Cœurs Vaillants 1941
UNE r'z;i Of 2 une partie de la palmeraie... c'est b lutte aJ·dente, sa~ merci ; des soldats tombent. ·Bientôt on se bat ll!llus les l ruines du temple de Bel. L'héroïque g•rnison de Palmyre GARNISON HÉROÏQUE Tout semble calme, endormi, et pourtant... Au loin, sur la piste sans fin du désert, un sourd grondement .se fait entendre. C'est la tempête qui menace, qui grandit d'heure en heure : autos-mitrailleuses. avions, camions, c'est l'arm~e britannique, cette armée amie d'hier, dam les rangs de laquelle des fils de chez nous, oublieux de leur devoir, luttent contre leurs frères. va être obligée de céder... d'abandonner la lutte•.. Aban- donner la lutte ? ce serait mal connaitre ces b raves. L'après-m.idi, n9n contents de. contenir les assaillants, ils p•sscnt à la contre-attaque... se lancent hardiment à C'est toute une ormée forte de 4.000 hommes qui· fonce sans gloire sur !. petite cité où de vrais fils de France, fidèles à leurs consi_gnes, d éfendront jusqu'à la mort le coin de terre qui leur a été confié. Ils sont là, cfans Palmyre, une poignée de braves : 600 méharistes, légi~nnaires et aviateurs, commandés par le chef de bataillon Ghérardi, 600 enfants de chez nous et de notre Empire qui, le cœur viril et l'âme fière, ~ttendent le moment de c faire face l). Le 22 juin et les jours su; 1 ,10ts, la bataille fait rage.•. la poursuite de leur adversaire qui, déjà, fuit surpris d'une telle audace. Pendant treize jours les soldats de Palmyre ont tenu bon, mais au prix de combien de s.crifices ! Et si, dans les rangs ennemis il y a beaucoup de vides, plusieurs des nôtres aussi sont tombés, faisant à leur pays le don de leur vie pour que, sur la terre qui leur a été confiée, le drapeau tricolore puisse continuer à flotter, libre et fier, comme la France immortelle dont il est l'image. • Les munmons s'épuisent•.• Après une lutte héroïque S ovs le soleil oriental, Palmyre éule largement ses ruine• orgueillemes au rn%licu de ses vastes pal– meraies. Sur cette autre terre de France, un vent d'orage, ·un vent d'héroïsme vient de passer. C'est i Pal– myre que vraiment, aujourd'hui, la 4:. France a re– trouvé ses fils, ceux de jadis et de toujours ». Sow la chaleur accablante, fa gorge sèche et l'estomac trop souvent creux (ils sont ravitaillés par parachutes, quand un peu de répit le permet), vaillamment, hardi– ment, les nôtres se défendent, protégés par quelques avions qui retardent à la bombe l'avance ennemie... Bientôt on se b at à la gren2de, à la baïonnette. Les troupes anglaises reculent, on fait des prisonniers, on •'empare du m atériel · laissé par l'ennemi. c Bravo Palmyre 1 l), tel est le message qu'envoie le général Dentz au commandant Ghérordi, un Corse, chef admi– rable de bravoure et de ténacité. qui sera une nouvelle page de gloire sur le grand livre de l'histoire de France, la glorieuse garnison de Palmyre a dii, se rendre. La lutte · a pris fin, mais la leçon qu'elle a donnée au monde restera vivante dans le cœur de tous, dans notre cœur à nous, les je~nes, qui, . pour rebâtir la France, devrons reproduire d3ns notre vie de tous les jours la vaillance et la fidélité des soldats de Palmyre. Le 21 juin, b 1 ~~ comp3gnie de b Légion étrangère occupe la place. Avec clic, un.e compognie de m éharistes. Le soleil brûle, implacaMc. Sur les collines environnantes, les cbiteau:z: arabes se drcuent, m•gnifiques ; un peu us loin, ce sont les · vestiges du temple de Bel, plus au d s'étendent les judiru, les grands palmiers : l'oasis, tire tache d'émeraude sur le s:tble doré. Qui pourra assez .dire le courage de ces hommes q,:.i luttent sous une chaleur torride, contre un ennemi huit fois supérieur en nombre et en matériel ? Au matin du 3O, les troupe• anglaises accentuent leurs efforts... le canon tonne, lugubre... les bombes pleuvent... les britanniques s'acharnent et réussissent à s'infiltrer dan• JACQUES-CLAUDE. 1 f 224?????222?cc)ef±442 ?2? 222022222 ?????? FABRICANT" DE POSTES DE T.S.F. - a Tu sois, maman, .tu vos avoir une visite aujourd'hui ! > Et Jean Duoont sourit mystérieuse'– ment... Un instont il s'arrête d'ajuste r les pièces vertes et rouces de son mé– ca no !lOUr recorder malicieusement sa mère. Assise !)rès de lui, ce lle-cl es– saye de rem:olocer le fond do culotte que son dernier a laissé dans les • ba rbelés >; hier ou potro. - a Dis, maman, j'ai vraiment pas fait exprès, hier... Tu compre nds, mon comp faisait un mouvement tournant à toute allure pour pénétrer dans Io ba– teau, en passant par dessus... > . D'un bond, Je an se lève, court à Io porte vitrée de la cuisine et oousse un de ces < UNIS ! • si retentissant que · maman s'en bouche les oreilles. lors– qu'e lle lè ve les yeu x, un arond jeune homme b lond ré!)ond e n souriant ou salut de Jconnot qui annonce d'une voix de stentor : V'là la visite, maman. C'e st M'sieur Pierre, not' dirigeant. > A Io boutonnière de l'arrivant, ma– man a re connu la c roix blanche faci– lement, car Jean Jui a déjà ex13liqué pas mol de choses : il est che f do l'équipe Charcot, alors !... Histoire vraie Il dit ce la simplement, ce jeune cons tructeur de 12 ans. Qu'il est mignon ce petit poste avec ses deux boutons en ébonite, sa c caisse > passée ou brou de noix, sa galène détectrice ! Lo pen– dule marque 5 heures moins une. Mo– mon s'est rO!lorochée. Jean avec pré – cision e t minutie a '6. cttrooé > Rodio– Lyon. IJ n'y a plus qu'à attendre. Vous savez, M.,.sieur Pierre, Pat.If, mon second, est venu écouter le rodio-journol, hier. Il voulait pas çroire que c'était moi Qui avait monté le p oste, tout seul. Et Jeon port d'un éclot de rire... Il cs1 heureux comme un roi de pou– voir faire plaisir à son diriQeont . Mois bientôt, il s'impatiente. - c C'est commencé, dites ? • ·Le visage tendu, se bouchant les oreilles des deux m ains, comme p our étouffer davantage tout bruit, Pierre f.oit de sérieux· e f forts pou r ne pas rire ; - c Je n'entends, mon vieux Jean, que des chuchot ements... • Et Jean de se ruer sur ses boutons, il commence 9 s'é ne rve r, devient t rès rouge. - • Voic i le second poste que je peux pre ndre . Y a-t - il que lque chose ? Quand Pie rre lui répond : ' !lOS da– vantage ! », sur son visoqe se peint l'ahurissement, Ja p e ine. Sera-ce Ja co- lère ? S'il n 'avait re ncontré à ce mo- ment Je regard de sa mère, il aurait certainement démoli de roqe, sa chè re c construc tion •, comme il dit. Main– tenant, il a ïet rouvé\ le sourire : - Ou il n'y a pas d 'émission, ou c'est détroqué... Aussi vous reviendrez quand ça marchera. - Bie n sùr, mois vrai, un bavard comme t oi, ta maman n 'aurait pas besoin de r.ioste, tu te, chorqes de Io vertures que le dirigeont découvre- Je malade. - • Malgré la fatigue, t..: n'as .pos perdu le s_ourire. Tant mieux ! • - • Ni l'usage de sa longue • , ojoute maman. En effet c'est une avalanche de ques– tions, auxquelles Pierre doit répondre. - Qu'esl-ce que vous ferez demain ou Potro ? Ët mon équir.ie ? Maurice et Poul sont venus me voir. On o décidé qu'ils feraient en crond :iour notre coin l'affiche de cette semaine, avec toutes les inscriptions dessus... M . Pierre peut enfin placer quelques phrases. - • J'étais venu entendre ton pos– t e... e t puis je te trouve Jà... • · - C'était un fil, vous sa vez ; Je soir même où vous êtes venu, il n'a jamais si bien donné. Pour une déveine , alors. .. parce Que maintenant... - Mointenant ?... reprend Pierre. Jean et sa mama n se re- gardent e t c 'est Mme Dupont qui p oursu it : - Son poste, il l'a donné à la m ère Julienne, notre voisine Qui est seule et im– potente. Il lui a mis dons les bras, en lui disant bie n vite, parce que ço lui coûtoit d~ s'en défaire Avec ça, vous p ou rrez vous éga Yer un peu e t entendre Je messe des malades. • Mais ce que Jean n'a pas dit à Jo mère Julienne, c'est que son cadeau, c'ét oiî sa c construction . > !... Pierre LABBE. - c Excusez -moi de vous déranger, Modome, mais votre r>etit bonhomme m 'a ·tait hier une invitation en règle. Il m'a demandé de venir entendre à 5 heures, aujourd'hui, une émission de. Radio- Lyon, orôce ou ooste à ga lène q u'il -:i construit . Je ne pouva is foire mieux que de venir odmirer cc chef– d·œuvre. > _distroire... Tondis que ceux qui sont -c::::;;~;;:;~~( fout seuls, toute Je journée... \ ~1'f,1" N découvra nt dons les ruines de " ,. ·. Costellotiis Io merveilJeuse his– ,.· l ,.. 1 t aire du village dévasté par 10 Sons plus lui la issér de temps, Jean a entra iné son Qrand ami devant une petite table, dons un coin de Io pièce, l'o inslallé sur une cha ise, l 'o coiffé du • cusque • . Après a voir mis Io p rise .de courant, it explique en cares– sant son poste : - l'est mon parrain Qui m'a donné Io caisse, maman le Ji.....,.e du c Vrui co11struct0ur d'opporeils de T.S.F. • et, moi, avec ma tirelire , j'ai ache té t0t1t le reste. Et Pierre a pris congé de . Mme Du– pont. 11 tombe' une petite .:iluie fine. Où est le coucher de sole il de J'outre sofr ? Entrez. > C'est cu rieux, dès son ÔOporition su r .le se uil de Io cuisine, Pierre o trouvé qu'il y toisait aussi triste que dehors. Il a deviné. • Jeon ?... • Il est g rippé, Monsieur. 38oS ce soir. Mois montez le voir il sera con– tent . Quel vide dons Jo moison depuis cL?UX ;ours qu'il est ou lit !... • C 'est ;:icrdu ~ous un ornes de cou- g~~ et rebâti plus beau Qu'ovont par Io voillonce de ses fils, Jes Cœurs Vail– lants de )!?On- François ont juré de mettre toute leur orc;!eur à reconstruire sur e s mêmes p ions la cité fro,,çoise. t'e tits gars de part out, voulez-vous entreprendre pendant ces vacances un magnifique jeu de construction? Suivez bien, choque semoine, les ex– p loits de Jean- François et de son équipe, vous · y trouverez de quoi vivre lo p lus passionnante des aventures. Cette semaine, dons l'enthousiasme, vous vous e nrôlerez t ous ( l) pour rebât ir Io Fronce. Comme les oors de Jeon– Fronçois, oprès Je leve r des couleurs, vous \ proclamerez cet engagement d'honneur que pourra lire sole nnellement un chef d 'équipe et~ nour e n traîner avec v ous tous les h ésit ants, vous la ncerez vigou– reusement à tous les échos les fiè res paroles de notre chont : • Ohé ga rçon, viens avec nous, rebâtir Io France... C:i'.l En avant, les gars ! c 'est de vous que déoend la grondeur de Io Fronce di; dema in. (1) Pour qao cela soit plue aolcnncl, v-0us pouvez inscrire cet enrô1émC'nt eur un long J'Orcbemio quo tono sigoé-root et qaè voos aecrocberez enduite ooue l'aJ. fiche donc 0000 vooe donoone ici le mo– dèle. (2) Co tbont ao tronvo dono q Choci. toao en Cha:ur l>, pogo 73. Le _Mystère des _Ruines SUITE- DES AVENTURES- D~ JEAN~FR-ANÇOIS " ~ CHEF-D ' ÉQUIP6 r:c ,-:-_--....~-= D e longues minutes ont passé. Dans la cour du patro l'inquiétude a fait place :i u ne agitation fébrile. De petits groupes se sont formés qui d iscutent avec ani.m.ation sur l 'incompréhensi– ble disparition de L' Alpiniste. Les chefs d 'équipe eu.."'t :-iu ssi, se sont réunis dans un coin de la cour, et soudain. Daniel réclam e le silence : c: L es gars, on ne peut pas continuer à attendre u:i sans rier! f ai.re . N ous savons où devait avoir lieu le Grand Jeu de cet aprts-midi. Puisque l'Alpinistt n'am"ve pas, le mieux c'est d'y aller Cout se-.J.s, il nous rejoindra peut-être là-bas... • Cœurs Vnillants bondissent et leur geste est si rnpide qu'il surprand en pleine fuite dewc incon– nus qui dispa.rnissent aussitôt derrière · un ébouli.::: Jean-Fronçois et Marcel se regardent, stupéfnits.:. Deux noms sont venus en même temps our Jeurs lèvres : •Raoul et Pierre ' ··· Il n'y n pas de doute, cc sont eux... Que peuvent-ils bien faire ici ? On ne les a pns revun depuis le soir d u F eu de Joie, ce fameux soir où. Raoul n'a rien m :m 1festé de ses senti· ments et où Pierre, cncb t1 au dernier rang des opectatcurs, a suivi d'un air railleur tout le dé- devine trop bien maintenant le secret l"in– quiètc beaucoup plus que tous les fantll– mes nés dllil!l l'imagination de Roger. Est-cc que D~dé par hasard, serait pour quel– que chose dans la disparition de !'Alpi– niste 1 Un formidable hurlement arrache ooudain Jehn-Frnnçois à ses préoccupations. Cette fois, il se passe süremont q uelque chose... N 'écoutant que leur courage J can– François et P :iul se précipitent . L es cris semblent partir de derrière la tour, ils augmentent d e m inute en m inute, répercutés, amplifiés par tous les échos des ruines... Au risque de se rompre le cou, les de~ écrit en vieux f1'ançais, mar.s Je vais essayer de vous traduire ça de mon mieux...• Et bien– tôt, dano un silence de mort, retentis!::ent lentement ces étranges paroles : u Ceci est écrit po11r servir de modèle à tous ceux qui viendront après nous et qui vou– dront tirer de notre histoire la leçon q u'elle contient... En l'an de grGce 1241 vivait Ici un village qui avait reçu nom de CostellouL~ en l'honneur du bou sire quJ gouvernait alors le royanme de France. Un tris te jour la guerre allu– mée par des hommes sans fol nt consclcnce vint ravager le pays. Chassés de !eors ntatsons en flammes, traqués sa= pitié, lea habitants de, Castellouis do.r=t o'enfn!r dan:J les épaisses forêts <;d ~rotent alors le pays. De Ion- ~ !""_ ;_y - ' ~:.. · ..::• :r::.~> Les anges paroles de Daniel ayant été approuvées ~ l'unanimité voilù les Cœurs Vaillants sur la route q ui escalade la ·colline. Cetic route est déserte:::. A pein e sortie du bourg, t"Ue s'enfonce, à tr.lvers chnmps 1 vers un endroit solitaire et un peu mystérieux que les habitants du p:iys nppellcnt Castellouis . D 'étranges ruines s'y dressent qu'on prétend vunir d 'un vilfage moyenâgeux. O n dit me m e que ce viU:ige constru it sur la colline :l cause des guerres de l'époqu e, est l'ancêtre du bourg dont las ma.isom, petit à petit, seraient redescendues ven; la valléo, d'accès plus facile. Quoiqu 'il en soit, il y a trois bons kilomètr~s 3 faire mainten:mt pour arri– ver allx ruines, trois bons kilomètres que les Cœu:., Vaillants attaquent d 'un pas énergique. Placée en queue de la colonne pour veiller :iux retordataires, l'équipe de Jeap-Frnnçois ne devait pas etre longtemps trnn- quille. Dès le début de la marche Jean-François et son second avaient eu l'impression qu'il allait se passer quelque chose. Les événementll n 'all::iicnt pas tn.rdcr à leur donner raison . Les uns après les autres, Roger, Paul. Robert accou– raient vers leur chef, l'œil inquiet, la mine agitée... A des riens, empreintes bizarres, qui oppnraissnient et dispa.rnissaient tout :l tour, buissons qui rem uent s:ins le moindre souffle de vent , bronches q ui cr:iqucnt, on 3 l'emprcssion d 'une présence insolite et sournoise... Mais c'est ,en vain que Jean-Françoic et Marcel, leo Gourcilo fronc~ exercent sur les alentouro une active surveillance, rien d e précis ne vient confir– mer ces soupçons qui transform ent petit 3 petit en oppressante angoisse l'allègre atmosphère du début. L:.t m:irche, cependant, continue ... Mainte– nant les ruinca de Caste!louis dessinent à l'horizon leur énigmatique silhouçtte. Enoorc quelques mi– nutes et on sern arrivé. Marcel, soudain , attrape Jean-Fr3nçé>is par l'épaule. Là. derrière un taillic, il a vu quelqu'un. Cett.e fois, il en est sOr : c'est une ombre m ince , d 'allure je~.me ... à côt~. il y en a une autre, plus trapue. D'un n1emc ~lan les deux roulement de la fête. Qu'ont fait depuis les deux complices de Dédé 1 Ont-ils été reconquis par leur chef de bande i ou bi~n ... •Va Jal/air faire atlet1tion, murmure Jean-François entre ses dents, leur présence ici· ne me dit n·l!11 de hem ... • Mais ce n 'est p:is le moment de philosopher. L:i-haut les Cœurs Vnil– lants sont arrivés aux ruines et, imm éd iatement ilo se sont m is à l'œ uvre. Avec un e précision de détec– tives professionnels, ils commencent une fouille minutieuse d u terrain . Pendant que des équipes exa:minent les prcm ièrc3 ruines, la G uynemer et l'équipe de jean-François montent tout droit vero Cœurs Vaillants volent Il travers pierres et éboulis. A quel– ques m ètres d 'eux, d'autres garçons sont là qui a(Jitcnt les bras en tous sens en poussant des exclamations de terreur. Ah çà mais, qu'est-cc qui leur arrive 1 A grand peine Jean-Fr:.mçois et Paul, bientôt rejoints par Daniel, se frayent un passage jusqu'au pied de la ·tour et là... là, cc qu 'ils voient les ·clout' sur pla.ce , pétrifiés d 'émotion... Au ras du sol, deux pieds dépassent d 'u ne sorte d e soupirail creusé au bas de la tour. ., deux pieds choussés de lourds souliers cloutés, deux pieds qui dem eurent immobiles comme si leur possesseur avait péri, enseveli sous le terrible poids des pierres... U n long m oment les enfants se reg-ardent atterrés. Que signifie ? Accident ? Crime' ?... L 'homme est-il mort ? ou bien... a Les gars, a f aut savoir..., on peut peut- gues journées ils errèr ent, mourant de faim et de soif, en butte aw' a.ttaques des bêt es féroces ,et aux rigueurs des Intempéries. Beaucoup périrent. Un jour vint cepen– dant où, l'ennemi s 'étant éloigné, les survivants purent reto urner vers ce qui était autrefois leur vlllage. Hé– las 1 de Caste llouls Il ne r estait p lus que ruines et décombres. Mals ses habitants étaleet résolus et vall– lants. Bra vement Ils se mi r ent à refi!arder la situation en face et reconnur ent qu'ils étalent bien pou r quel– que chose dans le malheur qul leur a rrivait. S 'ils avalent été plus unis, moins égoïstes, s 'ils avalent m ie'!" s uivi les bous exemples de leurn anciens, peut-être auraient– Ils p u mlemi: défendre leur vlllajle, écarter de luJ la guerr e et ses horreurs... Le ballll du roi éta nt venu à leur a ide, Ils décidèrent a vec lnf de se mettre <le toat leur cœur è reconstruire leur cJJt_. en suivent les bo9a et valllaols exemples que donnatt à toute la terre ., France le rot Lonis, pleu:rr, sa.lot et Juste. Ils s'wd.rent d la tour. Tout de suite les gars pressentent un mystère. S ur le sol les traces de pas ont reparu, mais cette fois ce sont de grosses emprt>Întes cloutées qui zigzn.– guent en tous sens à travers tes ruines. Ah ç.n mnis, de quelle mystérieuse aventure CastelJouis est-il donc aujourd'hui le théâtre 1 Aprè; bien des détours, les p:is de l'inconnu se dirigent à p résent vers la tour, cette tour qui, d 'a pr les dires des vieux du p3.yS. devait êlre celle du château- fort dominant Je \'illagc, Déjà les premiers orri\•és s'élancent 3 l'nssnut des rui– nc.:s mais tout le m onde ne partage pis leur ardeur. Roger qui forme la marche sent peser sur lui tout le être encor~ le sauver, alle:.:, hop! •... Rassurés par la voix décidée de Dnnicl quelque• garçons se sont élancés. Le cœur b!ltt!lnt à se rompre ils ont saisi à pleines mains les deux jambes do l'inconn u et, tout doucement, ils se so nt mis à tirer... Sans offrir la moindre résistance, soupl<", 3bandonné, un long corps a suivi les deux pieds et, tout :l coup ... tout ~ coup, un nom a jailli des lèvres des Cœurs VaiUnnts, un nom q u.i s'est répété con1me un cri d'angoisse et de victoire : a L'A lpiniste! • L 'Alpiniste 1 c'est l'Alpiniste- qui est là, couvert de gravats et de poussière, m éconnaissable ... U n long moment, le jeune homm e demeure immobile .devant leo / - · poids du p3 s6, cc p:issé terrible où les oublietton du chO.– teau devaient... 11 0 66h ... • le petit gn.rçon s'est arrêté net, un cri d'épouvante au fond de lü gorge. Lb, tout prè!> de lui, un bu isson a remué... si, si... Paul qui l't1 rejoint peut rire s'il le vc·ut, Roger en est sO:r. c 1\-lais tu es complèrtt7nent fou, mon pauvre uieu>.·, qui u - l u qur ce soit ? y a pas de ret·tmants, tout d.c méme... • P:1s de rcvunants ? Roger n'en est p:is si sOr que ç.n et lu raillerie de P:luJ se chnngc en stupéfaction devant l'air sérieux que prend Jenn- Fronçois accouru au bru.it de ln d ispute . • Çd al01s ! toi aussi tu crois d c.es sornettes ? • Non, J can -Frnnçois ne croit pas nux revcnant.3, seulem ent la m ystérieuse présence dont il gnrçon• consternés. Et puis, petit ~ petit il semble reprendre ses esprits. Soutenu par ses g:irs, le voilà qu i se relève et c'est alors seulement que lc.s enfa nts remarquent, dans sa O'\Q.Î.n crispée, un long roulc:iu jaunâtre couvert d'u ne écriture mi'1l>– scopique . Q ucIQu.es secondes plus ta.rd , revigoré p::ir l'air pur }'Alpin iste, assis sur u n vieux n1ur, déroul:iit devant lcGCœurs Va illants stupéfaits le long pilrchcn1in q u'il venait d'omlcher :iux ruines : 11 C'est tm essayant de préparer une pi.sle pour le grand jeu de cet nprts-mr:di que j'ai dico1werl ce parcham·n dont jusqu'ici personne ne semble avoir soi1pçom1é l 1 i!xÎJter1ce, JI me parn ft fort important... 11 L e jeune homme se tait quel.. q ucs instan ts, absorbé par une d ifficile lecture que ponctuent peu ù peu des rxcl:11n ntions de plus en pluS enthousiastes : 11 Par exemple.!... élomzant ! ... f ormidable ! ... Ecou/t;: k s gars, , •e.st r · L. s'organisèrent et, d e leur œuvre D tOlO, noquJt DD nou– veau village tellement plu beau, plus tort, plU9 heureux, que son souvenir en demeure pour toujours da09 les généraUons prboeot~... Et c'est pour ceux qui nous suivront qae ce jonr d'bul, n ous avons voulu noter Ici comment s 'eet faJt cette reconstructfoo.... " L ' Alpini•te s'est arreté. Rien qu'à regorder les petits gars qui fixent sur lµi leurs yeui: brillants, il a vu qu'une mttne pensl!e avait traversé leur âme. Oui, ce payo meurtri rebâti par la vaillonce de ses fils, le• Cœu.rn Vaillanlll de la Chrétienté S• int-Jcon ont compris tout de suite quo c't!tait le leur et. \\ peine leur chef s'est-il levé, une B:smme ardente 11u fond de9 yeux, qu'un meme cri, spontai'\ément est monté de toutes les poitrines : • Nous aussi... Nous la rtbdtiro111... Plw bdle qu'avant ... retrouve intacte aujourd'hÛi au cœur des jew1cs de chez: nous ... Soudain toua leo yeux fixent un mlme point : sana rien dira un des garçon!l est monté 3 l't13saut do La tour et l~. tout en haut , bien droit eur le ciel clair, il vient de planter n°' troio cou– leurs... Alors, les acclnm:itions redoublent, les fanions claquent, les béret.s volent, J'en – thousiasme est général... M ais, brunqucmcnt, J ean- François se retourne... deux voix viennent de frapper ses oreille!l, dctu: voi:J: qui ne sont pas celles des Cœur.i Vaillant:>, deux voix qui viennent , oucun doute n 'est possible, du 11r•nd tboulis qui deaccnd ~n cascade au fia.ne du vieux f001J6 ... plus fih'•··· plus f .... u ... pl.u ckrlti=u... com'7Ul la France de Saint-Lo41is... =i... - ·... ,.,,.,, la ,...,tirant ... • Ou fois, vingt fois, le cri mœrtc ~"illant le::a •icu:x échos deo murs nü de la willanos ~ a"°'""8, œtœ vaillanœ inl!poiso qui oe (A suivre). Jean B!i.RNARD.
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