fient bon e ncore... Un ouvrier grimpe alors fixer une corde fout au sommet du tronc,.. une fois rede sce ndu il va se joindre à ses camarades placés à une distance conve nable , e t fous e nsemble , en équipe, unissa nt leurs r Comment abol·on les arbres ? Vou$ sove~ fous qu'un orbl"'e c'csf quelque chose qui vil el grandit, mais grandit si lenleme nl t-------------=-...1 se nt, elle s sont coupées _à Io cognée, é tudier . m6!hodiquemenl quelle Il"'"---------=---=--. --::::.., quantité d'arbœs pourra être • oboftuo fous le! ans. Ouand 1' arbre e sl dé signé pour 1' abattage on le marque d'une croix, et les bOcherons viennent avec le urs 1----- ------------1 scies, cognées, hoches. pelles el qu'il s'écoule de nombreuses années avant qu'on puisse ---------=-==== = =! songer à l'abattre. Aussi, po'ur que nos forl!ls ne souffre nt pas du déboiseme nt, il fout \\ Il ne reste plus mainfe nanf qu' ô dé biter l'arbre. C e lle opération sera faite sur place mois c·est là un travail bie n spécial: je vous l'expliquerai une outre fois. Ré!lomé des ch:ipitre' précédents : L a prof~s­ scur A1 erciCf' est cc. evé par des gangsters qui oculcnt lui aTrachor Je sacret d'uoo de ses décou– vertes pour Je oendrc à une puissance étrangère. L e reporter lt1athias ~·est lancé sur la trace des roDisseurs auec Io nié Us Valentino. A l' ombou.. r./Jurc du rio Negro un hommo surgit et se pré.. ci(Jitc oers ldathias mais un coup da feu cJaquc derrière le Français et l'inconnu s'abat. MATHIA~ se C.OULJ\ DAHS LE'~ euossoro quemeni anormal d'une brindille... Mais la nature indolente continuait à som noler a u soleil sans qu'aucune présence se ma~ n ifestât sous le co uvert. Pendant une demi-heure le Français battit la brousse, buisson par bu isson, sur un large périmètre. Finalement il du t se · résigner à interrompre ses r echerches. Il retrouva Valentino assis pr ès du cor ps inerte de l'homm e. - Il est mort, dit le métis. J e le con– n aissais. C'est un des trois gardiens q ui ont disparu avec le pro?esseur Mercier. Mathias émit un sifflement de sur– pr ise. - Curieu x, ça ! Il r etour na les p oches du cadavr e m ais n e trouva rien d'intéressant. - Je ne · vois qu'une explication, fit -il. Les bandits qui ont enlevé le savant n'ont pas t0 us embarqué à bord d u navir e. Cer– tains sont ~stés ici et l'un d'eux, pris de peur ou de remords, a v oulu se livr er q uand il nous a vus a rriver. Mais ses complices ont craint ses révélations et ils lui ont fermé la bouche ra dicalement. - C'est fort poss'.ble, appr ouva Valen- t ino. Mais que faire du corps ? . - Nous signalerons son emplacement à la police. Elle l'enlèvera. Nous. nous avons autr e chose à faire. Il nous faut gagner Punt a re nas au plus vite. Les deu x hommes rejoign irent Jeurs p iroguier s dans la crique du r io Negro et, ._.L4.B, sur les indications de Valentino, qui con– natssait la r égion à fond, ils lt>ngèrent la côte jusqu'à un petit port de pêcheurs distant d'une vingtaine de kilomètres. Là ils r envoyèrent les Indiens et purent louer deux chevaux. Tandis qu'ils tr ottaient sur la piste in– forme qui conduisait à P u ntarenas, le F rançais s'absorbait dans une méditat'.on qui manquait d'optimisme. « La mal– chance nous poursuit, monologuait-il en pensant a u cadavre abandonné dans la palmeraie. Si ce pauvre bougre n'a vait pas é té victime de ses compLces, nous aurions pu en tirer de précieux rensei– gnements. Nous connaîtrions tout au mo' ns l'ident ité du navire et sa destina– t ion. Au lieu de cela nous nous trouvons da ns u ne situation de plus en plus diffi– cile. D'abord les ravisseurs nous ont « 11,emés ». Ensuite des gangsters, demeu– r és à Costa-Rica, ont vraisemblablement pour mission de pa raly ser l'enqu êt e ». C'est à la nuit seulement que les deux cavaliers arrivèrent à P untare nas. Leur allure, pendant les derniers k ilomè tres, s'était considérablement ralentie à cause de l'épa'.sseur du sable da ns lequel les chevaux enfonçaient sou vent jusqu'a ux jarrets. • L e p ort costa ricien du P acifique r épon– dait bien à son nom qui signifie, en es– pagnol, « pointe de sa ble ». Le sable en effet régnait en maître sur la ville aussi bien que sur la campagne. Il y ve– ·nait en incessan te pluie , apporté par chaque poussée de vent. C'était un sa– ble impalpable à force d'être fin , une poussière grise et chaude qui tapissait trottoirs et chaussée, att eignait le seuil des maisons. Le pied cherchait en vain. la terre ferme. On a vait l'impression de marcher dans les nuages. P ersonn e n'y faisait attent ion, d'ailleurs. L à on allait plus lentement que dans le reste du mon– de, ma'.s quelle importance à P untarenas où , de tout temps, le Tropique avait ha– bitué les hommes à vivre a u ralenti ? • LE COIN DES S. O. S. Jacques vient de re cevoir un messa ge a uquel il ne comprend rien. Certaines lettres ont été remplacées par des po in ts. Qui de vous va pou– voir l'aider? . o . . en . . e ". L... ue .r d. . e .. s fo. t . . us (l .P. .o. c . n . . . e ra . e L . C . e .r . oi.1. . t ..e re .o.d fr.n. et . . ·.œ. r . ur LES BATONS Choque bâton représente un mot d 'autant de let tres qu'il y a de cases : 5 dons le pre mier bâton, 4 dons le second, Io case noire tenont Io ploce d'une let tre, contra irement · oux mots croisés. 1 3 4- 5 ô 7 9 Trou·1ez le mot dont Io définition vous est dor.~ée ; puis changeant Io lettre de Io case noire, vous obtiendrez un second mot dont vous avez, égalenÏent, la dé finit ion. En prena nt à Io suite, Io le t tre · changée dons cha cun des bâ tonnets, vous obtiendrez le nom d'un grand colon ia l fro nçais. l : Ont été divisés en lots. Cuits à Io broche ou sur le g ril. 2 : Une gloire de Io marine fra nça ise ou 17• siècle. Pot rie de Ma rmontel. 3 : Act ion de prendre pa r pillage. Excovo t ion ma rquant le passa ge d'un tor– rent. 4 : Espace pa rcouru par une planète autour du soleil. Indique que Io Bénédiction du Sa int Père est universelle. 5 : C'est u ne ra cine comest ible . Be aucoup Io conna issent, hélas, depuis les bombardements. 6 : Evitez de mériter qu'on vous 10 tire. Plante pota g ère d 'un goût ac ide. ASTUCIEUX . . . SOLUTIONS -- S. O. S. ·- Voici le famcax message : •('A'::> ••p ••d!OU!Jd ••p un) J Rd J R3!0 . , I Q OUUJJ P••~·· •1 • jUUIJ!DA JR"':::> . , ·a~B.J ;;anb !U 3:>.JOJ ~nb gntd lDOJ 11dmat ap Jnan~uo1 1a a;iu:>!JDJ LES BATONS: '[JN J 111/F/J 1'7 : uo10 suo•!I snou •001 ·~q •mboq:> suop . GO)'i:Juoqo DilJH3[ sot euoua.Jd 'SJ!ON : lIJ!ON - 'O)IOdJ>S : <JJNad.1.,s - ·suoiod : &/OJlld - . .,ll!"SO : OIJ!"lf0 '3AU::) :OAUI/ - '!qJQ : a q• o - 'OU!A ·•H : •u!J•H - ·1Jog : " va - ·•!l• H : •!1° 7 LE DANGER RODE : 'Il u• poa1 •lU,( ao!q:> gl :;,nb "!POU) a 2f.JOI OJ :upmud V,nb an1d c,a I! l!O,p ::> Jns a19 la auaAU! soao a3 apo1ott DI ap 3!l.Jt1d aon J!DJ:>.J ' pa3.Jd ~1 'a!do1 n11,nbin! IJh 1 g U3 a J)03 plCUOJ 3'J - ·~sUOi/f'N 7 : ·Langoge popula ire propre à choque région. Morceaux: de pâte pour engroiss.er Io vo– laille. 8 : Va d 'une fa çon tortueuse, sinueuse. Joli petit outil de jardinage. 9 : C'est une couleur... très sombre. A On désigne, a insi, les. représenta nts d'une des 4 race s. LE DAt :•: .''-.J!< Un renOro-u cÏ~c.v- · ·-) u , 1 _pin a u fond d'un terrier. M ais il est lui-même poursuivi par un chien et il ne s'agit pas pour lut de tomber sous les crocs de Médor. Pour cela il lui f oL1t choisir du premier c:oup Io galerie qui, tout en l'amen ant ou lop iA lui permette µnr une seconde issue de s'écha pper a lors .:iue la première sera ga rdée par le chien. Quelle galerie empruntera le renard ? • Mathias, bien entendu , pestatt contre ~--~~---~~-----~~-----~~-----~~-----~~--~ cette coalition de la nature et des gens. Il voyait son retar d s'accroîtr e d'heur e en he.ure· et il bouillait d'impatience. Au poste de police il avait signalé le dr:ime d u rio Negro et s'ét a:t ensuite précipité~ a u commissariat d u port. C'était u ne vi– sit e dont il attendait beaucoup et, cette fois, il n'eut pas à se plaindre. - P our rais-je connaît re le mouvement des navir es pendant ces deux derniers jours ? demanda-t -il. L e commissaire se m it à rire. - Ce ne ser a pa s diffic'le. Le marasme de 1a navigation est tel que n otr e por t est extr êmement peu fréquenté. Un pa– q uebot de la Pacifie Mail L ine a fait escale dans l'après-m idi, venant de Bal– boa et allant à San -Francisco. Hier est par ti un cargo équator ien q ui avait sé– journé vingt-quatre heures pour r éparer u ne machin e. C'est tout. Mathias él'mina le paquebot américain. La Pacifie Mail Line ét ait un~ com pagnie sérieuse qui . ne se ser a it pas pr êtée à un trafic louche. D 'ailleurs le navire. aperçu a u large du rio Negro avait cap au sud. Non, ce ne pouvait être le paq uebot vo– guant vers San F r a ncisco. RPsta it le cargo éa uator'.en. Mais celui-là éta it partl la vêille et , en princip e, devait être loin. - Où allait le ca rgo ? inter rogea-t-il néanmoins. Un mauvais coup llichemonl pr6por6 par des concurrents 1 sans serupule1 e t v• Ion 1 Io coure ur tr6bucho en plein ti:lan, pe rdant d'un se ul coup If' béné fice de tous se s efforts..• Ce drame qui peut troubler Io plus belle des courses est encore un des méfaits de Io déloyauté, de Io resquille du manque de conscience. As-tu déjà pensé que notre chic \ Course-5urprise pouvait être une magnifique occasion de mettre çn pratique nos belles résolutions de loyauté 7 Non 7 alors cherche bien, Je suis sur que tu vas en trouver une quan– tité d'exemples... les trouver et les mettre en pratique naturellement - cor le C œur Voutant es• un garçon q ui a Io regard franc of !'c9mo elolto, foujouts, of q uQ, ê) cauw d o c ola, sèm o Io bar.hou• partout o û tl va. Il est bien entendu Que tous l o s Groupes {même ceux qui ne font po!. encore partie du mouvement) pcu~cnf fo ire fa course. Il suflil, pour cela, d'acheter et de vendre le ·ourna . - A Guayaquil. ·Mais au train où il va, il n'est pas encor e arrivé. Le reporter , vivement intér essé, se pen– cha: - Que voulez-vous dire? - P euh ! le « Mànigordo » - c'est le nom d u car go - a été a perçu ce matin dan s le golfe du rio Negro. Il ava'.t l'air d'être en panne. Ses t urbines ont encore fla nché, sans doute... L e commissaire bâilla ostensibl-ement. Il ne devait pas trouver à son goût d'être dérangé à u ne heur e a ussi tardive. Ma – thias prit congé et s'en fut retrouver Va– lentino à l'hôtel Eur opa. Une table bien ser vie les attendait sur la ter rasse vitr ée q u i domine la mer. Sa première fringale calmée, Mathias m it son compagnon a u coura nt. - J e suis convaincu que le professeur Mer cier ·est pr ison nier à bord de ce cargo équatorien. Les bandits doiven t le con – duir e à Guayaquil pour le sequestr er en– suite da ns quelque r epair e. J e vais télé– phoner ces ind ications au capitaine Her– nandez. Ma'.s Valentino, a pr'ès un silence, se– coua doucement la têt e. - Je n e su is pas tout à fait de votre avis, senor. Si v ous signalez le « Man i– gor do » à la police, que va-t-il se pro– duire ? Le cargo ser a araisonné ou bien on lui tendra un piège à Guayaquil. Mais cela ne se fera pas dans u n secr et absolu, vous le savez a ussi bien que moi-. Les gangster s, qui ont des complice~ ici, se– ront avertis. Ils aler ter ont l e cargô pa r T.S.F. et le navire changera brusquement de route. Le p rofesseur sera ou bien dé– bar qué dans un coin inconnu, ou bie n jeté par-dessus bord si les bandîts se voient acculés. - Votr e r aisonnement est judicieux, grommela Mathia s, mais que faire ? - Gardez les r e nseign ements pour vou~ et agissez vous-même. Les ga ngster.:; ignorent que vous avez repéré le « Man: · gordo ». Ils n'ont donc a ucu ne ra ison de se méfier et de modifier leur. itinéraire. Vous, par contr e, vous savez qu'ils vont à Guayaquil et vous pouvez, -en évitant de les a ffole r , les y coincer. Le r eporter contempla un instant le P a – cifique dont les flots moirés ondulaient à peine sous lE!s reflets lunaires. - Vous avez raison, fit-il brusquement. Je ne d irai r ien au sujet du « Mani– gordo ». Nous r entrerons à San José pa r le train du mat in et je vais simplement téléphoner au capita ine Hernanclez de me dénicher un avion de tour isme - je sais qu'il y en a deux ou trois à l'aérodrome - pour continuer mon enquête. Avec ça je filera i d'. rectement à Guayaquil et j'y arriverai avant le cargo. Sans plus attendre, le Fra nçais s di– r igea vers la cabine téléphonique et at– tendit en fumant une c igarette d'avoir le capitaine Hernandez a u bout du fil. La conversa tion terminée, il souhaita une bonne nuit à Valen tino -et monta se cou– cher. L'atmosohèr e des chambres était étouf– fante. A travers · l s cloisons de bois on entendait re111uer les voisins qu i luttaient 11.~ 'LON C.E A l: NT L A C.OT C: contre les moustiques. La porte à claire– voif' -jonnait sur le balcon circulaire qui doz. .-,ai• . ' "I cour intérieure, - le « pa– tio .1. - ( ' n mante n uit en perspective! mar– mo lld le reporter en se déshab'.lla nt. Les lumières de l'hôtel s'éteignaient et bientôt la pénombre envahit le balcon. Une forme blanche se glissa alors le long de la cloison et s'a rrêta devant la porte de Mathias. A travers les lamelles, un rayon de lune errait sur le lit r enflé pa r le corps du dormeur et on e ntendait une r espiration forte et régulière, L 'ombr hé~ita un instant puis une main se leva... (A suivre.) ~ LA SE/11/JINE PROCIJAINE ~ ~ LE GRAN D MYST~RE i • •

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