Cœurs Vaillants 1941
ŒIL DE FAUCON Ce je_udi-là, . Pierre est .(;tendu à l'ombre d'une meule de pèJille. Il lit son journal que le facteur vient de lui remettre. Il n'entend pas le bruit q:.ic font les brins de peille que l'en écarte. Il ne voit pas une tête brune et hirs•Jte Qui sort avec précau– tion de Io meule et dons cette figure deux yeux de broi'e · qui contemplent ovec ravissement la belle poge en couleurs. Tous deux demeurent immobilés. Cependant quelqu'un passe sur Io toute (Io t;;te brune a disparu entre les bottes1. - Bonjour Pierre. - Bonjour Monsieur l'Abbé. - Viens-tu ovec moi ? nous allons tâcher d'organiser Io c Gronge ou Bozou • pour y loger de nouveaux ré– fugiés. - Oui, oui, bien sOr. Et le voirà qui court rejoindre le groupe du c Potro • et son abbé; même endroit. Ça te va? Si ço lui vo ! • Œil de Faucon • regarde avec étonnement ce garçon qui ne 'pense qu'à lui faire plaisir. De son côté, il voudrait bien lui prouv:ir sa reconnaissance, mais comment ? Il se dondino d'un pied sur l'outre en mélchonnant un brin d'h~rbe. - Tu veux outre chose ? As- tu faim ? Tiens, voilà mon goûter ! c Œil de Faucon • secoue Io tôte. - Non, '!lors, que veux-tu ? « Œll de Faucon » semble Msiter, chercher ses mots, puis tout d'un coup: - Je veux travailler. - Voilà qui est très bien. Veux-tu que je te trouve de l'embouche ? - Non, je veux travailler sens paye. - Pourquoi ? Si tu travailles bien. les gens ne demanderont pas mieux que de te payer. Le gamin housse les épaules. Sa voix gouailleuse réplique : - Je les connais, y m'détestent et puis- les outres se moqueraient de mol. - Quant à ça, tu n'as pas besoin d'avoir peur. Si tu deviens un honnête garçon, personne ne se moquera de toi. - Qu'est-ce qu'il fout foire ? - C'est très facile. Tu sois qu'il y a des familles où les pères, les frères ainés, les grands fils sont prisonniers. Dons tes moisons-là, il y a du travail, beaucoup de trovoil qui reste perce que les femmes ne sont pas assez for– tes pour tout foire . Viens avec moi... - Tu crois qu'on ne m'recevra pas à coups de pieds ou de seaux d'eau ? Pierre rit de bon cœur. - Mois non, viens avec moi. BrOs dessus, bras dessous, les deux garçons se mettent en route. Ils passent devant une petite mai– son 'où une vieille femme accroupie sur Ça, c'est des gars qui ont du cran ! PaNilu 11 mllriquc' de A1"'1'4 Lo1a11. Ct dont •• trouvt ouMi den• lt oou. veav ChentoM tn chœur. pagt 7J, . 80u.s k nom dt Geëla11 tf 3ur Bd1e c•rlonnl~ ~vrc mu•i9ut. @Pî) P ft1 G o v v 1 f } Ji >1 Il y a • valt un Cœur Vall - Jant reux v et fon gars tant • i trou 1 Fier gé ~ né- v 5 1 F Il= v v 1 r :Il p > >1 sou - ri - ant Fer - dl - nand qui " VOU • lait Îr J qui c'est ·i. i ver J a une é qui. pe ) 1 _] du cran F é pa - tant) .. J' ~ . il J Ga ë tllO " y j' J Çà c'est un J ~ 1 )'· (Fais en BU• v S'en ~ p al • la LJI 0 - hé Ga - e– l i tan Ga· ë • tan Tu se - ras bien tôt Cœur Vall- t1 D # ) ) 1 -J 1 Pour fonder leur équipe, ils sont allés leurs trouver amis et Ils sont sept . maintenant à partir en chantant sur la route •• . • Dis-donc, petit frère, si tu en faisais autant) Devant Io meule, le petit panie~ le seuil portage son écuelle de soupe · contenant son goûter est resté ouvert avec un chat fomélique. ,à côté du journal illustré. Il les re- - Bonjour, Mère Blondel. Tu se • ras bien tôt Cœur Veit • 1ant. ------ pre ndra au retour. - Bonjour, Petit Pierre, avec qui Dès que Pierre s'est éloigné, Io tête es-tu ? ébouriffée . se montre à nouveau. Une - Avec un bon camarade qui vient main preste saisit le beou journal et vous proposer de vous a ider ·en otten– !e tout disparait à nouveou. dont le retour de Félix. Qu'est-ce qui Ah ! les deux belles heures qi.;'c Œil presse le plus chez vous ? de Foucon • 0 possées là !... Il s'en - Y o les roisins. J'ai pas pu ven– S<luvienc!ro longtemps. Malheureuse- danger le corré de vignes qui est sur ment, les histoires n'ont pas te utes un la grond'route, porce que je n'ai pas commence ment e t une f · t et il vou- de quoi payer tes ouvrie rs. dra r bien les connoitre. 1 faudr.:iit que - Bon, vous en faites pas. Les ven- Picrrc consentit à lui pr;ter ses jour- donges seront foites. noux... Mois le voudra-t -il ? Les deux ccmorodes reportent. Ils L:o voici qui revient à travers les s'arrêtent chez Io femme Miniot. blés • Œil de Faucon , le voit •'op- C'est une veuve qui o sept enfonts. procher, romcsser son ponier et regor- Les deux cinés sont prisonniers. Le d er aux alentours avec surprise. Pas troisième n'a oos encore donné de ses un souffle n'agite l'air, ce n'est donc nouvelles et les quatre p_lus jeunes pos le vent qui 0 emporté le dernier fournissent plus de travail que d'aide. numcro de • Cœurs Vaillants • . - Bonjour, dame Miniot. Pierre est désolé, il n'ovoit pas fini Bonjour, Pierre. de le lire. Une exclomotion lui - Bonnes nouvelles, m'dame? échoppe ·: Lo femme fait signe que non. - C'est trop fort, qui o pu me le - Toujours pareilles... Ah ! Io vie prendre ? est bien dure, quond il fout tout faire Une main brune sort du tas de seule et un chagrin poreil, ça vous poille et lui t end Io poge cotoriée. cosse les bras. - Tiens ! Le voilà. - On vient pour vous aider. - Comment, tu é tois là ? Alors tu n·e -;e~'::\~:es~s~~s ~~~:.us, mais vous os regordé les imoges. pendant mon - Mais si, mois si. On viendra en ·absence ? Tu as bie n fait. Ço t'a nombre, pas vrai,' • Œil de Foucon • ? om~éJh oui !... Au fond du trou - Si, si, on viendra tous, Modome. d'ombre les yeux no.irs brillent de On mènera vos bêtes ou champ, on convoitise... Mois je voudrais lire Io récoltera les fruits, les pommes de suite. · terre, on fero Io provision de f:iois. Veux-tu que je te prê te mes on- - Seroit-ce possible?... Les braves ciens numéros ? Se uleme nt il foudro en engi;~: \outes les moisons où la guerre ovoir soin, porce que j'y tiens beau- c creusé un vide,· Pierre conduit le coup. jeune chef et dons chocune ils sont c Œll de . Foucon • sort de sa ca· bien accueillis. chette, les ·yeux brillants de joie. - Eh bien, c'est entendu. Je dépo- 11 ny 1 ? que/hez le pèd~e Béo'!r9os- seroi le poquet là. Pierre indique le son, ou.. occue r manque am n1te. creux hé rissé de brins dorés. Et quand . Le vr~rl . ho_mme, cousu de. rhumo– t ourcs fini t me les ropporteros ou ·trsmes, et?rt e tendu s~r. son lrt. Il ne u ' u peut contrnuer son metrer de pêcheur. Son fils, le grand Alix, blessé, est soi– gné dons un hôpital du Midi. Il n'a •·------~---~------ .. pas encore pu oller le voir. De tout Il ce la, $On caractère s'est aigri. C'est d'un ton hargneux qu'il reçoit son interfocuteur. - Quoi que tu viens foire ici, vau– rien ? Y a rien à voler chez moi. • Œil de Faucon • rougit sous son hôle. Une ancienne habitude lui toit rentrer Io tête dons les époules et lever les bras à Io hauteur des yeux. Pierre pose sa main sur ce bras et ...regarde un peu ces dessips... Sauras-tu deviner: quelles. épreuves de la Croix bleue ils r eprésentent ? Om ? alors, c'est très bien. Af fiche-les dans ta chambre pour te rap– peler ces épreuves et continue à te prép~rer de tout ton cœur en vivant à fond ton chic iàéal. Ce sera ta façon de confectionner le « chef-d'œuvre » qui fera de toi un véri- table ouvrier de la Cité nouvelle. L'ALP1mSTs. D•uxl~m• Couplet D ., •••il dtlll Cœars V ailla ni•. fiers, gCnércu1: et souriants. Ferdinand. Gaëtan. Oai voulaient fonder une tquipe. Ce sont des gara qui ont du crea..• tk... ' A chaque coaplet on ajoute aa nouv~aa nom 3UC:C:t,./nm•nf , Gacten, l'grond Lourtnl le p'61 Jcon. l'grD! Clémtnl. l"Qors Vincent, ftit Gontran. d on met /c, phra3e• 3uivanfc, oa pluriel. Dunltr Coupl•f n J A•ail aepl Cœura Vaillants, fiera. afn&eua et souriants, Ferdinand, Gaetan, L'grand Leurcat. Le p'lil Jtan, L'.gro• Clémtnl, L"aars Vincent, L'lif Gontran. Oui avaient fondé .one équipe, Ils deTinrent lou~ des Cœurs VeiUeab, Parlirtnl sur I• rouit eo chonlenl : Oh6, les gus ! Chantons en Chœar 1 (Chant national des C V.) l'abaisse avec douceur, mais autorité. grand jour, à présent, c Œil de Fou– - N'aie pas peur, tu ne fais rien con • conduit sa bonde. Ah 1 le beou de mal. e t joyeux travail ! Pos trop rassuré, • Œil de Foucon • Lo pêche, les vendanges, Io récolte con"fection parties de coule un regard oblique vers le vieil des marrons, des noix, .la homme, qui. s'e fforce d 'atteindre un d es fogots, sont outont de sobot auprès de sa paillasse, dons plaisir. l'inte ntion, sans doute, de le lui jeter Pie rre, modeste et silencieux, con- à Io tête. temple son œuvre avec des yeux ravis. Pierre s'ovonce et se place résolu- Ils sont loin les méfaits de la troupe ment devant son protégé. infernole 1 - Pè re Bourgosson, nous venons, On ne parle ~lus dons le pays que mon ami c Œil de Faucon > et moi, des services rendus par c Œil de vous offrir de remplacer votre fils Faucon • et par sa bonde. Le petit jusqu'à son retour. Voule z-vous. que saltimbanque o perdu son air de chien nous vous aidions ? battu. Convenablement habillé, pro- - Ah ben, tu ne le connais pas. prement lové, bien coiffé, avec ses C'est un bandit, iin propre à rien.. yeux toujours étranges et ses cheveux - Il regre tte :is mouvais tours d emi- longs, il a conservé ses manières d'autrefois et veut vous rendre ser- encore un peu sauvages, mois son bon vice. Je vous le gorontis. , c œur n e fait plus de doute pour Le bonhomme grondant murmure p ersonne. quelques i:ihroses qu'on ne peut com- 11 habite à présent à la fe rme de prendre. Mois quand Pierre ras.5emble c Lo Levée >, chez le père Butteau, les filets pour les remettre au petit et celui-ci avoue n 'avoir jamais eu bohémien, le père Bourgosson ne re- un aussi bon p<:vrier. nouvelle pas so menace. Il se tourne 11 n'a pas voulu abandonner tout èl du côté du mur et ne répond rie n à fait son repaire. C'est là que tous se l'adieu des deux enfonts. ré unissent peur le grand Conseil ; là Qui fure nt étonnés ? Ce furent les que s'élaborent maintenant les entre – hobitonts du bourg quand ils purent prises hardies .e t g éné reuses. Parce constater l'extraordinaire changement qu'il ne craignait aucune difficulté, surve nu dons les monières d'agir de parce qu'il vivait à fond so Loi de Io horde re doutable. Charité, Pie rre, le Cœur Voillont, a Ofus de farces, plus d e rapines. Au réussi là so plus belle conquê te, une conquête dont . on perlera longte mps dons les annales du Groupe. Toi qui viens de lire l'histoire de Jean-François as-tu deviné ?-. - Poorqooi Pierre a voula Henri au troope P Pourqooi il soir, l'impreseion d'ovoâr bien pour ls France P - Quelles diJJérencea il V Pierre et Raoul P L equel est capable de devenir no vrai Pourquoi P emmener evoit, Io travaillé o entre le plue C. V. p - Pourquoi les Cœura Vail'.nnts la Cbrétienlê St-Jean ont invité tant monde il leur Feu de Joie P do de. Et l'aventure d'Œil de Faucon ? Comment l'e•·tu trouvée ? Que pen• •••·lu de Io façon dont Pierre n•y est pris pour conquérir <Eil de Funcon P Pierre... J eon-Fracçoi11... t ouo ceo gara-là vivtnt à fond leur idéal (quel principe •urloot P) Ils exécutt ot è. bloc la tonoigne do cette quinzaine (La. quelle PJ Et toi P Qo'••·tu foit celte semaine pour la conquête P Qn'a d é– cid6 tou équipe P Quel résultat trnrez· von• en octobreP ô. DULAC. Peffb fr6,..., ceci n' ..t pa1 ufte cons8- gne facullathre. c·... un mot d 'ordre de wos cheh qui compfeftf , _ wo us ~· coaqu6rlr wos comaraclu. SI wous v o ..&es que ·1a Chr6tt•nHl grandln•, si woua •o•ile• q.. ,la fraftce wlwe, Il fnut q u e foui lu g ars ... votre a•• p• n1ent, .,.,_ m••lf• a9hlenf comme vou.1-. Ccmun · Vell1a•lt, le Chrbt! le fl'Gac• c omptent SUP YCU!:I. L'ALPINISTE. Offensi -e Pierre est resté longtemps immobile sur le chemin et puis, lentement, il a repris le che– min de sa maison. M ais c'est en va in qu'il a cherché le sommeil : sons cesse les mêmes idées continuen t à pa sser et à repasser dans son espri t; sons cesse deux figures~ de plus er p lus ma rquées hantent ses pensées. Aussi, n'y tenont plus, dès le ·lendemain ma tin, le petit ga rs sauta it-il en bas du lit pour se d i– riger d'un pas décidé vers Io Chrétie nté . Au premier coup d 'œ il, à la façon dont il lui o tendu Io moin. Jean-Fronçais c compris que. fois donc pas u, c ssuroit Poul console nt... Mais ie milieu de Io journée éta it passé de– puis longtemps qu.'il n'y avoit à l'hor izon pm phJS de Pierre que de Tour Eiffe l. .. L'é quipe éta it rentrée depuis l 0 minutes à Io Chrétienté lorsqu e tout à coup une galopade c ffrenée re– te ntit dons Io cour. Se doutant de quŒlque chose, toute Io < Soint-Louis bondit ou dehors juste à t emps pour voir a rriver u n Pierre p lus triomphent que jamais qui trai– nait par Io main un pet it gars h irsut e à Io mine stupéfaite e t ra vie : « Jean-François je qui a suivi ces paro les Avec u n magnifi– que sourire, Pierre a h aussé les épa ules et pirouetta nt sur ses talons il a lancé ces mo ts tr iomphants cc Dédé... sa vengeance... non, mois tu ne t 'i magines pas que je vois avoir peur maintenant, j' deviens · Cœur Veillant mon vieux, les. difficultés ça n 'existe plus... » Les d ifficultés' ne plus exister? Rooul en est demeuré pétrifié d'étonnement. Lui qui jomais 1?'a su vouloir, lu i qui, toujours est demeuré sons ressort devont les mouva is comme de– vant {es bons, comment aurait-il pu compren- un malheureux Sancho en bonnet de coton s'ef– forçait en voin de le retenir. Bientôt d'a il– le urs gagné par le feu de l'oction Soncho, à son tour. partoit â l'assaut du fameux mou– lin tandis que, devant les contorsions des deux compères, l'o~~istonce entière croulott de r ire. Pour un numéro réussi. c'en fut un, je vous aswre et , le fou fini, !'Alpiniste fut opprouvé de tous lorsqu'il remit à Pierre et à Dési~é triomphants Io prime d e 200 voillants pro– m ise aux meilleurs ort·istcis. 200 vaillants ! il les o voit bien gagnés ce brove Pierre qui ovoit m is tant d'ardeur à démolir ce 5oir le moulin dons le cœur de son te rrib le • nouveau • , il venoit de se posser quelque chose. Aussi o-t- il immédiotement entroîné Pierre à l'écort pour faciliter ses confidences. Et les confidences sont venues en effet. En q ue lques mots très simples 111 n'y c pa s besoin de gronds dis– cours pour exprime r les choses qu'on ressent très fort ou fond de son cœur l, Pierre a dit à Jea n- Fra nçois ce qu'il avait entendu sur le chemin rempli d'ombre, il lui o dit tout ce que depuis Io veille '11 c royait a voir compris, tout ce qu 'i l regretta it du passé... Alors Jean- t 'amène un nouveau, et un fameux tu sois, il s'appe lle : « Boule de Gomme Jean– Fronçois n'a pas été l:ing à comprendre. En– t housiosmé de tout ce q u'il venait de décou– vrir chez les Cœurs Vcillonts, Pierre s'étoit tout de suite lancé à Io conquête de ses an – c iens ca mara des et a près toute une journée de d iscussion il a vait réu~si à convaincre une des plus fomeuses recrues du terrible Dédé : Henri, surnommé Soule-de-Gomm e, Io terreur des gens poisibles et, ou fond, le me illeur gors que Io terre oit porté. Lorsqu'i l a su. dre ce qui tout à coup o tronsformé Pierre... ce Pierre tou jours en q uête d 'aventures, t ou– jours insupportable mois si généreux ou fond et oussi capoble de se donner à fond à un chic idé el qu' il était a rdent à suivre out·refois les mouvais conseils de son chef de bonde... Rooul est donc demeuré troublé e t indécis et une nouvelle journée o luit sur le pctro. Avec l'en– t roin habitue l les Cœurs Vaillonts ont vécu de nouvelles aventures passionna ntes e t le soir venu, un immense feu de camp a réuni dans Io clairière de Costellouis une quon tité impres- qui représentait les vieux défouts qui ont per– du Io France, il les avait bien gagnés surtout por la vaillance qu'i l déployoi t depuis deux jours pour se conqu éri r lui- même et attirer au Christ ses onciens ccmorcides. Aussi c'est ou m ilieu de l'émo tion générale que, tou t trem– blant de joie, le nouveau • de la Soint– Louis posait quelques minutes plus t ord sur le second portail de Io cathédrale Io belle p ierre pointue · qu'i l avait a ussitôt ochctée avec sa récompense... Mois if n'y a pas sur terre de poix sans nuoge. Et les dernières flammes du feu s'éteignaient dons le soir lorsque Rooul â les f Fronçois o pris Pierre pa r le bros et il l'o e m– mené devant le grond pannea u que Io corpo– rotion des peintres venoit justement de ter– miner. Là il lui o montré tout ce que le Mo– réchol et les Cœurs Vo illo nts ont entrepris pour rebâtir Io France, il lu i o expliqué tout ce qui a va it démoli notre pa ys, t ou t ce que le Seigneur a ttenda it mcintenont des jeunes e t Pierre, cette fois, a tout à fait compris. 11 a compr is qu'en suivont Dédé il a va it, lui oussi, t rovoillé · contre son poys, il c compris qu'avec les Cœurs Va illa nts, en équipe, il pou- por J ca n-Fronçois, ce qui venait de se pos– ser, !'Alpiniste, ravi, a voulu honorer devont tout le Groupe le ch ic geste de Pierre. 11 o donc décidé de lui con fier ce soir- là l'honneur de descendre les couleurs. Ce qui s'est possé dons le cœur du c nouveau > , tondis que len– tement il boissc it le fier drapeau pour leqllel il avait conscience d 'a voir si bien t ravaillé en ce jour-là, vous le devinez a isément, Oussi le soir il étoit si p le in de joie, de f ierté, d'èn– thousiosme qu'il se sent·c it capable de conqué – rir le monde entier. Il n'alloit pos t a rder d 'a il- sionnonte d'enfonts, de pe tits gors de tous le s âges. Se lonçont à fond dans Io gronde com– pagne de conquête décidée par leur Mouve– rnent, toutes les équipes, en effet, ovoient bottu le rappel de tous les jeunes· des envi– rons e t c'est une véritoble foule qui se pres– sait cc soir-là a u tour des flammes claires d'un feu immense e t pétillant. Les numéros pré– parés avec soin se succédaient sans intcrriJ;l– t ion, lorsque tout à coup Io voix du troubo– dOur onnonço une sc~ne sensotionnelle: " Vous a llcx voir maintenant le célèbre Don Qui- nouveou se rapprochoit de Pierre : Pierre, fo is ottcntiol'l 1 ;c t 'a ssure. Dédé o s" tout cc qui vient de se passer. Je l'a i entendu cc tan– t ôt crier dans sa chambre. Il est dons une rpgc folle. Il vo sûrement te ch ercher des• his· toires... ,, Roou l n'a pos eu le temps d'ache– ver sa phrase. Craignan t quelque chose, J con– Fronçois venait d'arriver e t à so vue le pou– vrc indécis s'en . allait aussitôt . En quelques mots Pierre mit son chef ou courant des ovcr– t issêments de Raoul. u Ne t 'en fois pas, mon vieux, e t cont inue cc que tu os si bie n com– mencé. Je vois m'occuper de Dédé... u Et dès t SUlîE DES AVENî URES DE JfA ::; FRANÇOIS CHEF D'ËQUIPE voit foire du ma gnifique trovoil et rayonna nt, il a serré ovcc e ffusion les moins de Jea n– Fronçois : u Chef, j'a i compris..• t u pcuK comp– ter sur moi à bloc et tu vas voir cc que je suis capable de foire. .. ,, Et puis, a vant q ue Jeon- Fronçois oit pu o jouter une porole, il o d isp a ru en courant. Il a même si b ien dispa ru qu 'on ne l'o pos revu de Io journée et que malgré les péripé ties d'u n grond jeu passian– nont Jeon-Fronçois n'a pu s'empêcher de res– sen t ir une certa ine inquiétude : u On va le voir apparait re au milieu de Io journée, t·'cn leur i'J avoir besoin de tout son couroge cor il avait à peine fronchi Io porte de Io Chré – tienté qu 'une main froide se posa it sur son bras. Le teint pâle, les yeux inqu iets, Raoul se pench a it ve rs lui : <-r Pierre, m éf ie - toi, il va t'arriver malheur... Brusquement ramené à Io réalité, Pierre sursaute : n T'es fou... n Mois Raoul continue, le p lus sérieusement du monde : T'e s amené Boulc-de-Gomme au groupe, Dédé va sûrement le savoir... il sera furieux... il se vengera... qu'est-cc que tu vas prendre... » Rooul ne devoit jomc is oublier ce chotte dons une de ses plus fam euses offen– sives. Gontils spectateurs, ouvre:z: bien vos yeux, il y o uro l 0 voillon ts de réco mpense à tous ceux qui devine ront cc que représente le moulin de Don Quichot te... )) Le troubodou.· a vait à peine fini de parler qu'un immense moulin à ven t en carton se dressait devcint les flommes et que, ccrocolont, criant, toisant un linta rnarre du diable, un bou illant caval ier faisait irrupt ion sur Io piste. Derrière lu i un âne de carton s'époumonnait à le suivre tan– dis q ue, dans un occ'Jutrement indescriptible, le lendemoin, en effet, J eon-Fronçois c s'oc– cupoit de Dédé • en c llorit trouver René le jociste avec Qui il faisait équipe mointcnont pour essayer de conquérir le terrible chef de bonde. Ce qu'ils ont combiné tous _les deux pen– dent le grand quart d 'heure qu'ils sont restés à discuter ensemble, je ne pourra is vous le dire, mois ce que jo sois, c 'est qu'à peine Joon– Fronçois était- il repa rt i sur le chemin de sa maison qu'un gorçon affolé courait a u dcvo1.1t de lui, p rononçant·, entre deux enjambées, des mots incompr6hcnsiblcs. 1A suivre.) Jcon BERNARD.
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