Cœurs Vaillants 1941
~~~:~---··••"P•"J'"••·~~·~Œ~il de Faucon• ne comprend rien 1 à ce qui lui arrive. 11 baisse Io tê te. Comme il s'apprê te à le franchir pour pénétrer sous le grand porche d e Je. ferme de ses pare nts, il e ntend une grosse voix grondeuse, et reconnaît celle de son père. - Ah t je t'y prends, chenapan; vaurien 1 Je vois te conduire à Io gen– darmerie. Ton compte est bon. Allons, ouste 1 e t pl•Js vit e que ça... Pierre voit sortir son pè re, un homme d e forte corpulence, maintenant d'une main un gamin dégu enillé et hôlé au– tant qu'un mor ic:aud. De sa main libre, il tient une baguette dont il cingle les mollets de son prisonnier. Celui-ci ne laisse échapper aucune olointe. Il se contente de leve r les iambes. Pourtant, il se débat et cher– che à mordre le poing qui le serre. Ses yeux brillent d'un feu sauvage. Il est p ôle; malgré son hôlo <de rage sons doute ) . Pierre s'approche. Enfin, le voici le fameux c Œil de Faucon • que tout le village re doute e t recherche; l'être rusé e t malfaisant qui sème la t~rreur e t le désordre, et qui toujours a : 'J, par une adresse pro– d igieuse. échappe r aux poursuites. Pierre a cou,·u après le groupe ges– \ ;culan t : Père, voule:z-vous m e foire un ; rond plaisir ? - Qu'est -ce que tu •reux? - Confiez-moi votre prisonnier... - Tu vas Io laisser é ch opper. Non. Pierre chuchotte quelques mots à l'ore ille de son père. Celui-ci grom– me lle: - C'est un démon que ce gosse- là. Je ne crois pas qu'on en puisse obtenir que lque chose de bon... Enfin essaye. Le pè re Butteau sort une corde lette de so poche. Il attache les mains du délinqua nt de rrière son dos, malgré sa vive résistance, et !e pousse jusqu'au verger planté d'arbres en fleurs. Sous chaque arbre, on croirait qu'il a neigé. Le père But tcau fait a sseoir le petit ma landrin sur cette neige de pétales e t noue la ficelle de rriè re le tronc d'un pommie r, puis il dit à son fils avec un gros rire : - A présent, prêche mo n g arçon... Et il s'en va. c Œil de Faucon • n'a sons doute jamais mieux mérité son nom, cor son regard en ce moment ressemble à celui de ces rapaces. Il se fixe sur son geôlier a vec une expression où se mê – lent la colère, le dépit, la méfiance et une malice jamais e n défaut. Pierre voud•ait lui expliquer toutes les bonne s intentions et lui démontrer l'odieux de sa conduite à lui c Œil de Faucon • . Mois à quoi bon. Cet être à demi sauvage, habitué au vice et à Io misère, toujours repoussé et maltraité, ne comprendrait pas ce langage. Le jeune garçon se rappe lle que dons les histoires prê tées par M . I'Abbé ou lues dans son cher c Cœ urs Vaillants • , les missionnaires e t ies colonisateurs commence nt toujours par faire du bien à ceux dont ils désirent s'a pprocher. Ils ne le ur parlent de leurs doctri– nes, de leur Potrie, de leur religion que lorsqu'ils ont, à force de potience et de bons offices, gagné leur confiance. Solidement maintmu par le p~rt de Pierre lt jeunt malandrin 1t toJ'd de ,·aot... Reje tant donc résolument toute idée de .sermon, Pierre s'a genouille dons l'herbe tout près du petit va gabond. Il dé lace les e •podrilles boueuses. Trem– pa n t son mouchoir d ans le ruissea u q ui serpente au milieu du pré, il love les écorchures e t baigne longuement les lig nes bleuâtres que les coups de ba– gue tte ont tracées sur les jambes nues. Ses cheveux forment un écran devant ses yeux, mais ses prune lles sombres observent à travers leur frange ; il se tait . Jamais rien de pareil ne lui est arrivé. 11 se méfie. Pierre o couru à la ferme, et il en revient portant son panier de classe. Il en sort un morce au de pain e t une tranche de lard. Il coupe des morcea ux de l'un e t de l'autre e t le s présente à son prisonnier. c Œil de Faucon > mange chaque ·bouchée avec délectation, mais ne com– prend toujours pos. Tout ça ne lui dit rien qui vaille et sons doute que pour être diffé rée la punition n'en sera que plus dure. , Pierre o tout distribué. 11 s'assied à côté du g amin toujours attaché à l'ar– bre et parle : - Comment t'appelles-tu ? - Tu le sais bien. Mais tan vrai nom ? - J'en sois pas d'autre. - Pourquoi fais-tu toujours du mol, des sottises ? Ça ne doit pas ê tre drôle d'ê tre sans cesse poursuivi, traqué comme une mauvaise bête. - Non, bien sûr... Mais y a quand même de bons moments... (Un rire bas qui roule dans le gosier, un regard oblique à travers Io fra nge noire de la tignasse l ... Par exemple, lorsque Io bonde o réussi un bon coup... , - Qu'est-ce que tu appelles un bon coup? Heu ... Des fois lorsqu'on a pu re– lever les filets qu'un type o placés dans Io rivière. Fout voir Io tê te du pè re Bourgosson quand il re trouve ses engin;; blacqueboulés... Ça c'est le plus rigolo... - Tu trouves? mois pour lui ça n 'est pa s drôl<? du tout, cor c'est sa façon de ga gner sa vie à cet homme. - Oh ! la vie... tu sois, chacun se débrouille. - Bien sûr qu'il faut savoir se dé– brouiller dans la vie. C'est ce qu'entre outre on nous apprend ou c Potro • , mais pa s comme tu crois. Au lieu de nous efforcer de nu ire, nous ch e rchons ou contra ire à rendre service. c Œil de Fa ucon •, d'un bref mou– ve men t de tête, o rejeté les cheveux qui gê nent sa vue. Il considère son in– t e rlocuteur a vec stupéfaction. Son re- 31 Aou 7 + PHfMllR ANNIYf RSAIRf 0( lA Lf GION C'EST AUSSI UN PEU TA FÊ!TE... Car si t es a ines : papas, oncles, grands frères, ont juré de c continuer ·~ servir avec honneur da ns la paix comme sous les a rmes =>, si vaillam– ment, génér<>usement, ils se sont mis à Io tâche malgré les difficultés, tu dois ê tre, t oi, à leurs côtés. Comme eux tu as promis de SERVIR, comme eux tu veux, sans ménager tes forces, tra vailler à reconstruire la Fronce. La flamme qui, dons la nuit du 30 a u 31, va briller sur nos montagnes, nos routes, nos chemins, o été allumée à Pa ris sur le tombeau de celui q ll.li, a vec des ce nta ines de mille d e héros des c'cux guerres, est mort ou champ d' honneur pour que vive Io France, C'est Io fJa mme de l'honneur, du de voir, de l'idéa l. C'est Io flamme q ue, tous e nse mb le, t es o Înés o nt juré de rallumer dons notre ·pa ys. C'est Io flamme q ue, de main, tu devras, toi, foire briller très haut aux yeux du monde. De tout ton cœ ur a ssocie-toi à la fê te de Io Légion. Acclame a vec arde ur ce ux qui, sa ns faiblir, ve ule nt cont inuer à te montre.r le che min de l'honneur et du devoir. Leur tâche est belle, sois-en fier. Leur tâche est rude, prie pour e.ux e t , a ve c eull, de toutes tes forces redis à Io Potrie que pour la refaire plus belle tu es prêt à servir tous les jours de ta vie, e n vra i fils de Fronce. Jean BERNARD. As-iu du cran ? Oui ? Alors. . lis ceci: gard exprime clairement sa pensée : - ' Tu n'es pas malade ? - Ou i, e t après ? - Après ?... Les gens sont furieux... toi. Tu es libre. Libre de me faire une réponse qui me prouvero si tu es ou non un vrai chef comme ceux de ta bonde le pré tendent ... Un type à cran. Une cité , ça n·est pas commode à bâtir... un gra nd pays où tout allait mol, ça n'est pas comm ode à refaire•.. Le Ma réchal s'en ape rçoit t ous les jours lui q ui, malg ré des diHicultés é pouvantables, a e u le coura ge d'e ntre– p rendre cc gigantesque travail de re– con struire une f ronce nouve lle dont n ous puissions t s ê tre f iers. Dé jà il o obtenu de magnifiques ré– sultats, déjà l'avenir parait plus clair, déjà, a vec fie rté, nous commençons à rele ver Io t ê te. Et cepe nda nt, cc n'est p as fini. De terribles difficultés res tent encore à vaincre et si, ces t e mps-c l, t u a s e nte ndu la radio, écouté causer ton ~opo, t u dois sa voir q:.1c la France e st encore me nacée de b e a ucoup de dangers e t que le Maréchal a encoro b esoin de beaucoup de courage pour la sauver. De beaucoup de courage et de beau– coup d'aide. Alors, t oi q ui a promis de servir de t outes t es forces, d e travaille r a vec le Ma ré cha l ô rebâ tir Io Fronce, toi q ui es un' « gars qui a du cron n, u n g ars à qui on pe ut parle r comme à u n g rand, écouto b ien ce ci : Pour pouvoir vaincre les difficultés, - Non; pourquoi ? Ils veule nt te punir de les a voir volés, il fout bien les connaitre, pour pou- - Re ndre service ? à qui ? a u père t rompés. voir rebâtir la Franco il faut. sav.o ir Bourru, q ui a juré de m 'arrach er les 1 u vois ? cc qui a causé sa ruine, cc qui main - t enant icncoro essaie d'empêcher son ore illes s' il m e pinçait. Au v ieux Bour- - Ecou te, c Œil de Fa ucon • , je redresse.ment. gossa n q ui a déjà cherché à me foire crois que tu n'es pas si mécha nt que Avec l'art icle '"quo j'ai écrit pou r toi dévore r par son chien ? o u b ien à tor. tu en a s l'air et je veux bien te don– dons le beau numéro du 17 août, avec pè re peut-être qui vient de me rosser ner mon a mitié. Veux- tu que nous le jeu que nous a vons fait ensemble comme tu l'as vu ? soyons copa ins ? la semaine d ernière, a vec t on dirigeant, - Mais voyons, mon pauvre vieux, c. Œil d e Faucon • méfiant grogne : ton chef d'équipe, tes équipiers, t u vos sincè re ment, pour tous ces gens-là , - A quoi que ça me servirait ? essayer de chercher quelles sont les est -ce que ce n'est pas toi qui as principales difficultés que le Maréchal commencé ? Est-ce que chaque jour tu - Eh bien, d'abord je tôcherai d'o- c t les bons f rançais re ncontrent q uand poiser les ge ns qui son t m ont és contre Us veulent re bâ tir Io Fronce. Tu cher- n'invent es pas une nouve lle méchon- toi. Puis je t'a pprendra i à vivre han- che ras aussi comment on peut les ce t é f nê te ment . vain cre et, pour qu'au Groupe tous le~ .._....ir--...__,r--..___,..,...__.,...___ - Tu so is... moi i' pëux pas hab iter nouve a ux de l'an p rochain puissent voir tout de suite le beau travail au- Groupe dons to..tes ces grondes com- entre quatre murs. J'C1ime la liberté, quel ils doivellt collaborer, vous ferez pognes. pu is, si tu veux prer.dre ma défense, e nsemble un g rand pa nneau du genre Ainsi fos p etits frères nouvea ux q ue t u a uras du mol. de celui dont je te donne ici le dessin. vous allez a mener au Groupe verront - J'essaye rai quand même, mais il Du côté du M aréchal vous Y résume rez t out d e suit e c:o dont vous a vc x é té fa udra que tu m'a ides. Par exemple, à votre manière les •prif'cipoles parties capa bles cette année pour aider Io de mon art icle. Du côté des Cœ urs Ma réchal à re bâtir Io Fro~nce - ils je ve ux b ien demander ta grâce à mon Vaillants vous ajouterez à, cc que j'ol sa uront ce qu'on a ttend d'eux - ils père. Mais toi, il faut me promettre de ma rqué les résultats obtenus par votre comprendront tollt de suite dans quel ne plus recommencer. Que faisa is-tu chic Mouvement ils von~ entrer. qua nd il t'C' attrapé? Car il est bien ent~ndu que d'ici la rontr.ée vous allez amener ou Groupa - J' voula is prendre. les œ ufs de la qu on-tité do nouveaux... Pour que la couveuse e t les remplacer par des coil– Fronce vive, pour que Io Cité nouvelle loux. se construise, 'il fout que t out "' - En voilà une idée. Les œ ufs monde s' un isse ; il fout que t ous fes couvés ne se mongent pa s. A quoi est– jeunes connaissent leur devoir et tra- ce que ça t'aura it servi ? vaillent ensemble à s r RVI R de toutos leurs forces dons Io joie, la va illance - A rien, mois ta mère a mis des la charité, qui sont la n.arque des vrais pièges à fouine et je me su is fait p in- Cœ urs Vaillants, cer les doigts. Je voulais me venger. L'ALPIMISTE. - C'est très mal. Veux-tu me pro- me t t re de ne p lus voler e t moi je te promets un tra vail intéressant que tu pourras faire sons surveilla nce e t sons uitte r ton repaire. c Œil de Faucon • hésite. C'est peut– être e ncore un piège d'une a utre sorte qu'on lui t end ? Pierre comprend le sentiment du fa– rouche ga rçon. JI se lève et détoche les poigne ts de son prisonnier. - Tiens, je suis moins mé fiant que Un écla ir a flambé dons le rega rd d' • Œil de Faucon •. D'un bond il est sur pieds. 11 frotte vigoureusement ses poign ets et ce geste fo it a percevoir deux doigts meurtris et ensanglantés. Pierre saisit le memb re blessé. En un tou r de main, il a confectionné un pan– sement très correct à · l'a ide de sa trousse portative (il est l'infirmier de son groupe) . - Voilà , tu reviendras dema in. Je te donnerai encore à goûter et rempla – cerai ton bandage. Le petit malandrin n'a pas desserré les dents pendant l'opération. Quand il est libre, il regarde longuement son nouvel a mi, pose la main sur son épaule et prononce avec une sorte de solennité : - Je ne volerai plus ja mais, je te le jur'?. Et sons ajouter une parole , il s'éloi– g ne brÜsquement par u n sa ut de côté et dispara it bientôt da ns les fourrés. Ill Pendant des semaines, Pierre But– teau a poursuivi ses essais de con– version. Ça n'est pas facile. • Œil de Faucon • a tenu pa role. Il ne vole plus, mois sa bond" agit pou r lui. l es habitants du bourg con– t inuent à tempêter contre elle, à l'ex– ception du père Butteou. Depuis le matin de mai, où il a surpris c: Œîl de Faucon ~ dans son pouloitler, sa de– meure est sacrée. La bande malfai– sante évite de lui causer aucun d m– mogc. Mois Pierre songe que ça n'esi pa s suffisant. (A suivre. ) O. DULAC. UNE COURSE SENSA~lONNE1LE_- SUlTE DES AVENTURRS -D~E fEAN- -FRANo-ÇOIS~, C.HEF Pour u ne belle surprise, c'était une belle sur– p rise. Belle o u plutôt non : bonne, cor il s'ag is– sait, vous l'a vez sans doute déjà deviné, d 'un magnifique goûter dont Io corporation des pâ– tissiers, malgré les difficultés de l'heu re, avait réussi a régaler les Cœurs Vaillants et leurs in– vités. Mois la dégustation de ce goûter était à peine terminée que le hérault , à nouveau, re– montait sur son estrade : a Un pe u d'exercice nutes tout se passo bien. Avec un ensemble parfait J'équ ipe de Jean- Fra nçois progressait et, déjà, une lueur de triomphe s'alluma it dans les yeux du chef d'équipe lorsque, tout à coup, Pierre, gagné par l'ivresse de la course, se mit à foire des bands désordonnés qui le mirent nettement en tête de ses camarades. u Pierre ! d ouceme nt !... - Va pas si "·ite, on va se i)erdre... - Hé ! Pierre 1 a ttends... T'en va que, malgré leur déconvenue, les Cœurs Vail– lants ne se sont pas m is en colère contre lui, l'ancien complice de Dédé s'est senti tout drôle Et lorsque, le soir, à la lueur des torches, le chef de l'équipe gagnante o posé sur le por– tail de la cathédrale la belle pierre t riangu– laire que la Saint-Louis avait tant désiré y mettre, Pierre, de plus en plus ma l à son a ise, depuis hop longtemps, faudrait t out changer... Il va continuer à faire des bêtises et ço finira par dégoûter les autres et par démolir toute l'équipe. On a ("U tort de s'en charger, c'était di~ He... n .'·/.ois Jean-Fronçais, lui, n'est pas de cet avis. Dans sr n cœur de petit chef des mots sont restés gravés pour toujours, ces mots qu'au soir de sa promesse son abbé lui a physique , mes o mis, un peu d'e xercice physi– que !... il n'y o rie n de t el pour a ctiver Io digestion !... » Et tou t aussitôt le jeune ga rçon annonçait une magnifique course en sacs dont le parcours promettait d 'êt re palpita nt e t dont le pr ix magnifique : 200 vaillants ! mettait des lueurs d 'e n.vie dans tous les regards. « Vous vous re n dei: compte, les a m is, expliquait Jeon– Fronçois à ses équipiers très excités, 20 0 vail- pas tout seul, voyons, t u va s tout fa ire. ra– t er... Hé las ! ?ierre, h ors de lu i, n 'écoute plus rien. Repris par son bouillant tempéra– ment, ignorant complètement ce que c'est que l'esprit d 'équipe, il semble a voir oublié tous les règlements de la course, toutes les recom– ma ndations d e Jean- François et, - les équipiers ont beau multiplier leurs appels, le terrible nou– veau ne fait que continuer de p lus belle ses a senti une é trange émot ion lui monter à Io gorge tandis qu'une foule d'idées nouvelles faiséient irruption dons son esprit, se bottant violemment cantre toutes ce lles que Dédé lui avaient apprises jusqu 'ici. Toute Io journée déjo les belles choses entendues, la chic atmo– sphère de joie, d'union, de charité l'avaient étra ngement t roublé. Aussi, lorsque Io fête d it, d 'u ne voix grave, dans le petit village lorrain aux moisons accueilla n tes sous les sa– p ins ve rts « Mon petit gars, t e voilà chef d 'équipe. N 'oublie jomois que c'est pour servir les outres, les bons comme les mauvais... Il y ~ uro des jours où ce scro difficile., il ne faudra jama is t e décourager. Quand on veu t conqué rir ses frères, il fout ê tre prêt à ce q ue cela lonts c'est juste cc qu'il nous faudrait pou r pouvoir a ch e t e r la belle pie rre pointue qui manque ou-dessus du portail de la cathédra le. Faut que ce soit n ous qui la mettions, y a pas de doute possible, l'équipe Saint-Louis se doit cela. Alors, débrouille:z:-vous pour gagner. Et a ttention, surtou t, le héroult o bien expliqué que le prix sera it donné à l'équipe qui a rrive – rait Io première a u but TOUT EMTIERE... s'agit vertigineuses con torsions. Ce qui deva it a rriver a rriva . Troublé par ce contre-temps, Roger à qui il n'en fout pas beaucoup pour perdre son sang-froid, s'embarrasse dans son soc et s'étale ue tout son long... Rétordée, l'équipe perd du terrain et lorsque rouge, fier de lui, hors d'ha– leine,· Pierre franchit la ligne du but, ses cama– rades son t loin derrière lui, incapables de rat– t raper leur retard. Bientôt, calmement, posé- terminée, Jean-François et son second ont q uitté le groupe pour reprendre ensemble le chemin de leurs maisons, Pierre n 'a pu s'empê cher de les suivre, se fau fi lant dons l'ombre à pos si– lencieux. Il falla it, oui, il fa llait a bsolument Qu' il connaisse le secret de cette é tonnante attitude dont faisaient preuve les Cœurs Vail– lants et que jamais, au grand jamais, il n'avait coOte... T u peux ê tre sûr q ue tes efforts ne seront jamais perdus. Si un type te parait trop difficile à gagner, confie-fi! à Io Sa inte Vierge et vos-y de to u t t on cœ ur. C'est quand les a utres vous donne nt du mol que c'est chic do les"· a imer qua nd même. Si on n'en est pas capa ble, on n 'a rien cornp1.i.s à Io Loi d e Charité.... • C'est tout cela que, d'une voix pa s de partir chacun de son côté sa ns s'oc– cuper des a utres, ouvrcx bien vos yeux, et d&J ne rf, hein !... u Du nerf ! je crois que la re– comma ndation é tait inutile, car l'a lpiniste avait à pe ine donné le signal du dépa rt que, d'ur. seul' élan, tous les garçons se mettaient à se démene r en t ous sens, leurs efforts prenont, avec les sacs dont ils éta ient empêtrés, des a llures tout à fa it comiques. Les premières mi- ment, unie dans son effort, une outre équipe a rrive devant l'Alpinistc qui Io proclame ga– gnante au moment même ay Jean-François e t les siens a rriva ien t pênîblement à rejoindre Pierre. Vous dire que celui-ci a été très fier de son exploit sera it certainement exagéré. En vovont l'air con sterné de ses o mis, en remo r– quant la vraie peine qui, tout de suite, s'est peinte sur leur figure, en constatant surtout remarquée chez son ancien chef de bonde. Pierre n'a pas tardé à êt re renseigné cor, tout en se hâtant sur le chemin du retour, Morcel, à voix haute, d iscutait avec son chef d'équipe : c Qu'est-cc q ue tu veux, mon vieux, concluait le second découragé, on a ura bcou essayer, on n'y a rrivera ja mais. Y a trop · à fa ire pour qu' il compre nne nos idées. Dédé l'a sous sa coupe vibran te, Jean-François est en t ra in d•expliquer à Marcel, c 'est tout cela que Pierre en tend dons Io nuit qui tombe, petit à peti t, sur le villa ge endormi, c'est tout cela qui, fina lcrncnt , le cloue sur place, bouleversé d 'émotion... <A suivra.) Jean BERNARD.
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