Cœurs Vaillants 1941

Le cap1tame Viquez fronça ses énormes sourcils broussailleux. Dé– cidément, le temps ne s'arrangeait pas. Ignacio 1 appela-t-il. Depuis le début de l'après-midi la mer érait grosse. Les vagues, pressées comme des fl\eutes, li– vraient un assaut discontinu au na– vire. A chaque répit, la Santa-Rosa semblait s'ébrouer el reprendre soufRe, mais déjà le vent chaud du Pa cifique rassemblait une nouvelle troupe et de lourdes lames couron– nées d"écume accouraient du fond de l'horizon. L e capitaine Viquez, ayant mis ses hommes au re pos, avait pri• la barre. Son bateau en avait vu d'au– tres e t, quand la direction était en de bonnes mains, il ne craignait pas les colères d e l'océan. Pourtant les éléme nts n e se calmaient J'as, comme l'avait cru tout d'abor le capit'aine. Au contraire. Les va– gu es, maintenant, serraient leurs rangs et n'accordaient plus le moindre repos au petit bâtiment. Sous leur hange d" écume, on les voyait se dresser comme de~ mons– tres glauques et d évorants. Puis, brusquement, le vent rourna et les voiles s"affaissèrent. Cétait la tem– pête. - Ignacio! hurla le c apitaine. Le m arin, grondant d'impa- tie nce, se retourna. Le pont était vide. Formidable 1 grommela-t-il avec colère. lis sont e n train d e jouer aux cartes dans le poste , a u moin s. Comme s 'il d evrait y avoir besoin d e les appeler, avec ce rou· lis, pour courir à la manœuvre 1 Souda in il aperçut un gamin qui venait v_ers lui en se cramponnant à la lisse . - Ah ! tu es là , Luis ? Où sont les au l<es? Hein? L e mousse a vait répondu, mais il n'avait pas l'organe tonitrua nt du capitaine e t le vent emporta it ses parolt:s. Il courut de son mieux en s'agrippant aux filins que sa main pouvait rencontrer. Qua nd il eut rejoint le « patron » d e la S.inta– Rosa, sa tè te ébouriffée se h a ussa vers le vieux m arin. - A vos ordres, capitaine 1 fit-il ~n s:efforçant d'affermir sa ' •oix. Je n'ai pas b esoin d'un mousse, grogna le capitaine, im– p o.tient.é. Il m e faut tous le s hom– mes l V a les chercher, sinon la voiiure sera a rrachée . .. Et ils a u– ron t de mes nouvelles quand nous serons so;:,is de là 1 - Bien, capitaine. Luis descendit du gaillard . Une baurrasqi.;., !'arrach a d e l'é che lle et le jeta sur le pont. Etourdi, il roula enrre un b aril d ésarrimé et d es faube rts en folie;. Comme la gîte s'accentuait, il fut précipité contre I~ rambarde et crut pasoer par-des– sus b ord. Mais il a vait e u le temps d<! saisir une amarre d e poulie et il se redresea. L es dents serrées, Toi qui viens de lire ! 'histoire. - De quelle ve:igeonce Jean-François a-t- il peur ? Crois-tu qu'il a raison ? - Quel beau trovoil Louis o-t-il toit pendant ses voconces ;> - Pourquoi o-t-il peur? Crois-tu qu'il o roison? toii avis, qLJ'cst-ce qu'un vrai C.V. doir foire chaque fois qu'il voyage ? - Comment Lavis s'y est -il pris pour s'assure r Que c ça continuerait » oprès son déport ? - Comment Louis prépore-t-il so pro– rr. <c' A sa place, que ferois-tu e n– c Une masse liquide, plus violente que le$ autres, frappa le trois-mâts par bâbord et le coucha sur l"a· bîme. Péniblement la Santa-Rosa ré ussit à reprendre son équilibre, mais l'écoute de misaine avait cassé et les focs, emportés par la tempête tourbillonnante, disparurent der– rière une montagne d'eau. Seigneur 1 avait soupiré le ma- nn. A moitié couché sur la barre pour résister à la poussée fo_rcenée du vent, il regarda derrière lui et vit revenir Luis. Ou plutôt il comprit que le malheur était à son bord... Ramassant une corde, le capi– taine Viquez amarra solidement la barre et, sans un mot, prit Luis par la main. Dos courbé, aussi sûr de lui que aïl avait fait corps avec son navire, le vieux marin tra– ve!sa l'enfer liquide qu"était main· te nant le pont du perit bâtiment. Ayant enfin atteint !'écoutille qui conduisait au poste d"équipage, il s'y enfonça, entra1nant le mousse à 6a suite. Au pied de l'échelle, il buta contre un corps er, se bais· sant, reconnut Ignacio. Mort. En travers de la coursive, un peu_ plus loin, gisait un autre matelot. Mort. La porte du poste, ouverte, batrait avec fracas à chaque coup de rou– lis. Le capitaine entra et son re– gard fit le tour de la petite salle sombre où veillait un fanal. Sur le pla ncher ou sur les couchettes, des corps étaient étendus. Les uns étaient déjà sans vie er la face con- bateaux marchands n'avaient à craindre des dangers qu'ont ginés les hommes en guerre. Quant aux cy~lones, on ne les craint guère quand on est de vieux coureurs d"océans, déjà tannés par maintes tempêres... Et pourtant la Santa-Rosa ne de– vait plus revoir les docks familiers de Valparaiso... Quand le capitaine Viquez re· prit son sang-froid, il put constater que les vingt hommes de son équi– page étaient morts ou n'en valaient guère m ieux. Penché aur un des moribonds, il ne tarda pas à déce– ler la nature du mal, un des plus terribles de lAmérique du Sud et de l'Orient. L es matelots de la Santa-Rosa venaient d'être terras– sés par une épidémie foudroyante de béribéri. Une heure plus tard les derniere agonisants avaient, à . leur tour, rendu leur âme à Dieu. Ouant à la tempête redoublant d'intensité, el!" empor– tait dans · sa ronde effroyable un navire qui, déjà, ne valait pas mieux qu'une épave.•. Collé contre la ram– b a rde, progressant par bonds, Je mousse par– vint sur le gaillard. Et, quand il fut assez près de lui, le capitaine s'aperçut que le visage du gamin était décom· posé par l'effroi. Le vie ux marin e ut pitié et il chercha des paroles d e réconfort: Pourtant le capitaine Viquez n'était pas de ceux qui s'abandonnent. Aidé d e son mousse, il para d 'abord au plus pressé qui était d'échap– per, si possible à l'épi· Une bourmsque l'anacha de l'tcllel/e, le IJ>'éctpîtant sur le pont... démie. His;iant . sur le pont les d epou1lles de - N'a ie pas peur, petit. Ça ne durera pas.•. Mais Luis a vait secoué ses bou– cles blondes. Les yeux fixes et comme encore emplis par une vi– sion d'horreur, il balbutia : - Les autres... capitaine... Igna– cio et les autres... Il faut que vous y alliez... Les de nts de lenfant claquaient. La Santa-Rosa venait de faire une nouvelle embardée et les haubans de hune, arrachés, balayèrent le vulsée des autres disait qu 0 ils en– traient dans la mort. ses infortunés compagnons, il les immergea, et quand cette besogne macabre fut achevée, il regarda Luis tristement. Hagard, le capitaine Viquez se sig na. • Le trois-mâts Santa-Rosa, bat– tant pavillon chilien, avait quitté Valparaiso quelques sem a ines au– paravant. Il transportait ~· Nou– velle-Zélande un chargement de salpêtre, et c'est joyeusement que le p e tit navire avait appareillé car, en ces jours heureux de 1910, les - Nous, je crois que nous au– rons un cercueil ! fit-il en montranr les cloisons qui craquaient sous chaque vague. Mais je me défen– dra i jusqu'a u bout. Va me cher· cher une hache. Peu auparavant le mât de mi– saine i:'était abattu à grand fracas, entamant la rambarde. Maintenu par les gréements, il faisait poids su r le rribord et le navire, alourdi, Cette fête va clôturer magnifiquement notre beau Jeu d~ vacances. Il faut qu'elle soit formidable. Aux parents et amis qui devront y assister très nombreux, aux nouveaux cortquis par vos efforts de ces dernières semaines, ello devra expliquer comment VOl.!IS ave.z: construit, e n équipes, pe ndant vos vacances, une cité où votre vaillance, votre joie, votre charité ont fait régner la Poix et le Bonheur. Plusieurs d'entre vous feront ensuite leur Prome9se pour mon– trer ,qu'ils veulent s'engager solennellement à être de parfaits ouvriers de cette Cité nouvelle. Car celle que vas pierre9 ont construite au groupe n'est que l'image de la grande cité chrétienne qui so bâtit en ee moment chcx nous. Cette cité-là, sa construction ne fait que commen– cer, elle va se continuer tous les jours, e.lle demandera les efforts de. tous, petits et grands, et c'est tout cela quo votre fête doit faire comprendre à tous. Cett6 fête. U faut Io pré~tn'or dès maintenant. Elle aura /iieu à la tlatq choisie (Jar oos dirigeants (une date e:i:– cellent6 est le tlimanchc 21 septembre, veille de la Saint Maurice), de préJé· ronce l'après-midi el dchor1. Voici qucl– q<us ldé6s d6 programme que ch«un pourra simplifier ou compléter : bolique on carton dont Je sens sem ex– p!iqué par Saint Louis. Lever des couleurs. Promesse des Cœors Vaillants. Avec les spectateurs, immense chaine d'unité ponr la reconstruction de la France. Pendant ce temps, baisser de• cou· leura. Petits jeux divers pour mettre eu train. Danses et chents de chez noua. Grand tournoi des qualités de '8 France nonvelle contre les défauts de l'ancienne Fronce (on g111rçon costumé ên Saint Louis expliquera ou fur et à' c esnre le •ens du tournoi). Apport par des enfants costumés sui· vont leurs corporationa d'une cité sym- e Là où il y a •n groupe de C.V . et "" d'A . JI., il faut que C<S deu:J: gro11- pes s'ustendcnt tJour faire ensemble tJf'JO se11.'e fête. Do même dans les petites 'Dillès où il y a plusieurs ('oroisses. • On tr0Nr11tra Jons ~ Clsantons '1n Chœur », nouvelle édition, dos clscmts q&si cotsviendrord particu.'ièrement à colle fûtc. ne se redressait plus qu'avec difli· cuité. L'équilibre était menacé et il fallait se d ébarrasser de cette charge dangereuse. Quand Luis remonta de la soute, il ne portait · pas une hache mais deux. Le re• ga~d de F enfant brillait de la réso– luhon pnse. - Attaquez-vous au grand mât, capitaine, fit-il. Moi je me débrouil– lerai avec le mât de misaine. li n'y a que quelques cordes à cou– per. Le vieux marin hésita, mais déjà, s'échappant par l'écoutille, L uis avait disparu. Quand il sortit, le capitaine vit le mousse qui ram· _pait \Sous les llarnes jaillissantes. Près de lui, le grand mât gémit et le marin comprit que le bois ne tarderait pas à éclater sous la près– si.on. Avec des a hans " de bûche– rons, il se mit au travail. Mais la tempête le gagnait de vitesse. Des lambeaux de toile volèrent vers le ciel d'encre et, vers l'arrière, le navire rrembla. Le mât d 'artim on venait de céder mais restait prison– nier des filins au moment même où le g rand mât vidait le bord. La Santa-Rosa se coucha d ' un bloc et un espar brisa la cheville du capi– taine. Etait-ce la fin, cette fors? Le vieux marin le crut, car désormais il lui était impossible de continuer la lutte... · Soudain il sentit le bâtiment se redresser et, à !'arrière, il vit u"ne fr~ie silhouette se débattre dans l'ouragan. Luis avait libéré le mât d'artimon comme il avait libéré le mât de misaine. · - Ah ! petit; quel marin tu feras si Dieu te prête viel murmura le capitaine qua nd, aidé par le mousse, il e ut réussi à trouver abri dans les entrailles du navire. Luis ne répondit pas. A genou x sur le plancher rugueux, il priait. Et le a patron n, ému, pria lui aussi, avec les mots maladroits de ceux qui sont restés trop longtemps sans p arler à Dieu, Toute la nuit - nuit de cauche· mar - la tempête s'acharna sur sa victime, mais quand le jou r repa– rut, la Santa-Rosa, rasée, mutilée, flottait tou jours. Vers m idi la tem– pête, e nfin, se d écouragea et le s deux survivants purent prendre quelque repos. - Vous verrez qu 0 un navire va nous recueillir, sourit Lu i9 en soi– gnant le' capitaine. Mais la journée passa. Puis une autre. Puis des autres. Au bout d'une semaine aucun bateau n"a vait encore paru à l'horizon et, de nou– veau, le vent se levait. Le capi– taine , sans espoir, fit jeter à la mer une bouteille contenant le s papiers du bord. Mais la tempête ne voulut pas de r épave et des jou rs succédèrent aux jours. Trente jours ! Chaque matin, Luis priait et, dans ses yeux clairs, la foi ne se décourageait pas. Il ava it raison. Le trente et unième jour un vapeur français sauvait les robinsons de la Santa-Rosa... Georges MARIÉV AL. . .. de Jean-François, dis-moi un peu.. . Pourquoi Louis fobrique-t -il une brouette pour Io maison de corporo– tion ? Qu'os-tu toit pour Io tienne ? - Quel est ce 12• principe dont parle l'abbé prisonnier dans so lettre ? - Comment M. Pierre, Louis, l'obbé, Pierre vivent-il• ce principe? - Et toi ? - Comment celo oide-t -il à rebâtir Io Fronce? - Qu'est-ce que les C.V. préparent encore à Io C!irét ienté Sa int-Jea n ? - Et, toi, que fois-t u pour cela ? LA JOURN_E-E~ DE_$ -M~SSA~GEc_S_ En arrivant ou niveou de son chef d'équipe Poul s'est arrêté net et, holetont, il o fin i par a rticuler une phrase qui, tout de suite, a fait noître l'inquiétude dons le cœur de Jeon– Fronçois ; « Marcel te cherc!le partout... vite... vite... dépêçhc-toi... " Marcel ? pressé de le voir ? mois olors, il s'est passé quelque chose... pourvu gue Dédé n'a it pas déjà exécuté sa vengeance... Prom!'>t comme l'écla ir, Jeon'-Fron- m ent <q11i est moins cher et plus fac ile à lire ) · e t Yn à n Cœurs Vaillo nts n. Comme ça ils se J.c fe ront passer e t j' a i même arra ngé quel– que chose pour que ça marche régulièrement quand je n'y sera i plus. Quand je dis q~e. c'est m oi q ui l'ai arrangé c'est une fa çon de parler car je crois plutôt que c'est le Grand Chef qui m 'y a a idé . Un iour, à. Io fin d' une prome– ·n ade1 y a un ga rs qui m'a a ccompagné jus- f fl ' ~. sera i revenu... ~ D Les Cœ urs Va illants s'apprê– tent à pousser un formidable bon pour mani– fester leur joie quand, tout à coup, un coup de corne les interrompt net. Là-bas, au fond de Io cour, 1' Alpiniste vient de sonner le rassemblement . ·a Un rassembleme nt à ce tte. heure-là ? - Il se passe sùrement quelque chose d'extraordinaire. • A l'ollure de !'Alpi– niste les petits gors consta tent qu'en effet il Cœurs Vaillants un souffle de fierté et de joie. Ôui, M. l'Abbé a raison, la vie est belle cor c'ëst une Fronce neuve qui se const ruit, jour por jour, heu re par heure, grâce aux efforts de tous : !'Abbé dons son camp, M. Pierre dons son camp de jeunesse, Louis en Savoie, Pierre chez les types de Dédé, chacun dons le < chantier > que Dieu lui a confié. tro– voille à fond à rebâtir Io Fronce, c'est chic de ~VITE DES ~VEN'J.!URES .DE JEAN~PRANÇOt~! çois prend son élon en direction de Io Chré– tienté et bientôt c'est entre les deux garçons une course éperdue qui a ffole t ous les échos des petites rues paisibles. En ourogon Jean– Fronçois franchit Io porte du potro, traverse Io cour. enfonce Io porte du locol et pénètre comme une trombe dons la salle des équipes. Là, devant le coin de Io Soint-Louis, Ma rcel "se tient debout, une lettre à la moin. Un ins- qu'à Io maison. Et tou t en marchant il m'a dit qu'il trouvait épotont tout ce que je leur a va is raconté... qu' il voudrait bien, lui o ussi, être Cœur Vaillant... s'occuper des autres... connaitre mie ux ce qu'on faisait ... Alors je lui ai dit de venir à la maison. Le landc ma in à le sortie de la messe, je 1ui a i donné u A tous les gars qui ont du cran n, o n a causé souvent ensemble. Il s'appelle Georges. C'est y o sûrement quelque chose d'insolite. Le di– rigea nt tient une lettre à Io moiri. " Une let– tre ! a h ça, par e xemple, c'est la journée des messages, alors... de q ui cela peut - il bien être ? o Les garçons n'olloient pos tarder à le savo ir car aussitôt poussé le dernier c ri d'é– quipe sur l' impeccable rassemblement en rec– tangle, !'Alpiniste commençait Io lecture de Io précieuse m issive. C'était, écrite ou c rayon, sur se sen t ir si unis... et avec une a rdeu r nou– velle les garçons retou rnent en chantant à leurs coins d"équipes. Cette ardeur devoit ol– ler en ougmentont tous les jours -suiva nts et b ientôt Io cour du potro se trouva t ransfor– mée en un véritable cophornoüm : coups de marteau, coups de scie, planches qu i s'é:crou– lent, tentures qui s'envolent, dons tous les coins c'est un bronle-bos général. Ah ço ! tant suffit à Jean-François pour sentir s'éva– nouir ses cra intes : un large sourire illumine Io figure de son second et cette lettre qu'il tier:it à Io ma in c'est une lettre de Louis pour t·uut e l'équipe : « J'étais p ressé de te la mon– t re r mon vie ux, il o fa it des choses é patan– tes... " Ce sont des choses épotontes qui, en effet, tra nsportent les t rois Cœurs Voillonts dans le petit village de Savoie où leur messe- un chic type. 'il est déjà enfant de chœur et M. le Curé d it que c'est son meilleur. Je crois qu'il sera capable plus t a rd d'être chef d'é– quipe. En tous cas, en attendant, il continuera à s'occuper des gars q ua nd je serai parti car je vais bientôt re venir... » Trois cris de joie interrompent Io lecture de Io lettre. Louis ! bientôt revenir à l'équipe ! ~uel bonheur !... M ois le messa ge continue : « Alors en atten- le papier gla cé à tampons rouges et noirs, une lettre qui vena it de loin. Elle avait été écrite,· trois semaines aup a rava nt, d ons l'Oflog où, depuis de longs mois, l'Abbé ne cessait de penser à ses pet its gars : « J'ai a ppris a ve c loie, disoit le prisonnier, le chic jeu de vll– canccs que vous ove.z: commencé. Oui, vous · avez raison, if f a ut nous y mettre t ous e nse m – ble, à reconstruire notre Fronce. Bientôt elle mois qu'est-ce que les Cœurs Vaillants sont encore en train de p réparer à Io Chrétienté Saint-Jean? Il n'y a pas une équipe qui ne soit en effervescence. Ceux qui ne clouent ni ne bât issent, assemblent dans les coins de mystérieux ,décors tondis que les outres se li– vrent à des pantomines si b izarres qu 'elles font penser à un cirque en ébullition... Et pen– dant ce temps Pierre inlossoblemcnt continue ger depuis ciriq semaines fo it du si bon tra – vail. ·" Depuis la dernière foi~ que je vous a l 6crit, racont e la lettre de Louis, j'a i revu plu– sieurs fois mes garçons. On est même arrivé à faire des ré unions tous les jeudis et tous les d imanches. Comme ils voula ient savoir où je prena is les belles histoires que je leur ra– contais, je leur ai montré nos journaux. Y en a déjà trois qui se sont a bonnés au Supplé- dont Je cont inue plus que jama is à préparer ma promesse. Les dessins qui ont pa ru la se – maine de rniè re sur « Cœurs Va illa n ts D , je lc5 a i tous devinés et je sais par cœur t outes los épreuves. J'ai aussi fin i la pet ite b rouet te. que j'avais commencé de f abrique r dans u ne vieille boite à ciga re pour meubler notre maison de corporation. Je vous m ontrera i tout cela dons huit j__ours, car je pense qu'à cc mome nt-là je sera a ussi belle que celle de Saint Louis. Je compte sur vous à fond pour commencer une formidable campagne de conquête. Il fa1Jt qu'à la rentrée vos équ ipes oient doublé. Moi aussi, ici, je vis à bloc le douziè me principe e t, grâce à vos prières, il se fait du bon t ra vail. Plus· , q u e ja mais UN IS mes pe t its gars, Io vie est belle... • Lo conquête... Io Fronce nouvelle... tous unis... ces mots font passer dons l'âme des sa propagande parmi les a nciennes recru~s de Io bande à Dédé. Pendant ce temps égale– ment un ênigrnotique silence continue à faire suite aux menaces de Dédé. .Quel projet ma– chiovél1que germe donc dons Io cervelle du mouvais garçon ? et quel redoutable mystère cochen t encore les vieux n1urs de Io t crrible Moison Houi·e? (A suivre. l Jeon BERNARD.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTcyODU=