Cœurs Vaillants 1941

C'c•I encoro ce bondit ! Cc gueux, cc brigand 1 Co sauvage ! • c Si je le tiens un jour, il pos.sero un mouvais quart d'heure. • - c Le vaurien, il me le payera. • Ces exclnmotions et bien d'autres s'élèvent et sur tous les tons menacent cet être myst6- rieux et insaisissable qu'est ; c ŒIL DE FAUCON • Qui donc dans cette bcurgade fionc-comtoise peut porter un nom aussi b elliqueux? Pour le savoir, il eût fallu suivre la rue Prin– cipale, sortir dons Io campagne , puis, prenant à dro ite le chemin qui conduit à Io forêt, le pour– suivre très loin, jusqu'à l'endroit le plus touffu, le plus impéné trable, là où une colline rocail– leuse se dresse. Les gens du pays connaissent ce lieu sauvage sous le nom des < EcoIle ts •. Le sommet du rocher est creusé d'un trou ve rtical s'enfonçant très profondément comme le conduit d'une lan– gue cheminée ; l'orifice, qui peut à peine laisser le passage à un renard ou à un enfant, est coché par une pierre plate, inclinée, enfouie dans les broussailles. Le garde champêtre avait suivi jusque-là les traces du jeune malandrin. C'é tait donc sa re– t raite ; mois toujours l'habileté dé-oncertante du petit bondit l'avait mis en échec. 11 était m~,,-. ~ c rrivé au brigadier de ç;endormerie qui r.vc.1t vu • Œil de Faucon > ~ ~né1re1 dans le "rO'J des Ecollets, d'y faire le guet tout un jour ans r~voir le drôle. Et ~endc'1t ce t emps, le père Bargnsson trouvait ses Vt rveux relevés et Io mère Lutteou cherchait en vain les oeufs dons son p0uloillcr. Si le trou des Ecolle ts servait de refuge <. • Œil de Faucon >, il é tait évident que Io ca– chette possédait une autre issue. Peut-être en cherchant bien l'e ut-on trouvée ou centre d'un de ces b oqueteaux disséminés dans les pâturages avoisinant le village. ·A ce t endroit trois gros rochers d isposés en triangle irrégulier li'Tlilent un espace de deux à trois mè tres carrés. Les pierres inclinées se rejoignent presque à le ur sommet. Des buissons épineux bouchent les interstices e t dissimulent à t ous les yeux ce tte sorte de repaire. C'est là que gite le fameux • Œil de Fau– con >. Mais nul n'a pu le vair y entrer ni en ressor1ir, pas mê me ses plus fidèles lieutenants. Mois qui est • Œil de Faucon • ? Un pètit saltimbanque oublié par une t roupe de romanichels. 11 vit dons cette peu confor– table retraite, qu'il o su rendre impénétrable. Si 1 1es abords de ce repaire ne présentaient pas un aspect aussi rébarbatif, il serait possible 31 AOUT Premier anniversaire de la Légion l!ill Le 31 de cc mois, la Légion fête le p remier a~nivcnairc de sa fondation. A cette occasion de mngnifiques céré– monie" uniront tous ceux qui, d'un mé– mo cœ/r, ont juré de SERVIR 'ans m.S.. nager l eurs forces pour que renaisse une France plus belle, plus voilla.ntc, plus unie. Uo flambeau, allumé à la flamme de 1' Aro de Triomphe, sera porté solennel– lement à travers villes et villages et déjà, de toute• parts, les Mouvcmeoto de Jeunesse ont sollicité l'honneur do porticiper il ce relaio. Le• Cœurs Vaillants ne doivent d'y figu- rer ou premier rang. Nooe demandons donc à tous non chefs de groupes (direc· teurs ou dirigeants) de se mettre immé– diatement en rapport nvec le• autres Mouvements d'Action Catholique, nvec les· Chefs des Mouvement• de J eunesse et les Pré•idcnts des sectiono locales de la Li– gion, .. pour voir quelle part leurs groupee pourront prendre à ces monacstotioos qui doivent marquer partout avec éclat le vo– lont6 de vivre de la Fronce nouvelle. ŒIL DE de s'en approcher pour identifier ce mystérieux personnogo. Voici, cependant, que les hautes herbes s'a– gitent sur le revers de Io Gro11de Route. Un être bizarre rampe dans le fourré desséché. Est-ce un animal ou un homme? Une face brune qui semble passée ou brou de noix, tant elle est hâlée par le soleil et les intempéries, se montre avec précautions. Elle est éclairée par deùx yeux noirs dont le globe blanc parait presque bleu et par des dents éblouis– santes comme celles d'un jeune chie n. Une lon– gue tignasse brune emmêlée retombe sur son front et son cou et s'orne de deux plumes de dinde. Ses vêtements se composent d'une chemise déchirée d'une teinte indéfinissable, d'un panta– lon de ·toile · qui fut sans doute kaki et d'une paire d'espadrilles éculées. Un lambeau d'étoffe au brun délavé, s'identifiant à la couleur du terrain, doit servir à Io fois de cape et de cou– verture. Ce bizarre personnage regarde autour de lui, s'assure que la route et les environs sont déserts. 1 Satisfait de son inspection, il se redresse. C'est un j~une garçon d'une douzaine d 'années, maigre et nerveux. Son regard luit de malice et d'intel– ligence ; son sourire pourtant est rassurant. Ses cheveux en désordre tombent en frange sur son front. Il semble méditer quelque mouvais coup. li prend sa course. Ses jambes sèches et musclées, striées d'égratignures - et des lignes claires q:.ie Io pluie a tracées dans la poussièra et la boue, s'agitent avec rapidité. En peu de- temps il a franchi Io d istance qui le sépare de l'entrée du bourg. Parvenu à l'ongle d'un mur de clôture, il se tapit sous Io retombée d'un églantier sauvage et portent deux doigts à sa bouche, il émet uh sifflement aigu et prolongé. Que lques minutes s'écoulent. Un gamin qui sem– ble avoir dix à onze ans apparaît ~à l'angle opposé. Il s'avance prudemment. , <.. Le croassement d'une grenouille portaht de Io re1roite qu'occupe • Œil de Faucon • semble guider ses pas. Il Pourvu que Une hlotolre nale, petit frère, tout à fait -.raie, qui s'est passée au début de 1940, dans un village du Nord. C'est un de tes g rands frères, QUI A ASSISTE A TOUT, qui me l'a racontée pour toi. • C'était le matin, de très bonne heure. Le jour se levnit. C'était l'heure où il gèle fort. La n e lgo recouvrait depuis long temps Ja terre glacée et la journtie s'annonçait f.-oide. C'était l'heure aussi où, enc6re mal éveillé, on se sent si bien dans son lit qu'on hésite à en eortir pour se lever dans la chambre froide. Or, ce matin·là, les habitants du village de X ..., dans la Mose!le, furent révoillcs par des grondements furieux a u-dessu s de leurs tê tes, et a ussitôt tirés de leurs lits par des coups do canons et des CTépitements dt mi– tra illeuses. Ils so précipitère nt dehors 4!t vi· rent plusieurs avions qui venaient d'engager la bataille. Ils e urent vite reconnu trois appa· r ei le franoala contre sept - oui, sept - appa· reils ennemis, trois contre sept... Mon Dieu... qu'allait-il a rriveT 7 Poursuites, loopings, tonneaux, vrilles, des– centes en piqué suivies de brusques remo11· tées en chandelle, disparition dans les nuages d a n s un Jeu de cache-cache à la vie, à la mort, c'était une fête é blouissante de haute acroba tie. S'il n'y ava it eu ces crépitements de mitrailleuses - c'est.Q..dlre si ce n'avait pas été la g uerre - ç'au:ra it été un d es plus beaux spectacles qu'on put Imag iner. Mais ce m a tin, a vec cette mitra ille e t ces écla irs d e feu sur les nuages sombres, c'était hallucl– n a nt. C'est qu'ils t enaient bon, les bra ves petits Français. Ma is Ils étaient trois contre sept... Tout à coup, les gen s du vi llaga eur·ent un frisson d·'o.ngolsse : là-haut, ce Français, il n'était pas pressé de r edresser sa c hute verti– cale..., pourtant Il était bien plus bas, main– tenant, que les autres appa r eils... Mals... ô mon Dieu, mon Die u, est-ce pos– sible ?... voilà une gerbe d e flammes qui S'é cha ppe de l'avion... Mais pourquoi le pllote ne saute-t-it pas en pa r achute?... pourquoi ne tente-t-il pas d e redresser au moins son appaT'ell 7... Il est mort, sûrement... Da ns quelques Instant$ ce sera l'écrasement au sol..• L'écrasement a u sol ?... Mais il vient d·roit s ur le village... droit s ur les malson9... et le réservoiT d'essence e xplosera... ce sera la d es– truction, l'incendie... et où tirouvera·t·on de l'ea u pour combattre le feu, puisque tout est gelé? Mon Dieu ... mon Dieu !... Car la catastrophe est inévitable... Dans que lques minutas, non, dans quelques secon– des l'appareil en feu ser a là, détruisant tout, semant la mort et t'incendie a utour d e lui••• Dana qulllques secondes... Après un rapide regard circulaire, lui aussi se blottit sous le buisson. Une bizarre conversation s'engage. Questions précises, réponses laconiques. Le chef • Œil de Faucon • parle à l'un de ses lieutenants. Quoi de nouveau ? > Les gens sont en révolulion. Soit-on d'où vient le coup ? On le soupçonne. > Pas de preuves ? > Naturelleme nt. • - ,• Alors on peut remettre ça? • \ Bien sûr... mais faut Sb méfier. De qui ? • De tout le monde. Le père Bourru, Je marchand de bière, est furieux. S'il nous pince, il nous en cuira. Mais aussi tu allais fort. Toutes ses bouteilles vides dont tu a pris les caout– choucs !... - • J'avais besoin de frondes pour mes hommes. • Là-dessus, un rire étouffé. Le chef reprend : • Après ? > • La mercière. Il parait que tous les ma– tins, elle n'a pas son compte dons le bidon que le laitier accroche à sa porte. > - c Quoi encore ? > - • Lo femme Butteau, de Io ferme de • Lo Levée •, dit qu'elle entend ses poules chanter, mois ne trouve jamais d'œufs... cependant elle met des pièges à fouine. • Un rire gloussant ponctue cette phrase. - • Ça va ! Maintenant écoute • Coq Har· di >. En ce moment, je ne pourrais traverser le patelin sons être arrêté ; mais on ne se méfie pas de toi. Voici mes ordres que tu tronsmet– tros à toute la bande. Compris ? > - c Oui. > Que Petit Bob et c Quart de • viennent me trouver au carrefour des • Je tienne... Moins d ' une h e ure auparavant - Il faisait encore nuit noire - le capitaine du d euxiè· me groupe d e la troisième escadrille d e Metz avait appelé trois de ses meilleurs pilotes : - " On sig nale un mouvement de l'ennemi dans l'est 1 avait·il dit. Vous allez partir sur de r a pides avions de chasse. Vous suivrez cette ligne - et la fine pointe d ' un crayon mar– quait un léger tracé sur la ca·rte. C'est là qu'il vous faudra observer. Vous vll't!rez Ici et reviendr.ez aussitôt. Bonne chance, mes enfants! on avait joint les talons, salué, et on était parti. c< On sergent n, c'est-à-dlre Io lleuterlant et Je sergent.chef te Les trois monoplaces a valent pris l'air, mal· gré le froid extrême, malgré les nuag es, et, de toute ta vitesse d e leurs moteure presque à plein r égime, ils s uivaient fidèlement le tra– jet fixé par Io capitaine. C'est alors que, tout à coup, s urgirent de derrière un nuage, trois, quatre, cinq, six, sept, sept avions ennemis qui, apercevant le9 Français, les prirent aussitôt en chasse. On était au-dessu& du petit village de X ... Il n'y eut pas un instant d'hésita t ion chez les trois jeun es pilotes... Trois contre sept, c'est peu ••. On sera battu, c'est presque sûr, m a is du moins on n 'aura pas refusé Je com· bat. Et le combat avait eu lieu ... Et le sergent. chef a va it eu son a ppa r eil incendié, tandis que ses .camara des regagnaient a u plue vile leur base de Metz. • Les habitants d e X .... éperdu s, s'appelaient les uns les a utres. Ils s'enfuya ient, aussi vite qu'ils le pouvaient, le plus loin possible des m aison s s ur lesquelles l'av ion al lait s'abattre. Les braves gens S'étaient a r rêtts... l ls r e· gardaient de le u rs yeux a.grandis d 'épouvante le bolide de feu. Et c'était effrayant de songer qu'un je uno pilote de France brûlait dans ce brasier - brasier qui tout à l'heure rava– gerait le urs propres h ab itations, tous le urs biens... Mais soudain, a lors qu'il sembla it déjà tou– cher presqu e les maisons, voilà l'avion qui se T'edresse un peu , juste assez pour ébauc·her un virage serré à gau che, virage brusque, s uf– fisant pour le diriger au-de là des habitation• . Et a l! m eme moment, ta ndis que l'avion pique d e nouvea u, mais cette fois en pleins ch amp$, un cri s'étran g le dans la g orge des gen s du village : une forme humaine s u rgit des flam– m es et s'éla nca dans le. vide... c'est un homme, dont les vêt ements brûlent... il tournoie sur lui·m ême, tomba nt en chute libre... Il descend vertigineusement... Il va s'éc.-a– ser a u sol, là, tout près... Mals non... Brusquement une la rge ooupola c Libellules • dons une heure, je leur donnaoi des instructions particuliè res. > - c Bon, entendu. • Un chuchotement é touffé Qui dure b ier. di:< minutes. Après quoi, • Coq Hardi • sort en rompant. D·\ m coup d'œil il explore les alentours puis reprend le chemin d'un pas délibéré, les moins dons les poches et sifflotant . Dans la ruelle, il croise Pierre Butteau, le fi ls d'un gros cultivateur. C'est un gen1il bam– bin de douze ans qui' le salue d'un sourire amical. Bonjour Louis. c •.. jour.. > Tu ne viens pas au Patro cet après- midi ? • - • Quoi qu' j'y ferais ? • - • Tu y ferais comme tout le monde, tu t'amusera is. On organise une chouette prome– nade avec l'Abbé. Veux-tu en être ? • - • Ça va. Quand j' veux m' balader, j'ai pas besoin de personne et je vois où je veux. • Et • Coq Hardi • - Louis - se remet en route en reprenant sa chanson in1errompue. Pierre soupire en Je suivent des yeux. Il mur· mure : - • Ah ! si je pouvais approcher du fameux c Œil de Faucon >, ce petit saltimbanque qui les éblouit tous par son audace, son ingénio– sité, sa malice. Si je pouvais le convertir. le ra– mener à nous, en foire un b on camarade. Si je pouvais lui faire comprendre que ses actions sont malhonnêtes e t qu'il y a d'autres manières de gagner sa vie que de voler des prunes ou dé– nicher des œufs. Lui, à son tour, qui a tant d'ascendant sur sa bande, ramènera it tous ces garçons. Leurs efforts s'a jouteraient aux nôtres pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. • Monologuent ainsi, Pierre est a rrivé tout p rès de chez lui, au lieu dénommé • Le Bief • . Un petit pont à une seule a rche en jambe une ri– vière minuscule qui coule paisible en reflétant ses rives. <A suivre.> O. DULAC. blanche se déploie au.dessus de lui : le para· chute. Mais le parachute ne s'est pas ouvs~I complètement - d 'ailleurs se serait-il ouve rt1 ç'aurait été presque inutile: l' homme était trop près du sol, l'air n•aw-ait p lus porté-. Vite on se précipite vers le pilote... Peut. être n 'est·il pas mort? Il n'est pas encore mort. Mais ce u x qui se sont approchés ne peuvenl sul'monter un mou· vement d'horreuT : ses membres ont été bri· sés par la chute, sa tête saig ne abondam. ment et surtout, surtout, sa figure paroi! complètement brûlê0 1 ses cheveux, sa baV"be, ses sourci ls m ême sont littéralem ent g rillés. On se penche vers lui. On voudrait le reJe. ver, mais la moindre pression sur son corps lui arrache un cri de douleur. 11 ouvre les ye ux, et d evant les visages on· goissés il trouve encore la forco de dire tandis que sa voix est déjà coupée par le râle: - Je... j e n e pouvais pas... r edresser l'avion, mes commandes... • coincées... Je tombais s ur le village... j'aurais tout détruit... J'essayais en vain de g uider l'appare il... Je ne voulais oas sauter avant... je me disais tout Io temps: pourvu que je tienne !... j'ai forcè... à ln fin seulement j 'ai pu taire dôvier l' avion... alors j':ti sauté... voilà... Et ce tut tout... Tandis que le curé du village lul donnait une dernière absolution, le jeune héros ferma les yeux, - ses pauvres yeux brOlés qu'il ne d evait plus jamais rouvrir. L'avion, lul, était tombé à cent mètres des maisons, dans un champ de neige. Le moteur a vait pénétré %1 profondémenl dans le sol que, malgré 1·e~trême froid, le lendemain matin, Il éta it encore chaud. JEAN l!>'ACR!!. Les gars se regardent avec stupéfaction. Dis– paru ? les armoiries ont disparu ? Mois voyons, ce n'esi· pas possible puisque tout à l'heu re Ro– bef-t et Roger les ont vues à leur place sur l'au– tel de la Sainte Vit:rge. Et depuis, personne n'a pu... Personne... au fait ce n'est pas si sûr que cela puisque l'église est restée vide plus de l 0 minutes... a. Alors, si quelqu'un est entré pen- , dont co temps-là, il ne peyt être bien loin. Al- laissé à Désiré le temps de terminer ses expli– cations. En trombe ils se sont précipités dons Io remise. Dédé ! ce ne peut être que Dédé qui o fait le coup et puisqu'il est ressorti de Io re– mise fes mains dons les Poches, 1es armoiries doivent être... Les armoiries sont là, en effet. Les Cœ-urs Vaillants n'ovoient pas plutôt com– mencé à foui ller en tous sens le foin odorant que les précieux blasons apparaissaient poussié– reux mais intacts pour Io plus gronde joie de Car c'est a u mur que se fera fa coristtuction symbolique de Io Cité. Il y a vait pour bâtit cette Cité plusieurs systèmes pos51bies. depuis le plan en relief sur lequel chaque équipe, a vec des blocs de bois ou de terre glaise pouvait é d1· f ier peu à peu sa maison, jusqu'au grand sché– ma dessiné à plot sur le mur e t sur lequel on épin glera(t avec des punaises les petits carrés de carton qui représent ent les pierres gagnées. C'est œ dernier système, plus pratique, qu'ont à séparer les coml:;attonts mois bien plus de mal encore à faire comprendre à Pierre pourQuoi GO mime était C')mplètement ratée : a Oug ! r.Jon vdc:ix f j'ai G .J chcnad t ave c des équipie rs camm~ RooY1 ci P~errc l'équipe . n'a pos fini 6'cil Dc1dre de~ 11ailionts 1 Va folloir moltrc les bo:id:&:: doub!c:; pour gagner quand rnêmo as:o:..,z de !l>ierrcs o . Mais Paul qui vient de foire 5e5 comptes est o~~ez satisfait. Non Jeon- Fron– çois n'a pas besoin de n'en foire, l'équipe Saint- lez:, hop ! les gars ! courons vite f nous allons rattraper r.otre voleur ! n Quelques minutes plus t ôt, ou coin de la rue Verte, Désiré s'en allait à petits pas dans Io direction de l'église. En retord comme d'hobitude, il n'en paraissait pas autrement ému lorsque, tout à eoup, malgré son calme célèbre, il tressa illit violemment. Au bout de Io rue se dessinait une silhouette mai– gre que pas un Cœur Vaillent du groupe Saint- tous les équipiers. Deux jours ont passé. 11 va falloir prendre une importante décision. Le 25 ce sera la fête de ' Saint Louis. Avant, il fôut décider sur quel plan sera construite Io cathé– d rale q ui montrera la place que les rebôtis– seurs veulent donner ou Seigneur dons Io cité nouvëlfe qui représente la France de dema in. Devant l'assistance émerveillée Daniel déguisé en grand dignitaire du Moyen-Age, présente suc– cessivemen.t en project ions les plus belles cathé- choisi les gors de Jean-François e t déjà Marcel a terminé un impeccable tracé de la cathédrale lorsque t out à coup des hurlements st ridents re– tentissent au dehors. D'un. bond Jean- François et ses équipiers sont dons Io cour et là le spec– tacle qui s'offre à leurs yeux leur fa it p rendre à tous un irrésistible fou rire. A l'autre bout de Io cour dewc équipes étaient en t ra in de mi– mer des scènes de la vie de Saint Louis. Elles devaient représenter par des tableaux vivant7 .Louis ne fera pas trop mauvaise f igure demain pour la pose solennelle des pierres. Cor ce le ndemain, fête de Saint-Louis, est aussi gronde fête ou groupe. Pour ieµ r montrer comment les jeunes entendent reconstruire la Fronce sur les consignes du Maréchal les Cœ urs Vaillants ont invité tous les gars d u pays et c'est devant un imposant public que, dons l'air frais du mat in, les couleurs monten t solcnnellcmt:nt o u mât d 'honneur. En quelques mots nets ef vibrants Jean ne pouva it voir sons trembler. Cette sil– houette était a lourdie par un énorme poquet e t brusq uement , à Io vue de Désiré, elle d is– para issait dons une vie ille remise dont elle res– sortçiit quelques -minutes plus tord, moins dons les poches, a ir dégagé. Désiré était à peine re– mis de son é tonnement que de tous côtés les Cœurs Vailla nts fonçaient sur lui, rouges, exci– tés, haletants ; " Hé Désiré r tu n'as YU per- sonne ? tu n'as pas rencontré le voleur ? tu n'as pas trouvé les armoiries ? n Le voleur... les a rmoiries..... Désiré n'y comp rend rien. Ma is t out à coup la lumière se fait dons son esprit. Ma is si, tout à l'heure, il a vu quelqu'un et ce que l– qu'un dont l'a ir embarra ssé tra hissait une cons– cience inquiète, ce quelqu 'un porta it justemen t un paquet ... et ce poquet déposé dons la remise pourrait bien... les Cœurs Vaillants n'ont pas ·-- - - -.,,_ ,,"'• .... ... ·-- ---. i M"ÇOAI : ol.ICHEI\ \ • • 1 . -------~ ·---------: - -.--·. 1 1 . .. r'··, .. ,.- - --· : ''1p.1LLEU,, : ·- .... -"' ... , . -------~ ,•. . . . .. . . --- , i 1'1111\liCH'IL : .r-e1u~""i : , -------~ draies de chez nous : Chartres ? N.-D. de Pa– ris? Saint- Jean de Lyon ? Reims? tous ces noms hantent, Io n uit venue, le sommeil des Cœurs Vaillants q ui ne savent vraiment quel modèle choisir. Aussi le vote du lendem a in est- il des plus animés. Après beaucoup de discussions c'est Reims qui, f inalement, roll ie t ous les suffrages. . N'est-elle pas, cette f ière ca thédra le ta nt de fois détru ite e t rebâtie , l'image vivante de la Fronce qui par la volonté de ses enfants renait les qualités qui doivent remplocer dans Io Fra nce d·aujourd'hu i les a nciennes erreurs de la Fronce d'hier. Par exemple, la g é né rosité, représentée par un C.V. habillé en chevalier des croisades, cha ssait pour toujours du cœur des Fronçais le vieil égoïsme. Cet égoîsmc c'était Dési1é, le gros Désiré qui, très gentiment avait accepté de le représente r sons se douter que ce la a lla it lui foire passer un bien mauyais quart d 'heure. En e ffet le bouilla nt chevalier (les C.V. a vaient !'Alpiniste o expliqué ce que sera la cité française née des efforts de tous ceux qui ont mis aux premières · lignes de leur programme le cran, Io joie, l'union, Io fierté de servir. Les meilleurs ouvriers de ce tte c ité ce sont les chrétiens perce qu'ils trouvent dans Io Lo i du Christ le secret du meilleur service. Et bientôt en une immense chaîne, chaîne d 'unité, chpîne d 'omi1ié, les gars e nthousiastes entrainent leurs petits frè res dons la plus belle farandole que le potro a it jamais plus belle de ses ruines ? N'est-elle pas a uss i le berceau de la France chrét ienne puisque Sa int Rém i aut refois y bapt isa Clovis, le pre– mier roi des Fra ncs? C'est donc décidé. Lo ca– thédrale bâtie pa r les ga rs de Io Ch rétienté Soint-Jeon, ce sera Io ca thédrale de Reims e t tout de suite les équipiers de Jean- François en leur qualité de maçons sont chargés d'en des– siner le pion sur la g ronde ploque de contre– plaqué qui vient d 'être fixée au mur du local. pensé bien fa ire en confiant ce rôle à Pierre que Jean-François leur avait demandé d 'accueil– lir pour quelques heures dans leur équipe ) le bouillant chevalier qu i, trop nouveau dons le groupe, n'avait encore rien compris ou jeu des Cœurs Voillonts, éta it en t ra in de mclmcncr de belle façon le pauvre Désiré comp lètement terrorisé p a r cette attaque non prévue ou pro– gramme. Voyant q ue cela allait ma l 1ourner Jean- François s'est précipité, il a eu bien du mal vue. Chœur parlé, chant, pose solennelle des premières Pierras, Io cérémonie a été ma gnifi– que et bientôt un grand jeu formidable montre •aux invit6s que les Coeurs Vaillants sont aussi a rdents à se distraire qu'à faire do belles :hases. Au milieu de l'entrain généra l un héra1Jlt, tout ù coup, r6clomc le s ilence il o une importante surp rise à a nnoncer, u ne su rprise qui d'avance met l'eau à la bouche do tous les garçons. (A suivre.) Jean BERNARD.

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