Cœurs Vaillants 1941

L A nuit n'é tait pas encore tom– bée, mois déjà les danses commençaie nt. Les torches s'allumoien t une à une, pro- je tant leurs reflets dons Io clairière. Robert Ge nevois atteignait le fond du désespoir. Il g isoi t toujours, ligoté, ou pied de l'arbre, et cela durait de– puis le matin !... Quant (i Bozongo, éga leme nt réduit à l'impuissance, il ne disait plus rien, e t l'on pouvait croire qu'il s'était endormi. Tous deux avaient été faits prison– niers, sons coup fé rir, par les Azandés de la grande forêt. Au moment où ils traversaient celle-ci, pour aller d'un village à un outre, les nains leur é taient brusquement tombés sur le dos, en se laissant g lisser le lonçi des lianes! Fils d'un planteur de !'Oubangui, Ro– bert Genevois é tait un voiffont g arçon de dix-sept ans, qui prétendait bien connaitre Io forêt, m ais se trouvait à présent dons une situation critique. Il était parti dons l'inté rie ur pour les af– faires de son père, escorté d'un servi– lcur dévoué : Bozongo. Ce dernier était un nàgre Bantou du Congo, d 'une sta– ture herculéenne. Mais sa robustesse ne lui avait é té d'aucun secours pour se défendre contre les a stucieux Azandés. Les Azondés, on le soit, sont des nains d u centre de l'Afrique, qui ont conservé leurs anciennes coutumes et n'entendent point qu'on vienne les troubler. Pour eux, les cé rémonies de la ' forê t sont sacrées. Robert Gene– vois et son compag non s'étaie nt, dans leur ignorance, engagés là où il n'eût pas fallu le foire. lls avaie nt su1vr les pistes interdites, e t lorsqu'ils a vaient perçu les premie rs accents du tom- tom d'alarme, il é tait t rop tord pour rebrousser chemin. Les Azondés les avaient capturés. Quel sort leur était réservé ?... Ils ne se faisa ient aucune illusion!... Au reste, Eiazongo comprenait un peu le d:alecte A'iî'ii'IENii'O N LES GARS e azondé ; il a va it surpris quelques pa– roles qu'échangeaient leurs geôliers, e t avait pu expliquer, dans un souffle : - Nous sommes tombés entre leurs moins, missié, juste à Io veille d 'une ccrcrr.onie qui s'appelle la Nuit des Torches. lls danseront jusqu'à l'aube, e t, d'ici fà, nous n'ovon,s rien à crain– d re. Mois, au petit jour, nous serons mis à mort... - Il faut nous enfuir avant l'aube, à tout prix !... avait ré torqué Robert Genevois. A ce mome nt-là, c'était encore le matin, et le jeune g arçon ne perdait pas courage. Mois, maintenant que la journée tout entière s'était écoulée sons qu'il put bâtir un plan d'évasion, son énergie l'abandonnait. Ligotés comme ils l'étaient, les deux coptifs ne pour– raient jamais échopper aux Azandés. Et Io Nuit des Torches commençait!... A présent, l'obscurité avait envahi Io fo rê t vierge. Seule, la clairiè re était il– luminée, fantastiquement , comme par un incendie. Les torches de résine gré– sillaient, dég a geant une fumée nauséa– bonde. Et les pas des danseurs marte– la ient le sol, a u rythme sauvage du tom-tom... Les Azandés é taient · une cinquan– taine, pas davantage. Pas un qui de– me urât immobile, car tous porticipcicnt aux danses. Ils martela ient le sol de leurs pas cadencés, tournant en cercle, se passant les t cirches de ma in en main ou cours de figures compliquées. Ils ne se souciaient pas plus de leurs prisonniers que s i ceux-ci n'avaient pa s existé, cor ils sovoient qu'ils ne pou– va ient leur échopper. Robert Genevois et Bozongo se tor– daient en vain dans leurs liens. Ils é taient éte ndus sur le sol, le~ chevil– les ét roit"ement ligotées, les poignets liés derriè re le dos par des cordele ttes végétales, f inement tressées, que rien ne pouvait desserre r. L e papier devient d e p lus e n plus rare e t il n'est pas dit que nous pourrons ·toujours servir nos lecteurs d es kiosque s . Voulez-vous ê tre a ssurés de r ecevoir r éguliè r e m e nt votre journal? Pour vos é t r e nne s .demand ez à vos papas de vou s abonner pour un an à « Cœurs V a illa nts », mais e n a tte nda nt envoyez-nous 15 francs en m a nda t et vous recevre-z votre Journal pendant les trois derniers mois de l'année. Vou s serez a ssurés d e pou voir suivre ch aque semaine les passion– n antes a v e nture s d e Jirn Boum, J ean Cordie r , J e an-François le fa– m eu x c h ef d'é quipe C.V., e t toutes le s b elles histoires é crites exprès pour vou s. Abonneme nts à « Cœu r s Vaillants », 16, rue Nicolaï, Lyon (C.P. 891-20) : 3 mois, 15 fr.; 6 mois , 26 fr. ; 1 a n, 50 fr. Ils o'loient le t~. en effet, cor les torches de résine des noirs ne s'éteigna ient que si on les piétinait. Celle qui était tombée des moins du danseur continuait de brOlcr sur le sable. Avec une lenteur prudente, une éner– gie sons défaut, Robert Genevois com- Le· jeune Fronçais avait essayé de mença de s'en rapprocher. 11 se rou– frotter longuement ses liens contre une lait sur le sol plutôt qu'il ne rompa it, grosso pierre, ot, déjà, il croyait par- e t, sur ses indications, Bazongo l'imi– venir à un résultat favorable, lorsque, tait. Le ur déplacement était presque b ien avant la danse, l'un des Azondés imperceptible, et, pourtant, ils progres– s'en é tait aperçu. Dès lors, les nains so ient... Nul ne prêtait atte ntion à eux. avaient nettoyé tout le terrain, à l'en- Lo ronde continuait, dans une atmo– droit où ils gisaient, rejetant Join des sphère de cauchemar, un tapage os– prisonniers la moindre pierre, le plus sourdissent L. petit caillou, enlevant même les grosses Enfin, Robert atte ignit la torche. Il racines. Puis ils avaient .renforcé les sentit sur ses moins la chaleur de Io liens, et les infortunés gisaient mainte- flamme. 11 bonda ses muscles, serra nont sur un sol sablonneux d'une uni- les dents... Et c'est alors que com– formité désespérante !... menço pour l~i Io plus terrible épreuve Soucjoin, le visage de Robert e ut une qu' il eût jamais connue... contraction, tondis qu'une sourde ex- Il voulait que Io flamme mordît ses clomation de souffrance lui échoppait. liens, libérant . ainsi ses poignets. Il Un des danseurs venait, por inodver- n'avait pas le choix des moyens, étant tance, de le heurter, et il avait failli résolu à tout pour prendre Io fuite tombe r. Mois Io danse ne s'interrompit avant l'aube. Mois la souffrance phy– pos pour si peu, cor rien ne de vait la sique qu'il éprouvait n'avait point sa rale ntir. Lo nain reportait e n gombo- pareille dons ses souvenirs d'Afriq ue !... dont... Bazongo contemplait son je•Jne maî- - J'ai une idée !... souffla Robert. tre avec admiration et c'ifro1. Pauvre Bozongo regarda son maitre de ses Robert !... Il ne se tordoit plus, moin– gnos yeux blancs, tout effarés. L'ins- tenant, observant au contra ire une im– tant n'était guère aux explicotions. Le mobilité de statue. Seules, les controc– ieune homme se borna à murmurer : tians de son v-isage ré·.féloient sa dou- - Etire tes jambes le plus possi- le ur. Il devait réprimer le moindre g é- ble... T8che d'en foire tomber un !... misseme nt. Ses yeux, parfois, s'exorbi- Lui-même se mit à ramper tant b ;en laient. Il ruisselait de sueur, et se mar– que mol, réussissant à se rapprocher doit les tèvres. Mais c'étoit un énergi– des limites du cercle de feu décrit par que, qui avait le droit de se montrer les chasseurs~ Et, tout à coup, l'un des fier de son endurance... noirs buta, s'étala... Le feu mordait ses ·chairs. Sa peau On ne doit pas couper Io Nuit des grillait. Mois, peu à peu; la corcelette Torches. Les nains ne s'arrêt èrent pas. de chanvre sauvaqe se disjoignait , et lis eussent plutôt piét iné leur compo- bientôt, elle céda. Il é tait temps !... anon, et c'est bien ce qui faillit se pro- Robert Genevois n'en pouvait plus... duire. ToYt penaud, l'Azandé se releva , 'lvec un ·regard de haine à l'adresse de S'écartant de Io torche, le jeune Bozong o, qui avait réussi là un mer- homme, durant dix minutes, ne fit plus veilleux croc-en-jambe. Il avaît loi!.sé un mouvement. Il souffrait beaucoup, échopper 50 torche, qui brûlait toujours mais une immense joie inté(ieure t'inon– dons le sable, et, durant Io Nuit des doit, mettant un baume à ses bles– Torches, une torche tombée ne se ra- sures. masse pas ; c''.est vou loir attirer le Puis, il souffla : malheur sur Io tribu. Celu i qui se mon- - Bozongo... t re assez maladroit pour Io laisser - Le Bantou fidèle, lui aussi, était prê t choir d oit en allumer une autre, e t s 'ef- à tout. Dans moins de deux •h.; ures, il forcer de l'agiter avec tant de frénésie ferait jour. 11 fallait se h8ter. Les qu'elle se consume rapidement, ou point Azandés dansaient toujours en rond, de s'égaler aux aut res. sans regarder Jeurs prisonniers. Lo Nuit L'Azondé prit donc une n ouvelle des Torchc.s tournait à Io fré nésie. torche et repartit de plus belle. Les moins libres, Robert Genevois - Laisse-moi foire. souffla Robert à parvint, avec mille p récautions, à tirer Bazongo. Ne nous pressons pas... Nous son couteau de sa poche. Il franche avons le temps... les liens qui enserraient ses chevilles, Du verger... au fruitier Les fruits :mûrissent et vous cro- montants. Nous obtenons ainsi deux qoez à belles dents dans les poires, petites échelles qui constitue.nt les les pommes et les raisins. Mais pen- cotes de notre fruitier et les sup– sez •ussi à cet hiver et construisez ports des rayons. pour vos m amans un fruitier porta- En réunissant ces cotes ·l'un tif. Choisissez un coin frais sans hu- l'autre par des lattes de 1 mètre de midité et de préférence exposé •u long (5 devant 5 de rrière) , nous ab– oord. t enons un biti qui tient d'•plomb Procu rons-nous 4 montants de sur le sol et constitue la carcasse de 5 cm. sur 7 cm. d'épaisseur et de notre ouvrage. 1.es p etits côtés dai- m. SO de hauteur et un paquet de vent être placés de' telle sorte que lattes de ,plâtrier. Elles sont préparées les lattes formont taquets soient à en général sur 1 mètre de long et l'int érienr. Les lattes d'un mètre du servent ~ plafonner. grand côté seront clouées à h auteur Nous couperons 10 de ces lattes en 20 morceaux de SO cm. de long, qui nous serviront à relier deux par deux nos pieds de fruitier. Pour ce!~ couchons bien parallèlemen t sur le sol deux de ·nos montants. Marquons– les d 'un trait de c rayon à 30 cm. de distance d'un trait à l'autre. Nos montant s sont ainsi divisés en 5 p ar– ties égales. Sur chaque coup de c rayon clouons une double lotte, à droite sur le montant droit, à g:iu– che sur celui de gauch e. Procédons de même po\Jr les deux derniers des taquets, donc de 30 cm. en 30 cm. Pour consolider l'ouvr:ige, nous pouvons y ajouter (côté ·dos) deux httes croisées .en forme de X. Il ne reste plus qu'à établir les "'"' onnages du fruitier. Pou r ceia clouer les lattes d'un m ètre de long sur les supports dr~ côtés en laissant 1 à 2 cm. d'. 1ic.rt entre chaque latte. Ce sera suffisant pour aérer les fruits et ne ·nuira pas à b solidité des ravons sur lesquels nous rangerons, bien d roits, picots en haut, des fruits sains, cueilli9 par temps sec. Nous pouvons, au rayon supérieur, r éunir les deux pet.its côtés l'un à l'autre non par des hues mais ·par des fils de fer bien tendus. N ous y suspendrons les Taisins de la foçon suivan te : préparons d~ liens de ro– phia de 40 cm. de lo~g formés par un nœud. Dans chacune d es boucles ainsi obtenues . ·posons deux raisins et possons le raphia à c heval sur u n fil de fer. Puis tirons légèrement l'un d es raisins pou r. qu'il se trou ve sus– pendu au-dessous de son compas non. Nous obtiendrons ainsi, dans un cs– p :1ce t rès rcstrcint 1 une t reille sur, deux rangs qui nous aidera à passer l 'hiver. Sabin.e P ASCAL. puis tendit le couteau à Bazongo, qui, à son tour, se libéra . Mois taus deux demeurèrent étendus dans Io méme po– sition, encore un moment . A présent , comment fouszer compa– gnie aux nains ? S'ils se dressaient brusquement , Hs sera ient vite repris!. .. - Rompons... Ils s'éloignèrent de plus en plus du cercle lumineux des torches. Ils avaient, brièvement, à mi-voi x, conçu un plan rationnel, le seul possible. Tout à coup, ils se levèrent et, d 'un bond, furent dons Io forê t. S'ils s'enfuya ient, ils se– raient rejo;nts. Lo seu le chose réalisable était de se hisser dons un a rbre. C'est ce qu'ils firent, trè s vite, mois non sons peine. Ses poignets meurtris ha n– dicapaient Robert. Enfin, ils furen t ta– pis dans de hautes bronches, tandis que des cris de fureur s'élevaient de la cîoirière : les Azondés venaient de constater leur disparition. li y eut un long moment de pan ique et d'incertitude. Les nains n'osaien t pa s interrompre Io Nuit des Torche s, céré– monie qui doit se dé rouler sons arrê t jusqu'à l'aube. Deux d'entre eux seule– me nt fu rent désignés pour s'élancer à la poursuite des évadés. lls pa rtirent à cantre-cœur, cor il leur dé plaisait de cesser leur danse. Evidemment, les Azandés étaient persuadés que les captifs s'enfuyaient pa r Io forêt. Or, ceux -ci, dans 'eu r ar– bre, se t inrent cois. C'est a insi auc leurs poursuivants rentrère nt bredouilles, à l'heure où le jour paraissa it. Brus– quement, ce fu t un éblouissement. Le soleil éteignit les torches. Alors, comme un vol de moineaux, les nains quittèrent Io clairiè re. lls a l– laient' battre la forêt en tous sens ! Bientôt, ils disparurent, poussant d es vociférations furieuses. Un long soup ir de soulogement s'échappa de Io po itrine de Robert et de Bozo ngo. Toux deux dem eurèrent encore plus d'une he ure dons leur cache tte. Puis, quand le silence et la pa ix furen t re– venus, ils se la issère nt g lisser au bas de leur arbre, e t prire nt enfin Io fuite, dons une direction opposée à celle qu'ava ient prise les nains. Ceux-ci ne les rattrapèren t pas. Les dEux évadés trouvèrent u n accueil hos– pitalier, à des lieues d e la clairière r.ioudite, dons un vi llage indigène, où un v ieillard composa pour Robert un onguent végéta l qui ca lma ses brûlures. Le lendemain, les rescapés rejoignaient leur plantation, mois Robert porte en– core aux poignets certaines tra ces qui l'empêcheront d 'oublier jamais Io terri· ble Nuit des Torches. . André LIVREUSES. Uno grande " orioelle / Vous pouvez dire que ~, . ·..J oous en a:Jc: d a la ~ 1· cllancc d 'tWoir un jour.. ~ -.& naJ. comme le vôtra ... · pu;sq u• c' osl le seul _,.,'," :;! :" qui possède un S tarA ~"""" :. magnifique à Io Foire Je Lyon , a:sr côtés des grmu!s mOU'DC· me11ts de J eunesse. J 'espère que vous viendrez nombreux lui rendre oisite, nous oous aJtendons..• Le commandqpt Cas- f- ~.lt\ "" o;rn< <o '"'"" 0 (.·,~Cl __ "'--_ V ichy. Je1squ'ici rion d'étonnant, mais atten- dez un peu le suit~. l e commandant CastcJ.:, cl1argé d'une importante mission un p,u; avant fa guorro, v ient de rantrcr cprès arJoir établi plusieurs Ugncs aéricrmcs, co q:J; ra amené tout simptcmoPJt à fdre le tour du monde. En e/ftJI, l'avion prend de plus on plrts une place importante dans tes moyens da t ransport modernes. Orli, dirc::..voos, mais cela coûte trè.t– chcr... Que ..non, sache:: seulement que pour faire un ooyagc semblable à cclrJi du commandant il oous foudre sealaml!nt 97.790 francs, ce quj, en sornrrrn, est rtrisonnable pour un r;1oyaze do cette im· portance. Quant aux A méricains ils sont très (Jréotcupés POT ta guerre actuelle at les pigooss uoyagat1rs no sont pas sans tauscr de longues :wits d' i"nsom1Jic à nos frères d' autro– A tlantique. Tant et si bien one pour ·combattre ces fillèlcs f1?eS· snrers les A nzéricains ont réso:u t!e dresser, tord comme lrs scignctJrS drJ n:o31on âge, utJe quantité irnprcssiormcntc de faucon~. Lo question pourtant sa com– plique ptJ;squo les Américains cur.. mêmes utilist:ll les pigeons pour trans– mettre lcr!rs messages. Comment faire..• ;amais les fC'.1cous no f>attrront d!srfr1· gtJor rm pigeon américaiPJ d~:JrJ a:itrc.•• ch bian, maJ·s los pigeons amùicah1s ne volorotJt que la nuit, puisque les fac1- cons, etu:, ne pewoont chasser QCJC rfu .. ,.ant le. ;our. S culomool uoilà, qui (lm.• pêchera les armVt~s ormemics d'en fai1'e ar1tant ... Je crois qu'il oa:Jt mioux nous arrôtar là, f'JOUS r.J'co sortirfons pas. PIONNIERS D»AFRIQUE Rtnlm~. - Une rtvolte vient a'tclatr.r au Stnéoal Le œmmandant Paul Halle depeche (SUITE DU GRAND RÉCIT HISTORIQUE PAR HERBÉ) . Ce jeu s'appelle « A N GOLO » ; s o n inv ent eur: !'Abbé Danie l Gœns, a b ien vou lu p e r m e ttre à « Cœu rs Vaillan t s » d e s 'en servir pour le faire con naître à s es petits l ect eurs. A v e c 16 pièces què v o u s ferez en ca r ton de l a façon d ont elles v ous sont indiq uées, v o u s a llez pouvoir constr uire, éha– cune à l eur t o u r , t o utes les l e ttres de l'al phabet , maju scu les e t !Ilinuscul es, ainsi q ue d e s chiffr es e t une q u a n tité de s ilh o uettes a m usant es, Allon s l es brico l eurs, d é pêchez-v ous de vous munir de carton e t fait es- v o u s p lusi e u rs séries de ce je u qui vous p e r m ettro nt d ' a ligner des m o ts, et quand v ous a u rez des affiches à faire , vous pourrez vous serv ir de ces belles l e ttres pour not er le:; consignes. • Nous v ous d onnons l a faço n d e const r u ire plusie urs le ttres m inuscules e t majuscules ainsi q ue t rois silhouettes ; à v o u s d ' en t r ouv er d 'au t r e s e t d e comp léter votre ali;:habet. un muBaoer auprè: du oouveM1eur Faidllerbe liliiiiil!!!~~~BI a/ln d'obtenir de l'aide. c avturc 11ar lu rebel- lt:.f, le prtnce Madiane envovt en est fett , a rorpris les 11la1.s de l'ennemi. JI r t us8tl d l:'t chappcr mais a7'1'ive rl Saint- Louu aprè: le dtpar t <tu gouverneur Faidherbe, il ut 1·eçu par le œmmandant e11 second. E n v ous réunissant à p lus ie urs , orga n isez d e g r ands concours , à celu i q u i a u r a le p l u s vite co nstruit une le ttre et mêm e, ce qui est plus difficile, un mot, (R eprodMcû ot1 mêm11 pcrticlfo interdite.) - • Mon colonel ? - • Te sens-tu le courage de re- c tourne r à Medine ~ - • Tout de suite, mon colonel - < Bren. Tu iras dire à Paul • Halle ce Que t u os vu et entendu • ici, qu'il tienne jusqu'au 30 ju illet. Je sera i à cette dote sous les murs • de Medine. En retournant vers lu i, ci: tu remettras une le ttre de moi à l'enseigne de vaisseau Des ' Essarts, • qui commande le • Gue t N'Der • échoué à Dia khondope. li pourra s~ • remettre à flot -et a ller soutenir • Poul . Halle en m'attendant. Prépare • t on cheval, je rédige mes lettres. • Tu repart iras avec le convoi de ma~ • Iodes que je d irigé aujourd'hui sur • Dagana. Modiane siffla El Bouïdo qu'il avait amenée avec lu i e n la remorquant sur un radeau derriè re Io chaloupe à vape ur. Infatigable, El Bouïdo se re– t rouva it prête à fournir un nouvel effort. Madia ne et Sidio, devenus frères d'a rmes pa r les d angers courus ensem– ble , étaient prêts à reprendre la route pour reur nouvelle mission... 13. - DANS MÉDINE AFFAMÉE... Medine tena it toujours... L'échec de l'assaut du 20 a vri l, où le prestig e d'EI Hadj Oma r a va it reçu un dur coup, a va it été salué pa r des cha nts et des danses à l'intérieur de Io ville... Mo is bientôt les Toucouleurs s'é– ta ient ressa isis. On les avait vus re– venir pa r groupe non loin des rem– pa rts, investissent de plus e n plus complètemen t Medine . Choque jour des escarmouches a va ient lieu, choque jour des coups de feu écla ta ient .. Cha.;iue jou r oÙ::;si les ToL'::o uleurs s'enhardis– sa nt s'a pprocha ient des murs du tot o de Sambala et insultaient I~ défen– seurs, leur la nçaient l'a nathè me, leu r annonçaient la dé faite. Ou bien ils criaient : - ' El Hadj Omar a envoyé des émissaires dons le Fauta et le Bon– dou ... Toute une a rmée vient d e < Fauta pour renforcer nos forces. • Rende>:-vous... Abattez les têtes de • Paul Halle et des Blancs... Sinon ci vous êtes perdus... D Debout sur les remparts, le com– mandant de Medine écoutait ces in– vectives, le sourire a ux lèvres. Il a vait défendu de répondre. Près de lui, Sam– balo, roi de Medine, s'emportait - • Vas-tu donc les laisser nous c insulter sons cesse ? - • Ils ne méritent que le mépris, répliquait Paul Halle. Sans doute... mois malgré c tout, ils impressionnent mes h om– e: mes. ,. Poul Halle réfléchit un instant : - c Eh bien t u os raison, répon– dit-il; il fout leur répondre, mais • je vois le foire d'une autre manière c que tu crois. • Rentrant dans le fort , il fit appeler le sergen t Desplots auquel il donna ses ordres : Bientôt une pancarte énorme fut transport ée et affichée sur Io porte du fort, portant en grands caractères rouges le texte su ivant : c Vive JESUS-CHRIST Vive Io FRANCE Vaincre o u mourir pour son Dieu et son pays ! • En même temps, Paul Halle fit crier à haute voix ce même texte du haut de tous les bastions. Des cris de rage saluèrent chez les Toucouleurs cette énergique réponse à leur défi; les Bambaras et Khossonkés de Medine relevèrent Io te te. Par-des– sus les armées en présence, ils sen– taient qu'une cause plus grande et plus haute que la leur était en je u el qu'ils en devenaient les défenseurs. 11~ acclamèrent Poul Halle, plus réso– lus que jamais à combattre jusqu'au bout a vec lui. - e Samba la , expliQUO le même e jour Poul Hoile ou roi de Medine, e il fout nous attendre à un long e siège.' J'a i fait le c;ompte des v ivres c et des munitions. Dès aujourd'hui e nous devrons les rationner sévère- ment. Fo is faire le recensement de e tous tes hommes et explique-leur Io e raison des mesures que te prends. • Rappelle-leur que je défends de ti- • rer sons ordre. Il fout réserver nos munit ions pour le. jour où les Tou- • couleurs, redonneront l'assaut... J e c vais m'occuper maintenant de for– e t if ier la • petite ile que forme le • fleuve à Io hcuteur de ton t o– c to... > 14. - LA TRAHISON Selima je:ta un regard affolé a utour de lui. Le sang couvrait le sol que jonchaient des têtes d e morf et tous les chefs le regardaient d'un air me– noç.ant. t.e sobre du bourreau heurta une pierre... Selima tressaillit. - e J'accepte • , dit -il à voix basse. - c Bien... Viens avec moi, je vOis a chever de te donner mes ordres. Tête basse, Selima accompagna El Hadj Om<:!r. Le lendemain, Paul Holle ayant ache– vé de dicter son rapport à Sacroy son' secrétaire, alluma une cig-:irette en s'a rrêtânt un instant à l'entrée du fortin tondis qu'un noir oppcrtoit et servait le frugal repas du comman" dont : un peu de mil cuit et des orachid=. Sambolo 'P<JTUt presque aussitôt de– vant lui ·Eoniœrr, commandant . Bonjour, Sambalo, tout va • bien ? Quelques jours plus tard , sur une colline d'où le regard pouva it em– brasser Io ville de Medine, El Hadj Omar pensif contemplait cette · forte– resse qu'il n'a va it pu encore conqué- rir. Près de lui, se ten ait Yougoulle, Pour moi, oui... mals mes ge~s h f murmurent por moments. Tu sois c e des Sofas. El Hadj frappa du e que les rotions de riz e t d 'a rach ides pied avec dépit : cc sont mal{ir~. Ils disent · que tu os Vais -je donc m'éte rniser de- e entassé des vivres en réserve pen- • vont cette ville maudite, s'écria- e dont qu'eux meurent de fa im... • • t-il... Dire que sans elle, je sera is - e Ma foi, répl iqua le sergent, le • déjà en route vers le Fouro et le Poul Halle regarda Sombolo : e vin de pa lme ne nous manque pas. c Coyer, tondis q ue le s Trorzo , e n - c Tu pourras leur répondre, dit- c Entendu. Vos-y. ,. s'a gitant, occupent les forces fran- il, que l'ai mis, en effe t, de côté Bientôt Selima pa ra issait à l'entrée c çoises vers le nord. Yougoulle , il • quelqµ_es sacs de riz , de farine et de l'un des postes de l'ile suivi de • fout trouver un moyen d 'entrer par e de cassonade qui seront notre su- trais noirs portant des calebasses can– e ruse dons Medine . N'a s-t u don c e prême réserve et dont profiteront tena nt du vin de palme. Qua nd on e aucune intelligence dons l:i place ? • e d'abord les femmes et les enfants. sut Io raison de la venue de Selima , - e Ecoute, mes hommes se son t e Qua nt à nous tous, tu pourra s t 'en des viva ts joyeux l'accue:llircnt, les c emparé s dernièrement d 'une po - « a ssurer, oous n'avons que les mêmes hommes bure nt le vin qu'on leur ver– • t rouille de volontaires Khossoukés ,. ratio!'ls de vivre que tes hommes. soir. Selima fit a insi le tour des t rois e aya nt à leur tête un petit chef, e Vois que~ est mon repas d'ou•our- postes installés dons l'ile, il était Selima , q ui m'a fait l'impression e d'hui • , a jouta Poul Halle en mon- e nviron 1O heures du soir. • d'être un t imide. Veux-tu le voir ? t ront Io ma igre ration qu i couvrait _ , Rentrez dons Medine, ordon- c Par ton prestige, si tu peux obtenir Io tabre. c no-t- il aux trois Khossonkés qui • de lu i qu'il nous ouvre une porte - ~ Ma is pourquoi ne manges-tu l'avaient suivi. Je vous rejoindrai. de Io ville ou qu'il nous a ide à nous • pas davantage ? > Et lui-même resta à l'entrée du • empare r de l'ile, .flue Poul Holie - • Perce que. So mbola , u n chef toto de Sombola, aux écoutes. • vient de foire fortifier près du tata doit êt re le premier à donr.er l'exem- Dans le poste de ga rde où les hom- e de Somba lo, tu n'a uras qu'à lui ren - .... d re la liberté. 11 retournera à Me- • pie et a supporter les privations mes venaient de vider, eux a ussi, une • communes; d'ailleurs . accompagne- calebasse de vin de palme, les voix • dine, et nous prendrons Io ville par , moi vers les mooasins... Je veux peu à peu s.'assourdirent et l'un opî'è:; c: surprise. que t u t e rendes- compte par toi- l'outre les gardes s'cffond;èrent ivres- • Bien décidé, a mène-le moi dès même de ce qui nous reste pour morts sur le sol. • ce soir, · devant ma tente. c nourrir toute Io pooulotion de Me- Tout près, Medine dormait en pleine De grands feux illumina ient ce soir- • dine. Tu pourras calmer tes gens. confiance. là la tente d'EI Hadj Omar. Les chefs Je ne crois pas me tromoer en Dans le lointain, un '1ululemcnt de guerre en gronde tenue l'entou- c pensant que IC!s cens d'EI Hadj Omar de chacal retentit. Selima sortant de raient . Près de là t out un groupe de c sont pour auelque chose dans ces sa cachette se dirigea vers le poste prisonnie rs a ttendaie nt Io décision c: murmures. Méfie-toi... de g a rde... Brusquement il tressaillit . qu'alla it prendre le chef. . S'arrêtant de marcher un instant Une ombre se détacha dons Io nuit, En un violent discours, celui-ci a va it 'Paul Halle réfléchit et a jouta venant à sa rencontre. 11 hésita, puis cha uffé ses hommes à bla nc. _ • 11 y 0 enco.-e un moyen de poyont d'a udace, il appela - • Il fout aussi que soient punis combattre ces comoognes sournoises - c Qui va là ? • c les t raîtres et les amis des Fran- c de dénigrement. As-tu un homme L'ombre s'a rrêta. c çais, .s 'écria -t-il en terminant. 11-j • de conf iance qui pu isse être O,!:SO- • doivent l'être immédia temen t. You- , cié au sergent Desplots lorsau'il fait - • Qu i va là ? c. gou lle ! > • Io dist ribut iori des rotions? Ainsi tes nouvelle fois Selima. demanda une Le chef des Sofas s'avança. Bambaras et Khossonkés seraient - , Niome , , répondi f une voix - e J 'ordonne que soient décapités • pleinement rassurés... • dP femme, d'un ton cfécidé. devant moi ces prisonni~ers. • - • Justement, répondit Sombolo Et elle a jouta, en avançant dons 1mmédiatement le massacre corn- , l'un de. me< chefs oui a vait été Io lueur que jetait le feu du poste, de mença. Les hommes éta ient conduit s c fait prisonnier vient de s'évader e t garde : un à un devant El Hadj Omar, un a rejoint cette nuit Medine. Il ro– bourreau leur tranchait Io tête et des • conte qu'EI Hadj Omar a fa it dé– Sofos enlevaient les corps... Une ving- capiter tous ses camarades de cop– taine de Khossonkés et Bambaras fu- , tivité. Ce cfief ~e trouve sans trou– rent a insi exécutés. Le dernier s'avon:.. c pe en ce momen t. Je puis te .. l'en– ça. C'était Selima, qu'on devinait c voyer. tremblant de terreur. ·Bon. 11 s'appelle ? - < Et toi aussi, s'écria El Hadj _ • Selima . Omar comme en proie a u délire, toi aussi t u vos mourir... > Selima chancela et d éjà le bour- reau levait son sabre, quand El Had j Omar fit un signe. - c Pourtant, ajouto-t-il, il te res– t e un moyen de sauver ta vie. > Selima, a peuré, le regàrda : - e Lequel ? • demando-t- il. - • Si tu acceptes ce que je te • demanderai de foire, tu seras sauvé. e Que veux-tu que je fosse ? - • Je te rendrai ta liberté. Ren- • tre à Medine... Demain soir t u - • Entendu, envoie -le ou sergent • Desplats. 11 sera chargé avec lui de c distribuer les vivres à tes hommes. ,. Rassuré et apaisé une nouvelle fois, comme choque fois d'a illeurs au'il ve– nait t rouver Poul Halle dont l'énergie ef le calme réconfortaient son âme mal9ré t out imoressionnable, Sombala partit chercher Selima . Le jour même, celui-ci entra en fonctions. 15. - L'ATTAQUE DE NUIT • m'o;Nriros Io porte du tata de • Sombalo et tu porteras aux hom- - • Ecoute " dit-il, le soir venu, • mes qui gardent l'ile fortifiée par e au sergent Desplots, • pour fêter • Poul Halle, une boisson q ui les en- e mon retour à MC!dinc et. mon entrée dormira penden t que mes Toucou- • en fonction avec toi, permets- moi • leurs s'approcheront de leurs pos- • de porter une ra tion supplémentai- • tes. Si t u fais cela, tu seras chef • re de vin de palme à ceux qui c d 'un de mes villages. e veillent cette nuit dons l'ile. - • Et toi ? qui es-tu ? Selima eut un geste d 'énervement. Lo présence de Niome risquait de tout foire échouer... Alla it-elle découvrir qu'il venait d 'endormir les gardes ? - • Je suis Selima et je fois une < ronde. Mois toi, t u n'as pas à ê tre • ici. Ce n'est pas to place. • - " Je rentre d 'une reconnoisson- • ce, expliqua Niome. Les Toucou– leurs s'a gitent ce soir. • c Bon, je vois m'en aSsurcr. c Va. • Qu'Allah te garde... • Souple e t silencieuse, Niome reprit sa route. Mois à peine était-elle ren– t rée dons l'ombre que, faisant demi– tour, e lle revint sur ses pos : !..- Se lima, murmuro-t-elle, je ne sois pourquoi, sa présence ici m 'in- • quiète. 11 est bon peut-être que jo • reste aux écoutes... Se lima était entré dons le poste de ga rde. Les hommes sur qui avait a gi le vin mêlé de somnifère qu'il leur avait servi, g isaient deci-dêlà.. Bien– tôt le cri du chaca l se fit entendre, mais CC!ltc fois, beaucoup plus p roche. cm ~ ' . Selima regarda vers l'ile. Des Tou– couleurs venaient d'y débarquer... en– vahissant les postes dont les défen– seurs étaient à peu près tous hors d'état d'agir. Quelques coups de feu Cloquèrent. - • Allons, c'est l'heure • , dit à voix bosse Selima. Au moment d'achever sa t rahison, sa main t rembla it. Il dut s'y repren– dre à deux fois pour ouvrir Io porte du toto donnant sur le fossé extérieur. Dès qu'elle fut entr'ouverte, des hommes bondirent à la tête desquelles Selima reconnut Yougoulle. En un clin d'œ il les hommes de garde furent massacrés et un rugissement s'éleva de la poitrine des Toucouleurs. - • En avant... Medine est prise, • Medine est à nous... • Tout ceci s'é tait passé très vite... i\-\ois à pe ine les premiers cris eurc nt– ils retenti qu'une voix vibra nte cria sur les rempa rt' de Io ville - • Aux ormes ! Alerte !... Mort c aux Tc.ucouleurs ! '! > IA suivre.) La sema ine prochaine : ~OUT DE MUNITIONS

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