Cœurs Vaillants 1941

J'ai a;sioté l'autre jour, au Stade mu· nicipal de Vichy, à la belle fête des Chantiers de Jeunesse . C ette fête au cours de laquelle 2.000 jeunes ont reçu · leur drapeau des mains du Maréchal. La veille, au feu de camp qu'ils a vaient organisé, les jeunes des chan– tiers avaienr· fait revivre sous les yeux d"un nombre imposant de spectateurs l.:s glorieux souvenirs de notre Histoire d e France. Aujourd'hui, il est à peine 9 heures, déjà le Stade est comble ; malgré le ciel nuageux, le temps incer– tain, chacun a voulu a ssister à l'é mou– va nte cérémonie qui doit se dérouler da ns quelques instants. M ais avançm•., ··nous plus près des rri– buncs... 0 voyons... là, nous reconnaissons M. Lamirand, vous s avez bien, M. La– mirand qui si souvent a rendu visite a ux Cœurs V a illants l Puis , un peu Jtlus loin, c'est le P è re Forestier, l"a u– mônie r général d es scouts... plus loin e ncore... Ma is, retournons-nous vite, ~~li~~~;, _11,-. . !~, Lé - r v Moréchol Pétain accompog1é d u G énéral Huntziger, de l'Amiro l Dorie n et du Commisssoire Gênérol de· Io Porte du Theil passe devant une délégotlon iles Chantiers de l'Empire . \/. 12438 n ous n'avons pas le temps de regarde r d e ce côté plus long temps , une pre– m ière délégation d e je unes v ient d e p é· n étrer sur le terrain, quelle fiè re a llure il• ont sous le be l uniforme à b éret ve rt l L es vo1c1 qui arrivent face à la tri– bune d'honneur, ils se forment e n c o– lonnes, tandis que le ur musique prend p lace a u centre de la pelouse, d e cha– que côté du m â t où Ro tte notre dra – p eau. Souda in, une ova tio n fantastique é b ranle tout, suivie d'un cri, jailli d e milliers d e poitrines à la fois : •Tou· jours p rêts l », ce c ri. qui est le c ri d e ralliement d es Cha ntiers, salue !'e n– tré~ du Maréchal P é ta in accompagn é d e l"A · ' ·al Darlan. L e ....:om m issaire général d es C ha n – tje rs d e Jeu nesse, le G én é ra l d e la Porte du T h eil, salue le C h ef d e l'Etat tandis q ue d e tous les catés éclatent )~ accentè .. vibrant!! d e la Mart1eillaise. maintenant la• c6rémonie com– mence. c· e st d'abord l'a ppel de tous lu groupements. Vous savez sans doute qu'on en compte S2 pour la France non occupée et 6 en Afrique du Nord. Chacun de ces groupements comprend 1() à 12 groupes, divisés eux-mêmes en 10 é quipes. Mais vous pensez bien qu'il fallait trouver un moyen de !le reconnaître; alors, pour que soit pluR ·facile, les groupements onr pri• le nom d "une région et les groupes celui d 'un grand Lo gronde veillée d~s J e unes rles Chonf!er3 ou stade de Vichy. V. 12383 hcmme. Vous ne trouvez pas que ça ressemble aux Cœurs Vaillants } Mais, vite, que je regarde bien pour tout vous raconler. Oh ! si vous pou– viez voir le défilé, c 'est magnifique. En pnssant devant la tribune, un commis· saire nomme le groupe; le chef répond par la devise. • Voici la délégatio n de r Afrique du Nord, venue en tenue kaki et casque colonial. tenue QUi m et une tache clai– re dans l'e nsemble des grandes capes sombres, et puis là, au milie u de tou– es ces têres coiffées du béret vert, une note inattendue... Ah 1 C e sont des fez. Cette coiffure qui, pour les mu– sulmans, remplace le ca sque dans les groupem e nts d'outre-mer. M a is les voici qui 8 a rrêtent d ev a nt la tribune. D'une voix forte les jeunes de la plus grande France ont Jan• cé leur devise : - Par nous, la Fra n ce rena îtra. La foule applaudit Ion" guement, le dernier grou· p e e st p assé, les d éfilés sont terminés. C"est m a intenant que vn a– voir lieu la remise du dra peau. Le Marécha l quitte ea tribune , entouré d e s m embrPS du Gouverne– m ent, pour a ller recevoir l'emblè me des m ains d e Mme la G én érale Huntziger, ensuite, lui-m e me rem ettra au gén éral de la P o rte du T h eil ce très b eau d rap eau , le pre mie r q ui p o rte la ma rq u e pers on– n elle du Chef d e l'Etat. De m a place je vois les couleurs étin– celer sous le soleil q ui da ign e se mon· trer; une fra n cisque e~t brodée a u x quatre coins, tandis que sur l'une d es faces se d étach e, en lettres d'or, la d e. vise a Trava il, Fam ille, Patrie », et s u r l'a utre a Cha ntiers d e Jeunesse ». Le Général d e la Porte du Theil con– fie à son to u r le précieux emblème a u g roupe p orte-drapeau, tandis que reten– tit la sonnerie a Au D rapeau », suivie d e la Marseillaise, re prise par toute )'asoista nce. Ah ! petits frères, comme cela fait cha ud a u cœur d e voir le pays a insi uni, chanter debout, d"une même voix, l'hymne na tional. Lentem ent, graves, les d erniè res no– tes se sont égren ées et maintenant le b a n est o uvert p our la remise d e la c rava te d e la L égion d ' honne ur a u Commissaire gén é ral d es C h a ntiers . E n quelques mots très eimple s , mais. corn· d'Orient avait Comme il et aussi très bon, le bonheur de son choisissant un si possible, suc– que les quatre de ses plus estimés minis– soumettre à une au les ••••••••••••••••••••••••• bien émouvants, le Maréchal rappelle que cette distinction e st accordée au Commissaire pour tous les services qu'il a rendus à la Je unesse des Chantiers. et sous les appla udissements de 10.000 spectateurs, le Maréchal lui donne l'ac– colade. La musique m a inten a nr se ,. d éplace, la voici très près de nous, à gauche de la tribune ; elle va conduire 1e dé– filé. Fanions en tê te, la lon gu e c olonn ' s'é bra nle. Voici le fanion rouge e t noir d es groupes du Dauphiné ; c'est le d e rnie r. Longuement le Maréchal le salue et sous les ovations redoublées il quitte la tribune, tandis que 2.000 jeunes se rendent. dans un ordre impeccable, à !'église Saint-Louis , où ils doivent e n– tendre la m esse. • • • • • • • • • • Emouvante d a ns sa simplicité , mais cependa nt non d épourvu e d e gran• • d e ur, la cérémonie est terminée. • En recevant leur drap eau des mains du Ma1échal". pour le premier annive r– saire de. leur fondati on, les a Jeunes " ont su montre r. qu'ils é taient v raiment résolus à d em e ure r fidèles a u x trad i– tions qui , à travers les siècles , ont fait la grandeur d e la Fra nce et" a ssuré son ra yonnem en t dans le m ond e . Ma is vous. les C œ urs V ailla nts , plus tard vous . serez a uss i d e ch ics Jeunes de F rance ; soyez fiers d e vos grands frères qui, unis p ar un m êm e idéal, ac complissent en é qui.pe le travail qui fera d'eux les h ommes forts et vail- • lants dont a b esoin la France d e d e– main. Yves MICHEL. marches du trône son dmeter re, son bouclier e t son armure. « Voici mes outils, Sire, et vous connaissez leu r œ uvre. J ' ai remporté sur vos ennemis des victoires éclatantes. J e vous ai envoyé prisonniers et butins nombreux, et j'ai agrandi votre royaume de mes conquê tes. - C'est vrai, répondit l'em– pereur, tu es un loyal et brave capitaine. Mais pour m 'acquérir toute cette gloire qui te revient, combien, hélas, as-tu fait de veuves et d'orphelins ! Je te re– mercie et je te félicite mais je désire assurer la p aix à mon peuple. Défends-le à l'avenir si on l'attaque, mais ne rêves plus de conquêtes ! » Le deuxième ministre fit cié– ployer devant son maître une carte du roy aume. - « Voyez ces villes embel– lies, leurs murailles épaisses, leurs tours, leurs donjons et leurs forteresses avec tous . ces palais édifiés pour votre Majesté, qui témoignen t de sa puissance ! - Certes, interrompit l'empe reur, c'est une œuvre admirable que la tienne, mais tu n 'as pensé qu'à me plaire. J e t'en ·sais gré ; mais je veu x que mon héritier s'occupe d'abord de plaire à mes sujets, de leur rendre saines et agréables leurs d emeures et le urs chaumière s. J 'ai assez d'un palais alors que bea ucoup d'entre eux n 'ont même pas de toit ni de foyer. Je te suis recon– na issant pour l'amour que tu me témoignes et ne t 'oublierai pas ». Le troisième ministre apportait un bilan exact de la for tune colossale de l'empereur. - « Constatez, Sire, que j'ai doublé votre tré– sor et que j 'ai p u néanmoins donner plus de fêtes et de tournois que jamais, avant mon ministèr2, n'en eurent vos sujets et vos féa ux ! J 'ai amusé et distrait de mon mieux votre cour et votre peu– ple, tout en vous enrichissant ! » - 1< Tu as égayé et réjoui mon peuple et mes seigneurs, oui, je le r econnais, concéda le monar– que, et tu m 'as amassé de l'or honnête et pur de souillures ; m ai s cependan t toutes ces dépenses et toutes ces richesses son t le fruit des taxes que tu as imposées à mon peuple. Or, je ne veux plus amasser à ses dépens. J e ne veux plus recevoir que des offrandes et des dons bénévoles. Tout mon or superflu va être d istribué aux pauvres, le jour de ma mort, et t u seras chargé, parce que tu es intègre et probe, d 'en faire la distribution aux malheureux du r oyaume ! » Enfin le quatr ième ministre s'approcha et son ser viteur déposa devant lui un coffret qui conte– nait des épis, des grappes, des olives, des oranges, des citrons et des œufs. - « Sir e, je n'ai, hélas ! rien fait pour vous– • même ni pour vous plaire, si ce n'est que de vous : faire bénir par v os sujets en protégeant et favo– • risant leurs t rava ux, leurs semailles, leurs récoltes ·= et la production de leurs entreprises agricoles. J 'a i : surtout pensé a ux terres et aux fermiers du royau– • me, aux paysans et à leurs foyers. .J'y ai fait, au– : t ant que je l'ai p u, régner l'abondance, la san té, • la j oie de vivre, le bonheur ! l> Le Maréchal Pétain remet le drapeau ou Comrni:.o;oire G énéral d es C ha ntiers de Jeu. nesse. le G e,.êrol de Io Porte du Ttieil. V. 12436 • • • • • • • l!I • • • • l!I • • l!I • • l!I • • • • l!I Le roi pleur ait de joie : - « Et ce sera toi, bon serviteur au grand cœu r, qui me succèdera, car tu n'as pensé ni à toi ni à moi-même, mais à ceux pour lesquels un roi digne du nom et de la couronne doit consacrer tout son cœur . Viens dans mes bras ! >J Et l'empereur embrassa son ministre deva n t toute la cour debout pour l'acclamer. Voici, continu a l'empereur, celui qui succédera, je pou rrai mourir sans craintes l'avenir du royaume. Il a confiance dans la richesse qui du re, celle de la terre qui ne pas ! me pour seule ment Marc HERESSE. IJa en avaient assez, du cyclone TouG, ilo en tremblaient encore t... Mê– me le capitoine J ocri&s, qui était pour· tant un vieux morio et connaissait bien lco mcro du Sud..• Le temps s 'était couvert brusque- 1:::~~:.~..l,_bi..;;;;;;;:;.:~~i;:~~;.;;::::::::.:. __ _::,::.._..:!~----~~!j~~~==::::..:.:;~:;:;::!!;~::!!:i• ment, et tout avait commencé par Io trombe d'eau. On l'avait vue s'élever, comme un jet fantostiquo, à. l'horizon de la mer déchaînée, battue par le vent. Poio Je voilier s'était mie à danser fu. rieuscmcnt sur lès va~ues, et il avait fallu carguer en hôte touteo leo voiles pour éviter le riaufrngc. Durant cc cauchemar, Jen aix matelots cono(fUes s'étaient assez bien comportés. 11 n'y avait rien à leur reprocher. L'ex· périencc du capitaine Jocrisa et de son sccond, J im Landiak, avaient foit le reste. Et, mointcnont, l'on so trouvait définitivement hors de danger. Mois à quel prix !... Sur le mer qui ae calmait dovontage de minute en mi.. nute, le bmenu tressautait encore, cra– quait dans toute sa membrure, et vo– f! uait comme une épave!... C 1 était un bon petit voilier de rien du tout, qui s'op· pelait Tanouhidra et faisait le service des îles. Il ne prenait jamais de passa· gcrs, transportant seulement des mar· chondiscs. Celles·ci, à l'heure actuelle, étaient à demi noyées dons Io cale•.. Il fallait oviGcr sans tarder aux moyens d'effectuer les multiples répa– rations nécessaires. Jim Landia.k en per– sonne avait pris la barre, et le capi– taine faisait le point. A tout hasard, pour être sûr de ne pas se trompt:r, l'on cinglait vers le sud. • Ce fut J 1 un des Canaques qui aper– çut, le premier, un point noir, d'ail· leurs grossissant, à l'horizon. Il hurla aussitôt : Terre à tribord 1 Le capitaine Jocriss ajusta sa longue.. vue. - C'est bien une île, murmura·t -il, ou bout d'une minute d'examen. - Q u'est-cc Londiak P G'UC vous en dites, tortues qui dormaient au t-olcil. Les quatre hommes snutè:-ent sur le sable et s'enfoncèrent dans l'intérieur de l'ile. Immédiatement, ils se trouvèrent sous de frais ombrages, au milieu d'une luxu· riante et débordante végétation. Le second exprima son oprn100, qui était de foire relâche sur cette terre inconnue, pour y réparer en paix les avaries du bateau. Et le Tanouhidra, clopin-clopant, pour– roit·on dire, ee dirigea vers la terre inconnue. • A présent, tous, ils regardaient l'ilot. Le navire vena'.t de s'immobiliser et dansait sur les ' 'agues courtes ; mois, de toute évidence, il ne pouvait songer à l'accoster directement. Car cette terre, comme la plupart des iles de foiblS superficie du Pacifique.Sud, était héris– sée de dangereux réciis de corail et défendue par un fort remous perpétuel– lement renouvelé, une énorme vague, que l'on appelle a la barre l). - La choloupe è la mer 1... ordonno le capitaine Jocriss. La monœuvre fut promptement exé· cutée. Quatre Canaques demeurèrent à bord du voilier. Ils faisaient ~risc mine, et l'on dut leur promettre qu'iis vien– draient tous ù terre à t our de rôle. l...es deux autres prirent place dans la cha– loupe, avec le capitaine et le second du Tanouhidra. Tout à coup ils s'arrêtèrent, étonnés. Une hutte s'élevait là, grossière et démembrée, avec un toit de .palmes et une porte de bomhou qui, quoiqu'à demi disjointe, n'en était pas moins fermée. Sons hésiter, le capitaine Jocriss s'ap.. procha de la hutte, dont il tira la porte. Aussitôt il recula, effrayé, devant le douloureux spectacle se présentant èi ses yeux 1... Son second et les Canaques partagèrent sa vive émotion ; tous firent en avant quelques pas hésitants, et la sueur perlait à. leur front... Ne rêvaicnt·ils pas ?... N'étaient·ils pas la proie d'un terrible cauchemar, dans la gloire du soleil des iles ?... Un homme gisait devant eux, un marin, à. en juger par se~ vêtements d'ailleurs rongés de vermme, et en loques. Des myriades d'insectes grouil– laient sur ce mo1heureux, qui ne pou.. voit plus foire un mouvement. C ar il était couché Ô: même le sol et retenu à cèhJi.. ci par un curieux amalgame de racines tordues, de bronches et de lianes La fragile embarcation, blanche currme qui, passant et repassant autour et par· l'écume, s'éloigna bientôt. E lle dansait dessus son corps, lui faisaient comm~ bien sur les flots comme une vulgaire une èarapocc de verdure !... coque de noix, mais ne mena~ait nulle· A l'entrée des voyageurs, l'homme de ment de somb rer. Les deux Canaques la hutte sou!eva ses paupières lourdes, souquaient ferme et savaient ce que .:'est péniblement. Une lueur brève passa dans que de franchir une <X barre ~. ses yeux, qui rivaient longtemps brillé l'ordre aux Canaques de délivrer d'abord l'inconnu de ses liens \'égétaux : des · lianes, des racines, de flexibles bran· chettes ; mais les lianes s 'enroulaient vingt fois autour de ses membres ; tes replongeaient un peu pluo loin, cnser.. rant ainsi ses poignets et ses chevilles comme des menottes d'un nouveau genre t... F urieux et ému de pitié, le capitaine J ocriss grommela ; - Qui vous a arrangé ainsi ?... L'homme de l'île oe répondit pas. Vi5iblement, il 5e trou'\'oÎt ù bout de forces, et depuis longtemps. Ceux du Tanouhidra intervenaient j uste à temps pour le délivrer 1... Et il devait y avoir un bon moment qu' il n'avait pas pcirlé, le pauvre, car sa langue s'a~itait lour· dement dans sa bouche~ comme un mor· ccau de caoutchouc, et il n'arrivait pas à articuler une parole, n' émettant, pour l'instant, que des sons sourds, inintcl· ligibles... Le c:::tpitaine Jocriss le contrni~nit à nvalcr une forte rasade d' eau.de~ vie. Les Canaques, ayant ac!1cvé de le dé1ivrer 1 le ~oulevèrcnt s ur son séant et l'ados.. sèrent contre ln paroi du fo nd de io hutte. Enfin, dix minutes plus tord, l'in· connu balbutia : - Merci 1.•• - Qui êtes·vous ?•.. s'enquit le taine J ocriss..• capi- - Maxence Do1ways, du... Sangora..• balbutia second l'autre . à bord Les hommes du voilier sursautèrent, s'étonnèrent ensemble : - Comment ? Le S angora ? Mais le ca rgo Songora s'est perdu corps et bi ens il y o deux mois, pris dans un typhon... Il y a d onc deux mois que v ous vivez dans cette ile ? Au passage de celle-ci, qui l'oss:i!ltit de fièvre. mois crui, lentement s 1 étei· de front, la chaloupe fut soulevée à une gnaient. Comme s'il voulait parler, sans grande hauteur et retomba, à demi y parvenir, ses mâchoires curent un submergée, dans un gouffre d'écume. Ses frémissement , faisant . ~ressauter les poils occupants furent copieusement -aspl!r:,!és. roux de sa barbe hirsute. Il avait de Mais, bien vite, elle se redressa et cinglâ Jongs cheveux et ~to.Ît d'une indescrip .. d roit sur le rivage. tible maigreur.:; L'embarcation s'échoua mollement sur Le capitaine Jocriss petite plage, jonchée de ~ro6ses s'agenouillèrent à soh - Oui... J ' attendais J'ai nagé. et échoué ici... toujours le pa.ss: i:le d'un navire. et puis... j'oi trouvé des pcr· tt Jim Land·ak Jes... Oui, des perles, un vrai t résor, chevet, donnant enterré sons doute, jadisJ por des indi- j'ai mie IÎ jLur en cons· truisont cette hutte. Ce trésor, nous le por tàgcrons, cor vous m 1 ovez sauvé lu vie, juste à tempe... J 'aurais fini par êtr e dévoré por les crohcs, cor j'étau prisonnier•.• · - C'est terrible !... Mois prisonnier de Qui P Est-ce c;•ue cette ile est déserte, oui ou non ?... Maxence Dolways eut un triste sou– rire et répliqua : - Déserte 1... Elle ne l'est que trop, et sans vous... Voilà cc qui m·est orri· ,.é... C'est incroyable, et pourtant vrai... En ramnssont des coquillages, je me suis p 1 iqué à u~e . bronche de. co~oil... Cc!a s est envenime et, un soir, JC me auu couché là, terrassé par . la fièvre, pour ne plus me relever..• - Il y o longtemps ? - J e oc soie plus... Huit ou dix jours..• - ~fois qui vous a attaché ? - Personne ! ... - Je n'aime pas qu' on se moG'IJe de moi r... dit le capitaine JocrÎ69. Le naufracé, qui n'avait pas mangé depuis huit jours et n'en pouvait plus. acheva : - Je dis Io vérité... Personne... Je ne me suis patJ méfié... Lo végétation est terrible, ici, ter r ib le !... J'étais h.·r– rnssé par la fièvre, immobile:.. Au moins pendant trois jours e+. trois nuits... C ela n suffi... J 'avais mal défriché mon ter· rain pour bât ir ma hutte, comprcnez– vous ? Les plantes se sont vengées !... T out s'est mis à repousser ... J '..!tois pris comme dans un étau. - Eh bien 1..• on m' en reparlera, des îles exquises deo mers du S ud t•.• ... Recueilli et soi~né à bord du TatJoullidra, Maxence Dolwnys revint de son ét range aventure. Il partagea nvcc ses sauveurs son t résor de pcrlCs. M::iis, depuis ce j our-là, redevenu marin, il préfèrerait certes couler par le fond, en cas de nnufra[!c, que d'échouer dans une ile déserte !... Andr6 LIVREUSES. :;:----- -- Dons un petit coin de Io cour, l'équipe de Jeon-Fronçois est penchée sur un mystérieux trava il. L'équipe > Non, pos tout à fai t cor il manque trois ga rçons ma is ceux qui sont là sont si a bsorbés dons leur tâche qu'il est impossib le de d istinguer leurs p hysionomies. Tout à cou:> un hurlement sa uvage toit bondir tout le monde. Brandissant un jou rnal comme un trophée, c'est Roger q ui vient de foire irrupt ion ou m ilie u de la cour. Des ph rases inorticulées– lui écha ppent, il est rouge, essouflé, hirsute et, du coup , tous les gars a ba ndonnent Jeurs outils pour se précipiter ou-devant de lui. « Eh bien quoi ? qu'est -ce qu'il y a ? " Roger désigne sur Io deux ième page de c. Cœurs Vaillants • un oe t it carré noir r a Le message ! le message ~ » A ces mots magiques tous les gars ent t ressailli. Le message c'était, il y a quelques jours à peine, cette aventure extroordino ire q ui les o tous lancés, à peine Je Feu de Joie t erminé, dons un des plus passionnants mystères qu' ils o ient jama is connus. Roger continue ses expji– ca tions : a Re garde z ! a Cœurs Vaillants u a publié le messa ge r Exactement comme on l'avait reconstit ué. J e me d emande qui cst ...cc qui a bien pu... - T'es bê t e mon vieux ! Qui veux-tu que ce soit ? C' est I'Alpiniste, pardi ! Il a dû envoyer ça à « Cœurs Vaillants " dès qu'on l'o trouvé... n Devant l'éne rgique a ffir– mation de Pa ul, Roger reste ébahi Tu crois ? - Bien sûr qu'on le croit . Et tu vas voir que c'est nous qui ollons loncer tout le Grand Jeu de Voconces des a Cœurs Va illants... P Cette fois c'est Marcel qui parle et qui, brandis· sont l'objet bizarre qu'il vient cJe terminer, ex'é– cute une danse baroque qui tient à Jo fois du nègre et du peau-rouge. Roger, une fois de plus, en perd Je souffle. Son doiq t d ésigne l'étrange '>âton que brandit Marcel : « Qu'est-ce que. c'est que ça ? " Alors Jea n- Fronçois int er– vient a vec u n drôle de petit sourire : ci Dis donc Roger, tu oo cherché dons le journal le secret du message ? - Oui... - Et qu'est -cc que tu as trouvé ? » Roger hésite, il n 'a rien trouvé du fout, peut-être bien tout simplement parce qu'il n'a pas pris Je temps de chercher à fond. Ma is Robert vient d 'a rriver et devant la confusion de son ami, il intervient de sa petite voix t ra nquille J'ai trouvé, moi.. p uissent aussi bâtir Io Cité avec nous. On vo leur donne r une m1ss1on e t, partout où ils iront, ils 5eront nos Q message rs " · Ils auront un tas de chics choses à faire e t des rapports à nous e nvoyer et ça, c'est leur bâton de pèle– rin... " A ce moment-là, un couo de corne énorme, sonore, prolonQé, interrompt net les explica tions de J ean-François. « Tie ns, voilà le rassemblement qui sonne ! Ça va justement ê tre pour eux, courons vite... Quelques secondes plus tord, un rectangle impeccable rassemble les équ ipes. Les çouleu rs ont é té hissées avec u ne solennité inaccoutumée et, ou pied du mât, Monsieur le Curé est là, à côté de I'Alpiniste. En quelques mots t rès simples, celui-ci explique e ux petits g ars qui vont partir la mission que la Chrétienté leur confie. Partout où ils iront ils devront , eux les Messagers, p ort er Je secret du bonheur découvert pendant l'a scension. lis devront se mett re à construire vaillamment Jeur petit coin de Cité. Pour celo, ils ne seront pos 'seuls. Toute une organisa tion les t iendra unis à l'équipe qui se lancera, a ussi, dons la plus formida ble oventure qui soit... Un appel bref... un t riple cri d 'enthousiasme... et voilà Jes • Messagers • devant M. le Curé q ui Jes bénit un à un, en Jeur remettant Je magnifique e t mystérieux parchemin qui cont ient leur or– dre de m ission ». Ma int enan t les gars sont re– tournés à leur équipe où, gravement, choque petit chef leur donne Je bâton qu'ils orneront de leur!;_ proprès mains a u f ur et à mesure de Io route. Et ·puis, un.e immense chaine unit tous les gors au pied du mâ t où le dropeou claque t andis q ue s'é lèven t , e nthousiastes et vibrant es les paroles du chant des odieux... Oui, elles peuvent fJot ter fièremen t dons le ciel clair les trois couleurs de chez nous... Unis dons un même élan Jes garçons qui sont là sauront, en– vers et contre toutes d ifficultés, rebâtir chez nous cette fière cité qui foisoi t autrefois l'ad– miration d u monde. Et le silence est retombé dons Io cour déserte. Un à un les gors sont par– tis vers Jes jours à venir, une flamme nouvelle ou fond des yeux, une joie p uissante au fond du cœ ur. Chaque équ i!Je , à tour de rôle, conduit ou train son c messager • et Io der– nière classe, un beau jour, libère au seuil de l'été les écoliers en vacances. Aujourd'hui, à la Chrétienté Saint -Jean, c'est Io première réunion de ce fameux potro de vacances qui promet c'est Saint -Louis... J ean - François a un cri de t riomphe a Bravo, mon vieux ! Oui, c'est tout à fa it ça e t c'est o,vcc lui qu'on va foire tout notre Jeu d e vaconces..• cc sera formidable. Roger déc idément, n'y comprend toujours rien... Saint -Louis > et qu'est-ce que ce bâton vie nt fo ire là -dedans ? u C'est vrai, atte nds, je vois t ' expliquer... Tu sais que Louis, Bernard, Henri et quelques outres vont s'en alle r ce tte semaine chez le urs parents, à la compagne... " - Roger foit oui de la téte. « Tu t ro uves qu e ce la se rait chic si, à cause de cela , ils ne pouvaie nt pa s foire p artie de notre Jeu ? u Roger proteste énergiquement. Alors, on a trouvé un truc pour qu'ils d 'être si m ouvementé. Bien a vant J'heure f ixée, les gars sont là, en petit groupes allègres, mois ou fur e t à mesure que les m inutes po~sent leur joyeuse onimotion foit place à une sorte d e malaise q ui va sons cesse gr a nd issant. Les nors ont beou consulter leur montre, guetter du regord Jo porte de Jo rue, I'Alp iniste n'a rrive pos... l'Alp1niste, 9our la première fois de sa vie, est en retord à Io réunion... Alors Jes Cœurs Vaillan ts commencent à s' inquiéter. Un à un les voilà qui visitent les sa lles et les bureaux où !'A lpiniste, peu t-être, s'a tta rde p our un dernier préparat if. Mais ils ont beau multiplier les recherches, fouiller les moindres recoins, envoyer des estafettes jusqu'à Io moison du dirigeant, !'Alpiniste demeure in trouvable... (A suivr.el . Jeon BERNARD.

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