Cœurs Vaillants 1941

C'était un ilot de verdure ou beau milieu du fleuve Congo. Il était à peine plus vaste qu'un g rand radeau, mais extrêmement touffu. Et il paraissait minuscule, parce que, en cet endroit, le Congo était d'une largeur presque e ffrayante, à couse de l'inondation. Depuis plusieurs jours, le fleuve rou– lait des eaux limoneuses, torréntueuses, jaunâtres. Ses flots semblaient donner l'ossuut à l'île 1 De quelque côté que le regard se tournât, l'on ne voyait rien, que de l'eau !..• Lo situotio9 des naufragés de la Neuvelle-Anvers devenait critique !... ·ls avaient échoué là depuis huit heu– ,.,., dé jà , et les répa rations de la gronde pirogue n'avançaient pas vite!... Ils é taient entourés d'eau à pêrte de vue, transpercés d'humidité , e t, sous 1 l'ardent soleil, leurs vêtements fumaient. Les deux nègres Bantous faisaient de leur mieux, secondés par les deux Blancs, Mois en sortiraient-ils ?... Il fallait reme ttre Io pirogue Ô flot... Ils étaient quatre, qui revenaient de la Nouvelle-Anvers e t rentraient à Co– quilhatville. Deux frères, de jeunes et vaillants planteurs, Jacques et Albert Morestel et deux pagayeurs noirs, Boka et Katolé. C'est l'inondation du Congo, ses cou– rants tumultueux, qui avait été couse de l'occident stupide. Lo pirogue s'était échou6e contre l'îlot , juste contre un récif rocheux, où elle s'é tait éventrée ! Encore heureux qu'elle n'ait pas coulé bas 1 ... 0 D ' Io rivière, les quatre hommes, s'étaient un moment débattus, puis avaient fini par aborder l'ilot, y hissant ensuite, non sons peine, leur embarcation. Maintenant, ils s'efforçaient de Io ré– parer, et s'impatientaient, cor une sourde angoisse les minait, depuis qu'ils a vaient d écouvert Io vérité sur l'île ... Quelle aventure !... C'est Albert Morestel qui s'en opeïçu le pre mie r, comme l'on choit un arbre à abattre : - Nous sommes perdus !... avons buté contre une ile artificielle!... Cor il n'y a va it pas d'arbres ,et c'est bien pourquoi ils ne trouvaient pas le bois suffisant pour réparer Io pirogue) , mois seulement des arbustes. Pas de plantes,. mois des herbes folles. Pas de buissons, mois des ronces. Et pourtant tout cela formait, ou milieu de l'eau, une végétation inextricable, u;; nid de verdure intense !... Lo terre - si l'on peut d ire, cor l'on enfonçait jusqu'à Io cheville dons un vrai cloaque - oscillait sous leurs pieds !... Ils ne se trouvaient pcs dons une ile, mois sur une sorte de rade au ! - Oui, tu as raison ; c'est une ile artificielle... Il existe ainsi, ou milieu des g rands fleuves d'Afrique (et aux Indes 'égale– ment J de ces ilots qu'on croirait de t erre ferme, et qui n'en sont pas. Un groupe de récifs - tel celui contre lequel s'était écrasée Io pirogue - suf– fisent pour donner naissance à une ile , . en1e ••••• artificielle. Un ou deux troncs d'arbre, des arbustes déracinés, avec encore leur feuilla ge, viennent s'échouer là. Puis, des poquets de lianes, des buis– sons, toutes les épa ves végétales ima– ginables. L'île est née. Elle mettra des mois, quelquefois des années, à se for– m e r. Une sorte d'humus végé tal re m– place le sol. Tout se développe et grandit sur ces assises fragiles. Le vent apporte des semences. Le soleil, le cli– mat, Io croissance rapide de Io végé– tation font le reste. Et voici un îlot de plus... C'est un tel coin de feuillages mou– vants et de sol pourri qui servait de re fuge aux naufragés de Io Nouvelle- T u as sans d oute vu, la sem aine d ernière , sur le journal d e ton papa, ce titre qui t'a b ien intrigué : a Pa ris-Lille en 2 minutes " • et tu t'e:s demandé d e quelle course originale il p ouvait b ien s'agir. C e n'est rien de cela; lia p lutôt ce qui se ca cha it d ans les longues colonnes de a V ail– lance n. A u x environ s d'Angers, d ans un modeste p en sionna t, un écolier, les y e ux perdus dans le vague, p oursuit on n e sait quel rêve ... visiblem ent - - .-· il o'e nnuie. ~ Quelle i?é~ a u ssi a-t-on eu e d e le me~tre pe~sionnaire. dans cet é~a- ' l blissement ou 1 1 se sent tout se ul. a lors q.u a u d e la des malSons a u x toits \ Il rou ges , d an s la gra nde b â tisse grise q u on a p erçoit a u loin, s es d eu x frères sont p en sionnaires a ussi et s 'e nnuie nt sûrement d e lui ~ Claude , perd u dan s ses p:nsée s, ne prê te guè re ~ttention ~ l~ leçon ; une seule chose com pte pour lui à présent, parler a vec ses freres. Quelle c ha nce s1 1 ~>n pouvait echa~ger quelques mots !... , , Mais il faut a tten d re les vacances qui sont e ncore Jorn. En attendant, Claude a ura le temps d e refl~c h ir... et il réfléch it ta nt, q u e bientôt il a une véritable idée de génie. Aux premiè res vacance s, les trois frères se retrouvent à la m aisçin . Que lle joie q ue ce revoir 1 D'un commun a ccord ils décide nt d e n e plus rester sép.a rés a u ssi lo n gtemps. C laude alors a un sourire m ystérie ux; c'est le mome nt d 'exposer sa théorie. P enda nt de lon gu e s m inutes les trois en fants ont parlé à voix b asse, éch an geant on n e sait q uel m er– veilleu x secre t, e l à m esure que se déroule la conversation, les visages s 'illuminen t d'~ sourire rad ie u x. Pourtant non n 'allez pas croire qu'ils prémé ditent quelque évasion au que lque occasion d e • sauter le mur D l~rsqu~ la nuit favorisera j'escalad e ... la discipline est rude d ans les d eux p ensionnats e t jam ais, a u gra nd jam ais, il ne serait venu à l'idée d'un des garçons d'encourir la bastonna d e pour une inca rta d e d e c e genre . . . . L e congé terminé , cha cun réinté gra donc sagem ent sa classe resp ective . Ma is da ns les valises d es tr01s garçons on aurait p u consta ter la présence 'insolite d'une lon gue lun ette e t d 'un instrument de bois d'une form e bizarre , consista nt en une règle m obile fixée à l'extrémité d'un support vertical. A ce m om ent, Cla ude a urait é té bie n étonné s i qu elqu'un était venu lui dire l'avenir m erveilleu x d e ce modeste instrument qui a llait entrainer une révolution dans le système d e la c orrespond ance. C e matin le te m p s e st cla ir et la silhouette du giand bâtime nt gris se d é tac he merve ille usem en t à l'h orizon : c ' est le m om ent de te nte r l'exp érie nce . L 'a ppa reil de C la ude est installé à une fenêtre e t le voic i, n otre écolier, muni d e sa luneUe , qui in sp ec te gra vem ent l'horizon. . - Hurra h 1 da n s la pension v oisine les d e ux frè res sont fid èles a u re n d ez-vous et la p otence qui est dre ssée s'agite e n d es m ouvem ents ré gulie rs. C'est fini, la m a chine s'immobilise. Claude pose la longue v ue et se p récip ite ; à son tour il fait b ala ncer la règle d e b ois. Là-bas, les d e ux frè res suivent les m ou– vements d e la pote nce; une vive satisfaction se lit sur le urs visages: le m essage a été com pris, C la ude e nvoie la réponse; le code secret qu'ils a va ie nt convenu ensemble n 'a p as été oub lié , il donne mêm e d e très bons résulta ts. l\1a inte nant, ils en sont c ertains. d a n s sa p en sion C la ude jam a is plus n e s ·c nnuie ra p uisque , m ême à. u ne lie ue de d istan ce il p eut c orresp ondre a vec ses frè res. C la ude , m ainte na nt, est un jeune homme; c ependant il n'oublie p a s son in vention, bien .au con– traire, il ch erche à la p erfectionne r en a jou tant à son code le plus d e signau x possible . Nous sommes en 1791 et son systè m e vie nt d'ê tre mis a u point ; il reste à l'exp érim enter et à le pré– senter a u public . C ela n e va pas être facile , car la R évolution a écla té e t bie n d es fois l'appareil sera saboté ... L es citoye n s d e la R évolution n'avaie nt-ils p as vu là un m oyen in génieu x d e correspond re ave c le roi et sa famille , prisonniers a u T emple ?.. . Le coura ge d e C happe n'est cepen dant pas anéan ti ; inlassa– blement il re commence et ce n 'est q u 'au b out de plusie u rs a nnées d e tra vail patie nt et a p rè s une d ém o n stration b rillan te d evant !'Assemblée législa tive q u e son p rocéd é con nut u n m agn ifique succès. L e 14 avril 1793. C la u d e Chappe est a utorisé à in stalle r son app a reil sur les tours, cloch e rs , monum e nts, terrains privé s, e t m ê m e à. abattre les a rbres gên a n ts, c e ci a fin de pouvoir a ssu- rer la liaison entre Paris et Lille . · J:lie n e n tendu, la correspondance n e s'étab lissait p as d'une seule traite , comme lorsqu'il s ' agissait de transm ettre d es m essa– ges entre collégien s. Non, il y ava it d es é tap es, des relais, où le me ssage é tait capté et retran~mis ; m a is grâce a u code très précis, a uc une e rreur n •éra it possible. L e p rocéd é ccmnut un su ccès d e p lus e n p lus croissant et p 'autres lign es se construisirent en im ita tion d e la prem ière. C'est air.si que l'invention d 'un p etit ga rs d e ton â ge d evint c élèbre e t fut u tilisée comm e moye n d e correspondance penda nt un demi-siècle , en F rance et dan s tous les p ays européens. YvEs M1cHFL. T u vois que « V ai/lance » au ss i p ub lie d e b elles h istoires. Ton p a p a le lit-il } Non 1 A lors. d is-lui vite d e s'ab onner , 16, rue N icolaï, L yon (7°), C . P . 891-20. U n an, 90 fr., six mois, 50 fr. Anvers. Et, foute de grosses bronches, ils ne parvena ient pa s à remettre leur pirogue en état !... Ils durent bientôt s'interrompre dons leur besogne, haras– sés, découragés ! Le fleuve les cernait comm e un monstre. Ils é taient sa proie sons dé– fense !... L'inondation, lent ement, inexo– rablement,' désagrégeait l'îlot sous leurs pieds r ... Voilà à quoi ils en éta ient ré– duits, tondis que le soleil dordc it sur le Congo en furie et que l'on n'enten– dait qu'un seul bruit dons toutes les campagnes désertes, un b ruit sou rd, continu, pareil ou roulement d'un tra in : le grondement des grondes cotoroct es, situées à quelques kilomètres de là , où l'eau s'engouffrait dons un fracas d'en– fer !... Albert Morestel commença une phrase de réconfort, mois ne put l'a chever. Le drame, qui menaça it depuis des heures, se déroula brusquement. Ce fut subit · comme un coup de tonnerre. Il y eut un craquement, un déchire– m e nt. Une ma sse d 'eau assaillit les quatre hommes, aveuglés. Des a rbustes s'a ba t tirent, des fleurs furent arrachées, des lianes voletèrent. Le cloaque de– vint pareil à des sables mouvants. Tout virevolta et vira cOmm e d ons un t rem– blement de terre !... Puis, l'ilot, rongé par l'inondation, se coupa en deux !... Une moitié resta, pcr miracle, accro– chée aux récifs, et c'était celle sur la– quelle a va it été échouée la pirogue en radoub. Et l'out re moitié s'ébranla , partit à Io dérive, emportant les infor– tunés sur ce radeau f ant ôm e !... Par bonheur, ils ne se t rouvaient pas séparés dons leur détresse. Aucun d'eux n'é ta it resté avec la pirogue. Mois celle– ci, dont ils voyaient Io proue· se dresser vers le ciel, éta it bien perdue pour eux !... Perdues aussi les rames, les ba– gages, les provisions !... Quelques out ils le u rs restaie nt en ma ins, tandis q u 'ils ba vardaient ou moment où ils avaient été surpris ·par Io • coupure > de l'ilot. C'était tout !... A p résent, ils po rtaient sur l'île en dérive, et l'inondation les ent raina it tout droit vers les grondes ca taractes, sans qu'ils oien t oucunt:! chance d'en réchapper. Malgré tout leur courage, les deux Blancs s'effondrèrent, ta ndis que les Bantous devenaient gris de peur... L'ile en dérive filait à bonne allure. Déjà, l'outre portion n'était plus qu'u11 point sombre ou sein des eoux furieu– ses. Et le bruit terrifiant de Io cata– racte s'amplifiait de minute en minute ! Haga rds, les naufragés de Io Nou– velle-A nvers gest iculaient comme des fous dC!ns leur cercueil de verdure... Tout à coup, l'un des noirs, Boka, poussa un cri, gémit, Io main t e ndu e : - La cata racte !... C'est vrai que l'on s'en rapprocha it. Un brouillard montait à l'horizon du fleuve, dons Io nacre dorée du soleil. L'île démembrée tournait, virevolta it, dansait, ta nguait, à demi-submergée. A un moment, elle fit presque un t our sur elle-même !... Les quatre hommes se crampon naient comme i ls le p ou – vaient a ux derniers buissons et aux der– niè res racines. - Attention !... hurla Jacques Mo– reste l, inst inct iveme nt . Attention à quoi ?... Au point où ils en é taie nt !... Mois ce n'était point Io cataracte qui motivait cet avis du jeune homme. Seule me nt, u ne masse sombre émerg ea it des eaux, à quelque distance de là . Les caprices du courant les précipi– t a ient contre !... Des récifs !... fit Albert, t ransfi– guré. Si nous pouvions nous échouer 1 Enfin, un choc se produisit - un étrange choc mou ! - et les rochers se mirent à bouger f... Puis, il y eu t des remous ; une tête immonde sortit de l'eau, et Kctolé, le second Bant ou, s'écria : - Le Seigneur du Fleuve !... Ils durent se rendre à l'évidence, épouvantés, affolés : ce n'était pas des récifs qu'ils venaient de heurter, mois un hippopotame !... Du coup, Io course à Io mort de l'ile en dérive se trouva, pour un temps, interrompue. Mois le monstre aquatique se débottait furieusement, soufflait, ou– vra it une gueule terrifiante." Il ache– vait dons sa fureur et se surprise, de désagréger leur épave flottante... - Que fois-tu, Kotc lé? Tu es fou!... Mois ·tu vos nous foire écharper !... Pour une fois, le Bantou n'écoutait pas ses maitres. Il s'adressa it , ou con– tra ire, dons son dialecte notai, à son compa triote, et Boko l'aidait dons la réalisation de son pion désespéré !... Il leur fallait se hâter, cor l'hippopotame e n f u rie devena it dangere ux, et, b ien– t ôt, l'ile en dérive a llait reprendre sa course à l'abime... Lo Providence . avait voulu que l'ilot de verdure vint s'échouer juste sur le dos, l'énorme train a rrière de l'a nimal. Il ne fallait pas_ que celui-ci parvint à tourner Io tête, pour happer l'un de ses tortionnaires imprévus. Hâ t ivement, mois a vec des mouve– ments précis, les deux Bantous encer– clèrent de lianes nombreuses, comme de lassos, le monstre. Puis, la t ê te de l'hippopotame se coinça entre deux ar– bustes e ncore solides, si male ncontreu– sement pour lui que cela formait four– che. Il était pris comme dons un piège. Mois il cessa de former frein pour de– venir moteur... L'inst inct de l'hippopotame l'écarta it, évidemment , de Io cata racte. A u mo– ment où l'ile en dérive l'ava it heurté, précisément, il s'en éloignait. Et , main– tenant, il nagea it vers la rive droite du Congo, entrainant dons son silla ge, comme un quelconque paquet d 'algues, l'ilot de verdure où Quatre hommes s'a ccrochaient désespérément !... Mois les lianes cédaient les unes a près les outres !... Il n'y eut plus bientôt que Io • fourche • qui t enait... C'est à cent mètres du rivage seule– ment que l'hippopotame parvint à s'en débarrasser. Dès lors, il plongea et re– monta le courant, 0 vive allure, déli– vré, sons songer à at taquer ce forc'.e!OU imprévu qui ava it, un temps, entravé sa rou te. L'îlot - ou plutôt ce qui en restait fut entrain!? en sens contraire. Mais, là, il y cw ait moins de coura nt qu'au milieu du fleuve. Les quatre hommes n'hésitèrent plus, et se je tè– rent à l'ea u. Ils gagnèrent le rivage à la nage, et , à Io seconde même où ils pre– naient pied sur Io terre ferm e, les ves– tiges de l'ile en dérive s'engloutissaient dons les cataractes !... - Sauvés !... Merci, n1on Dieu !... balbutièrent les frères Morestel, qui ne ménagèrent pas leur félicitations aux deux Bantous. Ils prirent quelques heures de repos, passèrent Io nuit sur ce rivage sauveur, puis, dès le lendemain, se mirent en route, par Io forêt. Ils parvinrent , épui– sés, a ffamés, dons un villa ge, où ils séjournèrent u ne longue semaine : le t emps de construire une pirogue... Enfin, longtemps après, ils rentrèrent à Coquilha tville, t out à fait remis de leur aventure. André LIVREUSES. Voil à de • QUO l inventer 3 Jeux passionnants. • Regarde ces dessins. Ils n'ont l'air de rien n'est-ce pas ? pourtan t ils contien– n eil t le secret de trois jeux très amu– sants qui te fer<>nt passer à toi et à tes amis des heures de joie dont t u me don– n eras des n ouvelles ... Commençons par le plus mystérieux. P a rmi ces dess ins il y -en a qui r ep r é– se n t e nt les d éfa u ts qui o nt cau sé la dé– fa i te d e la Fran ce, d'a utre s les v e r tus q u i, au temps de Sa int Loui s fa i sa ie nt le bonhe ur d e not re p ay s et qui, d e n os jours e ncore, sont l e secr et d e s o n relè– vem ent. en s uivan t u ne piste d éterminée, arr iver en hau t d'u n e p et ite collin e où elle p l an – tera le drapeau sur u ne sor te de petit mont icule d e pie.-re o u de t err e q ui re– présen t er a l a ci té n ouvelle. L e s pistes à suivre seron t i ndiqu ées par d es m essa ges r eprod u i san t (san s explication s) les d es– sin s ci -d essus. Les d éfa u ts indique r ont d es fausses p i s t es, les q u alit és, les b on– nes. Il fau d r a natur e llement d ev ine r chaq ue fois si le m essage rep résen te un d éfaut ou u ne qua lité ... l'équ ipe qui a r– river a la pre m ière à pla n te r le d r a peau sur la cité a u r a ga gné. Et enfin, les sténarlos que tu m imeras." Ce s o n t ceux que po u r– ro n t t 'i nsp irer, d 'a prss l es dessins, la r e pré – senta tio n d es d éfauts et des q u alit és q ui ont perd u ou refait la F r a nce. S i t u a s u n p eu d'imagi– n a tio n je s u is s û r que tu en in – venter as d e m a – g ni fique s... et t ien s, a u fa it , pourquo i n e m'écr ira is- Ce s défau t s t u les connais b ien : ce sont l'égoïsme, la discorde, le m a nque d e co n sc ien ce d a ns le t r ava il, le m a nque d 'esprit d e fam ille, le m anqu e de jus– tice entr~ p atron s e t o uvriers, l a pa– resse , l a · s oi f d e p laisir , d e v ie fac ile... Les q u al ités qui doive n t les remp la – ce r ce sont ; l a géné r os ité, l'a m ou r du t r aniil bien fait, la cha r ité, l a j ustice, la vailla n ce, l'esprit d e famille, tout ce q u e con t ie n t la Loi de J ésu s, tout ce q u 'un chrét ien vit et pratique de tout s o n oceur quand il a b ieb com pris sa F o i, tout ce qui fait, a lo rs, de lui le m eilleu r O uvrier de la Cité . Trois d éfauts et trois qualit és seule– m en t on t été r eprésenté s s u r nos s ins. Sa ur a s- t u d eviner l esquel s ? Alor s, voyons un peu m a i n t en a n t : 11.e grand jeu de piste que tu toueras dehors avec tes cama radeS. P o ur c-e J' e u-là cha que é quip e d evr a , - t • ~ ~-~,----------..__.--.. PIONNIER S D'AFRIQUE L'assaut de M édin e Suite d u grand r é cit historique p ar HERBÉ Ré•amtl. - U n• réoo/11 oieol O'i cla– t" a>1 Sénégal. L • Comma•dant Paul H o/le dépêche " " messager auprès d" Gout1erncur Faidherba afin d'obtenir de l'aide, mai.! l'hommo t!SI captt1ré par les rebell.s. Le craquement d'un bambou qu'on brise réveilla brusquement le prince Mcdicne environ deux heures plus tord. Il lui fallut que lqu'3 temrs pour réa li– ser sa situa t ion... Il t ressaillit... Les sentinelles veillaient toujours de– vont Io hutte, mois, t out près de son corps,. une ma in mystérieuse ouvrait au couteau un etroit passage à t ravers les bambous de Io cabane. • Modione ! > appela quelqu'un dons un souffle de vo'x très faible. - a C'est . toi, Sidio ? > répondit le prince. - " Oui, tout est prêt. Pesse-moi tes poignets que je coupe tes liens... Tu te glisseras ensuite par l'ouverture que je te t eille... :t Quelques instants plus t ord, Modionc se trouva it a ux côtés .dP Sidio qui jeta sur ses épaules un gra nd burnous som– bre et couyrit sa tête d'un vast e cha – peau de peille, puis, lui prencnt Io 'Tlaîn, Sidio guida son comoaonon à travers le camp, évitant les feux trop bri llants et les cercles t rop animés, t ra versant le quartier des forgerons et s~ dirigea nt vers les carrières à ciel ouvert où l'on recueillait le minerai de fer. Aprè s d ix minutes de marche, les hommes s'arrêtèrent à l'abri d'un petit bois. Merci, Si dia » , murmura M a- diane. En te délivrant , répondit Sidia, je me venge du tyran et je paie ma defte aux Pères de Saint-Louis. Tu n'as pas à me remercier. Viens, les chevaux sont là . J'a i retrouvé tes or– mes ei· El Bouïdo. Quant à ma sœur, Niome, 1e l'a i fa it a ppeler par une e!·– clove. Elle doit être à cette heure a ux pieds des remparts de Médine. Tu peux lui foire confiance. Elle est courageuse et remplira sa mission. Si jamais j'é– tais tué un jour, promets-moi de t 'oc– cuper d'elle. ~ - a Je te le promets, Sidio.' En route. ::1 - oi: Pourquoi ne vas-t u pas re"join- dre le capitaine Cornu à Bokel ou le piqueur du génie Girardot C:i 1 à Senou– gcbou ? • demanda Sidio. - c Ils doivent être prévenus déjà de Io situotion de Médine. Obligés de contenir les populations qui les envi– ronnent, ils ne peuvent eider beaucoup Poul Halle. C'est plus haut et plus loin qu'il fout atteindre. Il fout rejoindre le Commandant Faidherbe. > - • Allons donc jusqu'à Faidherbe. > Bientôt côte à côte, les deux cava– liers, équipés et fortement armés, ga lo– paient sur les pistes allant vers l'ouest... 6. - L'ASSAUT DE MEDINE Il éta it environ 2 heures du ma t in. Des remparts de Médine les sentinelles veilla ient avec soin et de temps à ou– tre échangeaient quelques ba lles a vec les éclaireurs d'EI Hadj venant par bra– vade lancer des défis aux hommes de Sombolo. To'ut près de l'une des portes de Io ville, une voix de femme s'éleva : - • Au nom d'Allah... la issez-moi ent rer... j'ai des choses graves à dire... > - • Au large • , répliqua l'une des sentinelles. - c Ecoutez-moi... » - c Non, va-t-en ou je t ire. • A ce moment le sergent Desplats faisant sa ronde pa ssa près de la porte. Il interrogea ; - • Que se posse-t-il ? • - • C'est une femme qui demande à ê tre introduite dans Médine. ,. - c Les ordres du Commanda nt sont formels, répondit à haute voix le ser– gent. Les portes sont fermées et per– sonne ne doit être reçu. > Reconna issant Io voix d'un Blanc, Io femme se rapproche d'un bond de Io muraille. · - • Ecoute, dit -elle à mi-voix, mois a ssez haut pour êt re entendue du se r– gent, conduis-moi près de Poul Halle, le Commandant, j'a i une chose grave à lui dire. Sons quoi Médine sera prise. > - • Mois quel le preuve me donnes– tu ? > répliqua le sergent ~branlé. - • Je viens ou nom du prince Mo– dia ne... > - c Ah ! c'est différent, interrom– pit le sergent ou courant du dépa rt de Modione. Ouvre vite, ordonno-t -il à Io ~entinelle. Je prends sur moi d'intro– duire cette femme. • Par prudence, Desplats bonda les yeux' de l'inconnue et · Io conduisit par Io ma in vers le fort. Le bureau de Poul Holle était encore éclairé. Ne se re– posant que par intermittence, le chef mettait ou point les pl_ans de la dé– f en'e rle I~ ville. Le sergent frappa à lu porte. • Entrez ! Ah ! bonjour, Desplots. Tout va bien ? > - • Oui,. Commandent... Je vous a mène une femme qui a, paroît~il, des révélations à vous foire. - • J'avais défendu de recevùir qui que ce soit . Nous devons nous mé fier des traitres et des espions. > tr tu p a s pour m e le s ra– conter .? - - c C'est vrai, mois e lle ! e dit en– voyée pc r le prince Modione. • - • Bon. 1 ntroduisez-lo. • Quand le roi de Médine apprit de la bouche de Poul Halle, un qua rt d'heure plus tord, que les Toucouleurs a lla ient donner l'assaut à Médine vers 5 heures du matin, il leva les bras ou ciel. - c Mois a lors nous sommts per– dus... • - • Perdus ? et pourquoi donc ? > demanda sèchement le Commondor.t. - • Mois il n'y a pas de défense Niome. Je suis Io sœur de ou bord du fleuve et tu · dis qu'une Sidio, un prince du Coyer, enlevé pa r colonne va longer celui-ci ? > Lorsque Io femme, libérée de son bandeau, se trouva en présence d u Commandant, e lle s'inclina jusqu 'à terre en un respectueux salut. Ton nom ? • dema nda Poul Halle. El Hadj Omar. • Cette défense, je vois Io foire - c Qu'a s-tu à me dire ? > mettre. Toi, occupe-toi de dépister les - c Le prince Modicne a été arrêté espions. Je me cha rge du reste... • cette nuit dons le camp d'EI Hadj Déjà réconforté par l'a llure décidée Oma r. Mois mon frère l'o délivré et il du chef fronçais, Sombolo descendit est parti avec lui vers Saint-Louis. Ils vers Io ville. m'ont envoyée vers toi pour te dire que Harangués pa r Poul Halle, golvoni- Va-t-en ou Je tire !... toute l'armée d'EI Hadj OmCJr est près de Io ville. • Impossible, interrompit Poul Halle. On m'a signalé que le gros de ses t roupes étaient encorn à 10 ou 15 ki lomètres vers Soboucire. > - • On t'a t rompé, affirma Niome avec force. Toute l'armée est là , je l'a i vue, divisée en trois colonnes, prête à donner l'assaut ... tandis que des es– pions à l'intérieur de Médine attaque– ront les postes devant les mura ilies. > A quelle heure dev~oit avoir lieu l'attaque ? • interrogea le Com– mandant pensif. - • J'ai entendu dire vers 5 heur<-'s et demie. • • Bien... Desplots ? • - c Commandant ? > - • Tondis que je poursuis l'inter- rogatoire· de cette femme, ü llez cher– cher Sombolo, alertez nos hommes et faites préparer les obusiers là où j'ai dit. 11 nous reste trois heures pour pré– parer Io défense. Ce sera suffisa nt... • sés pc r lui. les Bambaras réfugiés dons Médine s'a ttelèrent à Io rude besogne de construire en deuX' heures de temps un retra nchement suffisant reliant le rempa rt sud ou fleuve... Les munitions furent dist ribuées, les canons mis en place, les hommes reçurent des ordres précis. - c Ne tirez que sur mon ordre; commando Poul Halle eux a rt illeurs, et je réponds du succès... > Allant d'un poste à l'autre, le Com– mandant- s'assura que tous ses ordres étaient exécutés et vint se poster près du canon de Io batterie no 2, un fusil à Io main. Quund le jou• se leva, l'on put dis– tinguer bient6t à travers Io brume les colonnes de Toucouleurs s'avançant se– lon 1., pion donné par El Hadj Omar - fantassins et cavaliers étroitement serrés. Tolibé et Sofas s'étaient la ncés des défis réciproques et monte ent à l'as– saut à fière a llure. Bien1·cit les tom- à, • • toms battirent, les flùtes de roseau jouèrent ; les chefs encoura gèrent leurs troupes que déjà El Hadj a va it haran– guées ou cours de Io nuit. Lo nouvelle de l'éva sion de Modione civoit éveillé chez lui une violente colère et cin– quante gardes du camp ava ient payé de leur tête Io fuite du prisonnier. Mois le silence et l'immobilité des défen– seurs de Médine parut 0 tous comme un signe de découragement et d'effroi. - c Lo ville est à nous! en avent ! • s'écrièrent les Chefs. Et les Toucouleurs bondirent à l'as– saut. Quand ils a rrivèrent à 200 mètres de Io batterie, Poul Helle se tourna vers le canonnier Deshayes qui a ttenda it les yeux fixés sur son chef. - • A mit raille dons le tes 1 or– donne le Commandant. Feu ! Le coup partit et Io mitraille, cou– chant à terre les rangs des partisans d'EI Hadj Omar, y sema Io stupeur. Le Chef n'a vait-il pa s promis que les ca – nons se foiraient et que les fusils des défenseurs de Médine ne pourraient ti– rer ? Mois, ce p remier moment passé, les rangs se reformèrent. Méthodique– ment le ca nonnier chargea it sa pièce, pointait et t irait ou but - tondis quo Io fusillade se généra lisa it. - • Bien, continue ainsi, dit Paul Halle, je vois a ux outres bf!tteries. > L'une après l'outre, les qua tre bat– teries du for t entrèrent en jeu, dévas– tant les rangs ennemis. Mois ceux-ci les reforma ient et continuaient leur marche. Sur les remparts de Médine une rongée de t ireurs ne cessait de foire feu, tondis que derrière eux toute une file de no;rs n'avaient pour mis– sion que de charger les ormes et de les passer a ux solda ts devant eux. Malgré leurs pertes énormes, les as– saillants a tteigna ient la muraille près du bastion no 2. Ils y appliquèrent des échelles et bondirent à l'assaut. L'un d'eux se dressa soudain ou sommet d'une échelle, un étendard à Io ma in, criant : - • Victoire 1 > (A suivre.) (1) Le piqueur du génie G irardot, qui commandait le poste de Senoudebou sur les rives de ta Foléné, aUlucnt du S6- n6i?nl, ava it été fait prisonnier en man 1855 par des hommes du chef rebelle. M. Girardot s'était roebet6 pour 45 piè– ces do Quinée. Si tu as peur de ne pas avoir assez d 'idées pour jouer cette se– maine ton grand jeu de vacances, n'oublie pas de lire attentivement l'histoire de Jean-François... Si tu sais voir entre le s lig n es t u y trouveras tout ce quo tu as besoin de savoir...

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