Cœurs Vaillants 1941
'' Est - ce que les ' ' fillet tes sont admises 1.• Un port de Provence... Un soir, pendant la dernière guerre... Le son lugubre des sirènes vient de jeter un friswn d'angoisse sur la ville... Les av:ons sont déjà là... des détonations ont retenti, proches ! Dans la cave-abri d'un vieil immeuble, près du Port, de nombreuses personnes aux traits convulsés se serrent... Le chef donne ses ordres afin d'éviter tout affolement ; mais il a beau être persuasif, ses explications n'ont l'air de convaincre personne. Des femmes pleurent; des enfants crient ; les hommes n'ont pas l'air beau- coup plus rassurés... Et le désespoir est contagieux 1 · Souda'n une grand'maman s'est retournée ;1 son regard s'est fixé; ses yeux ternes semblent reprendre leur vie. D'un geste large elle a montré à se::: compagnons d'infortune un petit gars assis par terre dans un coin noir et sale et ce garçon a l'air cal me, décidé, pas fier pour deux sous; il a l'air insensible, le regard absent; à ses mains pend un chapelet. Et pourtant de lui se dégage une telle conviction, une telle sérénité !:.. Il prie ; il prie pour tous ceux qui, autour de lui, se lamentent vainement, inutilement... Les regards se sont fixés sur lu'., comme hypnotisés, ·et... lentement, gauchement comme des enfants pris en faute, les messieurs se sont découver~s et les mamans se sont signées. Seul, un· mécontent (il y en a partout), un grincheux, n'a pas voulu se. laisser toucher par une telle piété et il abreuve de ses quolibets le reste de l'assistance. « - C'est bon pour les fillettes ces mômeries-là ; il faut avoir plus de cran que ça... » Tout son répertoire y passe... • 9 Quelques :nstants plus tard. Dans la rue un jeune homme a été blessé et il est tombé. Le chef d'abri l'a vu ; il faut y aller. Mais, seul, il ne peut prétendre transporter sans heurt celui qui a été atteint. Alors il se retourne vers l'abri et y pénétrant ce n'est pas sans risques... il demande un volontaire pour l'aider, évidemment La réponse tarde un peu, un silence gêné pèse dans la cave obscure... et soudain une jeune voix s'élève et d'un ton assuré dans lequel perce un peu d'ironie, le Cœur Vaillant (car c'en était un) demande : « - Est-ce que les « fillettes » sont admises ? » Le monsieur « bouledogue » a compris la leçon et le C.V. n'abuse pas de sa petite victoire. Il suit le chef d'abri. Le blessé est entré ; on s'empresse autour de lui... Et à voix basse, le monsieur-qui-boude a avoué au Cœur Vaillant: ~ - TU sais, ce que j'ai dit tout à l'heure, c'était... euh, c'était pour rire, car au fond tu sais « pitchot n... J'ai compris... » ' • • La fin d'alerte a . été donnée. Les environs ont été assez gravement atteints. Mais, ·là-Haut, la <c douce Maman » a dû marquer, d'une auréole de protection, l'humide et sombre cave où l'on avait su comprendre et espérer... Car la confiance aussi est contagieuse!... ROGER DE PROVENCE. t. 'c.st Jo nuit. Troio hcureo vicnnoot de sonner quelque part. Avec un léger bruit, l'homme retom.. be aur le plancher de oo prison. Au·deosu• de lui, Io lucarne bèe, d6- sormais veuve de oon barreau, de c-c barreau qu'il o mÏG des heures ô. deo– ccllcr et qu'il dépose sur sa paillasse après l'avoir brandi d' un gesto triom• pbant. Bien qu'il n'ait pour cela qu'à tour• ncr un bautoa, il ne fait pas do lumière, et sono doute o-t-iJ ses roiaoos pour ogir ainsi; d'ailleurs dcpuia qu'il l'habite, il a eu le temps nécenairo pour oc fomiliariscr ovee les contonr1 de san réduit. Le lit, il cat vrai, se borne l •JD matelas et deux couvertures, mais il â un bon fauteuil à sa disposition, et pois une table, surtout une table. C'est une table de bois blanc dont les quatro piedo sont en frêne. Ces pieds &ont d' une oeule pièce, aaos fio· riturcs, aucune barre traoaveresle ne les relie cotre eux. A force de patience et d'ingéoioaité, le captif est pnrvcnu à retirer la chc· ville qui maintenait l'un de ces piedil à la table. Maintenant il dispose d'une pièce de bois, longue de prèo d'un mètre, très maniable, capnblc de: supporter sans fai· blir un poids de 100 kiloo. Suivant le plan longuement médité dans la solitud• de son cachot - car 3 quoi eongcr entre quatre murs, sinon \ sa libération, - il prend cette pièce de bois, y fixe solidement, au milien, une longue corde qu'il a'est procurée il ne sait trop comment. Oui, en y réfléchissant, il ne sanrsit dire comment cette corde est venue en .. tre ses moine. Un protecteur incoann veille·t-il sur lui P La question a peu d'importance. li l'élucidera plus · tord. Il a pouseé lu table sous ln lucarne. Le fauteuil remplace le pied manquent. Cela branle bien un peu, mois l'~difice résiste suffisamment. Lo longue corde nouée à sa ceinture, il monte sur la table et e'introduit dana la lucorne. Là , il étire son corps de façon que les pieds se glissent en ovont vers l'exté· r ieur et que sa tête regarde à l'inté .. rieur du cachot. Il attire le restant · de la corde et ra– mène à lui le pied de t able tittacbé eu bout. 1.4 pièce do bols qui se pré1ente ho– rizootalement eat beaucoup trop longue pocr pénétrer ainsi par l'orifice de la lae:amc, les deux paroie l'arrêtent. C'cgt bien ce que veut notre homme. Il p è•e sur la corde, Le nouveau point d'oppai oc cède pas. Eocostré entre deux pierres, il ne peut non plu• glioser . Le captif Murit, satisfait. Ses pieds, ees jambeo, surgissent hors de la lucarne, pendent dans le vide ; pui1 c'est tout Io buste, puis Io tête, lei bras. Cet exercice l'a mis légèrement en sueur et l'air Irais du deboro le lait frissonner. Combien y Deux mètres?..• mètres ?... La longue ?... O·l·ÎI jusqu'àu aol P•.• Trois mètres?... Vingt corde sera·t-clle assez • Autant de questions qu'il se pose et qu'il a'a pas Je temps de résoudre puisque déjii ses talons touchent Io terre ferme. Ls noit n'est Pl!:! très 1ombre, et l'homme, dont les yeux sont hobituéo à 1'obecuritéJ peut voir ce qui l'entoure. Il est dans une cour intérieure domη néo par une tour ronde à clocbetonl!I aigus. Tel un serpent, Io corde qui se bolance contre la muraille lui montre le chemin parcouru. Un frisson rétro– spectif loi rebrousse l'échine. Là 0 baut il y a un trou nofr : Jci lucarne, et de ln Incarne à la base de Io tour Io dis– tonce est telle qu'il en est près de aan· ~loter de frayeur. D'uo ge•te décidé le fugitif se oecoue les épaules pour oc débarrasser de ce manteau d'effroi. Toot n'est pas fini. Il reste beaucoup à. faire. A quelques mètres il aperçoit ua ba– timent très bas : Jo porte en c&t légè.. remcnt ~entrcbâil1ée. II entre. L'odeur lui révèle qu'il a pénétré dans une ber· gerie. li lait deux ou trois pas dons le noir, Îl tâtons. Soudain, il pousse une exclamation de surprise beaucoup plus que de souf.. Irance. lJn choc brutal sur les jambes o failli le renverser. Opporlunoment il se rappelle qu'il • dans :m poche une lampe électrique. 11 Io prend, presse sur le bouton, et, mo.· a nifique de décision, il envoie son pied •ur le mufle du bélier qui revient à l'assaut. Effro.r ëc por le jet lumineux, la bête rejoint ses congénères tossés ou fond de Io bcrg_crie. Le lugitil ovioe une échelle dressée prèo de lui. II monte dans une espèce de soupt!nte qui sert de ~renier Q foin. Sa lampe lui permet de constater que la toiture est de.. chaume. A poignées il arroche de ln paille. Par l'ouverture oinei fo.-mée il pasee une tête prudente. dt tempo è perdre. Il agrandit l'ouv .:rture. 1. instant d'après il se trouve dans ur. jar<lio, tout empêtré dons un cerr6 de tomoteo. Non loin de là il y • des masures, c'est-à-dire dei hommes. Il va droit devant lui. Une claie lui barre le passage. A grands coups de pied il démolit l'obotacle. Des chiene aboient. Un volet cloque contre le mur, laiasant opporcs.Ître uno lace biroute. L'évadé camprend qu'il est découvert. On va le poursuivre, le rattraper sÛ• rement. Exaspérés, ses ennemis lui fe· ront payer isa tentative d'évasion. Désespéré, il se rae en avant. Il bondit, franchit d'outre11 barrières, ao ~lisse sous des arbres, esc~lade des mu• railles, fonce dans des taillis , s'écorche le visage et les mains ù. des massifs de roses, piétine dor'l.S des ril!otea boueuses, ~lisse, tombe, se remet debout, poursuit •• course..• pendant un. millième de se· conde . songe à se jeter dons un puits dont il vient de heurter Io margelle... met Je pied sur les dente d'un retenu dont le manche se relève et' lui appll· que sur ono joue on superbe soo[flet, pénètre dans un abri de jardinier fait de roseaux entrelacés, en ressort aus– sitôt por Io cloison opposée qu'il a len• due d'un coup de tête. Toujours galopant, il prête l'oreille. Un tin·omarre de cris et d'armes en• tre·choquées lui apprend que ls pour· suite commence, furieuse. Ln meute se rapproche. Il perçoit clairement les cris de mort. A chaque bond il trébu~bo contre de gros fruits, des courgee, des melons et d'autres qui lui sont inconnus. Un saut plus violent i son pantalon qui se déchire, accroché par '"'une ronce ou par un fil de Ier barbelé, et le luyord va s'aplatir le nez sur un de ces fruits. La chair juteuse lui bar– bouille le visage. C'est sucré, si sucré, que le gour· mand perd de précieuses secondes à se pourlécher les lèvreo. • Des hurlements le ramènent à la réa· lité. - O ù cs t· il ?... Où est·il P..• S es cheve ux se hérissent. L'épouvante de ce C.:'UÎ l'attend s'il est rejoint lui (oit perdre le peu de cervelle qui lui reste. JI ne se rend pas compte qu'en r cstont ainsi, collé au sol, au milieu de ces · pla ntes aux feuilles touffues, iJ échappe à Io vu_e de ses poursuivants. lJ s'est r cfe, 1 é. C lameur. On le voit... on 1e reconnaît... Lt! corps et l'esprit allégés, il eent qu'il va s'échapper. Lo distance oua· mente entre lui el les chiens vocifé– ranta. Soudnin une effroyable douleur le ter· russe... Est~ce une entorse ou bien o-t·il mis le pied dans un piè~c à loup P... li ne peut le préciser, mais cela lui fait mal, très mal. LE DE PREMIE R XAVIE R Connaissez-vous Xavier Lissoko? Haut comme trois oommes, noir des pieds à Io tête, c'est le plus a stucieux des Yolofs. Les a ventures ne lui font pas peur et c'est ainsi ou'un beau jour il s'en aJJa en ex::iédition avec le Sidi Ca– pitaine. Celui-ci portait en France en congé de plusieurs semaines et pour récompenser Xavier de ses nombreux. services il avait décidé de l'emmener avec lui. Vous perlez d'une aubaine ! marque, Xavier se vit mobi- protestations ébranle aussitôt les murs de Io selle et Xavier n'a jomois com– pris pourquoi, avec un regard fou– droyant, le maitre d'hôt el le re nvoya ill:co occuper aux cuisines une place sens gloire et sons don2er... A Marseille, voilà Xavie r en admi– ration devant le nombre et Io gron– deur des moisons : • Ça y e n ê tre toutes cases de sultans, bézef ! •. Mois ce n'é tait rien à côté de Io gore , où Xoxier devait demeurer D'un effort suprême, il tente de 1e soulever et reste cloné ao aol. L'énergie qui l'a soutenu jooqu'iei di•· parait. · La tête en délire il gémit et 1oohaite d'être ailleurs. Du fond de soo subconscient une im– pre9sion monte : il a dû ee trouver déjà dons un cas semblable... il aeit donc ce qu 1 il doit faire. Pour se souvenir il fnit un si terrible effort que les vertèbres craniennee cra• quent. Une voix lui dit : ~ Ouvre les yeux. » O uv rir les yeux P... L' autruche les ferme pour ne pas voir le donger. Pour ne pns v oir mes poursuivants, il fau~ droit donc que je fasse de même. - Ouvre les yeux, tt! dis-je 1 - Mnis j& les ai ouverts ... Bien ouverts. Trop ouverts. Ses en· nemis ne sont p]us qu'à vingt mètres, qu'à dix mètres. Il voit des focea con.. vulsées de rage ou illuminées d'une jo!e mauvaise., Des moine, non des griffeo, se tendent pour le soisir. Une sueur glacée l'inonde. Impérative, la voix tonne : - Ouvre les yeux 1 Ouvre les yeux 1 li obéit. La scène chan~e instantanément. D is· parues, évanouies, les faces férflces... 11 contemple une chnmbre .p..oisible 1 vogue· ment éclairée por les rayons lunaires ; il se voit allongé entre les draos blancs. Quelques secondes -lui suffisent pour recouvr er ses esprits, et il éclate de rire 1 car il comprend, il revoit son rêve. · Au prix de multiples efforts jJ a pu sortir de sa prison, mais polir s'évader de ce cauchemar il n'y avait qu'à. ac– complir cette chose si simple : ouvrir les yeux. Encore lallait·il y penser... Joseph DENGERMA. Jusqu'à Dakar tout se pe sse bien. Xo vier, tout ye ux tout oreilles, emmag a– sinait dons sa cervelie de quoi • épa– ter • ou retour tous les gerçons de se tribu. Mois une fois sur le bateau, ce. fut une outre affa ire. Il a llait falloir maintenant se familiariser avec Io c i– vilisation des Blancs et pour Xavier ce ne devait pos ê tre sans pé ripéties. Un beau jour, un dîner de oolo réu nis– sant è Io solle è d'honneur des lui murmure. quelques mots à l'oreille ..• celui-ci s'éclipse et revient quelques mi– nutes plus tord, porte ur d 'un quart d 'eau de Vittel; puis, d 1 un qeste rapid e, il enlève les verres inutiles. Xavie r est demeuré quelques seconde s perplexe et puis, vif comme l'éclair, il rafle t ous les verres des invités et les remp lace d'autorité par toute une gomme de pe– tites bouteilles d'eaux miné rales. Pas besoin de vous dire qu'un tonnerre de 1 ébqhi devant les soleils é lectriques et nocturnes qui dépossoient en splendeur les plus belles lunes des toms toms yo– lofs. • Je vois oller ore ndre nos b il– lets, commença le Sidi Capit a ine... attends-moi devont Io consigne et tâ che d 'être soge... • Sage ? Je pe nse bien ! Mois croyez– vous que Xavier puisse éviter une n ou– ve lle aventure ? Nous verrons ce la Io semaine prochaine. Pour discuter entre v c ul"I ~ A propos do notre exploration, Est-ce Que le Saint de notre pa ys avait trouvé le bonheur ? Qui en est Io source ? Comment peut -on s'unir à Lui ? Comment le Saint de notre pays a - t-il ravonné ce bonheur autour de lui ? Comment pouvons-nous l'imi-. te r ? Quel est ce messa ge .:tue nous devons porter ? Comment le ferons– nous dons notre v ie d e tous les jours.? Qu'est -ce qui nous u nit a ux Saints et à tous les outres chré tie ns? _Pourquoi Io fête de Io Pentecôte est-e lle Io fête de tous les milita nts chré t iens ? _ _ Qu'est-ce qu'un m ili– tent chrétien ? Citez des militants chrét iens. A propos des histoires de ce numéro. Jean-François : Qu'est-ce Qui o b ien pu brouiller les pistes d e l'é– quipe ? Cherchez un !)eu ce qui, dons Io vie, peut nous empêcher oinsi de suivre Io •route du bonheur ? Que si– g nifie Io phrose de M. Pierre dont Jean-François e t ses garçons se sont ronoelés tout d'un coup ? Çomm en t ·lie été vraie pour le Saint de oa ys ? pour nous !' ' q ue les a f illettes ,, sont at11 es ? A aue l moment le C V. de cette histoire o· t - il montré le plus de cran ? Cherc he des ca s où t u peux avoir à montrer le même courage? Connois– tu d 'aut res sent iments qu i sont conta – g ie ux, comm e le déses'Joir ou fa con· fiance dons cette hstoire ? Quelles conclusions .. prot iaues peux-tu en t irer? A Io conquête des neiges. Pourquoi Georges avait - il e nvie de quitter son poys ? Avait -il raison ? Y a -t - il d 'aut res cos o u on p eut foire la même erreur que lui ? Eu ~~ - / ·()}_~" · :.............. ~(,(. T ' t' t . ' tfYJ . 1 d ~ ou es s1 sauva e 1 : es g •on s ·Jouter, commet le geste fatal qu i le e t essoyo'ent de desceller les pierres bran!ontes. Leurs voix· ja cassantes cou – vra ient presque entièrement les oppels de détres~e de Marc... Et pourt a nt, là -bas, ou bas de Io co:line tragique, quelQu'un les ava it e nte ndus tou t è l'heure et mointenont, a vec des yeux horr:f1és, contempla it Io scène. Le siège se poursuivait sons trêve ou mi lieu des hurlements e t des g la– p issements des s inges roux. Enfin, ils a va ient réussi à fo ire sa uter une pe– tite dalle du toit e t a vec une rage sa u vage, ils essaya ie nt d 'a gra nd ir l'ou – verture pou r y pénétrer. Leu rs mo ins velues s'a charna ient sur Io frêle toi– ture e t peu è peu, le trou s'e ffritait s'élargissait . a~~_t~s Qui l'en tour n , les lia nes gi- · perdra : il prend u ne p ierre e t Io la nce g'\~èsqu.e~ 1 ~ui /p)'to1s!t_ent_ d<! JJ10r"- ve rs le plus proche des singes Alors ~~~C ~entS;"),,\\\?t _p;u 1s ~urt-:>ut le a vec des cris de rage, ceux-c i s'é lon– silence, ce >lence · ~- 10. ) i ngle peuplé cent vers lui ; è leur tour, ils font d 'invisib les r'ésences. vo:er des p ierres et More, q ui a com - Morc ovon~e · tou'~u s. 1 est oort i c ris tro::i tord son imprudence, voit 5ans prévenir ~ il ne ,co,mJ;/11!J pa s rester qu'il est perdu si, è l'insta nt même, longtemps, rnolg.c '. ,tout. dons ce sous- il ne t rouve pas un refuge. Ma is où bois ma lsa in . 1 , $pJ doin 1 ; dl sursaute : le trouver ? Ah ! dons Je temple ! a vec u n b ru i\ sec, quelque ;p a rt, une Les s inges ne sont qu'à vingt mè– b ronche s'est \cb ssé; ! est topl~ée sur tres. Il court éperdument. Son . ca sque le sol.. Cepe ndqpt. '1.ilà-'l'n-11 1 '1 rien c!e visible : les feuill~, ' es ~- orl5res fr is– sonnent , les lia nes osci!lfun 1 t douce· ment. mois sons doute sous le souffle du vent... Pourtant , maintèqa nt , ce sont d 'a ufres b ra nches qui \craQu'2nt, des feuilles qui se déta che V. Lg cœur de More bat à coups redoûblés. Et e n lui revient Io phrase de Michel : Michel, en e ffet, revena it de voir la vieille mère Louong-Fô quond il ovoit entendu le prem ier a ppel de Marc. Ma is il éta it si faible, ou mil ieu du tapage, q u'il a va it pensé s'ê tre t rompé... Ava it - il le droit de jeter l'alarme ou village pour ce s :m;.>le soupçon ? Et, malgré tout, s'il était vra i ? AJors. sons hési– te r, lui a ussi a va it pénétré sous bois. Ma rc, blot t i d ons un coin de Io pagode, ne pouva it r.>lus que murmu rer des invocat ions ferve ntes ou ciei, e t a ttendre, a vec une a nxiété terrib le, un secours si incertain. Saura it -on jamais où il é t ait ? Qui . pourrait le t rouver ? « Sous bois, les d angers q ui vous gue t tent sont innombra bles >. Néanmo ins, a n xieux, il écoute tau· î iours les bruits incessa nts de Io col· line : ce sont, pormi le bourdonne 1 ment des insect es, de sou~lec; g lisse ments, d 'imperceptibles craquements. e t ouis cette senso t .on horrible que de~ yeux invisibles vous rega rdent ! Les tempes batta nt es, les ma ins moites, il ava it refait Io route de son ami, se d irigea nt va illa mment ve rs l'endro it d'où ven a ie n t les cris des singes. 11 sava it cepe ndant q ue ceux-ci Jo:ssa ient tou jours des gardes pour les avertir en cos de danger. Et c;i leur colère se ret ourna it contre lui 1 seu l, que pourra it -il fo ire ? Mo is il continua it : il ne voulait se loisser a rrêter pa r a ucune crainte. Dehors, u ne nou-..ellt! e xplosion Oe ioie des singes sa lua it Io chute d' un plus gros moellon. Le trou, encadré de visoqes grimaçants, s'agrandissait de plus en. p lus... Et c'e st a lors que, sèches, redout a – bles, cloquèrent dons le soir les deux premières détonat ions. L'écho de Io forêt les répercutait longuement. Et puis, b rut a les, deux a utres retent is– sa ient enco re. Tro is singes roux s'abat – tirent en t itubont, Alors, offolés, éper– dus, les o utres 1 ra massant les trois blessés, s'enfuya ient avec des cris de terreur. Mo is, tout à couo, oubliont Je dans ger, il ne peut s'empêcher de pousse1 un cri de joie : devont lui la rge, dè· nud ée, s'est ouve rte une cla irière . Au centre se dresse un tout petit temple , Io porte est e ntr'ouverte et More s'a vance. Il va y péné t re r quand , b rusque · ment , il lui semble que son cœ u1 s'arrête de ba t tre , que tout son sono se oloce dons ses veines ; derr=ère IÙi QUÈLQU' UN VIENT DE RI CANER ! /,es sinr;e.,· rou:i· 1outs1111·aie11t 1t•1t1· sic!gè•.• Indifférente, Io forêt bruissait tou– iours sous le soleil couchant. Les cris des q uadruma nes d evena ient p lus p ro – ches, plus bruyants et souda in, se glissant derrière un énorme tronc d'orbre, il a vait vu : les singes ossa il– lo ient Je temple sons se soucier d"ou– t re chose et, sur le sol, gisait , déchi– Queté, Je cosque de More. Michel, suivi de son père et de deux autres Européens, s'o!)orochoit du temple en coura nt. Lentement Io porte s'ouvrait et Mo re, bouleversé, pa ri..t. Déjà son ami éta it près de lu i : • Oh ! pardonne-moi, Miche l, lui murmure-t-il. pa rdonne- moi... J 'a i en fi n compris où se trouva it Io vra ie bra voure... • • • Maintenan t , l'o orès-midi est \.('nu et il y o b ien dix m inutes que More, seul, gravit Io colline. Lo montée n'est oas troo rude e t un vogue sent ier ~êrpente · à t rrJvers Io forét. Mois, sons sa voir pourquoi More se se nt b iza rre ment oppressé A demi mort de peur, il se retourne e t o lors il les voit enfin, tous ceux qui, tout à l'heure, l'épia ient , le sui– va ie nt. Lent ement, ils descendent des bronches, se laissent glisser ou sol : tombe, il ne s'en O;Jerçoit p a s. Il veu t a rriver à la :>orte avant eux... Une p ierre l'o b lessé à Io jambe ; il ne l'o pos sent:e. Il court, toute son énergie tendue vers Je but è atteindre . En fin, le temple est Jà ! Epuisé, il entre et essa :e de refermer Io !)Orte. Mois les vieu x gonds rouillés résistent. Les sin– ges sont tout près. Puis, bruta lement , les ' gonds cèden t : en cloqu a nt 1 l o oorte se referme , le verrou se robo t et Mo re, cha ncela nt, tombe su r le sol. Michel ovoit compris. Il était repa rti en courant de t out es ses forces vers l oï-Moï. Les bronches Jui fouetta ie n t le visoge, les épines déch iroient ses jambe~. Cependa n t 1 rien n 'a vait pu le retenir et d ix minutes aprè s, il pé né – troit en trombè chez Mme Cha ntol... < Madame, Mada me, a va it- il pu mur– murer.. . je vous en prie... Où est votre rnari ? C'est s1 grave ! - Mo is, M i· chel, Qu'y a -t- il donc? Mon ma ri est p a rti !)Our toute Io soirée. Michel. Michel, qu'a vez-vous ? » Brisé, Michel ve na it de s'écroule r sa ns pouvo ir d ire une porole de plus. Michel ne répondit rien, mois dons le crépuscule de la forêt tragique, ou seuil du petit temple sacré, seule Io pression de ses m a ins indiqua à Ma rc Que tout était depuis longtemps ou– bl ié ... Jean Legeois. - ce son t les singes, les q ro nds singes roux de Io co lline ! • JEAN-FRANÇOIS Cl'IEF D ' tQUIP.E--- - - Que faire ? Fevenir en arrière? C 1 est in)possible : à mo=ns d'a voir oeur, les 5inges ne bouge ront pa s... Mois s'ils Hurlont de roqe, les sinqes entou– ovoient peur ? Et More, sons s'en ra ient le pet it temple, l'escoJodaient Huit jours ont passé. Les explora teurs sont réun is dons une vast e cla irière. Ce n 1 est pas Io forêt-vierge, non, mois un bois touffu où, a près Quelques kilomètres de morche, les gar– çons se sont ra sse mb lés pour metfre en com– mun les résultats de leurs recherches. Au fur et à mesure que les équipes rendent compte de leurs découvertes, les figures s'illum ine nt d 'une ioie unanime. Celui C?Ui, de l'avis de tous, o semé le bonheur dons le pays, c 'est le curé de ce petit villoge dont le nom est devenu célèbre dons le monde entier et qui, à Quel·· ques kilomètres de là , o vécu tout récemment ·~a vie magnifique e t cochée. Les rapports sont term;nés. L'Aip in iste se lève : u Les g ars, vos travaux sont concluants. Arr. est tout p rès traces de r:ios très visibles.. Est. ce Que, par hasard? Perplexes, les C.V. regardent leur chef. Jeon- Fronço1s o eu Io même idée qu'eux. ({ Les gars, y a quelque chose d 'a normal, c'est sûr. On dira it que Io pist e o é té brouillée exprès, ço ne va pas être commode. C' est le moment de montrer qu'on est à Io hauteur... Ava nt de partir, j'avais re péré la route sur Io cnrle de !'Alpiniste. Le chemin qu'on a suivi doit être u n peu à l'Est de la Nationale, Ars est a u Nord... il faut prendre par là, sûrement... :> Confîante en son chef, l'équ ipe se remet en route. Mois voilà déjà deux heures q u 'on marche, le soleil est haut dons le ciel, l'ardeur des éouipiers se ralentit. . Jean- Fran– çois, malgré fui, se sent un r.>eu inquie t . A l'o!lure à loquei lc on a fait Io route, on de · d'ici. C'est là qu' il nous fout poursuivre nos reche rch es. M. Pierre revoit d eviné d'a vance, cor, avant de partir (M. p ;erre, en effet, est parti d epuis deux jours, mois il reste si uni à ses gars qu'on le sent tout proche ) il a va it préparé a vec moi un formidable rallye qui nous conduira tous jusqu' à Ars. Chaque équipe va che rche r un message qui est caché dans ce bois. Elle ferO ensu ite Io route toute seule, d'aprè s les indications trouvées. Re ndez-vous ou monum ent de Io Rencontre, ce soir à 4 heures... n Un hurrah form idable ébranle les échos de Io forêt et les gars se dispersent sous Jes arbres. Devant Jean- François, Roger morche en gesticulant. Lo semaine derniè re, il o é t é ridicule, a u jourd'hui, il fout q u 'i l se . vroit ê t re arrivé déjà. Alors, est-ce que ?... Voici u n ou tre carrefour. Là, comme tout à l'heure, pas la moindre indication. Mois une des routes monte nettement, toute droite sous sa rangée de peu9liers. C'est celle-là qu'il faut pre ndre. « Oh ! 1.à, là, t 'es sûr ? J'poric, moi, qu'o n s'est trompé e t qu' on e n o cJ'core pour des heu res comme ça... ,, Roger, décic9ément, o perdu so belle ardeur du début. Assis sur un tas de coilloux, il refuse obstinément d 'avan– cer e t le p lus grove, c'est que ses doutes com– mencent à gagner Robert d ont Io voix s'élève, un peu tremblante Y a pas une seule m aison en vue, on p ou rra mê me p a s dema n– der Io route..., " Le reste de l'équ ipe, du coup, réagit. En chantant è tue- tê te , elle entroine les deux- ga rçons : « En chantant , nous ent rai- distingue, il tout qu'il trouve le message. Le plus fort, c'est qu'i l y arrive. Comme il mor– che tou jou rs le nez en l'a ir, il o vu Je pre– mier, entre les deux !)lus grosses bronches d'ur chène, une enveloppe oux couleurs de J'éQui– pe. Elle contient une feuille de chêne en papie r du plus beau vert et, sur cette feu il:e , s'étale une phra se cabol.stique : " Les routes qui montent son t les plus sûres... Io feuille de chêne gardera l'équipe... que celui q u i a des oreilles p our ent e ndre, entende... Les veux· en boules de loto, Roger demeure inter– dit de sa t rouvaille, mois dé!à Poul e t Marcel se sont précipités sur un sent ier qui monte droit à travers le bois. Leur voix retent it, bien– tôt lointaine : u Les gars... c'est Io p iste ... n nons les pleurards et les grognons... " Sons tenir corn te de so fatigue, Jeon·Fra nçois est part i en é cJo ireur. Le voici tout en haut de Io côte et les équipiers qui le suiven t des yeux le vo ent soudain grim9er sur un talus en ogi– tont les bras joyeusement. Est-ce que ce sera it te bu t ? C'est· A rs1 précisé:11cnt. Au beau m iiieu des chomps, Jes moisons à toits rouqes se blot– t1s~ent a utour des dôrr.es imposants de Io basi– lique e t l'équ ipe, çiroupée outo~r de son chef, se toit, t rès érnue. A insi, c 1 est là qu'a vécu celu i qui, parce qu' il s'était donné de 1'out son cœur à sa m ission, a su si bien rendre le bonheur à ceux qui l'avaient perdu... Une ohrose de M. Pierre· traverse tout d 'un coup la mémoin:? des g a rçons u Quand on croit à ce qu'on fai t et qu'on se donne à fond à sa PERDUS Et voilà toute l'équipe sur leurs traces. Une énorme fe uil.le de chêne est en effet a ccrochée à une flèche qui désigne une oetite route à flanc de coteau. Il n'y o pas d'erreur possible, c'est le chemin è suivre... Et l'éQuipe. enthou– siaste, entonne à p leins ooumons le • Chont de Io llou te D . Penda nt deux kilomètres, tout va b.en l'a ir est léger, les signes se succèdent , tous p lus a musants à d échiffrer les uns que les outres. Tout à coup, Jean-François fronce le sourcil. Voilà un carrefour qui ne porte aucune ind ication. Les gars ont beau examinr.r un à un tous les détails d u terrain, ils '1e t rouvent que plusieurs grosses pierres écroulées, comme si e ;les a va ient étC d ispersées d'u ne main rageuse. Sur le sol, tout autour, des tâche, on ré ussit toujours... Jean-François n 1 0 pJus besoin de stimule r ses équipiers. Cette dern ière é ta pe, ils Io fon t a vec u n ent ra in q ue Io fatigue rend vra iment méritoire. Voic i, sur le ciel cloir, les silliouettes sombres du monu– ment. Tros vite, on arrive. Au bord de Io rou te, il y a déjà tout u n groupe de garçons reun1s autour de !'Alpiniste. Combien sont-ils? 8... 1 O... 22, il n 'y en o que 22. Mais a lors, les outres équipes ? Les outres équipes ne sont pas encore Io. El le soleil est déjà trcs bos à l'horizon lorsque l'Alpinisle, c our la vingtième fois, inspecte les chemins des a le n– tours... les champs demeurent obst inémcnt déserts... il manque trois équipes ou rendez- vous... IA suivre.1 Jea n Bernard.
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