Cœurs Vaillants 1941

Solck Bolck. ! . A tte n 11011, p rt:nez ~or­ do Le cri perçant monte de Io foule b •gorrée qui se p resse le lonq des bout1qucs Mais CUJOurd 1 hu1. l'appel fa milier de l'ânie r qui veut ioire ga rer les passa nts prend l'a llure d 'un c.ri d'alarme. C'est que, dons Fe z agité e , u ne sourde menace a ron de. Le s yeux brilla nts ~OU!) les bu rnou s, d es éclairs de haine dons les regards, des 1ndiqèncs se poc;sent un mysté rieux ·no t d'ordre qui, de proche en proche, gagne Un ~èul : cvo lver est à leur d 1spos1tion, m o is il y a beocicoup de cartouches Nous nous d~fondrons jusqu'au bout ! <.> JLJSQu'ou bout , en e ffe t, les héroiqucs ga rço ns résistent e t lorsque le soir vien t , le d ernier de .;..c;;s brave s t ombe criblé de balles sur les cor.os ensanglantés de ~es comorodes. Mois e n bas, iqnoré d e s é meu– t iers qui ont e nvahi Jo ma ison , un cinquième employc continue à transme ttre a Tanger les terribles nouvelles q ui so nt des appels ou se- d"mporto nts contingents. Quelques jours s'écou – lent, lourds, menaçants, opp ressés. Soudo .n, le 16 mai, l'aube se Jève au son du canon. Les A it-Youssi vienne nt de fonce r su r les douars 13 ) OL•X environs de Se frou. Le combat se déchaine , terrible. Il y a des morts, des blessés. Bie ntôt Io g uerre Éclo te partout. Venus de tous les points du désert, p lusieurs m illiers de g uerriers :;on t rassemb lés, ils commencent un e nce rcle - ment i:Se la capitole. Une bata ille violente se I Mouley Haffid. Quand il quitte le pala is du Sultan, il e st f ixé, iJ sm t exac teme nt cc qu'il peut a ttendre e t ce qu'il doit craindre de ce ~ouvcroin qui voud rait bien continuer à régne r, mois qui ne veut p as Qu e ce la lui coû te trop de peine... • On dansera ce soir •, annonce Lyaute y C'n sortant du palais d u Sultan. Il veut e n e ffe t mont re r que les Fronçais save nt g a rder leur sang-froid deva nt la menace. Mais la fête est à oe ine commencé e q ue des coups de feu re ten t issent dons Io nuit m arocaine . A ces ore - oont, veu s'a ssu re r q ue le danger est défini – tivcm~nt écarté et, m é thodiquement, il com– mence le ne tto vage d u m assif. Mois Ja résis– ta nce ennemie est brisée e t bientôt Io colonne victorieuse peut revenir ve rs Jo cooito le. Lyautey, dons la victo ire, deva it se montrer aussi g rand que dons la batai lle. Dons un geste de clémence où se compla ît sa grondeur d'âme . il fait don à Fez de l'amende dont elle ovo it et6 froppCe e t, Je l 4 juillet , en l'honneur de Io fête n ot1one le , u ne magn ifique revue groupe ][)) ]~ jusqu'aux 101ntaines rribus où il va porter Io f,èvre de Io guerre . Nous sommes aux premiers jours du protectorot fronçais sur Je Maroc e t, soigne usemen t entre te nue p a r des meneurs, l'émeute gronde dons Je région de Fez. On o voulu demander a ux sold ats chérif iens de se plier, comme leurs camarades, ou port du soc et à Io nourriture commune e t de cela, Jes ci o.sk ors • 1 t ) ne ve ule nt à a ucun prix.. Déjà des incidents pénibles ont morqué le début de co urs... Portout, à travers Je v ille, Jes blancs sont troqués sons merci. Par les toits, par des brèches ouvertes à travers les m urs, ils s'échop· pen t des moisons assiégées. Chez les notables e t les marchands qui ont re fusé de pactiser a vec les émeutiers, ils trouve ront cette protec– t ion qc1e la Joi de l'hospitoli té de l'Islam rend sacré e , en queJque circonst a nce que ce soit . Courageusement, un cadi ('2 J re fuse de livrer aux forcenés les officiers qui se sor.t réfug:és livre sur te pont d u Sebou... les rebelles par– viennent à prendre pied sur la rive gauche du fleuve, à quelques kilomèt res de la ville ... C'est à cc moment que Lya u tey arrive. Lyautey ! son nom seul est un rayon de soleil sur le ciel d'orage... Il vient d'ê tre nomm é comm issoire résident général avec p leins p ouvoirs. Rien qu'à l'annonce de son arrivée, les Franç ois sentent re naitre tous leurs espoirs. Ils savent en effe t 'Qui est Lyautey e t ce qu'il a réa lisé a Modo- m ie rs a vertissemen ts isolés, u ne salve répond, roule, se répercute ... De plusie urs côté s Io fusilla de écla te, gro ndement ter rible auquel se mê le la voix grave du canon . Le siège de Fez est commencé. Alors Lya utey, q ui porte le . poids écrasant de son commandement et de ses responsabilités, ne dort p lus. Sens c.esse sur Io brèche, iJ donne toute sa mesure... Le 29 moi, le colonel Gouraud ré ussit une sortie en direction Nord. 11 revient e n signa lant un ra ssem ble ment n om b reu x à une doûzaine de kilomè tres. Il fout s'attendre à une nouvelle sou s le s murs de Io vilJe les t roup es g lorie uses de Io p lus gronde France. Ecla tants, me gni– fiq ues, tiroil/e urs, m a rsou ins, légionnaires d éfi lent devant leur dra pea u. Fièrement , Je dernier soldat est passé, c'est fi ni. Non. Un n uage de poussière obscurcit soudain l'hor izon et , d evant les assista nts stupé fa it s, une troup e désordonnée, ardente , splendide, se précipite ou trot de ' es che vaux nerveux. Lya utey a t ressa illi. Ce s cava· fie rs s uoC'rbes q ui dé voient d es con f ins du désert, ct sont tes chefs a rabes, les 1ebelles JE=r JR_ A\_ N C JŒ Io semaine. Ma inte nant les indigènes se persua– dent qu'i ls doivent aller délivrer le Sultan, soi– d isont prisonnie r des François... 11 est 10 heures du matin. Une q uarantaine de soldats chéri– fiens se dirigent en hurlant vers le palais du Sul tan. Ce lui-ci, inquiet, n'e n recevr~ que q uatre, auxque ls il distribuera de vogues pro– messes qui ne font qu 'exa spérer les rebelles. B·entôt les voici qu i rejoignent .Jeurs camarades pour lancer partout le signal de la révolte . chez tui : • Les Français ne sont pas ennemis de 1' Islam, mois vous Qui devriez observe r sa loi, comme nt ose z · vous souiller ma maison ? A rrière, ou je vous fais je ter en · prison ... Cepe ndant, les postes voisins de Fez ont été alertés. Un peu pa rtout, des renforts s'orga– n isent pour ven ir au secours de Ja •.tille m ena – cée. De Dar Debibogh, de Sefrou, de Meknès, les troupes arrivent . Après quelques combats, elles réussissent à rétablir l'ordre. La ville g oscar. Si terribles qu 'ils soie nr, on peu t main · tenan t a ffron ter a vec confiance !es jours à venir. Avec un che f comme lui, il n'y o rien à cra ind re . Le nouvea u général dont Je pavil– lon clair flot te dans le ciel lourd écoute sons sourciller les terrib les nou velles que lui J:lnnonc.e te général Mon nier, venu à sa rencont re • su r Io rou te de Meknès à Fez. « Le cercle vo se resserrer ... dema in vous n 'a uriez po s p u e ntrer dons la ville, mon général... • Demain ? Qu'im- attaque. Lo décision de Lyautey est immé – diate : il ne fout p as a ttendre l'atta que, il fout la prévenir... Et tout de suite les prépa – ratifs comm encent. Le J Clr juin, à l'aube , le colonel Gouraud sort à nouvea u de Io ville. C'est une véritable petite armée que Lyautey lui o confiée. Au trot rapide de leurs pet its cheva ux, ses hommes ma rche nt à Jo rencont re des harkas (-4 ), vers les p re m ie rs cont re forts de Io montagne. C'est sur les pentes sud du - Z.olag que le contoct s'ét oblit. Les ha rkas re n– ferment des fanatiques impatients de commen- p hysionom ies farouches, q ui gardent encore les traces de Je fièvre du combat, s' inclinent çfevont le drap eau . lls ont compris q u'il y a de Io grondeur à obéir e t que la Fronce est un g rand pa ys dont il vaut mieux ê tre l'am i... Bientôt ils verront qu 'ils ont eu raison , c a r sous Je gouverneme n t de Lya utey, le Maroc a pprendra peu à peu que la vraie Fronce ap porte partout a vec ~lie Io po ix, l'honne ur, fa prospérité. Bte nt6 t, d ons Io brume légère qui enve loppe Jo ville pocif1ée, Tôut de suite des ric tus féroces crispent IC'S figures basanées. Des soldats a rmés sortent en désordre des casernes où ils viennent de ma s– sacrer leurs officiers. Dons Fez en dé lire, les blancs sont désorma is condamnés à mort. Cependant, à la maison des Postes, Qu a tre e':"~loyés sont en tra in de trans~ttre les depeches. Brusquement la terrible rumeur monte à leurs oreilles. Les François échangent un regard t ragique. • Avons-nous des orrie$ ? , / 1 ensanglantée commence è: resr>irer. Helas ! pas pour longtemps ! Une nouvelle sinistre se répa nd bientôt à t ravers .les rues... La terriblll .fièvre o gogné Je désert. Soule– vées par les meneurs, les tr ibus o robes se révoltent, elles aussi... Des rassemblements in– quiétants ont é té const atés, iJ semb le q u'u n siège de .la ville se p répare. La menace, heu – reusem ent , n'est p as immir:ie nte et déjà , de Tillet, le général Moinier est en route ovec porte à Lya ut ey ce qui aura it p u a rriver de – main. Aujourd'hui, il est dons Io ville, il va a gir. Sur Je parcours du nouvea&J che' , les t roupes font Io haie. Lyautey e'}Tibra sse du regard légionnaires et tirailleurs. If Jes connaît, il les oim e, il a confiance en eux comme e ux o nt confiance en lui. • Je verra i Sa Majesté le sulta n demain... Tenue no 1. bii:orne e t toutes !es décorations Le lende main , e n e ffet, le Résident général se présent!" che z cer le combat qui doit leur livrer la v ille riche a ux o roies faciles. Impétue ux , les Fro nçais chargent, et bientôt, devant leur assa ut irré– sist ible , les berbères reculent. Voici le bord du Sebou où s'étale, immense, le ca mp ennemi. A Io jumelle, on dirait une va ste fourm ilière e n désarroi. ci: EA ovont ! • L'oid rc de Gouraud retentit, clair e t net. Baïonnette o u canon, les soldat s s'éla nce nt. Cette fois, les t ribus ne cherchent plus .le combat, elles fuie nt e n désor– d re e t c'est a u milie u d 'un campement d és.ert que les soldats font irruption. Goura ud, ceoen- le Khalifa, a u nom de toute Io ville, peu t p – porte r à notre potrie l'hommage que lui a m érité Io grondeur de son fils : ci: Vot re repré– sentant o été v!ctorieux, il o su ê tre juste. H fau t a voir la f orce dans ta m ain d roitt:1 Gt Io bonté dons Io main gauche ... • A. Lefrançois. t 11 Fanta ssins. 121 Magistrat cnorg6 d 'op – pliquer la Joi re ligieuse. 13 ) illoges do tente" dressées en rond. l.4 > Troupe rossembfée pour une expédition gênérolemcnJ violente. A ~1or·cz du Jura, e n 1874, v ivalt un du piston qui, poussé, :.ictionnc sa •19e. i::a rs de · 13 nns. possêdé des gCnics d~ so manivdlc, et J"orbre moteur se met ù la mécanique et de la locomotion. Tou .. tourner. F ermons le garage. O uvrons le ro· binet de vapeur. Rien 1 F lûte ! A h ! poussons la manivelle qui est au p'.lint mort. Oh ! puto ! p~tu 1 pa:ata 1 Ça !' est f q uelle allure t ~arc au po:in ! dis· por:::iissons. Embrayons... Paul, la casquette en hotaille, est nu ~uidon, les réverbères sont dépassés, mais ln lune collabore et le manomètre t i<'nt s ur le six kilos. Le foyer activé pa r la v ite::sc qui croit, ronfle. Les 110umons di– la tés, les y eux fla mboyant !'l 1 P oul nhordc la rampe d e i\1orbier ù p lus de v inl!t :1 l' heure, dans un fracas 1.f,1pothéoM'. • !Jeu x kilomètres sont derrière lui, il en rostc encore autant à nbsorbi::·r . En t('s les '\Oc.111CL"S c.Ju:-::mt. il s'cnfor m:Jit -- A h ! ça tourne m :i loi 1 clame dans un han~or pour de rnvstéricux t rJ· tante qui s 'enthous iasme aussi. b. avant r r\'t alhcur 1 des lanternes suqtis . senr ù un lacet. vaux dont la description · enthousiaste · - E t ça va rouler t bond:r t En avait finj par intèrcsscr un ingénieur de~ a,·ant !... Paul embraye sur l'arbre nu ch~minr;; de fer, l\-1. Jullicn, même Pi!:!n~n d e Io chaîne motrice. G rincement , une bonne t;rntc Lucie. s'était laissée ferradlogc, craquement mais ça t ient con'\'amcrc au point de prCtcr ou jeune tout de même. ' inventeur les quelque 500 {races oêces· RHrrron ! les roues arnerc, ferrées, s:urtis :\ s es travau x. r nr jantca, potinent d' abord , puis agr ip .. Quatre mois d 'cssai5 aya nt passé, rnntc p ent le sol en écrasa nt le sable de lu L ucie et l'ingCnicur J ullicn ::ir riv:iicnt cour. Pé,Sose ::i fnit un bond, il démarre, u n bc.uu jour dans le fao1cux hangar roule ùans l'auréole de \'O(lcur détendue où notre inventeur avait tcrminê lu mis e d e )'échappement du cylindre. nu point de sa machine. Mois la cour n'a que cinquante mètres Sous un rn~on de soleil d'Austerlitz de long et elle n' est p:is lorp_c ; un mur les cuiv res d'une chaudière r utilaient solid e, inéb ranl::ible , barre l'horizon. ~~Î~scs~~~n d~~~d:i~Ù;GG~Scsd~~~:'t:;:s c~ci~~: - - M on D ieu t î! va s'écraser 1 Ç a y ro h inets compléta1cnt un ensemble ro· est ! b uste mais étCgont. - M ais non, M adame, le char a des Tonte Lucie leva les bras au ciel. butoirs à l'avant, des tampons à ressort l\.1ois c'est une usine ! une loco. do locomot ive, aucun risr/uc, affirme mt>tivc ! ça ne vos paa écla ter ou M . J ulliec. moi ns ?... -·· A ucun danger, assura l'in~énicur. Poul fit ~es présenta tions : -- Voi?:l, ma ta nte. lu Reine des rou– tcsJ Io ConQ'iJérantc des montagnes, Io sœur de b locomotl'•c. mois un(! eœur libre, libérée de raifo et de contraintes. Or , dans !c foyer de !o chou dière, ronflait un feu d 'enfer, d u cborhao de bois y flambait sons fumé~. T ante Lu .. cie, d'abord prud ente et distante corn .. meni;oit à s 'adopter. Elle G'approchait du monstre ronronnant et brûlant, lorsque... catastrophe 1.. voilà que Io pression de voricur a}-·nnt dépassé le timbre de six k;lo5, un jet de vapeur, str ident, fuse, siffle, crache d es Eiouttcs et provoque une déroute efiorêe de Jo pauvr e tante vc rn lo cour. C'était la ooupape do 'ûreté qui avait libér é la surpression dangereuse en as· pcrt,eant de vapeur bou:Uonte les ossis– t::mts épouvantës. lJ fou dra coiffer to soupnpe d' un tuyau d 'évacuation de la vapeur, Paul. l\.1ois Paul suivait son procramrne. .- Venez, ma tonte. que je vous ex.. plique le mécanisme, vous y avez droit. Prudemment, tante Lucie s·approthoit à P l.'.'U prês remise de sn frayeur. --· V oyez, Gïlo.nd nous roulerons, lo. ·vip tcs::;c att isera le foyer. l'eau dégagera so vapeur Qui s·accumule ra en montant la p r ession de six îk iJos dans le boïlcr de Io chaudière. - Et ça va crcchcr encore ? - Mois non, ma tante, cor aussitôt M crvellieux ! A deux mètres du m ur, Paul o tn;>uvé le moyen de virer. U n grand coup de guidon, le voilà qui tourne eo vitesse et qui revient en fon .. çant s ur le ga rage. - Horreur t le vo ilà qui vo nous ~croacr ! burlc tonte Lucie. Arrêtez.· lc t Mais Paul, souriant, o bloqué ses freins qui cr issent, et d'un grand coup de poil1nct, il débraye. Le mot eur por t ù toute allure. Et quand tante Lucie a rouvert les yeux, le garage est toujours debout, tout le monde est en vie. Paul, tu es un os, mais tu ne peux pas sortir en ville sur ton véhj.. cule, ce serait une révolut ion à Morez.. Tous les chevaux p rendront le mors aux dents et enfonceront les devantures. M ais Poul ne sourcille pas. J'ai mon idée, mo tante. Il faut que j ·établisse mon record, ma renom .. méc, notre fortune et l'avenir de Pé· aDsc ! Il Entre ~<forez et M orbier , la rontc grin1pc par endroits 12 ~o ; c'était le critérium de sport, fo référeoce par ex .. cclicncc U portée des roues de Pégose. Et Poul prépare e n catimini son as· ccnsion, Ga performance. Vers dix heures, cc soir·1Ù, il allume sa chaudière, remplit les graisseurs, al· Jurue ses lanternes à l"huile. Il fait clair de lune, un temps superbe. A minuit, le manomètre indique six kilos. L 'h eu re des fantômes, des apporη t ions est très propice u celle du mons· trc de couchem::ir. Sons bruit, Pégase sort de son hall dans la r ue, poussé p;:ir Poul. ki press ion obtenue, je soute sur mon Giè~c. j'embarque mes march:indises 1 le9 vo·ro~curs, et hop ! A ttention ! écartez. vous, ie vois évoluer dan9 Io cour. V oici l'inougurotioo co public. V oici le triomphe 1 Personne aux fenêtres d'en face, les devantures ont leurs volets. Pnrfaot. Paul Paul ouvre la vapeu r sur le cylindre est t ellement ému G'"lJ 1 il parle haut. Je suis en règle, j'ui mes luntcr nes. P renons notre droite correctement. Bon! Ço va t Mélos ! le conducteur som no· lait . les guides ballantes sur J',foo r mc voiture. A l'apparition du bolid e ~rÎ:l· r:int e: soufflant sa vapeur, l'.:iutnmédon per d son sang froid , il hurle, cro it voir un diplodocus, une engeance <linh oliquc, un sorcier, les che\•aux effar és font u n é.:nrt, se cab rent... Paul est passé-, m :: i.is le camio n a vcr~éd,1ns le fossé côt i.: mont:lgne, hl! . reus(•mcn t. Vocifér~t io ns 1 H urlemen ts t Paul a h aussé J.cs ép:.iules. C 't.'.st un détail. Cc qui importe, c'est d'i.1rrive r. Et il nrrivc au sommet de la côte. Il est !! Morbier. l! faut q ue les gens de Morbi e r soien t t~moins de son suc:c~s. Il fout une réfé– rence irréfutable. Celle d u chu– rctie.r ne suffirnit– cl le pas ? Non . Alors, à toute allure, Paul fonce dans ln rue principale d u poys endor mi, im· pré:~nant de cauchemar tous les cerveaux enténébrés. E t au bout du village, demi·tour et retour... avant que les gens sortent avec des ormes ! Oh 1 le résultat est atteint. A toutes les fenêtres, on crie, on vitupère, on !lcst icule. M ai!J pfouitt, Ratoplnc ! Le monstre a passé, indifi..!rent, lançant des brouil· lards de vapeur illuminés par les lue\· ·s du foyer. E t c'est lei pente en descente. Débrayons, de!!ccndon5 en chu: c libre... quelle su:ivité ! Q uel charme ! H umons le parfum eni,·ront de Io v ie· toi re et le verti~e de Ill célé~ .. r:té. Je domine Io plaine ; j'ai asservi la mon · tagnc... Paul parle, gesticule sur son siè;:;e, n'.lge dans l'ivresse du tr;omphe et file à pl us de 40 à !"heure s:Jr la pente, vers !\'forez. Attention ! voici le lacet au camion . Pou) ser re les freins. Au grincement. une silhouette massive surgit et barn~ Io route, armée d'un fouet. - Ah f sorcier de me1lhcur ! o rugi le cocher, t iens 1 attran~ en a!tcnc!ont. M ais Poul n'attend nns, il o des .. serré ses freins et repris ~o course fol!~. Une dcmi ..hcure après, il étuit no 1934 193S 1935 Frnnch< t d'Espfrc )', mnrérhol. Bclleornrt (And·é·Picir•·-Mnrie-Jo•eph). Farrère (Frédé1 ic-ChG.rlcs· Picrrc.E.douord Bargon1>, dit Cla.ude}, N-rivnin. G illet (Louis.Marie#Pierrc). éc1Îvnin. Duham, 1 CG~orQ'es), écrivain. Jolous (Edmond), écrl\'aÎn, lit , éreinté. fourbu, manŒuvrnnr encore en gestes conn rlsifs, des lcr iC'rs, J cs ro· h;nets i:t d"•s mlln cttcs dans un brouil· lard épais' <le vdpcur et de (umée. Soudain, cst·cc un couchem:.u ? U n écroulement formidable a secoué l'otmo· sphère. Es L·cc la chnudièn • q ui m.qi lose ou sous .. ~ol ? Pnul, dressé sur son sé:rnt, che ïchc à réaliser l'or igine Je cet éhronlement. Si· lence... ·- An~och, bâ ille s-c rcndorm i•'. vuus ~les l' inventeur qui va cf one pêrc da ns Ah ! une son voi" muque vcstiholc. et I;) vitu– formidab~e, F.h oni. je suis En vnill1 des heures gens ! lù. c,11i l:tC~·vn11-.? pour réveiller les t\h nui ! tiens. tiens, N '\'Ous n~ les réveillez pas '\'11U<\, pl·11t·êtr«.>, lwin? ,.\ lions. au nom dC' ln loi, ouvrez et pris l1e rousriétancl', sinon j'cnf:J ncr: vo. trc po1rte. - A u nom de la lui. bi}!re ! !\'fo is il ne fuit pns jour. . - l':io; jour, il 1.: sl Ji x hl·urcs... ·-- Voilà. vo ilà, on y vn, décid e Poul un peu ému. Et Io porte s'nuvrc sur une &il· houctte sévère coiffée du kép i de (!ordc de viJle. - C 'est bien \'Ous Poul J ocquemin. - ~1oi-mêmc, t.1onsicur, en choir e t en os. - Eh b ien, l\.1onsicur Je Maire vous nttond (1 on-ze hcur t's en snn cnbinct de PHôtel de Ville. Et je vous cngoge ô ob– tempére r no novstont l"hcurc qui presse, sans quoi il pourra vous en cuire, c'est moi qui vous le dis, jeune perturba · t eu r ! vous Au sera. Q uoi ! Perrurbotcur ? lnvl'ntcu r voulez dire, c'est b ien, on y scrn. rc\·oir, Monsieur l'agent. On y Et p:is de véhicule pour vous y rendre, c'est compris ? A tout à l'heu· re ! - S ûr Que je vais avoir u ne con.. fronrotion O\'CC le charretier de l;:i CÎJf<.: bougoÔnoit Pnu) en serrant sa cravate des d·monchca. Mais i1 ne t ient pas quand je fonce 1 Et après... npr.1s... cc scru le palmarès, les lauriern... A11o m:•·v. Dans la rue, Paul remarquo bien des ~rnupcs a~ités qui fixnient la r,ortic de son gora1!e. La céJébrité. c'est ça 1 Ainsi commence Io gloire ! Et r oui fon~o, en bolide! sur l'i liHcl de Ville. Quelques tra it di:ms ~taire. minutes nlus le burcou de tard, il Monsieur un· le ll()nj our. l\1ons•eur le Maire. fi l le ch~iuffeur en s'inclinant, avec un rtCstc nnonUi du chopeilu. Bonjour. f\.·Iunsicur l'invent.:ur, quel âge as·tu ? - Treiz e ans depuis i\1onsicur le !\.'Jaire, les haricots, - T u dis ? Bon ! Eh bien tu pro· mets ? C 'est toi qui 1>rcnds nos rou· tl.s pour dl.'s p is tes tJe c1rque ? T u opères dons les t énèb res et tu tro\Jhlcs le repos ùcs gens paisibles avec des engins de destruction. T on invention, ton engin vnpeur est une calamité puhlique. Bun ! T nntc Lucie me l'a déjü dit, murmura Pou 1. · Une calamité , entcnds·tu ? rn mu· les comme Je to nnerre, t u flamhvi~·s comme Io foudre, tu projettes des V3· peurs fulgurante::; comme les nac..c:iux des dragons cJe J'Apocol) psc, et en plci· ne rue. Tu ncux exploser 1 T oi, ton vé:iicule e t t e!> VO)'O$Ctirs, cor tu os deux banquettes. E h b ien. cela ne :.cro pns à !\·lorcz, tu as com1His ? Va oil· Jcurn si tu veux, mois je te d éfends <le sort ir, de nuit comme Je jour: Si w sors,' je te fo is coffrer ou interner. Voilà 1 E t je vais p révenir ton père. 11 n'y avnit rien ù répondre. Pa ul l.'SSOYO bien encore de défendre snn in· vcnrion, de pJrlcr de Io ~luire qu'elle ottirero.it sur so ville natale. des services q u'elle rendrait ou pays... Le maire fut innexible, et cc P ét!ose » dut rester en· fermé au hanaar. 0 Pou1 J ucquemin vit encore, il o donc 84 nos cette unnéc. Quand on lui r~r>· pelle son excursion nocturne J\1ur· bicr, il sourit : -- C'étai.t le temps ÙC3 illu?ïions, des espoirs, dc9 a ventures. Cependant j'ai tout de mf me élé le précurseur des lo– comobiles, d.!s rouleaux n vapeur qui entretiennent la route de ~1nrez à ~IJorR bier , sur lnqucllc j 'ai connu les plus belles émotions de rna vie... - Bravo Paul J ocquemin r More HERESSE. A TREIZE ANS Paal Jacqucmin inventa.il une aalom obilo ! --- - C' ÉTAIT UN .KS Tous les Cœurs Vaillants sont capables de construire un magni– fique P LANEUR. Conunent ? Ton journal te le dira la semaine pro– chaine ; e n attendant prépare -toi à fa ire un chic b ricolag e e t à battre des records f • • • QUARANTE Ml UJTE DE BONNE HUMEU 1935 1935 1936 .1936 Pcsquidoux (Josecph-Mo.rie Dobooc de) DEL'ASTUCE ET DE Lll PERSPI CJl.CI TÉ romancier. QUI A TROUVÉ ? LES Q11.1!.RAN'i'E IMMORTELS QUI NE SONT Q'CJE TRENTE-NEUF s~vez-VOU!l qui l'on nomme ninsi } Oui ' n'u t-cc p::ua. Mo.b cc que \·oun ne conno:iÎs5cz y::i.:;, cc !:·Ont fc~ noms de ces illustres pert>onnogcn .. Lu Ac.o.démicieni · • ka petito ~s du S'Toupe Cccun Va.ilJa.n t~ de Mode.ne nou~ a ~n.nt de~;;:mdé d'en publier la ti:.tc comp!èt~ nou3 ovoni1 penr.é que cdo vouD intêrcJ:.erait tous . et !Q voi.ci ... A~.":it Cl'elttliO:l 1.$97 1898 1907 1909 1914 1918 19i9 1920 Honntoux (Gobriell, hiotcricn cl homme d 'état. Lavedo.n (Henr?.Emllc-Léon). romoncicr et outeur dramntiQuc. Donnny (Mnurice· Ch:lrl1 a), auteur drcim. Prévost (Mnrcd EugCnc), éc.rivnin. 8t-rg::.on (H4!.nri·Loui~). philosophe Boudrillort (1-!cnri-"v1arie·Allred). cardinal. Bordcoun (Hcr.ry·Com1lle). ét:ri\ain. Chcvrillon (Aridré.Louit.), ct.snyi9te, va~· eeur et critiqut::. 1923 Eotnnnio (Louio-Moric-Edounrd), ingé- nieur et romJ.ncicr. 192S Bertrand (Louiv Mn•ic-Emilc), ccrivilin. 1924 Lecomte (Gcorgeo), littérateur. 1924 Pii;ard (Chari s·E nile), mothômotic.ien. 1925 La Force (Auow tc Armand de Caumont, duc de). Historien. 1925 Vo.l~ry (Paul). diplomate d écrivo.in. 1927 Herm•nt (An1oinc-Jo,eph.Abcll. écrivain. 1927 Male (Mo.thieu Emile), hi,torien de l 'o.rt rdiqicux. 1927 Mod.t"lin (Emile Maric·Louis), historir:n. 1928 P.:il~logue (Maurice), d iplomntc et écriv. 1929 Pétain (1-!enri-Philippç), maréchal. 1930 Chaumeix (Jean-Henri-André), critique et journali!te. 1931 Benoit ( Fcrdi– nnnd · Mnrie . Pierre). romnncif'r. 1931 · Weygand (Mn– xime). i:zén~ral. 1932 Bo1<nnrd (Abel), écrivni.n. 1933 Mnuriac (Fron– çais). éc1ivo.in, 1934 Broglie (louio– C~snr, duc d~). historien. IQ34 Bérord (Ftlix-Jooeph Louio-Léon). ovocot et homme politique, 'FU ll..!S CŒUR~ VAI LLllNl'S, C ' EST BIEN. •• Vliillnnce p 1rut MAIS TON PAPA LIT -IL journaux üJug. l chaqlle -;Pm~n~e !réa ; il no c oûlo our 20 p ogc c VAILLANCE que 2 fr. le N•, 'Jran1 fo rmdt et il est on vente C'ca1 le p:ua in dnns tous Jes tùr~ont d J)3 L'HfBOOl.lAOtlRE 0 UNE fRlllCE PLUS BHLE kiosquco - . P...honncr11C~!l : l'l, rue N•coi;,1, LYON IC P. 831-20) Un on. 90 Ir - G mois. 50 fr. . - 1936 1936 1936 1938 1938 1938 U c12c (Mnric..Jenn·L u-icn). amiro.1. Grcnte (Georgc~·Hcnri Mnric), évêque. Lacretelle (Amaury.focqucs· dd . romane. Mourras (Cho.rlt·s·Maric.Photius). écriv, Maurois (Emile Hcrzo'1, dit Andre). écriv. Thoroud (Jérôme), écriv>in. CBJ\RlU>ES Mon un f'l l du verbe allu Mon deux est un ndv~rbc d~ fcmos Mon lrois esf u n pro.-om Mon fout csl tr~s opp-écié des é:colicrs Mon premit r est un onimal ~auvoge Mon second esl du \'"rbc voir .,\!\on lout fui l'un drs minislres de Louit XIV CONNAISSEZ-V0 11S DES POISSONS 0111 ? Et bien cherch-?z les 5 qui man– .q ue nt horizontaleme nt, dans Cl? triangle . AN C H O I S B + + + H + T poisson de rivière. J, I + " + + E de mer. E ++++A N T + ++HES T +U ++ ES ESPADO N d e mPr. de rivièn e . d e rivièro. .!!.LLO... LES CLlURVOYANTS J••• En 3) soc •:ndc.9 pouvez . vous dire combien d'étoiles a s ..;;lflll!~~~~~~~~~~~ branches nont con· tenue s dans CP deo ..in ? P ouquoi le grillon esh l noir ? Out"I e~I lï n.slrumcnl de m1;3iquc le plus tèfu? O uel ('SI le bf'ou puys de 6 lellrcs qua s·ecril ovc-ç trois S cl !rois vayd lcs '! O u('lle diffërence y o.·1-il enlre un pt:chcur cl un sourd 't LE T ERRIBLE ORAGE Le Pè re Ma thieu qui vient de fau– cher son champ est surpris par u n ter– rible orage. Le pet it p ont q u i fa it te pas~age sur Ja petite rivière est con-··· p iè temen t br isé, il ne reste plus Que deux planches de ch acune deux mè - t res, de r- niers ves– tiges, les outres oya nt é té emport ées p a r le!, eaux devenues ' t um u ltue uses. Comment le Père Mathieu vC>- t- il pou– voir sortir d e son champ qui, rec:ton– guloire, est entièrement entouré p a r la petite rivière qui elle, a deux mè – tres de la rge. Pouvez-vous Ju1 four– n ir u ne sugqest ion ? Vite... venez au secours du fermier. Solutions aa proch ain numér o Nous avons reçu des jcua d e : C, Pointis, C. Lobio, A . Cassinelli. J . Gaut ier, Michel Rey, E. Bonnet, Trompier, P. Cheva lier, G. Ma rcou, L. Sondbcrg . SOLUTIONS DU NUMtRO 26 D Uno chnrndo. - Prévoyance CPré-\'OÎc·ansc) Etca.vouo colé!l en F rnn ç nfo. - Brnvo c.cu: oc qui ont trouvé ou moins quatre c.h~.sc.3 justes 1 S atyrion : orchidée no.u.séabonde. Tu voiolc : linsc fin pour b=iptêmc. Yod< : bulle dr l"A'!ic ccnlnlc. Schlich ; O u minerai en• groin. Péri.. 1le : Mcmbrnne entournnt les os. Schu zo : Morceau de mmique badin. Eot-cc da gre c ou d u cbinoio ? Eh 1 oui, c'est M ilou lui-mêmC, cc héros intri-pidc... Voyez noire S up. p/ému!I bi#mcmu~/. R6bn a. - Do • nez . c - bis - uh ~ moi - do n" hoic - avec # K"qucue · l'œuf (:!OU-') ri1e c'hoic mi~œuf~. Donner, c'cDl bieo m!us donner ovcc le ~ourirc c'e!t mieux. Moto croioés : L ' OU1'S M :ulla. - Ho,i· :.onlnl.·mcnl : ! Ecrou, . 2 Vils, Sud, Ba"'. 3 Peory, Tc, Gcnrpi. 4 Notre Dnmc d ln G•1d•. 5 Norin. Em~ner, T cnio.. 6 Etnnc. Ais. Suce. 7 Legs. En'iscr. Rcr. 8 Sc, Cailles. 9 5,,. 1. IO Tr. Vtrtical<mm t : 1 Nod. Il Porlc•- 111 Fo;n"c IV Vnrun>. V Eire. VI Cfycle, Eost. VII Rs Am1nile. VIII 1'v 1 nillc. IX U::;tf'Mil". X Sufd(', Sel. XI Erses. XII GI. XIII flcnot. XIV Mongcur, X\ ' Stonre. XV1 Prier. XVII !do.

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