Cœurs Vaillants 1941

Le cargo Marie-Catherine voguait dans les mcra froides. Se dirigeant toujoure ver• 'le nord, il atteignait enfin le~- eaux de l"tle Jean– Mayen, la région maudite. Les matelots chuchotaient 'entre eux et foisai'ent grise mine. Tous. évidemm.,nt, se racontaient l'histoir" de Clément Kadir.,c, la fabuleu8e "t terrifiante histoire du sous– marin fantôme 1.•. Quant à Clément Kadirec, il ne disait rien, mais il avait cessé de joµer de l'accor– déon, et scrutait la mer. l'horizon, les bru– mes , avec une anxiété qui dev.,nait une vé– ritable terreur 1 ••• Le Capitaine Jerkil, lui aussi. regardait.•• Mais l'on n°a percevait rien dïnsolit" : quel– ques lointains icebergs, d.,s bancs cl., glace errants en m~r libr.,. Là-bas, très loin, dans le champ cle sa puissante jumelle marine, un point plus sombre dans la grisaille : l'île Jea n -Mayen . · - Encore trois heures cle navigation, d nous y serons, dit le Capitaine. Il semblait se parler à. lui-mêm.,, n" quê. tant nulle approbation. Mais Clément Kadi– rec se trouvait tout près , )'ent.,ndit, répéta, pour li:i vingt-cinquième fois peut-être : - Méfiez-vous des p a rages de jean-Mayen, Capitaine 1... Par ici erre le sous-marin fan– tôme ... Et, comme p récédemment, le Capiraine Jerkil, impatienté, haussa le• épaules : - Laisse-nous donc: tranquilles avec tes légendes de la mer 1 Les fantômes ça n 'exis– te que dans l'ima gination des fous !.. Clément Kadirec:, doucement, s'obstina, recommença : - li ne "s'agit pas du c Vaisseau-Fan– tôme » des a ncie nnes légendes, Capitaine, il s'agir du sous-marin Kolgauev, ou plutôt de son épave, chargée de trépassés, qui erre dans lea mers froides.•. ~~ Le Kolgoaev était un submersibl" qui, - Le péri:Jcope f ... On voit le périS<..'0- envoyé à la recherche d'explorateurs per- pc 1... dU1J dans l'Arctique, s'était à son tour per- Le capitaine Jerkil lui-même ne pouvait du corps et biens dans l'Océan · Glacial. douter de la tragique évidence. Malgré le Etreint par la banquise. il n'a..,ait pas ré- froid trè• vif. d es gouttes de sueur per- sisté à la pression des glaces, et avait coulé lèr.,nt sur son front, et un long frisson le en quelques minutes. Puis, le dégel .était parcourut. Il voyait comme les autres, et arrivé. et un car~o suédois, le Karlaft, avdit, de ses pr()pres yeuI, voguer la terrifiante un jour, croisé 1 épave. épave du Kolgouev. Clément Kadirec: poursuivait, haletant : ~ais c~ fut bien autre chose lorsque quel- - J'y étais, moi, à bord du Karla/t. j"ai qu un c:na, sans se tromper non plus : vu, de mes yeux vu, l"épave du sou&- - Il vient •ur noll4 /... marin. capitaine, qui errait entre deux eaux, C'était l"effarante vérité : le sous-marin au caprice des courants, au large de Jean fantôme, poussé sans doute par un cou- Mayen, sensiblement à lendroit où nous rant. fonçait littéralement sur le Marie-Ca- voilà maintenant. On distingua.if fort bien therine f ••• le périscope. qui fendait les Rots ; puis, Le capitaine Jerkil avait reconquis son par intermittences, la messe sombre de I' é- sang-froid. li hurla : pave, que recouvrait une carapace de glace, _ A vos postes !... et qui tantôt s.,mblait remonter d.,s abîmes, b b Il b Quelques-un& lui o éirent. d'autres ne tantôt Y retom er 1.. · n.est jamais on )'écoutèrent pas. Le danger devenait pre&- de rencontrer un vaisseau-fantôme, vous le savez bien; capitaine !... sant..• Puis, il y eut une plus forte vague, et De tels propos avaient fini par semer l'an- une masse sombre, oblongue, ·émergea, pout goisse à bord du Marie-Catherine. Mais il s'engloutir de nouveau, presque immédia- n"était J?BS question pour le cargo français tement. Mais cela suffisait pour n'avoir plus de se détourner de sa route. Le capitaine de doute ; l'épave du Kolgouer> menaçait planta là Clément Kadirec:, fit quelquu paa Je cargo. sur le pont, en bougonnant. Puis, il s'ap- Sur le pont du Marie-Catherine, il y eur prêta à regagner sa cabine.. . un" galopade. Chacun se . hâtait à la ma- C'est au moment où il disparaissait par nœuvre, afin d "év!ter la catastrophe immi-· l'écoutille qu'une longue clameur d'épou- nente. Que pouvait le pauvre vieuI rafiot vante le fit sur1Jauter !... Il bondit, bouche contre celle étrave d'acier qui allait P"rcer bée, saisi. Comme dans un cauchemar, il ses Ranes, y ouvrir une voie d·eau qu'on entrevit Clément Kadirec, qui se signait. ne pourrait boucher L. Toute superstition Beaucoup d"autres marins 8étaient agenouil- de la mer mise à part, le vrai danger, pour lés. Vingt mains se braquèrent s ur l"Ocëan le Marie-Catherine, c'était le naufrage, l'en- Glacial ; vingt bouches déformées par la gloutissem=t rapide au sein des eaux gla- peur crièrent msemble cées.•. - Le voilà/.. "C'est lui, le sous-marin Le capitaine Jerkil dominait la situation. fantôme !... Il cria da'1s )., porte-voiI : Et d'autrea ajoutèrent : - Pare à virer !... L"o rdre s 0 exécufa enlin. Le cargo décrivit presque un tour sur lui-même I'... Il y eut un terrible · coup de tangage. Des hommes perdirent pied, roulèrent sur le pon~. et, quand ils se relevèrent. ils comprirent d'un coup ce dont il s 'agissait, et que, désor· mais, tout était bien perdu 1 ••• Car le sous-marin fantôme venait de heurter à tribord le Marie-Catherine 1. .• Pourtant, il n ·y eur pas trop de bruit, pas le fracas auquel on s'attendait••• Rien qu'un. ch~ Jl!OU... ., Mais, a .present, 1 epav<;' errante se trou– vai( littéralement plaquée contre la coque de l'infortuné cargo... Plus qu" jamais. le temps pressait.. . Une brèche s'était-elle ouverte~ ... L'eau déjà s'engouffrait-elle dans la cale du Marie.Ca– therine, qui n°étair J>8b construit pour résia– tt'f longtemps . et ·coulerait infailliblement ~ . . Il fallait sen assurer. Le capitaine Jerkil descendit en personne. Trois minutes plus tard, lorsqu'il r"monta, gon visage exprimait une reluiive sérénité. - Il n'y a rien. Pas de voie d'eau. Le sous-marin ne nous a pas heurté avec eufll– samment d., violenc.,, .,t... Mai~ il s'interrompit devant le 1Jpectade imprévu qui s' offrait à lui, et le laissa, un instant, panrois !... T ous ses hommes lui paraissaient étranges. Certain1 continuaient de se signer, certains de trembler, mais il y en avait deux ou trois qui riaient, dont Clément Kadirec. Oui, ils riaient !... Eraient– jJg donc devenU/J fous L . Ils étaient tous ma11Sés à tnbord, accoudés au bastingage, ou penchés par des.us . I~ regardaient la fabuleuse épave Et le même moi revenait sur leurs lèvre&, presque dans un sourire de pitié, de bonheur : Le pbiac~ f . .. Le capitaine Jerkil les rejoignit (A auivre p. S) Déluré et Niai1on sont deux garçons curieux q11i ne perdent pas une occasion d'en,richir leur bagage scientifique. En vacances dans le Midi, ils sont allés visiter l'écluse du Naurouse ovec leur papa qui est ingénieur. Comme ses explications leur ont paru passionna!"tes, ila nous ont envoyé pour vous le reportage que voilà : Sur Io rl•e silencieuse du canal, un coup do corilo vlont do rotcntlr, fai– sant sortir l'éclusier sur Io scull do sa maison. Uno péniche s'opprochc, TC· nont do Toulouse... Mals, au même moment, une autre a surgi, en sens opposé. Nialson est affolé : elles Yont se tamponner, c'est e;Qr ! Mals non, les moteun des péniches se sont tus et no!f deua: • reporters •, avidement, se penchent sur l'espace compris entra les deux portes de l'écluse. - Belle chambre ! Beau sos l esti– me le papa, q11i s'y cannait : trente mètres de long ot ou moins cinq do haut sur six de !orge. Niaison ~st ravi. On peut y mettre doux péniches, hein, papal - Mais non, une seule à la foJs, toujours. - Et laquelle des deux vo passer la prémlère, alors ? - Pas n'.olin à de•iner. Comme la porte de l'écluse côt6 Toulouse est ouverte et le passage libre, cc sera celle qui monte vers Marselfle, rautn, qui en vient pour oller à Toulouse. attendra. - C'est vrai, la voilà qui a remis son moteur en route. Peut ! peut ! peut 1 Hou, ça ne •a pas yltc 1 - Tiens, voilà la fcmmo du mari– nier qui SC met au gouvernail de Io p~nlcho. - Oui, elle mot le cap sur le sas. Ah l le marinier passa 1 un cilbla à l'éclusier, qui l'enroule autour du champignon en fer, là, sur le qool. - C'est un tournique t, un càbes-· ton 61octriquc. Tu vois, Déluré, Il tourne et enroufe le câble de Io péni– che qui o stappo san moteur. - Ça tire d'ur 1 Combien qu'elle pèse, la p6nlchc-, dis, papa, elle n'a– vance pas l - Chargée, • Ife fait àu moins. deux cenb tonnH, de•x cent Mille kllos. Mob toat le chargement ..t â l'lnté" rieur, dans Io soute. - Et pourquoi qu'eHo fume ? - Hlalson, tu parles a•ant do re- gorder, comma taulours. C'est la po– pote, Io soupe du marinier, qui fvme sur son fourneau de cuisine. - Il y o uno cuisine ? - Mais oui. Une chambre à coucher et autrefois même une écMrle pour deux ou qvatre che•oux de halage qui tiraient le bateau depuis la berge, c'étaient les coches d'eav du temps de Riquet et jusqac l'innntio11 du mo– teur à pétrole. - Riquet 1 Riquet à la houppe ? - Forcour do Nioison 1 Riquet vi- vait d11 temps de Colbert, le grand, l'illustre ministre des finances de Lo11is XIV. Entreprenant, obstiné et adroit, il réussit à faire crcu9er le conal du Midi pour rcliC?r Io Méditer– ranée à !'Océan Atlantique. Les tra– vaux n'étaient pos acheYés quand il mourut, mals le furent en 1681. Ils avalent dur8. 14 ans. , ' En 185'9, le conal fut prolongé de Toulowse à Bordeaux et maintenGftt, une péniche chargée à Bordeaux pewt posser por Toulouse, Marseille, Lyon et arriver •jusque dans l'Est et le Nord– Est de la Franco par les canaux, le Rhone et la Soône. - Ben 1 elle doit en monter, olars, des escaliers d'eau 1 des écluses l - Certes oui, et c'est ce qui rend le trajet si long. Ilien que pour le ca– nal du Midi, il faut passer par 148 marches d'escalier d'eau, co1111ne tu dis, asse.a exactement, Hiaison, et sous 381 po11ts de routes. - Et combien en posse-t-11 par laur do pénlch<JS~ - C'est esses variable, mois i en moyenne huit dons chaque sens, Dél11ré. - Ça représente 3.200 tannes de marchondises 1 Dix trains et combien de co1nions r Quelle économie - d'essen– ce et de charbon, par le temps qui court, c'est p~cfeu• r - Très pr,cieus 1 mon grand.. pour les trafics ·q11I ne sont pos pressés et pour !. transport des matières très IOt1rdea oa encombrantes. - Popa 1 vie11s l V011ll Io pinlche qui est entrée dons Io chambre et on lai ferme Io parte derrière comme devont ! Alors ! Comment vo-t-elle sortir 1 - Hlolson l réfléchis un . peu, elle· entre par une porte et- sort par ra.tre. - Ah 1 ben 1 alors on vo aavrlr les portes vers Marseille. - Ah 1 mois nait 1 ce seroit du joli, l'eo• se précipiterait en trombe dans le sas et bousculerait lo péniche en l'ablmont. Du reste, il est ;..,pos– sible d'ounir les portières côté Mar– seille · en ce molftent, parce qae la pression de l'eau s11r elles est énorme à cause du vide du sas. - Alors ? Il fout attendre cauo l'eau qui fuit du · conol supérieur remplisse ta chambre de la péniche ? Il y en a paur des heures ! il n'en coule guère l - Aussi, attendons 1 Voilà l'éclu– sier qui teurne une maftivelle sur une Et voici le dessin que Nialson a fait pour vous sur son camet- de reporfell'. criimolllire des portièrn .te sorti.. Allorui voir. - Oh 1 Il o ouvert ane trappe à 91lssière et YOOà reou QUÎ entre - cascade dans Io du,.•bro. Ça y est. efle ·est è Io haateur du qwoi, voilà la batelier q•I aide l'éclusier à ouvrir ln portôèrH de sortie. En route le ..otur, en route poar Marseille. Tu ..t.. ds, Défvré ? Peut 1 pevt ! peut ! le vailèl qui croche. Déluré est ro•i. - En somme, l'écl•se nt un en– censeur-descenseur. Voilà le péftlch9 portie pour Marseille et •olci celle pour Toulouse qui peut entrer PGr les portières demeurée1 ouvertes après la sortie de l'avtre. - Et c'est le descensear qui vc fonctionner. Que c'est donc amusant r - Heu ! coud covço, demande donc à l'éclusier, il doit être éreinté à monœuvrer su portières 16 foi5 por Joar 1 - Et ils spnt comme lui cent qua– rante-h11it le long da conal. - E"actement ! Et t<las les qoin"" jours ils rc•oient posser les même mariniers, puisque Io péniche Bordeau• md quinxe jours pour orri•er ô ~or­ seille. Elle o parcouru 450 kilomètre"!. - Attends, papa ! ça toit du... du 3 kilomètres à l'heurti 1 - Et j'en fais huit à dix, moi,, à bicyclette 1 Quelles tortues quo les péniche"! 1 - Oui, oui, Nialson, "'ais qui por– tent des fortunn sur !cur des, ou •ans leur ventre, tondis que toi 1 - Moi, Délurcl, J'en ol uno don~ mo tête, porfoltement 1 le serai Ingé– nieur, comme Riquet f - Jo te le souhaite, mon vlou:!l, mals tu Yas nous le prouver. C'"5t toi qui •a dessiner pour notre ""po:toge ce que nous venons de voir. N!olson o tenu le otoap... Qoo p on– ses-voos de ses dessins ? More HIERESSE. LE GUET .. APENS • • !Suite de PIONNIERS D'AFRIQUE, grand roman historique, par HERBE!. • • Résumé. - U ao rér:tolte oiertt d' é~Ja. t<'r ..., Sé,.Jga/. Le Commaftdcml Poul Hofl1 611'00i• le princ'1 Madia"e (IMprès dt1 · Go..oerac"r Faidherbe afi• d 'able.fr de I'oilie. Call•ré par les rebel/'5, l'es· tafetla Q SMrlris Jes p/aas d<t /' Ufleffli et tHID de fafr• 1orvnir d<t fif'éFinx rcns11i1rum••I! at1.s tf'ou(:l•s dt Pœ.I Hol:., ,.feNnéts dans l• forl lie Mi· Ji•• q•1 los rabell~s oie11•~•I à' atta.. q&.rr. Mais Madia,.. 1st bl1ssi. •o" _,; Sidia l• JOit1t•. H inst ollo de son mieux Madione, l'ottocho à un rocher pour que, dons son' délire, il ne s'en a ille pos à l'aven– ture, et résolument sauta sur son che– val pour s'enfoncer prudemrT)ent sous bois à Io recherche des secours indis– pensables. Deux heures plus tord il reveno it, . couvert de sueur. Accrochés à sa selle, se trouvaient plusieurs ustensiles de cuisine et divers poQuets d'herbes ou d'écorces. Derrière lui étaient roulées des cawvertures. Sidio dressa une sorte de divan à l'abri d'un rocher et ollumo du feu. Triant soigneusement ses herbes et ses écorces, il fit bouillir de l'eau dans son sotolo, récipient qui sert ou mus1:1lmon pour ses ablutions et dont il ne se sé– pare jamais. Il y jeto un paquet d'her– bes et, quand Io tisane fut prête, il Io fit avaler de force à Modione, puis le couvrit d e couvertures. Modione épuisé s'assoupit. Sidio s'occupa alors de construire ou– dessus de lui, adossée ou rocher, une hutte suffisante pour les abriter tous les deux. Il rassembla du bois pour le feu et prit enfin quelque repos. 8. - LE GUET-APENS Durant huit jours tes deux hommes restèrent campés ou fond du ravin. Par– fois Sidio a llait oux provisions vers un vjllcge voisin en redoublant de pru– dence. La reste du temps, il veillait Modione. refaisant son pansement et lui faisant prendre chcQue jour plu– sieurs tisanes... Un matin el'.lfin, Modione sembla s'éveiller d'un long rêve. Les membres brisés, .moulus, il se sentait sons force. Il interrogea Sidio : FIG. 1 FIG. 2 - c Que m 1 est-il donc arrivé ? > - c Tu as eu Io fièvre, frère, et tu os déliré pendant tous ces jours. Mois je t'ai fait un breuvage Qui t 'a guéri. Tc blessure est fermée et ., guérie elle aussi. » - • Ah ! merci, Sid io. Je te dois Io vie pour Io seconde fois... Mois depuis combien de temps suis-je malade ? • - • Huit jours 1 • Ah ! est-ce passible? s'écria Mod1one, en essayant de_se lever1 mois ses forces le trahirent et il retomba. Huit jours ! quel retord 1 Que va dire Paul Helle? • - • Rassure-toi. Il fout d'abord re– faire tes forces. J'ai été aux informa– t ions pendant Que tu dormais. El Hadj o ottoQué Médine,• mois il o été re– poussé. Je suis sOr que Niome o pu pré– venir à temps le Commandant. • Je te doit la vie povr la 1<eond• (oil... - c Allah soit loué 1 Mois quand pourrons-nous partir ? • - c Dès que tu seras assez solide. Peut-être après-demain. Je vois recon· noître le pays. • - c Fois vite. Il fout Que nous soyons le l 0 .mai à Saint-Louis. • De fait, deux jours plus tord, Mo– d ione se tenant vaille que vaille eri selle. les deux hommes reprirent leur voyage vers Soint-Louls. - c Il sera plUs prudent aue nous nous séparions oux approches des villa– ges suspects, recomma nda Modione. Ainsi, ou cos où l"un de nous tombera it entre les moins des partisans d 'EI Hadj Omar, l'out re pourra it le délivrer ou, si cela était impossible, continuer seul so course vers Soint-Louis et prévenir Fai– dherbe. Si je meurs, a jouto-t- il, tu sois, Sidio. Que les dépêches à porter sont dons Io selle d'EI Bouïdo, tu pourras les prendre. Il est entendu aussi que nous nous foisons passer pour des messagers d'EI Hadj envoyés vers Mohammed el Habib, roi des Trorzo, pour demander de l'oide. • Les chases étant ainsi réglées, te voyoge se poursuivit à bonne a llure. Les bêtes reposées et bien noarries pen– dant Io maladie de Modione fournis– saient de fortes étapes. Toute Io région du Bondou fut traversée sons alertes sérieuses. Restait à franchir le Ferle où des agents secrets du rebelle trovoil– loient les indigènes. Un soir, les deux cava liers s'arrêtè– rent à proximité d'un village qui de loin, leur porut obondonné. Il avoit été noguère détendu par un toto osse:z: im– portant, mois actuellement démoli. - • Hum ! Ce silence me paraît un peu surprenont 1 constata le prince Ma– dione... Qu'en penses-tu, Sidio ? • - c· ·Mo foi, le village a l'o ir aban– donné. • - • Ecoute, ne nous y fions Qu'à moitié. Je vois en reconnaissance. S'il n'y o rien de suspect, je te fera i signe. Si je suis pris, sa uve-toi et agis pour le mieux. • - c Bien, je t 'attends ici. • Loissont Sic;lia tapi dans un fourré, Modione lonço résolument Et Bouïda vers le village. Les plantations étaient en friche... Les premières cases ovoient dO être incendiées, Modione escalada les ruines du toto. Le même silence étran- gement lourd pesait sur les huttes... Le cavalier s'avança vers l'une d 'e lles... et soudain tressaillit. Au même instant des hommes bon– dirent d'un peu partout et se jetèrent sur luÎ" en hurlent. Modione essaya de foire demi-tour, mais s'aperçut vite !/ ventire... Il~ I Voulez-vous connaître un bon tour de cartes à jouer à vos amis ? LISEZ BIEN CECI : Tt'ndez, comme indiqué fig. I , un jeu de carfes 8 un specfafeur afin qu'il en choisisst' une. Faites faire (rois paquets avec voire jeu de caries et dites à vos amis de placer la carie choisie sur l'un deux (fig. 2). Procédez aux • louches magiques ». louchant du plot cl~ vo.s moins les trois paquets placés devant vous (fig. .3). Enlevez 8 présent la carte que le spectateur avait choisie et rt'pla- . cez-lo au milieu d'un paquet (fig. +). Meffez les lrois paquets l'un au dessus de f outtT. la carie au specfafeur est Io dernière du jeu (fig. 5). EXPLICATION : Vous aviez. avant de fnire ln démonslralion. dissi– mulé une carie. Vous !"aviez:. en procédant oux louches magiques. glissée sur Io cnrte choisie par le spectateur. En enlevnnl (ûg. 4) la carie du dessus. c 0 est doné en réalité cette carie supplémentnire que vous enlevez. La carie • à repérer . se trouve toujours là où le spectateur l'avait placée. Ressemblent les poquets vous portez soin à ce que le poquet nvec la carte en question soit le premier du haut. Et vous renversez le jeu entier. La carie • à repérer • sera oulomotiqucment la dernière du ~s. FIG. 4 FIG. 5 qu'il était impossible de fuir. Déjà les rènes lui étaient enlevées des moins, des canons de fusils étaient dirigés menoçonts sur sa poitrine. Un homme vêtu d'un burnous noir s'avança vers lui. Modione remorQuo son burnous. - • L'un des chefs de El Hodj Omar, se dit-il. Jouons serré. • - c Descends !• ordonna le chef au burnous noir. Sons mot d ire, Madione mit pied à terre, calme et hautain. - • D'où viens-tu? • interrogea le chef. Modione parcourut du regard le cer– cle· qui l'entourait. - • De Médine • , répondit-il tran– quillement. -.,. • Où vas-tu ? • . - • Vers Mohammed el Habib, roi des Trorzo. • c Qui t'envoie ? > - c El Hadj Oma r... Un mouvemen t de surprise troverso les rangs des homm es aux écoutes. - c Qui me le prouve ? insiste le ·C:hef. As-tu un a nneau ? • Modione hésita ; Que voulait-il dire ? Il 'ne pouvait d 'a illeurs répondre a ffir– mativement. - c Non, dit-il, de quel. anneau perles-lu ? • Le visage du chef Toucouleur prit un oir soupçonneux. - • El Hadj Omar nous a fait sa– voir que désormais ses messagers por– teraient un onneou de cuir pour que nous les reconnaissions. J'ai su que plu– siéurs des sie.ns l"ovo ient obondonné et s'étoient enfuis. Qui me dit que tu n'es pas de ceux-là ? • - • J'ai quitté le camp .d 'Ed Hadj Omar ovont sa décision ou sujet des anneaux, répondit Modione. C'est pour– quoi je. n'en oi pos. • - c Pourquoi donc voula is-tu fuir en nous voyant ? • - c Savais-je à qui j'avais of– foirc? • - • Ecoute, conclut le chef, tes ré– ponses ne me sont pas claires. Les ch e fs de Io région sont ici en concilia– bule. Je vois réunir le conseil et selon ce qu 'il décidera, nous verrons. > - • Fois comme il te plaira • , dé– clora Madione. CONDAMNE A MORT Lo nuit éta it venue. Autour du feu allumé devant une vaste hutte du vil– lage, les chefs délibérèrent. Modiano fut de nouveau interrog6. Mois comme il ne voulut pos foire connaître l'em– ploi de son temps depuis son déport de Médine, il fut accusé d"être un espion, et jugé comme tel. Indifférent en apparence e ux débats dont il éto it l'enjeu, Modione, assis non loin du feu, les yeux clos, tendait a vec intensité son oreille aux bruits du de– hors. Sidio avait dù voir son orr~ta­ t ion. A coup sùr il trovoillcit à I~ dé– livrer.... Soudain le bruit lointain d 'vn galop de chevol fit tressaillir le pri sonnier. Serait-ce le salut? Une voix rude arracha le prince à ses pensées. • Le tribunal des chefs a exa– miné ton co• et l 'o jugé • , disait le Chef Toucouleur qui l'ovo it a rrêté. - • Qu'o-t-il décidé? • demanda Modione. Le galop du cheval 'S'éta it arrêté près du villa ge. Une silhouette sombre ovonçoit vers le cercle des chefs. Ce n'étoit pas Sidio. - • Madione, répondit à voix houle le porte-parole du Conseil, les chefs t'ont condamné à mort, tu seras exé– cuté dès cette nuit... > Une voix interrompit brusquement la sentence : - c Madianc f le prince Modio ne condamné à mort? et pourQuoi donc? • Toutes les têtes se tournèrent sur– prises vers le nouvel arrivant. · Ah 1 s'écria quelqu'un, c 'est Ali, le fils d u Tomsir. • - • Lui-même, répliqua Ali en en– trant en pleinii lumière. J'arrive des cont rées les plus ou sud du Ferla pour y porter Io parole d'EI Hadj Omar et je remonte vêrs lui. J'ai su votre réun ion ici cc soir et je venais passer Io nuit près de vous. Pourtant expliQUe:z:- moi donc pourquoi le prince Modione doit mourir ? > · En voyant paraître Ali, Modione ovoit t ressailli et un moment cra int dé compter un nouvel ennemi de plus... If se rappelait a voir vu Ali au camp d 'EI Hadj Omar, Io nuit de so première cap– t ivité. (A suivre. ) ••••••••••••••••••••••••••m•aam•m•eEBBBaaaa Le sous-ma rm f an{ôme Suif< do Io ~!J• 1 - Ah !... ça. que se passe-t-il L. Qu' Cllf– c:e que vous avez, tous }... - Capiraine, capitaine 1••• Venez voir I••.' Vite !... Il s'en va !... - Quoi L . Il s"éloigne, le sous-marin fantôme L. En effet, jouet toujours docile des cou– rants sous-marins, l'épave, lentement, se dé– tachait du cargo. Mais· il était encore temps pour le capitaine Jerkil de voir. de voir et de comprendre, enfin 1... - Le périscope !. .. C 'est un harpon 1.. . - Et le sous-marin ... L e capitaine Jerkil sou p ira : - Dieu soit loué !... Ce n °étair. qu'une baleine... ·Telle était bien, en effet, la vérité sur le sous-marin fantôme , dont, a près la perte du Koltgouev, les marins de !"Arctique avaient, de bonne foi, abusés par les b ru– mes créé une nouvelle légende de la mer. li n~ s"agissaif pas d'autre chose que d'une gigantesque baleine, morte après une lon– gue fuite, a yant échappé à ses pêcheurs avec un harpon dans les Ranes. - E lle i.'"n va 1 . .• Les coura nts la rem– portent... C"était vrai, et, bientôf, la dépouille d u cétacé se perdit tout à fait dans les bru– mes. Mais lon gtemps, longtemps, jusqu'à ce qu•ell" eût tou t à faif disparu à leurs yeux, les hommes du Marie-Catherine dem e urère nt penchés sur la mer. à la regarder partir, ne pouvant croire encore q u_'ils. é taient enfin délivrés d e leur terrifiante hanhse... Et Clém ent Kadirec , tout p enaud dans son co in. a ssis sur un rouleau de cordages, repre nait ton a o::ordéon... André UvRf.USE5. · Rebâtir la France.. o Cesl le litre d"un magnifique jeu scénique c omposé p11r !"Abbé Resplandis, d e Io f édé– ration C.V. de Toulouse. Il vo~s aidera ii pré– parer la belle fête qu~ vous donnerez il 111 fin des vacances pour célé– brer la reconstruction si vnillommenl entreprise par tous duronl fous ces mo is d"été. Nous le commander d è s m a 1 n 1 e n ~ n 1. L'unité : 3 rronca. o partir de 10: 2,75, de 100 ; 2,50, de j()Q 1 2,25. Toua lei chants d cha:u,. parll• C. V . néuudlrc• à celle /êle 1e trouvent clans Chantons en chœur qui vient d'ttre rtldité en Jeur volum<a ' Pri~rcs d chœun parlb : 4 fr. Conliquts -:t chent!\ : . . • . 6 fr . Por 10 · 3 Ir 50 et 5 fr, 50 ~

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