Cœurs Vaillants 1941

.. oun une foie que Jacques DtJ!eu– zcs voyageait ecul, vraiment, iJ o'ovoit pas de chance 1... Lo chose so produisit ou Pont des Riziè· rca, et, 0 Io vérité, U faHcût a'y 1ions. Les voya.~eun retenus captifs ,~:1 étaient" ceux dont la famille occupait j , J: une position prospère, et qu'on ne libé- f~ ~ rerait, après maints pourparlers, que\·/' 'l/J, contre rançon t... ( attendre 1 ••• Au reste, chacun peu. Le Pont dce mauvais endroit. La gours répétaient : - Comment, voua êtes prisonnier ~ ouasi, mon Père?... 9'étonno JacquK. l'appréhendait on Rizières était un plupart dco VO}'D- - Attention 1••• Les hommes de Long sont dons cette région 1••• Comme si l'on pouvait faire attcn· tion 1... Personne ne saurait rien empê– cher, Io mécanicien moins qu'un o:.itrc. Et une oourdc terreur régnait doos Io petit train qui serpentait à travers Io campagne aride de la Chine du Sud. Depuis le déport de la 8•re de Tchao· Tcheou, nul n'était tranquille... Jacques D:Jlcu:zes avait quinze ans. C'était un robuste garçon, paraissant plus que GOD û~e. Son père, gros négo– ciant de Canton, l'avait envoyé dons l'intérieur pour uno randonnée de trois jours, afin de le seconder dans ses af– faires, et c'est ainsi que le jeune hom• me no trouvait dans le train maudit. Au Pont des Riz ières se produisaient toujouro des inondations, et le sol s 1 af. foissoit uu peu. La voie du chemin de fer se trouvait souvent en mauvais état, et leo convois devaient ralentir. Ce o'étaieot point des exprcso, loin de là, ai même de pauvres omnibus 1... On al– lait cohio-coho, in5tollés enos confort, et la température était Jourde, pénible, le ciel plombé. · - Les hommes de Long 1... Au &e• coura t .... L'effarante nouvelle courut de bouche en bouche. L:i voie était barrée par des troncs d'arbres. Le train dut stopper. Cc lut un attentat parfaitement réussi, ca~ les fomeu::1: « hommco de Long I> n'en étaient plus à .leur coup d'essai. Immédiatement, une nuée · de diables jaunes grimaçante et criordo, orméo de courto eobrcs acérés, entoura leo wa– gons ot se précipita dons choque com– partiment. Ils é1oient une trentaine en• Moi& c'est inique 1... - Hélas t... 11oupira tristement le Père Gervaisie. Dieu nous protègera 1.:. Lo Père Gervaisie était un mission• noire de qui Jacques Doleuzes avait fait connaissance dans le train. Les hommes de Lang ne l'avaient PBB épargné... Ils vouo ont laiué vos bugoges, mon Père?..• - Pour cc à quoi ils me serviront, ii présent 1 ... Le Père Gervaisie portait deU'.lt gro•· ses valises. Avoni de rejoindre son poste lointoin en brousse, il devait pas– ser rendre visite ii un jeune prêtre de se" amie, qui dirigeait une école c::itbo.. liG'tle dons une petite bourgade perdue dans Io forêt, et qui l'avait chargé de lui rapporter de Tchao-Tcheou, eeul ceotre importoot, différents objete pour distraire ses petits élèves et org:Joiser une kermesse. Pauvre kerme'3e 1... Ello n'ourait cerrafnement jamoia lieu t... - Cee bandits fouilleront certaine· ment tout cela., soupira Io Père Gervai· sie. Enfin, tant pis 1••• Uoe exclamation gutturale l'interrom· pit. Les hommes de Long !lbondonnoient le train et groupoieot leurs cort.ih. Les outres voyageurs lc11 regardèrent s'éJoi– ~oor avec des larmes plein les yeux, tandis que le uain rcpertoit. Et, bien– tôt, tout fut rendu 2u calme ven Io Pont des Rizières••• - Mon Père. je vois vous aider l porter vos valises... offrit Jacques. Et, bien tristement, l'on s'éloigna. Vers quel repaire mystérieux les hom– mes de Long conduisaient-ile Jeurs cap– tifs innocents ? Et s'ila n'obtenaient point les rançons déairéc3, quels odieux troitcmeau Jcur· réscrvoient-ib ?.., • viron, conduits par Long, leur chef rc- Lo caravane morch11 longtemps. et la doutable qui avait tant fait parler do nuit était tombée lorsqu'elle parvint au lui, ces temps derniers. lieu choisi par les bandits. C'était on - Haut les main~ 1... endroit sauvage et désolé, uoo sorte de Toute résiatancc G'avérait impoasible, cirque rocheux, bordé de nombrepse1 car c'eut été un vrai mossocire. Le C':lvcrncs, et qu'entouraient quelques or· moindre coup de feu eut déchainé la brcs rachitiques, dont les silhouettes tragédie. Les rares voyageurs armés le tordues so décoûpoient sinistrement !Sous comprirent si bien qu'ils se tinrent cois, un pâle ro}'on de June. Mois c'é~ait et le vèrent .les bras comme les outres. aussi outre chose, et un morchan<l chi– Le pillage commença. nois, qui se trouvait parmi les pri· Chacun dut vider ses poches, et lore• sonniers, se mit à trembler tout ii coup, que vint le tour de Jacques Daleuzes, tendit Io main et dit : il en eut les larmes aux ycu~ 1.•• Mais - Regardez !... Regardez t••• L e Dra- . comment eut-il pu réa~ir ?... von de Tchao-Tcheou /•.• nol;, r~;~t P~~Ut6:0 C!a~~~e ('~~ti::sCD~hi~ ma~dit co:~,'un ('e:udt~~'.t o~~·:~ ~:~or~'e:~~~ ~~~~· s~;ml~i~ ~;·v~~t bjl:u;e~~é~r:u/"'" j.~~.!:A:::'.~"ue~. ~~ès D;:;i~~nedeet ~'i~~~: - Mois oui •··• bolbutio-t·il. tcsquc statue, sculptée à même le ro– Un autre Cbiooia o'approcha, et, avec cher, depuis des siècles i on distin· un frisoon, Jacques reconnut Lang en quait fort bien, se découpant dans l'om– personne. Le chef des bandits chiooie brc, ea masse imposante, inquiétante. , 'attardait à prendre connaissance de seo Et Ie marchand achevait en disant : papiers. . Enfin, il maugréa : - Jadio, le Dr~gan de Tchao·Tcheou - Fois-le descendre !... Prisonnier 1.•• arinonçait les cataclysmes : il prévenait En vain le jeune garçon aupplio-t-il. d es tremblements de terre en crachant ~~~cnad;es sb::ti!ittol~~t. lcLàc,on~~~i~d~tmi~ pdÏus fc~~~d ~~o é~~~pt1·:ûnr vqool~ue ~e1.qu ~cure dou2ainc do voyageurs dons con cas &c produisait dans les environs 1... "' St trouvaient massés déjà., les chevilles entravées. lia partageraient un sort Le Pèr:e G~rvaisie, J àcQues Dnleuzes commun. ni les autres captifs ne répondirent. IJs - Mois pourquoi noue P... se souciaient fort peu, en un p:ircil mo- C'était foei1c Q comprendre, et Joc- ment, deg vieilles légcndee chinoi1cs. qucs Dlllcuzcs réolisa bientôt tout le Leur sort les préoccupait davanta~e côté tragique de oo situation. Au reste, Ils devaient être néanmoins, à ce :iu· Long no dissimulait poiot ses ioten· iet, provisoirement rassurés. Les hom- mes de Lang, eo effet, se contentèrent de les parquer tous ensemble dons 1~ plus vaste des grottes, où ils a'étendi· rcnt lea uns à côté des autres, he:as– sés. Il leur lut mêmo permis de se dé– barrasser des liens leur meurtrissant les chevilles. Deox aentinelles orméea jo1- qo 'aux deots prirent Io garde aur Io eeuil de Io gronde caverne. On distri• bua à cbacua de! captifs une écoelle do riz et un bol d'eau croupie. Tous· le• b::utages furent mis eu tas dans uo coin, poar être examinés le lendemain matin; ainsi que la possibilité d'obtenir des rançons. Long ne faisait point mystère de cea diverses intentions. Maia 1 ce ao.ir -tè, personne n'en pouvait -plus, Y compris .Jea malfaiteurs chinois. Et ces dernien, bientôt, s'endormirent un a an, auprès d'un feu de veille qui, len– tement, bai1111it. Un clair de lune luj,a-_ bro inondait le circ.,ue des roches, et jamais l'on n'nvoit si bien distingué Io eilhnuetto trapue du Drsgoo de Tchfto·Tcht011. Let doux sent i– n elles s'étaient •dos– sées contre la p:iroi· rocheuse et som.. meillnicnt à demi. Parmi les prisonniers tout le monde dor– mait, souf le Père Gcrvaisie qui priait, et J acques Dcleuus, qui lui av.iit orrar,. gé une couchette rudimentaire H s'efforçait d'adoucir son triste sort. Le jeune homme ne pouvon 1touver le 1ommeil, et, bientôt, il oe leva, énervé, fit quelque• pas dans Io grotte, enjambent les corps de ses compagnons endormis. C'est ainsi qu'il s'engagea, explorant les lieux ô lit recherche d'une issue, dans une sorte de labyrinthe, au fond de Io grotte. S'il imaginait ainsi pQavoir s'échapper, il se trompait t ..• Car, -suivent uo souterrain, puis grn· vissant quelques marches grossières tait• lées dans la pierre, il émergea dons une · petite salle souterraine, à la voûte bi· zarre, et il comprit qu'il 10 trouvait a rittthleur du Dragon de Tchao· ·1·c'!'i;va# car Io statue était creuse ; man cc n'était pns ce petit cercle lu· mineux de la gueule du mon.ritre, s'ou– vsant sur le camp dee hommes do Leng, qui poovoit constituer une issue, h~lesl ... Le corps d'un enfant n'eût pu •'Y fou6ler.•, De guerre lasse, et désespéré,~ Jac· qoes Deleuzee revint donc auprès du Père Gerveisie. Il le trouva en train de louiller 1es bogogea, presque à !Ôtons, afin de tenter de soustraire à lft cupi. dito dea bandits certaine souvenirs pieux auxquels il tenait beaucoup..• - Voutez-vous me )ermettre de vous aider, moo Père ? ..• Et c'est ainsi que, tout è. coup, Jac• quea Doleuzes eut une idée de génie 1 ••• - Mon Dieu 1... lit·il. C'est la Pro· vidence qui nous envoie cela t ••• Il a.cbevo à l'oreille du missionna!re, développant le plan astucieux qui venait de germer dén.s ,.se cervelle. Et, cinq mi~ nates plus tarcff~""le jeune garçon s'en– fonçait de nouveau dens les ténèbres de leur prison, le cœur battant... • C'est deux heures nvant l'aube que oo produisit le formidable événement 1... Brusquement, le Dragon de Tchao~ Tcheou se mit à cracher du feu comme, don" le passé, il n'en avait ja– mais vomi 1... Il y eut plusieurs déto· ostioos terribles, et le monstre de pierra parut animé d'une v ie soudaine. Eper· dus. les Chinois sautèrent sur leurs armes. Mais bien vite l'épouvonto eatra CO eux, et Long lui-même Io partagea r... Jomeie, de mémoire de coolie, oo o'o· voit va cela !... Des Aommes rouges et verten oté· choppaient do le gueule de l'idole do pierre, :iluminant footaatiquement tout le cirque 1... Puis, cc furenl dcu étin· celles, et même une hollucinllote pluio d'étoiles. - Sauve qui peut 1••• Lee bnodito du Pont des Rizièreo, en cette minute tragique-, Ge soucicient peu de leurs captifs!... Ils ne pensaient qu'à une chose: c'est que le Dragon de Tchao-Tcheou se réveillait de son oom· meil millénaire et que, par conséquent, on tremblement de terre était proche. 11 fallait fuir, fuir au plus vite, .ans demander soa reste!... C'cot ce qu'ilo firent en grand désordre, bngurds, bel· Juciné3, piqués ou::1: reine par Io peur, tnlonné_e par les jets de flemmes qui s'échappaient toujours des eotreillee du Dragon de Tchao·Tcheou 1.•. Cependant, parmi lee captifs réveillé. en sursaut, Io pJas grande confm1ioD régnait également, et le marchand chi· nois, terrorisé, finissait par semer le panique, en dépit des objurgations du · Père Gervoisie, qoj apJ1eltUt cbocaa eu calme. Heureusement, Jacqoee Doleuzes •or– git du food de Io grotte. Il était noir de poudre, et l'on eût pu croire qo'il avait perdu Io raison,, cor il riait t••• - Ab 1... mon Père, fit.il , combien nous ont été précieuses lee pièce& d'ar• tifices diverses que vous transportiez dans vos bagoges 1... Les pétarde, lee feu:r d.e Bengal• verts et roogee, loe fu. séea d'étoiles, tout a ~assé dons Io - Je vous assure que le o.... goo d~ Tchao·Tcheou crochait do feo ou mo· ment des secoussés sismiques. Mois le Père Gervoisie le .... ssora : - C'est sana doute exact... Ce phé– nomène devait provenir de ne.ppes de phosphore souterraines, et c'est o.ioei que la légende est aée••• C ependant, peu à. Deu, les dernières 6.ammes s'éteignaient, dans des nuagce de fumée. Et, lorsque l'aube parut, les captifs délivrés purent se remettre en route. Ils ne rencontrèrent pas les bom· mes de Lang, qui devaient se terrer CD un endroit connu d'eux. seuls, et qui, d'ailleurs, .furent arrêtés et punie quel· ques mois plus tord. Le Pèro Gervaisie et Jacques Dolcuzcs en tête, la petite troupe revint ou Pont dc9 Rizières, et si cette fois uo train fut arrêté, ce fut seulement pour recueillir les rescapé! du Drogoo de Tchao·Tcbeoo 1...• André LIVREUSES. brûlant, se sont battus 1 contre 7 sons jamais se décourager. 'J['J[JBURCJB: A\ ][ .. A\ <(J]H[A\§§JB:: Le grand jeu de reconstruc– tion de Io Fronce que vous allez vivre péndont les vacan– ces, cette Fronce en petit que vous allez organiser dons vos groupes en les transformant en corporation, savez-vous que ce jeu- là se joue pour de bon? Les ouvriers, artisans, tous ceux qui contribuent à Io re– Malgré Io souffrance que ressent leur corps mutilé, meurtri, une joie intense se lit dons les yeux: de ces hommes qui retrouvent ce sol dg Fronce qu'ils avaient bien cru, à certains mo– ments, ne p lus revoir. Oui, la Fronce peut ê tre f ière de ses fils qui viennent d'a jouter à son histoire une nouve lle page de g loire. 0 o;"&Au~ nommée de notre beau pays dans le monde ont décidé de s'unir en corporation, et tout dernièrement les pâtissiers ont remis au Maré– chal le projet de leur charte corporative. Cet exemple sera sûrement suivi par beaucoup d'au– tres et Io Fronce verra à nouveau fleurir ces organisations qui ont créé à travers l'histoire le prestige du génie et de l'art français. • Un navire vient d'entrer dons le port de Marseille ! Une foule immense attend e t acclame... le mê me cri d'en– thousia sme jaillit de milliers de poitrine. Que se posse- t -il? Ah ! ce bateau n'est certes pas un boteou comme les ou– tres : c'est le ne.vire-hôpital qui ramène en France les grands blessés de Syrie. Avec quelle . émotion nous accueillons ces " vaillants • qui, tout là-bas, sous le soleil DIMA.NCBE PROCHAIN UN MAGHlflOU( NUM(RO SP(Clll SUR LA FRANCE NOUVELLE 17 AOUT Retenez • le dès aujourd'hui .chez votre dirigeant et parlez - en ô tou s ·,.is am ls .... --==-----____.... ------------- PIONNIERS D'AFRIQUE 1 Le Camp des Rebelles Suite du historique gi"snd réci~-,----R~isoit El Ha dj Omar par HERBE à Madione. Vois ces mi lliers de braves Qui, sur un mot de moi, se jetteront sfn'io~T.e·L-;s ~i~~1Jf.,~'f] 1 ~l'~~~~itn;::,~~~,;e';~ et v01it prendre 71o~stssion du 101·t /rancais dt: Médine. Paul 1-Iolle. commnndant civi l du fort, demandt u.n homme de t·o1Hiana µour aller vorltr un pli sccrei au comma1~dant Faidhe1·oe Lentement El Hadj Omar s'avança vers Modione resté debout. immobile el f ier... El Ha dj Omar examina en si· lcnce le visage du prisonnier. Il sourit et ordonna : • C'est bien. Maintenant déliez · le et qu'on me laisse seul avec lui... • Au centre du cercle formé à dis– tance respectueuse par les homme$ d'EI Hadj Omar, celui-ci invita Ma– diane à s'approcher de lui : - • Tu es mon prisonnier, lui d it-il lentement; un signe de moi peut ·faire tomber t a tête... Pourtant j'ou1oi pi– tié de toi à une con dition. ~ - • Parle. • - « J'ai levé l'étendard de Io guer– re contre les Fronça is ef je suis ollé de succès en succès. L'un après J'outre les chefs des diverses tribus se sont ralliés à moi. Fois comme eux:... de– viens l'un de mes lieutenants et tu es libre. • Modione eut un geste d'étonnement et de recul : Moi ? d it-il avec stupeur... M ois se ressaisissant : Es-tu bien sûr, en faisant cette guerre, de faire le bonheur de nos peuples ? interrogeo– t-il avec force. • ~emain à l'a ssaut de Médine. Regarde Io sur t a gauche mes forges où l'on fabrique des milliers de balles g râce ou m inerai de fer partout à fleur de terre dons nos régions du Khosso du Bondou. Vois ici tous ces boulanger• qu i pét rissent les galettes que choque guerrier emportera sur lui pour ne pas perd re de temps à se ra vitailler et combattre jusqu'a u soir s'il le faut... Et là, contemple ces hommes qui fa· briquent des échelles légères pour l'es– calade des murs du front... Dis-moi, crois-t u ma intenant 0 ma puissance? • Modicne s'inclina. Certes, tu es fort, El Hadj Omar.._. mois les Français, s'ils sont moins nombreux, sont forts eux aussi. ~ Un homme s'approcha du chef. - • Qu'y a-t-i l ? interrogea celui– ci impatienté. > - • C'est moi, Maitre, Ali, fils du Tomsir, que tu os fait a ppe ler tout à l'heure... > - • Ali, c'est juste. Eh bien Ali ce n'est pas demain, mois ce soir qu'il fout partir pour Io mission que je t'ai donnée. Va dons Io région de Bokel... soulève les villages qu i tremblent a u– tour du fort du Capitaine Cornu.. a mène-les à se~ joindre à moi. D'autres émissaires vont soulever le Ferle et pousser jusque chez les Trorza ( 1 l, ou sud de Mauritanie. Pors tout de suite et porte partout mon appel. • Ali s'inclina , boisa le burnous de El Hadj Omar et d ispa rut. - • Et pourquoi non? Je leur Io liberté... > - • Modione, il est temps de choi– - • Jusque-là , partout où les Fran· çais sont venus, la poix et Io prospé– rité du pays sont entrés derrière eux .. Ils ont chassé le brigandage, repoussé les Maures qui nous pillaient honteu– sement... Ce qu'ils· nous demandent comme vivres ou fournitures, ils le paient. Pourquoi leur foire Io guerre? • rends sir. Tu vois que le Sénégal entier est orêt à me suivre. Le comma ndont Paul Helle croit que je n'attaquerai que dons deux jours... 11 se trompe, mes colon nes S0'1t prêtes... Au nombre de trois elles se jetteront dema in sur Médine, l'une en longeant le fleuve et les autres en attaquant le tata de Sombolo et le fort lui-même. Plusieurs de mes hommes mêlés aux réfugiés sont entrés dons Io ville et m'aideront ou moment vou lu.... Si tu acceptes mon offre , je te ferai Tierno 11 l, tout comme Guibi ou Abdouloye- Housso, mes chefs. Un éclair de colère passa dons les yeux d'EI Hadj Omar. - .a: Prétends- t u donc m 'enseigner? grondo-t - il. J'o: reçu mission de com– battre les François... Molheur à ceux qui se mettent en t ravers de moi... > - <t Et moi, répliqua avec énergie Modione, je suis sûr, en les aidant, de foire le vrai bonheur de mon peuple Mieux que toi dont le poszoge est marqué par tant de ruines, d'incendies et de morts... • El Hadj eut un geste de menace. li se domino pour un dernier effort : Viens avec moi, dit-il... Je veux t~ montrer mes troupes... Pe ut– ê tre cela te fero-t-il réfléchir... • Suivis de l'escorte d'EI Hadj Omar, les deux hommes parcoururent le camp. D'immenses feux éclairaient les tentes, les masses de guerriers é tendu:; sur le sol, les omos d'ormes de toutes sortes... Au passage de leur chef, des occlomotions s'élevaient des rangs de tous ceux qui se groupaient a veuglé– ment autour de lui - c Moi, Tierno ! s'écria Madione un moment ébloui. Quoi ! A vingt a ns il serait chef d'orrnée ? Mois brusque– ment passa devant ses yeux Io vision du dra peau tricolore cloquant libre– ment sur le fort de Médine et Poul Helle lui d isant les yeux: dons ses yeux : c Je compte sur toi... ~ , Ma– d iane écarte résolument Io tentation. J'appa rtiens au Commandant Poul Helle, dit-il. Jamais je ne le trahirai. • - c Alors que Io molédidion de Dieu soit sur toi ! s'écria El Hadj Omar ave c colère. Holà ! Yougou lle ! • (1) « Troq:o b : nom générique de tribuG Maure installées sur Io rive droite du Séné~al, prèo de ln Côte. · ( ) « Ticrno :o : titre qui désigne un arand Chef. Rog&rde . vois les tentes de mes guerriers: sur un mol de mol, lie se Jettero·nt à l'aaseut... l Commo il \'OUS l'a promi& la 5emaine passée. Alain va vous dire comment est fait son ber.. bier : - Oh 1 il est fait dans tou· tes les règles~· avec du pa~ p:er spécial pour herbier q ui se trouve dons le commerce. Mois cette année, en raison de9 restrictions, je me con– tente du popicr d'imp':"ession, il est d'oiJleurs moins coO .. teux et plus léger. J e le coupe ù la dimension voulue.•• - Et comment closses·tu tes plantes ? - - Sur une feuille simple munie d'une étiquette sur la– avec do camphre et de naphtaline. 11 faut 5C méfier des insectes qui causent .. de gros dé~iîts doos les herbiers. Ton herbier est magnifi– que, Alain, quand penses-tu posséder toute la flore de France ? - - Oh 1 je n'en sois rien, sonl!e G'll'cllc comprend à peu près 4.500 espèces ! En fer– vent alpiniste, j e collçc:ionne surtout les Beurs de monta .. gnc. - Oui, c'est bien beau un herbier, mais quelle paf en cc pour arriver à le foire intércs .. SQDt ( G'U'?Jle je reporte les notes p ri· - De la patience, ce rtes, il ses à. l'instant de la cueillette. en faut, majs quelle joie pour je colle choque plante eëclte l'hcrboris;o do courir parmi sortant de la presse avec dos bois, champs et sommets à la bandelettes. Puis je place ce!te conquête de plantes toujouro feuille dans une chemise qui- nouvelles et plus bcltcs.... Je J>Orte les noms français et Ja- - t 'assure que c'est une aventure tins de I 1 espècc et de Io fa- passionnante... ·Quelle j o i e mille à laquelle appartient Io quand on a pu découvrir une plonte. C'est le meilleur moyen plante rare, on rentre le soir d'apprendre à connaître à fond fourbu mais content de sa jour- ma botanique et cela me née comme le chasseur facilite le classement après une bonne chas. dons <les sous-moins et se. dons des boîtes de car· ton où je les conserve Le Chef des Sofas se présenta. M. BOURRON. - • Non, répondit loyalement Mo· d ia ne ; je suis un fidèle mois, o joutp-t-il, je suis chrétiens. • OL. les os-tu connus ? • monda encore Sidio. - c Qu'on a rrête cet homme. C'est un ennemi. Fois- lui donner 25 coups de bâton - e t dema in, ou lever du jour qu'il soit décapité devant toute l'ar– mée et que sa tête portée sur une lance monte Io première à l'assaut de c A Saint-Louis, où j'a i èté paroles truit par eux... • Médine. J'ai d it ! , • Des hourras saluèrent les d'EI Hadj Oma r. 5. - u SIDIA En un clin d'œ il, Modiane fut so1s1, lié, entrainé dons le camp tandis que tous le~ assista nts l'ins:.Jlto ient, le frappaient à coups de bâton. Yougoulle s'a rrêta près d'un grand feu qu'en· touroient de nombreux soldats : • Sidia ! • oppela -t-i l. Un homme s'a pprocha : Voici un prisonnier, ordonna Yougoulle ; donne-lui immédiatement 25 coups de bâton et enferme-le dons une hutte. Tu en répondras sur t a tête. • - c Bien. > Sid io sa isit rudement Modione, l'en– traina à quelques mètres du foyer et commença à lu i enlever ses vêtement s. Modione, trop fier pour se plaindre, réfléchissait mentalement aux moyens de fu ir... Soudain, il sentit les doig ts de Sidia passer sur son cou et s'or– rè ter ou contact de Io chainette où se trouvait fixée Io médaille que Mo– d ione a va it montrée à Poul Helle. Sidio se pencha sur son prisonnier, exam in a l'objet que sa ma in vena it de décou– vrir et dem.ondo à voix bosse : - c Tu es chrétien ? > Modione tressaillit. 11 regarda fixe– ment Sidio et lut dons son regard un é tonnement mêlé de sympathie. • Ah ! murmura le Sofa. aussi je les a i connus à Saint-Lou is. Les Pè res m'ont sauvé Io vie e t je m e '3uis promis de leur rendre un jour. • Modione entrevit aussitôt un espoir .:le salut : - c Ecoute, dit-il rapidement tou– jours à voix basse, je dois me rend re à Saint-Louis ; a ide -moi à fu ir et t u a uras rr.ontré ta reconnaissance. > Sidio sembla réfléchir. tout en con– tinua nt à découvrir le dos de Modione . - • Je suis du Coyer oû mon père était chef, expliquo-t-il ou prince Mo– dione, et c'est par force que El Hadj Omar m 'a entrainé avec lui après a voir t ué mes parents ; je ne dema nde qu'à 'fu ir, moi aussi... Ecoute, je vais te donner les coups de bâton et te mener dons une hutte... Je vie ndrai t 'y reprendre cette nuit... Il fout que je prévien ne ma sœur, Niome, qui fuira a vec nous. ,. - c Deux mots encore, reprit Mo– d ione, en se courbant. Ta sœu r ne pourrait-elle se réfugier à Médine pour y préve nir Poul Holle que c'est cette nuit que trois colonnes l'a tt aqueront. Lui dire de se méf ie r a ussi des troî. t res et des Troucouleurs mêlés aux ré – fug iés? • Oui, c'est possible. Mo sœur est dons le d iomfoutou d'EI Hadj. Elle pourra facilement sortir du ca mp... • - c Bien. Main tenant, si tu le peu x, ret rouvé aussi ma jument El Bouïdo. Elle doit errer aux environs du camp. Appelle- Io . J'aurai besoin d 'elle. • - • Entendu. Laisse-moi faire. > Sidio a pprocha un billot de bois sur lequel il jeta une peau d 'antilope e t il fit agenou iller Madione contre ce t app ui, de façon à dissimu ler dons l'om– bre le bloc de bois. Leva nt alors son bâton noueux, il frappa a vec force sur Io peau d'a ntilope. ' Te l qu'il é tait p lacé, il para issa it,' pour les specta– teurs assis près du fe u, frapper sur le dos de Modione... Vingt... Vingt-quatre... Vingt– cinq... • , comptait- il à haute voix. Sidio, fatigué de fra pper, s'a rrêta. Avec un gé missement de douleur fein – te, Modione g lissa à terre, en renver– sa nt le bloc de bois d 'un coup de pied. Sidia fit relever le prisonnier, l'a tta– cha et le conduisit dons une h utte de– van t laquelle il plaça des se ntinelles. - c Attends-moi ici, recommondo – t - il à voix bosse à Mod ione e n le quittan t . Je vois tout p répa rer e t je reviens dons deux heures. • Surtout n 'oublie pas d'envoyer Niome à Médine et de t rouver El Bouïdo. Sois tranqu ille ! • Tout s'arrangeait b ien. Modione, los des événements de cette nuit, s'éten– d it sur le sol pour refaire ses forces. D'autres efforts non moins g rands l'ot · tendaient. IA suivre. ) (1) Le « diomloutou :o veut dire · le c harem B ou partie Ju cump qu'habi– tent les femmes. UN••• DEUX••• TROIS... HOP. •• , LE TOUR ESTJOUE Vous connaissez: déià la manière de délivrer une clti prisonnière, et cela vous a valu j'en suis certain beau– coup de succès ; aujourd'hui apprenez: à faire disparaitre une pièce de 50 centimes, vous aurez: un tour de plus dans votre sac. Vous annoncez Je vois fo ire dispa ra itre cette pièce •. la f rotte contre mon bras, ceci, jusqu'à ce qu'e lle dispa ra isse dedans. Zut ! elle est hu– mide. • En effet, Io p ièce est tombée sur Io table. Vous Io ramassez de Io main gauche ' pour Io foire- passer dons J·autre. En réa lité, vous la conservez dons Io ma in gauche. Tondis que vous frotterez e n - core quelques instants votre ovan t– bros de Io même façon, de Io main gauche vous ferez glisser Io p ièce dons votre col, où vous feindrez la re trou1- ver quelques secondes a près.

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