Cœurs Vaillants 1941

Jean, tu es un homme, je t'emmènerai avec moi celle année faire l'ouverture de la c11asse. Jean n'en croit pas ses oreilles. Depuis tant d'an– n ées déjd il r éclame celle faveur. Accompagner papa a la chas.se I quelle joie de voir enfin se réaliser un des riJues de son enfance / Les jours pllssent lentement quand on attend avec impatience une date prévue pour un grand plaisir, et il semble à Jean que le dimanche espéré n e vien– dra jamais. Enfin l e samedi après le dîner on a parlé de la journée du lendemain. - Nous irons à la m esse de sept heures... Après cela, en route mon garçon !... Tu auras l e carnier... Il faut que nous le rapportions plein. Comme si elle comprenait, Diane, la çhienne épa– gneule, étendue devant l'tilre, regarde so1l maître qui En avant Diane hrtme les ienrwrs oui lui apporte,le vent. monte son fusil, s'assurant que les can ons sont pro– pres et q ue les gacliettes f onctionnent bien. . Jean a eu la permission d e r est er un p eu pour ai– der aux préparatifs du lendemain... l es gros souliers, bien graissés, son t disposés dans la cuisin e, les guê– tres·garnies de lacets n eufs, les cartouches mises dans la · gibecière... Un coup d'œil à la fen être découvre un ciel éloil é. , - Il f era beau... Allons vite f au lit... A six h eures il faut être debout. [J Toute la nuit Jean n'a rêvé que. lièvres et per– dreaux, m ais son sommeil n'en a pas ét é m oins pro– fond, et son papa eût bien du mal à le faire sortir du lit. · 0 - Debout, paresseux ! ou j e pars sans loi. La m enace a eu son plein effet; en moins d e tem ps qu'il n'en fuuf. pour le dire, J ean a été debout et prêt 11vant que la cloche de l'église ne sonne les trois coups de la première messe. Il /ail un d e ces matins exquis comme seule l'au– tomne en r éserve ; les lointains s'estom pent dans le bleu et, sur le ciel sans nuages, les arbres décou– pent leurs ramures qui commencent à dorer. Jean emboîte le pas à son père. - Suis-moi de près sans j amais te m ettre dev.ant ni rester en an:_ière f ... Il f aut q ue j e puisse tirer de fous côtés. Et l'enfant presse l'allure le plus qu'il peut. En avant, Diane, le n ez en l'air, hume les senteurs que lui apporte le vent... On a descendu .le vallon, traversé la Roselle qui c;as– cade d e roche en roch e, remonté la pente opposée, et on est là dan s les bruyères et les ajoncs, la chienne le cotps tendu annonce allx chasseurs qu'un gib:'er est to 11t proche. Elle n'avance plus qu'avec précaution, posant ses pattes urte à un e, lentem ent comm e pour éviter j us– qu'au froissement des h erbes : puis brusqu ement elle se raidit , les yeux fixes, les n arines frémissan tes, les oreilles droites marquant l'arrêt ... Au même instant un e compagnie d e perdrequ x rouges s'envole. Pan ! Pan I deux co ups de fu sil se succèdent : un des oiseaux culb ute dan s un éparpillem ent de pl11- mes... Dian e se précipite et avant qlle Jean n e soit remis de son émotion elle le lu i rapporte, en core tout palpitan t. - La journée commen ce bien m on garçon ! si cela continue nolis aurons un beau rôti pour ce soir... En sifflotant, · le père a rechargé son arme, et on r.epart. 11 - Tu es fatigu é J ean? - Oh f non, papa. Powtant il y a plus de trois h eures qu'ils mar– chent sans arr/Ji, mais Jean est si heureux qu'il n e sen t pils que ses pieds comm encent à lui faire mal et que ses iaJ11bes se raidissent. Les chasseurs viennent d'arriver dans un champ de maïs. Soudain, Diane rencon tre, arrête à nouvear1... Il y a un brusque tumulte sous les f euilles qu'on 11oit se courber sous une fuite éperdue ; à peine apcrçoit– on un e ombre fauv e qui cherc/1e à se dissimr!ler. · - Apporte Diane I Le coup de fusil a arr~té le lièvre dans sa course, et la chienne bondissant l'a saisi et s'efforce de le prl!ndre dans sa gueule trop petite pour tenir une t elle proie. - Cette fois mon petit, c'est moi qui m'en charge... Ce serait trop lourd pour toi. · Et prestement le père fait disparaître l'animal dans le dos de sa blouse, • Au loin, les cloches du bourg sonnent la sortie de la qrand'messe... Il faut songer à rentrer... Tantôt apres quelques heures de repos on repartira. Chemin fai sant, une caille, deux autres perdreaux sont abattus. Sous le poid:; de son carnier bien rempli, Jean commence à sentir la lassitude ; au fond il ne sera pas filché de rentrer et de s'asseoir devant une assiette bien garnie... la marche a fortement aiguisé son appétit. • Les premières maisons du village apparaissent..• Jean, du coup, se redresse : il n e faudrait pas que quelqu'un p11isse dire {]U'il en a assez après une ma– tin ée d'ouverture... Sur le pas d e sa porte, la mère Hauser, la vieille réfugiée alsacienne, regarde passer les deux chas– seurs. - Eh bien, vous en avez fait une belle chasse I Et l'on sent passer dans ces mots à la /ois de l'ad– miration et du regret. - Ah I jadis mon h omme lui aussi, faisait d e belles ouvertures !... c'est fini maintenant. Pauvre mère Hauser, elle habitait avant la guerre un petit village d'Alsace qui s'est trouvé tout de suite sous la ligne de f eu ... Elle a dtî fuir son logis bombardé où à côté d'elle son mari venait d'être tué par un obus. Et son fils m obilisé dans l'artillerie a disparu au cours des combats de m ai. Dans le bourg, tout le m onde aime cette brave f emme et chacun cherche à l'aider et à lui faire plai– sir. Tout en suivant son p ère, Jean sent un grand désir monter dans son oœur : sa joie d'a ujourd'hui ne sera pas complète s'il n e la sait partagée par cette pauvre f emme. Sur la table de la cuisine, sou- peu h ésitan te pour f or– un p erdreau à Ma- A toute1 Jambt1 Jean a couru chez la m~re Hau1er . dam e Ha user ? Cela lui ferait tellem ent plaisir !... Le premier geste du père a . été de dénégation ... Pourtant, J ean insiste : - Oh I papa, accorde-moi cela pour ma première ouverture... · Il y a une telle imploratiol1 dans la demande que le père pren d le plus beau des perdreaux et l e donne au petit. - Allons va ! ... et ·dis-lui de le manger d notre santé. Jean est déjà dehors, il court vite, la joie au cŒllr, porter à la voisine la jolie pièce de gibier. Et ce soir-là, dans un village du Limousin, comme autrefo is en A lsace, la mère Hauser, eut elle aussi, son rôti d'ouverture. J ean .ME:YRAT,' lelour O.\\~t\ .u.t.es , _ji,_j!_y a encore de l'essenc.e. Et les Américain• qui connaissent moins la crise de ce précieux carburant que les Européens continuent à construire des voi.– tures de tourisme. Les usines américaines ont assuré au cours de cette année une ~roduction de S.590.000 voitures. Mais il faut l'économiser. Et pour cela un ingénieur espagnol vient de construire une automobile qui, en répondant aux exigences des cir- . constances actuelles, peut être appelée à un certain succès. If s'agit d' une voiture éléga nte, d'un modèle extrêmement réduit mais qui, néanmoins, conserve l'a pparence d'une vraie automobile ; elle est munie d'un moteur mais, quand le terrain s'y prête, elle peut être actionnée por des · ~ . pédales. • Comme vous pouvez le constater, si cette auto ne consomme pos d'enence, elle de'!'onde de fameuit muscles.•. Préférez-vous le moulin à vent ? Ici c'est · un ingénieur roumain qui a résolu le problème des transports en mettant ou point, pour ,_...... ~.;,.;;.;;._.;;;.;;;;;.., sonnel, une invention qui lui permet d'amé– liorer d'une façon importante ses possibi– lités de déplacement. li a fait installer, sur le t oit de sa voi– ture, lin petit moulin à vent dont le rôl'e est justement de recharger les accus, parce que, j'oubliais de yous le dire, son Yéhicuie •'--""'-l..L,-__,;::.-..1 est équipé électriquement. De cette fa~on, en vent fait tourner le moulin et. les accus ne se déchargent pos. 'Et puis, comme notre homme est astucieux, quand il s'arrête il a'arrange' toujours pour que l'e vent puisse tra– vailler pour lui... Les jours où Monsieur le Vent boude... eh bien, ces jours-là, il fout évidemment recharger les accus par les procédés ordinaires.' Une mine uni~. C'est celle de Saint-J oochimstol dons les Sudètes. C'est dons cette reg1on que se trouve l'unique mine d'où l'on extrait le radium. N'allez cependant pas croire que le radium se trouve très facile~ ment : il ne fout pas extraire moins de S0.000 tonne• de pierres pour obtenir, ou bout de longs mois de traitement, 2 gr. 5 de radium. Il est vrai qu'un seul gramme de ce métal est astimé à 3.000.000 de francs. Une grande nouvelle. Vous aere:i: heureux d'apprendre que « Cœurs Vaillants > a obtenu à Io Foire de Lyon un très grand succès... mois ce que vous ne savez peut -être pas c'est qu'un certain reporter s'y promenait, à l'affût de tout !... Eh bien, ce reporter, c'était celui de « Cœurt Vaillants », et je vous promets pour la semaine prochaine une belle photo du fameux stand qui a fa it tellement par– ler de lut • Et maintenant de~ nouvelles de ~ 'Em~ire Allo ! Allo. 1 les C.V. des lettres pour vous... Oh ! elles. ne sont pas d'hier, elles viennent de si loin. Dons le coin des e nveloppes, de jolis timbres tout char– gés de soleil, et des cachets : Tananarive... Dakar..• Et toutes ces lettres vous apportent un chic salut de vos petits frères lointains qui, comme vous, travaillent t out là-bos à ren– dre les outres plus chrétiens. Comme c' est chic, ne trouves-vous pas, de penser qi;e, malgré Io distoncEI des océans qui nous séparent, l'Empire et nous ne formons qu'une seule famille unie dans Io gronde charité du Christ. Les Cœurs Vaillants de l'Empire trouveront ici la ré– ponse de leurs petits frères de France : UNIS plus que jamais pour refaire de Io Fronce et de son Empire une belle terre de ch.rétienté. Quant au ·petit frère qui nous demande l'adresse d'un diriçreont de Dakar, il peut s'adresser ou R.P. Lenévé, du Vicariat Apostolique de Dokor, qui lu.i fera surement con– Aaître un groupe Cœurs Vaillants. Après t'avoir dit plusieurs fols qu'il comptait sur toi pour "rebâtir", le Maréchal te demande aujourd'hui de prendre la tête de la GRANDE CAMPAGNE DE LOYAUTE ET DE TENACITE C'est un honneur. C'est aussi un devoir que ton titre de "Cœur Vaillant" fol>-lige à accomplir sai1s défaillance. QU' IL LANCE PARMI TOUS LES ÉCOLIERS DE FRANCE Lis solg!!eosemeot le message do l'larf\cbol, 'Parlez - eo eotrc camarades R.éUécblssez.. y ee.s~mble. Il.a semaine procholoe cioos \'Ons lndlqueroas l~s moyens pratiques poor lancer, deus \'OS classes, les LIGUIES DIE LOVAUTil': que so•belte le l'larlicba.1 et qol cootrlboe· mot à relalre la frooce lorte, dont oous pourroas tocs ~Ire llerg E

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