Cœurs Vaillants 1941

d'uh centimètre, et pratique à Io scie deux entailles ou c grecques > ~our le passage des ru– bans et des fils de cou– ture. Pour coudre les dif– férents cahiers ensemble, on utilise un • cousoir sorte de cadre en bois réglable en hauteur. Deux rubans sont t endus verti– calement sur le cousair et serviront à mainte nir les cahiers ensemble. On prend alors le cahier, on passe un fil de lin dons le p remier trou en haut des pa ges, ou trou de t ête, puis, p or– :Jessus Je ruban, Gans la qrecque de têt e, p uis dons Io seconde grecque pour ressortir enfin par Je trou DANS LE FOSSÉ DE LA ROUTE ~•41P• ........................................................................................................................................... ~ - Monsieur Je Curé, Monsieur le Le vieux prêtre est sorti le plus vi– vement possible de Io salle bosse où il disait son bréviaire. Devant sa porte, Annette et Jeon– frémissonts et se tenant par Io main, mêlent si bien leurs ex– plications qu'il est im!)ossible d'y rien comprendre : - Momon a dit : Je vois es- soyer de le ranimer ", peut;-être n'est– il pas trop tord ? - Pauvre petit, il était là, dons le fossé de Io route, et avons pleuré en le voyant. - vite, vite, o crié grond'rr.ère, il aller quérir Monsieur le Curé, son cœur bot très !)eu et il va peut– être trépasser, le pauvret ! - Voyons, voyons, mes petits, pas tous les deux à Jo fois ; je com– prends seulement qu'il y a chez vous quelqu'un en danger de mort ; atten– dez-moi une seconde, le temps de prendre ma trousse, et j~ viens. Lo Charmette est Join de l'agglo– mération principale ; c'est Io dernière maison du village, Jà-bas sur Io grond'route. M . Je Curé !)resse le pas le plus qu' il peut, et les enfants trot– tinent à cô:é de lui, s'efforçant de lui donner des explications compté- Nous sommes aux t erribles journées de juin 1940. Fuyant les horreurs de Io guerre, de lor:igues files de voitures passent sans arrêt sur Io grand'route plu– sieurs s'arrêtent à bout de courage et .Io ma– man a distribué toute Io journée durant du pain, du vin et même du lait pour de tout pe– tits bébés qui n'en avaient pas eu depuis plusieurs jours. Annette a eu Io joie de t enir dans ses bras un de ces poupons, que Io ma– man lui a confié quel– ques instants pour s'oc– des plus grands. Jean-Pierre, lui, s'est vivement in– téressé aux d ifférents modè les de voi– tures, esscyont de les classer, et de déchiffrer leur provenance d'ap rès leur numéro matricule. 11 a eu l'occa– sion de rendre service lui aussi, cp– portont de l'eau pour les radiateurs surchauffés. Avec Io nuit, Io file s'est peu à peu éclaircie ; les poùvres gens qui fuyaient leur c chez eux > la mort dons l'âm e, s'étaient arrêtés, qui dons les vdlo– sur les routes, n'en p ouvont tristesse et de fotigue. Et le calme est revenu à La maman et grand'mère sont sorties sur le bos-flonc de Io route pour enlever Io table de for– tune ,:iu'elles y avaient mise, une gronde planche sur deux· tréteaux, et sur laquelle inlassablement, elles ôvoient rempli toutes deux le devoir très doux d e Io charité. C'est alors qu'e l.Jes o nt soudain en– t endu, venant du bas- flanc de Io route, des gémissements étouffés. Vite, maman Inquièt e s'est appro– chée, e t stupé faite, elle a dé couve rt un enfant d'une dizaine d'années, qui geignait doucement. l'o pris dons mouvements. ils ont réveillé des dou– leurs v iolentes qui ont fait hurler le pauvre enfant. - Oh ! maman, que rapportes-tu? - Un petit frère, mes enfants, et qui . à l'air de beaucoup souffrir... Déjà grond'mère o préparé le lit bien doux, tondis que maman s'ef– force de ranimer le oeuvre petit qu'elle a senti soudain :>lus lourd à ses bro~ parce qu'il s'est évanoui. - Comme il est :>Ille, dit Annette, vivement impressionnée, tondis que Jean-Pierre, fixant soudain Io tête qui retombe lourdement dons Je vide, s'é– crie Mais c'est un Cœur Vail– lant • Il vient èn effet dè découvrir, sur le béret brun du petit, l'insigne bien connu, et même, à côté, une petite étoile dont Jean-Pierre ionore Jo si– gnifica'tion : son village, fort petit, ne se prête pas ou système des équipes, et le groupe des Cœurs Vaillants de Petitbourg comprend tout juste une dizaine de garçons. Maman a tamponné le visage de l'enfant avec de l'alcool, elle essaye maintenant d'en introduire quelques gouttes entre les dents serrées ; peine perdue... le petit inconnu garde l'ap– parence de Io mort.... Lo route est Jongue pour Je pauvre pasteur si âgé et perclus de rhuma– tismes ; la nuit est noire et les en– fants se toisent maintenant, saisis Le patttre 11ctit respire d peine... d'une angoisse où se mêlent Io crainte de n e !"OS retrouver vivant le petit frère ramassé sur Io route, et Jo p eur aussi de tous ces dangers que Io nuit découvre soudain aux imaginations en– fantines. Enfin, là-bas, à gauche, cette masse sombre, c'est Io Charmette. Nous som– mes arrivés. Autour du petit gars, grond'mêre et maman s'em pressent toujours ; à for– ce de soins elies ont fini par Je ra– nimer , et il a ouvert un peu les yeu x,· mois il est si pôle ; il semble qu'il n'y oit plus en lui qu'un tout p etit peu de vie. Et Monsieur le Curé, habitué à. voir tant de malades, hache trist ement Io tête ap rès avoir tâté le pouls du pau– vre !)etit et posé longuement Io tête contre sa poitrine p our écouter .le cœur. Il n 'y a pas de médecin aux envi– rons ; ils sont tous mobilisés. - M 'entends-tu, mon p etit enfant? - et le vieux prêtre s'est penché tout contre le visuge ex'Ongue. - Où sont t es parents ; que t'est- il arrivé ? Une vo'x faible. si foible qu'il fout ret enir sa respiration pour l'enten – dre, s'élève enfin en phra ses ~ntre-· coup ées : - J'ai plus de µorents... est morte l'année d ernière.. papa o été tué à Io guerre ; je suis tout seul alors, ça ne fait r ien, n'aura de peine... Lo piqûre que vient de foire maman d'Annette redonne un peu de vie ou mourant ; sa voix se fait plus nette On était tous dons un grand camion, tous Jes gens de mo maison, pour aller vers un centre d'évacua– tion, je ne so:s !'OS où... 11 y avait près de moi sur Je banc Je petit Al- . fred... sa maman était restée à l'hô– pit al.. elle m'avait demandé de veil– ler sur lui... Les outres gens ne s'oc– cupaient pas beaucoup de nous, ils avaient Jeurs enfants, vous compre– n ez, alors on n'a pas beaucoup man - gé t ous les deux... · Et puis il y a eu un arrêt' un peu long ; les gens dormaient dons Io voi– ture, et aussi s:ur l'h erbe ; nous d eux avec Alfred on était descendu, et on a dormi aussi. C'est un bruit de dé– ~arroge qui m 'a réveillé ; iJ f aisait tou;ours nult , et le camion commen – çait à partir... on nous avait oubl:és. • Alfred, A lfred • , que je. cr ie, et je le tire v ite, mois il ne t enait pas su r ses j ambes parce ou'il était trop f.:l– t igué et endormi ; . Je cc.mien démar– rait doucement ; alors j'empoigne A l– fred qui est bien p lus petit que moi et je le jette par der – r ière dans Je camion en criant ; mois ies g ens étaient trop endorm is ; ils ne nous entendaient pas ; j'ai eu beau cou – rir, Je camion f ilait plus vite et mes cris se per– daient dons le bruit du moteur et des roues. Alors je suis tombé sur Io route... et puis je ne me rappelle plus... iusqu'ou m om ent où un choc formidable m 'a envoyé dons .le fossé. C'est sons doute auto qui m 'a sons s'en apercevoir puisque toutes les voi ~ tures roulaient sons lu- m ière. Bien sûr, s'il n'y avait pas eu Al fred, j'aurais pu grimper dons le ca– mion à t emps, mais sa mère, qu'est-ce qu'elle aurait eu comme chagrin, après !... Le petit mourant s'est tu, épu isé... Alors, t rès émue, la voix du vieux prêtre a retenti dans le silence, tan– dis que sa main se levait pour dernière bénédiction - Ta maman è toi, doit être fiè– re, !Jarce q ue tu os été un vrai Cœur Vaillant... tu V'lS Io re;oindre ou ciel, va en paix, mon pet it ... • Cœurs Vaillants qui venez de lire cet te histoire et qui. peut-étre, aviez. un peu oublié les journées tragiques de l'an dern ier, souvenez-vous que pendant ces heures graves beaucoup de vos petits frères ont su se mon– trer vaillan ts jusQu'à l'héroïsme. Lo Loi qui faisait ~eur force, ils vous )'ont t ransmise à v0us, qui par– tagez leur Foi et leur idéal. C'est par Io foçon dont vous saurez la vivre que vous :oiderez Io Fronce, meurtrie mais va ·r1onte, à retrouyer le chem in du bonheur. qu'aux spcctntcurs pour hi suiYre. e Il est donc indispensable de de grandes vendre d'oq~.1· tourné(,·s le p lus JlO~r F. u de J oie ; plus vous en rép:indrcz au :our de vous, plus nombreux seront ceux qui, ou soir de votre F êt c 1 e ntendront, i?rôcc à vous, l'appel du Christ. Le livret des Feux de ln St Jean est en vente · ù C.V., 16, rue N icoloï, Lyvn (7 1 ') . Pièce : 3,50, franco, 4 fr. ; par 10 : 3 Ir., port en plus (Ch. P. L yon 891 -20) . se sécher bien. Puis on de couverture, les de garde et Io • p ièce de titre l) sur la – quelle on gravera les let – t res qui forment le t itre du l ivre. Lentement, dons 10 nuit, les si– gnaux clign tèrent une deux ième fois sur Io rive opposée : un éclat bref, deux éclats lonos, le même appel que tout à l'heure. Luc tressaillit... A ses pieds, les eaux du Loc Noir dapota1ent doucement. Et, sur sa tête, le feuillaqe du qrand peuplier, contre lequel il était blotti, chucho– tait sous le souffle de Io brise noc– turne. Il avait plu récemment ; il faisait froid. Mois Luc ne se souciait certes pas de Io tempéroture : les yeux fixés sur les berges du lac, il essayait d'en ;iercer le mystère. Tout à l'heure, insouciant, il p assait en cet endroit, quand il avait aperçu le premier des signaux lumineux. D'obor d, le prenant pour un f eu de berger .5, il n'y avait ouère attaché d'import ance. M ois un obscur pressen– t iment l'avait averti; et maintenant il " 'e!1 pouvait plus douter : là-bas, sur l'out re rive, è travers la brume et la nuit , quelqu'un émett ait un signal pour Io rive où il se t rouvait. Qui donc de Suisse pouvait envoyer ces éclats lumineux ? Le Lac Nmr, en effet, constituait par so forme ollonoée, une véritable frontière naturelle entre le Suisse et la Fronce : ses beroes Ouest étaient Françbises, ses beroes Est, Suisses. M ois, à vrai dire, rien ne d 1fféren· cioit vroimer.t les deux rives, toutes deux verdoyantes et baisées, si ce n'est qu'au bout du lac, du côté " ~"' ""''" ''"'._i - .: ' -~ " ""-!'"'Ho" '"" ""''"" '"'''"' ' cent~~ e?~;!.lqré lui don s allées et v enues des contrebandiers Luc s'y rendait just ement ql!90d- il C5}tte ftslle aventure, ne pouvait mènent à chaque voyoqe trop près s'étoit arrêté pour épier les signaux ~us ~o:i · ,l' c._ba : er. Luc pour Que, une fois Io lune levée, du lac. Maintenant encore, il _hésitai~ " _ - ~du~'o/.19" ,;. ~.JDbre de -!_a ils ne l'aperçoivent pas. · Désormais, à poursuivre son ouet, car Io · · é, ~ ~ .::::tirf!Pl~onx1été on guet ne peut plus se prolonger. dont il était chorqé, était aussi ·irTr=-"Qu' 1l ,_er-ido1t le de~em de sonA-uss1, malgré le danger, Io décision portante : iJ lui fallait al;er d 'urg :ê'""~enture~ m inutés""" passaient et , du petit cors est vite prise : sans ·Çi L'Ecluse prévenir M . Mlir. e~~6Tentôl'§ le -savait, Qm:riéré"' la man- bruit, tout à l'heure, il devra prof iter fatigue de son père. M . Mlirner tagl'i'é,"IO pleine lune allait se lever... d'un de ces moments où les qua tre était douanier chef, et le papa de Sous sa blanche clarté, pourrait - il en- hommes sont ensemble ou oied de Io Luc faisait partie de sa patrouille. core réussir à se dissimuler ? M ois, butte pour, en un instant, s'éclipser, 11 aimait passionnément son métier brusquement, ses réflexions furent in- courir prévenir les douaniers de L'Ecluse. fait de fotioues et de donçiers, ma:s, terrompues : à dix mètres devant lui, ce soir- là, Io maladie l'avait invici- Io brume s'était déchirée et le canot b lement cloué sur son lit : cette nuit venait enfin d 'apparaître. il ne pourrait accomplir sa ronde. Maintenant, du côté de l'Ouest, Je Alors, bien que leur maison fùt à ciel lentement s'éclo.rcit. Les monto– p lusieurs kilomètres du vi!laqe, il n'a- gncs se frangent d 'une crête lumi– va1t pas hésité à y envoyer Luc, cor neuse derrière elles, dans quelques il savait que son petit qors, malgré instants, le disque de Io lune va la nuit et le froid, remplirait voillam- apparaître, baigner le lac de toute sa ment sa mission j usqu'au bout. froide lumière. Et vraiment Luc allait repartir, Luc ne saurait dire combien de qu and. un fait imprévu Je rejeta, h ole- t emps s'est écoulé ~depuis l'arrivée du tant, dans l'ombre du peuplier; du canot; car, dès l'instant où celui-ci a haut d'un tolus, tout Près de lui cette fois, une lampe électrique si– lencievsement répandait ou messo;ie : un éclot bref, deux éclats lonos ! D Quand les si<inaux eurenl cesse. Luc essaya en vain de distinguer ce– lui Qui les avait émis; hélas, l'obscu– r ité était si profonde qu'il ne put r ien voir, si ce n'est une vaque sil.. houette vite disparue dans lô nuit. Mois au même moment, dans Je silence ouaté de la brume, tout doucement, lui parvint du Jac un ronronnement régulier. Il Je reconnut aussitôt : c 'était le bruit d'un canot à moteur ! Bientôt il oucmenta, devint de p lus en plus distinct : il se dirigeait bien vers la rive. Cependont (et Luc qui avait souvent piloté de tels canots s'en rendait compte! il allait assez doucement pour ne pas attirer l'at – tention des riverains. Luc · maintenant s'était laissé glis– ser sur le sol : étendu de tout son long doris l'herbe glacée, les yeux grond ouverts, il guettait l'apparition du canot à moteur. Son cœur battait à grands coups sourds dons sa poitrine et il grelot– tait de froid sur la terre humide. . -· ··, ·~ touchè terre, les événements l'ont trop préoccupé pour qu'il oit pu en apprécier Io durée. Mois le cano1 est là; tout près, à c.nQ mètres de lui. Autour s'affairent !es inconnus du Loc Noir. 1 is sont quatre ; partagés en deux éauipes de deux. méthodiquement, ils déchargent Io barque. A in ~er­ vallcs réguJiers, ils y prennen t des colis, puis les portent ou !)ied de Io butte, d'où tout à l'heure sont partis les signaux. Et Luc soit désormais pourquoi l'hom– me ..J)ux signaux avait disparu s1 vite dans la nuit : là-bas, dons l'obscuri té, s'ouvre u ne excavation profonde, peut– être l'amorce d 'un sout errain. Et les inconnus du Loc, ces hommes mysté-. rieux Qui ne sont oue d'habiles contre– bandiers, y déposent leurs lourds colis. Cependant, s'il soit leur secret, sa D Enfin le moment est venu. Après de longues minutes, où Luc ocnso par -. fois crier d'impatience, tant il voyait Io franac lumineuse des montagnes · devenir plus précise, les Qu atre hom– mes se sont groupés à l'entrée du souterrain. Le qarçan, lentement, s'est relevé. Une dernière fbis il reorend sa respirat ion puis, risquant le tout pour le t out, brusquement tl s'él ance. M ois aussitôt, quatre exclamations de surprise jaillissent du orau:JC des contrebandiers en effet , par une malchance inexpl iquoble, le pied de Luc s'est pris dons une bronche morte. Celle-ci s'est •brisée avec un claque· ment sec et, telie une dét ona t ion, ce bruit a brutalement rompu le silence de Io nuit. Là-bas, un des hommes s'est re– pris sa voix s'élève, dure, 1mpé– neuse : « Ce n'est· qu'un gosse... Arrê– te, toi, là-bas... Arrête, ou ic t ire ! • M ois Luc court toujours, et il n 'y a que sa d irection Qui oit chanqé m a ih– t enont ; car, en un éclair, il a ébau– ché le projet insensé aui peut seul le sauv er ": s'em9orcr de leur canot à moteur et fuir avec ' En effet, rester une minute de plus sur le sol, c'est s'exposer à la capture certaine, oux coups de feu. Les hommes accourent, mois le gar – çon est déjà dons le canot. Ils n 'ont pu t irer il fait encore trop sombre. Hélas ! le petit gars, non plus, ne peut trouver Io manette du démarreur. Ils approchent, ils vont être la, et ses morns affalées, glissant sur le moteur encore chaud, ne rencon trent rien. Le premier coup de feu déchire Io nuit pour l'effrayer, ils ont t iré en l'air , mais dans une minute, ils t ireront sur le canot. Et le démarreur est toujours invisible... ·Tout à coup, une lueur diffuse éclai– re tout le lac, baigne chaque chose : Io pleine lune ! Et Luc, là, juste sous ses doigts, voit u ne manette, la ma– nette du déport ! Fébrilement, il Io saisit , Io t ire à lui. Et aussitôt le mo– t eur démarre dans une pétarade vio– lente : puis, dons un grondement ra– geur, ou milieu d'une qcrbc d'écume b:anche, brutalement, le canot s'ar– rache à la r ive, s'élance en a vant... D Cette nuit- là, les douaniers ne dor– mirent pas beaucoup sur les rives du lac. Mois, ou m atin, après Io rude battue nocturne, ils avaient déjà cap – t uré trois des contrebandiers. Le Qua– trième, dont on avait d'ailleurs le signalement précis, ne pouvait plus échapper encore longtemps. Et ce fut M . Mlirner lui-même Qui apporta l'heureuse nouvelle à Io mai – son de Luc: Mais cel1..1i- ci, ne connais– sant p as les résu ltai s de son équipée nocturne, n 'a vait rien raconté 6 ses parents. A lors, en entendant le récit du douanier chef, le malade at tira son fils entre ses bras ; deux larmes perlaient à ses yeux et il ne put Que murmurer c M on petit Qors... mon petit .. je ~uis fier de to;... • Au dehors, doucernent, les eaux du Loc Noir miroito1eht sous le ~o:cil. J. Legeois. Ces deux silhouettes qui se découpent en noir sur l'horizon, ce sont les deux statues du mo– nument qui domine de toute sa hauteur le v il– lage blotti ou fond du voilon. L'une d'elle, mince et lonoue, se courbe sur un petit gars Qui indique, de Io main, Io rout e du • illoae. Et Jeon- Fronço.s se souvient aussitôt de l'histoire tant de fois racontée le jeune curé arrivant a pied pour goqner Io pauvre paroisse qui vient de lui être confiée, Io rencontre du petit ber– ger qui va lui indiquer le chemin à suivre et cet1'e phrase prophétique que le saint prêtre laisse en remerciement à son guide : u Tu m'as montré le chemin d'Ars, je te montrerai le chemin du ciel n ... le chemin du ciel... le che– min du bonheur... il devait être f idèle à le mon– trer en effet, et n'épargner pour cela n i fati– gues, n i sacrifices, ni prières... Et pourtant, ils n 'étaient pa~ ...vmmoaes les paroissiens Que le Ban Dieu confiait à l'abbé Vianney : dans Ars abandonnée, sans foi, sons idéal, sons joie, il y avait p lus d'un oors Qui, sans doute, ne va– lait ouère m ieux (!ue Dédé, Raoul au Pierre... il y en avait même certoinQment de p ires... A tous cependant et à tant d'autres venus de partout, le curé d 'Ars devait montrer la route du bonheur. Et ces moyens qu'il a pris, pour y arriver, ces m 0yens oui ont réussi, oui réussis– sent toujours, est-ce que Jcon-Fronço1s et ses équipiers ne les ont pas, eux aussi, à leur dis– position ? Une gronde émotion envahit le chef d'équipe. Pour conquérir les oors de Raoul, est – ce Que ses Cœurs Vaillants ont bien f ait taus les efforts nécessaires ? Est- cc qu'il ne fau– drait pas maintenant Que ces premiers effort s ont, sons que cela se voie, porté des fruits, essayer d'aller rilus Jo'n, de tenter un grand Jean-François, est - cc qu'on arrive bientôt ? " coup, de rem!)orter Io victo:re ? Jean-Fronçais l eon- Fronço;s saurit. C'est vrai, ces pauvres gos- les sourcils fFoncés, réfléchit... Il réfléchit mê- ses n'en peuvent plus 1 Et sa voix se fait me si b ien Qu'il n'a pas vu l' air décon fit des joyeuse pour rassurer Je gamin : u Oui, oui, petits gars qui le suivent, étonnés de son si- ._. tiens, tu vois là-bas, à gauche, cette grosse lcnce. Tout d 'un cou::>, le chef d 'équipe sur- ferme qui est à moitié cochée derrière les or- soute. Un des petits, t rop las pour attendre do- brcs ? c'est là. On va courir un peu pour so- vontoge, vient de l'attraper par le bras : u Dis, voir pl us vite si !'A lpiniste est arrivé avant nous et s'il o retrouvé les outres. n Lo curio – sité ranime tous les cou rages et c'est une bande agile qui dévale b ientôt le chemin en direction de Io ferme. La nuit est tout à fa it tombée. On ne peut pas courir co1nmc on vou– <"lroit . Mois rapidement, tout de mDme, les bâ– timents se rapprochent , masse claire sur la– quelle on dist ingue petit è pet it des ombres qui bougent L'Aipiniste, est-cc que c'est !'Alpi– niste? Est-cc que cc sont les cors de Io Guy– nemer ret rouvée ou bien simplement les Cœurs Vaillants demeurés avec Daniel Qui, leur cx– olorot1on ~erminéc, scrutent l'horizon pour guct– rer l'arr ivée des re tardataires ? (A suivre. ) Jean BERNARD.

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