Cœurs Vaillants 1941

Nous avons filmé pour vous: potier motte d 'orgile ou à potier • humide. Il place cette motte ou • balle • sur le tour : plateau de bois horizontal qu'il fait au moyer, d'une par 1.,s pit:ds Avec ses doigts mouil · ICs, le potier foconne peu à peu Io balle en forme de galette. Puis il lui don– ne so forme définitive par des pressions conve nables de ses doigts... Souvent il emploie bois ~ . Qui d'un seul COllp Io forme dé finitive de l'a ssiette. L'assiette termincie mise à sécher ou four, pu is e lle est décorée par des moins experte s d e tou teries rus tiques. Elle est amuite trempée dons une . b ouillie claire formée de : litharge !oxy– de de plomb), d'argile e t P our votre panneau d 'affichage Conform ém en t aux consig ne s du Marécb_ol, il doit ê t re réa lisé dons tous les Groupes. Chaque semaine l'équipe d e se rvice doit y installe r les Jages du namé ro qui v ie nt d'arrive r. 11 faudrait mainte nant chon~er l'inscription que vous avez dû pla – cer tout e n bas du p a nnea u (voir • C.V. • du 27 ovrill. A Io p lace de : Un C.V. c 'est un gars q ui . a Qu cran, vous m e ttrez : Le Cœur Vaillant a toujaurs le sourire , il sème la jaie part>ut où tl passe . Et vous lnisserez c e tte inscrip tio n jusqu'à ce Que n ous vous e n indi- 1uion s une autre. Julien qui hoitoit lé:!èremcnt. et Mar· cel le plus jeune d" l'équipe. étaient restés ù Chnntclouve pour ~ttcndrc le car qui les conduirait ~ Entrai~ucs : de là ils rc prendraient fo sentier 4ui leur permettrait de rejoindre lcL:rs ca– mnrndcs dans le cournnt de l'nprès– midi. Et il étoit déjà 4 h. 1/ 2. Inquiet, l'Abbé scrutnit. déji.i depuis un moment, l'horizon qui rcsuit vide incxorabll:· ment... Il n' y nvnit r>lus ;, hésiter, il fallait deux garçons,. robustes llOUr nllc!" ou devant de JuJicn et de J'vlurccl. Ils ne pouvaient être bien loin maintenant - Emile. Roger ! Aussitôt deux garçons accoururent. E yuclt·•ucs mots l'Abhé leur expli- que Ct) qu'il attend d'eux et leur trace l'itinéruire à suivre. - Vous irez jusqu'aux tunnels, Jclicn et Murccl doivent arriver JHlr le si:ntic.: r en locets dans les Eboulis c't·st le seul que connait Julien. Et il ajouta : Pn:ncz vos impcrméublcs. Depuis quelque tcmps 1 en effet, le ciel s'était obs.curei et les nua~c" Je plus eu plus nombreux se trninuicnt, s':lccru– chnient aux Hanes des monh1J:!ncs, cnvc. loppant les premières cime~ de leur êch:irre ' 'oporcusc: Petit i1 nctit, cette mer de nuol!es montait. montait toujours, d'ici peu la hasiliquc elle-même sombre– rait dons le brouilJard. Pourtant il arrivait quc 1e ''t•rsant d'Entraigucs restait compl{!tcmc:nt J ë– couvcrt et les deux attardês n\1ur:.1icnt peut-être pus ô craindre k rcdoutablt; ennemi des montognnrds. • Emile et Roger sont partis. lis march cnt déj G. dt:puis u11 bon quart d'heure. quand, tout à coup, 1:1 bourrasque se déchoinc, le itros nua!!c noir, qui menaçait depuis lon~temns. crè,·c et déverse sur toute 111 montagne une pluie cinglante ; la rcspirnrion <les l!arçons en es t coupêc et, ne pouvant faire un p:is de plus, ils se plaquent· contre Io roche, attendant que la ralalc ait diminué de violence. Combien de tcmns restèrent.ils uinsi ? Peut-être quelques minutes c 1•,1i leur o;;;cm– blè rcnt des heures... Aussi b plnic avait-elle peine cessé, qu'ils rcpor· t:iicnt. - Ah ! e nfin ! Voilà les tunnels. Les tunnels sont deux petites routes qui permettent simplement au sentier venant de Snint-Michel·en-Benumont de fronchir la passe difficile. · Et sur ce ver· sont la visibilité était encore très nette. De cc posri: d'observation Err.111.. · ..!I Ho– ger allait·nt 1101.1voir s urvei ller b lrnuéc p:ir lnqucllc Ja route d'r-'.ntrni;:~u1·~ dé– bouche de l:t fnri:r. Si o n appelait ? li t les mains en rorlc·voix, h:s l!rir~ çons fon t retentir de vihrnnrs appt•ls... !\1a is r:c:n r.c r ép nnd ; seul l'Ccl10 in- hsssa hle r~pèt<.· leurs. l'rÎs, / fV1ainlenaut , ù hout dt' sonffl4: , ils se sunt tus. 011e fH! ll\'l!flf bien être J 1,:\'enus leurs camarades ? Peut-être ont-ils l·té surpri~ p:ir l'•1riigc... Sont-ils restés au Villard, le th:rnicr petit vi lfrii,?c dorlt on dis t in :.?uc :'i peine · Je<t toits lui!i;.lnts sous Io pluie ? Ont-ils eu JH·ur dr: J?rimper et a!tenJcnt-ils que le temps dc\'Ïcnnc mei!lcur ? ... Deva nt toutes <.·es l1) 1 rrnthèses.: C 1 1.J~ pcn..-c r ?... Cependant Emilc..• et Hoger fÎxL"nt toujou rs a\'cc intensité c<•ttc route sur l:tq11clle :rncunc silhouette ne se dcs– s ine. Toul coup, ils . se rdou rnent et constatent tJIH' Je col d'I lur tiêrcs, !'1111 tour. Ji!)p:1rait d~sns lu nl:l'>Sè cot11n. ncu:,c Je-. nual\l:S qui se pressl·nt m 11in· tenant de plus en plu.:; compacts. Les ~arçons éch:1111!C'nt un rt·~:ird ra– pide e t sans se cuncerter plus loni;!ue· ment. les \'oil:i. <.JUi dévalent lu pt:ntc qui conduit ;lu ptl'. •Jccupant un 1>ct it rcpbt au s11nir du bois. L:·1~ no uvd lt- h::dk. Lu plu!e il rt·comm1..•nct.! de rumhcr , fi n: ~t pc..·r:.istuntc ; k s imp1..·rrn1::1hlcs J éirt ruis•;dant!'! sunt tr.1n::.1u.•rcC.;;, - - l! c11utc. llu;.!t·r, fit ~uudain Emile, nous ne puu' 011~ n.~ttrl·r lû indéf111îmc11t, il fout uller i1 lc..·ur n :ncuni1't·. Toi. rC'~Hc 1:'1. si jt• ne :,ui.s pas re\ 1 cn11 dans u!lc , dcmi-hc·urc. tn rcrnuntt·rns ra~sun.:r l'Ah– b~, ca r Cl-.fa \'1:udra d\re que je ne lt·s 0 1 p~s rt·contre~ c..·n cours <l<!. rrntrl' et Que Jt· s uis redcsc.'.C.'ndu jusqu'~111 \ ï ll:rrd pour les rc tr1Juver. l1an:o: ce t·ns llflt&,!: ne puurri1111~ rernt.intcr c.;u"· d1.•nu1i11 m :1· tin, la nui1 t 1 nnbt• si vite qu'elle ris· quc roir de nous ~urpn.~ndn'. Et , ~1 toute allurt·, f~mill· ">'cni!n)!c:l Jans la JcsCl'IHC. • A p ein e avait-il pnrw uru cinq cents m ètres qu 'il vit point.Ire deux silhoud– tcs serrCcs l ' une: contre l'a utre et !"·a– britant socs un imrnenst: par~1pluit!. t\·f:ii o:;:, nttt parole, ct• sont eux... comme ils :1v.1nccnt :l\'CC peine, et le vent qui les cin~lc en ph' in ,·isa~c lt•s ~i::.nc rudPmi:nt. .. Ohé l Uhé ! Juli"n l:'f l\farccl ont n.:lt-vé b têl~. lJn !-.o u ri rc ùClènd leur vis:1~c cri">pé, lc1ir ,·nix s'c.;lèvc jor eusl!. hachée p~r le vent : ·- Vo iE1 0 11 arrÎ\'\'. mnis... c\.·::.t dur ... - .1\ttendc7.-moi , jl· descends. Et, en moins dc..• Jeu x, J•:mile a re- joint les Lieux l·nlnnts ruisst!lo.nts de pluie c:.·r !->Uccumbant de fori i,!ue. Cournj!r. J11ns cinq minutes nous Julien boite de pl us p oule 4u'il a ou talon ·ncnt souffrir. Sa voix. cependant, couruJ!cnse : -- Mais 110 11, mais non... Et toi, Marcel ? Marcel est un J,?arçon de 10 mine éveillée et aux yeux r ieurs... il ne répond pas tout de suite et Emill: c;ui l'observe avec étonnement ~·::iperçoit que le petit ~::irçon é~rène entre doi~ts son chorelet de buis... Mointenant les trois alpinistes ont r !'· joint Roaer et tous les quatre conti· nuent l'ascension. fis montent lcntt.. ment, très IL'ntcrncnt, la pluie tomb" toujours ; dans lt> lointain on entend lt· grondement du tonnerre qui se r:ippro· chc de plus en plus et se répercuté J~ monta~ne 0 monta1\nc ; le cid c.;;t tout sillonné d'éclairs. De temps à autre, Emile se rl'tourn:.: vers ~lnrcel qui ferme l.:i marche. Ça va coura~c ! nous orrivou.. au x tt.:uncls. encore un pe tit d Tort, Mais M nrccl ne scmhic pas plus fil.' soucier rit• la pluie que du tnnncrr~ n des éclairs : il fredonne ù m i-n,ix un C'nntiquc il ln S::iintc V icrJ!e, il n l'oir rudicux... Là-haut. tout en haut de la monta~nc, c'('~t ie ~~rnctuain: de :'Jotr•,.'· Dame... une seull' choo:;:C' comntc m.:ii•ltc– unnt rour l'Vfnrcd : il mvntc \ ers ..u n1<1man du Ciel, le 'cat f\eur Stiulfl•: r Ja pluie cinl!,lcr du r. ri"!l ne pc:ut t·11· t:tmt.:r sn joie... .\u bo ut d"un bon 111001-.·nt de m nnri!e. ln r et ltc troupe :irrivc en \ 'Uc de ln ha· silique. L ;i pluie st..ntblc :-woir renont.:t: à toriibcr, le temps fl<lrnit se dC.1.!.1~rr lentement . le soll·ÎI disparait :i l'ho riz on. Bi('11tOt C'e sent la nuit... Q1;e peuvent-ils bien luire :- De l'csrlrinade du snnctu3ire. r~hhC c ntotJ rê de tuu!.-. SC'~ :!:irçv1t~. !'crut.... i:t route. Soud:lin, une \'ü ix 011 pnint~ \'.in f.'1issl' !'i.' b it 1.:11rc:1dr c : Oh~! ( Jhé ! fY1C ! Oî1é: ;\1' ... it•11 l'/\bhié •Hl a rt·flrmdo.. Ohc'.· ! Ohé ! «HH· ! 0 hé! Lt·<> rl!)PCI' se cru!!:it·n t maintcn:rni ... ~bis Ctu i ils 1 Cp•1ndcnt. d J \\nS lt.: ...uit t,.11i h•11tcm\:11t l'n\·c>to pp{' tout Je ,:!rnndc pHi:.. . un :ip r:-11it ll.'S !"ilhn uctt\.'S q ui ...,\! rup.p 1nch ent. C e "''"'t eux ! C c sonl eux ~ f)u i, CC C:O!lf bic.•n l'UX, m :IÏS dons (ju(•) étnt. . S..:i~nt.·ur ! Trempés jusqu'nux "s, fourbus, C':\.lcnué~ ... Pourt:\nt , mal;!rC la b tit 1 uc. leur est radieux et quand, 0 l'arrivée. t it groul)c p:lssc Jevont 1:.1 Statue Vicrite. il semble ~t tous que hais~c les• yeux pour sourire à tr.:.? nlilbntc: pêlcrins. FRE RE NflTR . L'AVENTURE FANTASTIQUE D'UN GARS DE 12 ANS ) 9° é pisode Avant de partir en expédit ion Une équipe n'est vraiment une équipe qu a p a rtir du moment où les équipiers sont capa bles de se réunir ensemble, sous la direction d u chef d"équipe. sans que ça tourne a u g ra nd cha hut. Quand se pt ou huit garçons sont r é unis. il pe ut arrive r q ue << ça dégénèr e » : o n se la nce des caillou x - pour rire - et il a r rive jus te – ment qu'une pie rre tombe sur la luca rne du voisin ou sur le coin de l'œ il du p eti t frère ; on part en promenade sans prévenir, et le temps passe, et à huit heures du so ll', on n'est pas e ncore rentré... Toutes choses que les m ama ns n'aiment pas beaucoup. Avoue qu'elles ont ra ison. Francis, le nouveau chèf d'équipe, est vraiment un gar – çon plein d'astùce. Pour êtr e sûr que ses équipiers ne fe– ront pas de bêtises. il les a présentés à sa maman dès la premièr e r é union. La rhaman de Francis leur a dit un gentil petit mot de bie nvenue : « Ah! c'est vous les camarades de Francis! Eh Et ouand toute la bande a décidé de fonder une équipe de ·Cœ urs Va illa nts. elle les a encou – r agés : « J 'espère que vous allez devenir une bonn~ équipe, et que vous ser!!Z bientôt de vrais ' Cœurs Vaillants. C'est moi qui vous broderai votre fanion ? » Les gar s sont fie rs qu e la maman de Franci~ ait confia nce en eu x. Ils sont encou ragés à bien foire. L"autre jour . Francis a emmené ses équi– pier s en promenade. pa rce q ue c"était tout de même tr ès ·monotone de r ester dans la caba ne du jardin. Sosthène , qui fa it toujour s le malin. voula it absolument gr imper sur le mur d'une propriét é pou r envoyer des cailloux au chien qui ahoyait au passage des gars. Mais André l'a v ite r emis à sa place: « Ah! non, mon vieux, fais pas des t rucs comme ça ? De quoi qu'on aurait l'air ? La mère de Francis a confia nce en nous., faut bien se tenir l » L a p romenade s'est bien term inée. L a maman de Fra n– cis :w ait ,.;u « cr éer l'atmo– s phè r e », comme on dit. p ar un simple mot de confia nce. • 11 bien, jouez et chantez jo:,reu– ~ement a u fond du jardin. J e suis !O(lre que tout marchera F l'rt llt'l!I n', s i 71,1.~ 111· 11 fi,•,. ,.r in111·- Jti dt' 1n·,:srn tc·i· ,; sa n''"'''"' tous frs !Hl/'.~ tir .'>Ml o 11u 11r•. très bien et qu'on peut avoir confiance en vous, n'est-ce pas? n Peti t frère qui fondes une équipe. fa is comme .Franci_. T iens ta mam::in a u cou rant et demande-lui toujours conseil rivant d °<' n1 r c·pr e ndrc q u e lque Elle a mis :;on regard dans les veux des ;,rnrs qui o nt promis de tout leur r œ ur : " Oh! oui Madame ». chose :wec te!" équipil' rs. Et tu verras: ça m:ir – che r" bie n mie ux . la fabrication d'une pu\vérisë. couche mince recouvre siette. Portée au fou r, chauffée penda nt 20 à 30 heures à 9000 p ar plusieurs tonnes de bois, ce tte couche fond P.t se t ransform e eri Refroidie et vér.fiCe I' .__ Sie tte est emballé e soi~r. ... •u ~ement , a vec dei:; rn1\lic r':> de ses seniblob!cs. pour ctre livr f>e a u"X C 'est 16 qu 'avec •es, cruc hes, bols 1res 11ot erie s, a ux vives cou leurs, el!~ provoque l'od– tous oo-.ir le le t ravail so1- ort isans fran·· n e r t oi-m ème des po te ries avec de la terre à mode· - c'est très a musant .. LE. CI NEASTE Dimanche prochali .im ce s era fête chez vcp s Tout es les familles de Frcr.ce féle– ront celle qui est ta reine ne chaque mrnson . la mam an. Pour cet hJ fête, nous ne te donne– rons pa s de prooromme oré:c1s. C est à ch oque Cœ ur Vailla n t de troL1v~r. a vec ses f rèrcc; et sœurs , CC' qui foro le olus p laisir à s.o mama n : bouqu0t , p ct·1t comp liment, table f le1.1ric chant . pcti~c surorise, e t c ... l i fa ut,. dès a ujourd'hui, ccmrnen– ccr à orëoorc r t·ou t cela En porl r, OLJ besoin, en équipe. Cette année, plus cwc 1omo'.s. les ma ma ns peine n t rudement oour as– surer, molqré les restr1ct1ons, le bicn– Ctre forn iliol. Il ta 1..1t que dons Io foç n dnn t nous cê l 'breruns leur tt'.'te c lks sen t cnt pa sser toul e notrë of1i?c t ;on t>t t c11t e not re rcc<'n.noi" ,nnc~ - Picrre..1 écoute ! Alexandre a saisi le bras de s:on frère. Son o·rOUe perpétuellement flUX ax~ets \'Îcnt de SCTIHcndrc a u loin lln bruit b;z nrrc que l'eutr(' gnn;:on a.c semble p a s avoir cnt eodu. --· f>jc f'.-c, CcoU'tc ! on dirait des coups de feu ! Ccltt: fois, Pier re éclate ca.rrémcot de rire. - Oes couptï de feu ? tu es fou ! 1\1ois lt... ~amin ne semble pas devoir s e loisser rossurer fccilcmeot. - Pie~, si c'Ct.aicnt les Indiens... DCC"idément , le petit frère, oujourd'hui, perd com plêccmcnt Io tête. Et Pierre d 'cntreprcadre, pour le coovnin\!rc,. en interminable djscours. Les Indiens ? Oui, leur menace était toujours réelle en ce début de 1692. et les colons avoicnt dû construire, o:>ur se ~arontir de Jeurs atraques, des vHlogcs for tifiés où tcotcs 1 outils et bétail étaient groupés nu cetrtre d'un vaste enclos entour é d-e roodios et de parapets. C 'est ao fort de ce genre qu 1 b11bitaient ou bord du fuint-Laurent, Aleuadre et Pierre de Vcclières, deux petita gan de 10 et 12 ŒDs. qui se troavaieat ce iou r·là presqge 6eols ou logis. Leur popa, M . Jarret de Verchères, ~toit parti à Qué~ le::u· c:nama.o à Montré:lJ, les coiom; s'était-at dispersés depuis plusieurs jours dll.fls leurs plantations lointaines, laissant au fort les femmes et les vieillards. Qua.ot mur. soldats qui, à l'orJinaire, assaraient œ tarde, i ls étaient partis cha sser dans les bois, laissant à cieux d'entre eox 1 et à Lavio1ctte, lt fidèle scrvitc.ur , le soie de veiller sur les tentes. Les lodico.s, depu is fort lonG,temps, o '::iYaient pas duané signe de vie, Io paix semblait défioitivcment revenue dans lo région. Qae pouvait-on craindre ? A le::andre, cependant., demeurait ner· veux. Les lodiens sont si rusés, si per– sévérantG..• JI a'é~a..it pas seul :i avoir eotendu les coup!:> de fui. Aa bord du Beuve, où elle était descendue pour une promenade matinale, 1\1adeJeine, la grande sœur de 14 ans, avait tr e&Sailli, elle aussi, au bruit insolite. Une seconde, l'inquiétude traversa. son esprit : tout aussitôt, dans une moue Joyeuse, la fillette se rossu· tait elle-même : - Que je suis donc bête... Cc sont les soldats qut chassent dans les bois !... Cependant l'heure s'evon– ça.it . Plusieurs travaux ur · gents attend.aient encore la ieuae ména,:!ère. A regret elle se leva et, laissant lit la r ive parfumée de fleur~. elle tourna le dos au fieu· ve pour remonter vers le fort. moment de surprise qu'elle avait pro· voqué, Madeleine fit un dernier bond. Q uand l'iroquois reprit sa poursuite, il était trop tard : la porte de V erchères venait de se refermer sur 1 ïntrépide fillette. Déjà ses compagnons le rejoigno:ent. Tapi.s dons lc:s !toutes herbes, ils se réu- qui s'approchaient en rompa nt, et qu' elle ' en oit d'apercevoir. Pu:s elle fait exécuter feu de solve sur feu de salve. Q uelques vides se créent dans les rangs des sauvages, ·mais cc& pertes, loin de les intimider, décu– plent leur ro.ge. Alors, Madeleine se fait amener un canon de huit livres. Pierre et AJexan• circ- : "?nt lù, galvanisés pur le courage de leur · grande sœur. A eux t rois, les en– fants pointent la pièce de telle façoo que le coup étend plusieurs sauvages sur le sol. Cette fois ils r.e dcmllfl– dcnt plus lcor reste et 'se retirent ea débandade. C 'est à cet iostGnt qu'ils apcrçoi– venL sur le Saint-Laurent une barr:·uc mon!ée par dec; Visai;?es-Pûles. Au moins ces derniers ne leur échoppe– ront pa.s 1 Elle n 'avait pas foit 200 mètrôs qoe des bruits bi– zarres Ja fo~saient tresssil· lir. Derrière elle, Io proi· rie s 'ooima.it de frémisse– ments étTao~es... Elle s:: retourna... Derrière elle, une cioqusmtoi.oe d'indiens étaieat là. qui ejastaient leurs fusils. Ils avaient dû descendre le Beuve sur U s trois tnfat1t$ 011.t pointe le <.'a1101&., drblt .•uu· te~· saui• a.ou. .. Mais Madeleine a vu le danger couru par ses compa !riotes. Malgré les ouppli· aniooa de la petite garni– son, elle 'S 1 élaoce hors du ces légers canots d' écorce dont ils a vaient le secret', aborder en traitres... Déjà les bmlca e~fftaient aux oreilles de la fülette. Alon, prenant son élan, elle se mit à courir à toutes jambes vers le fort. Derrière elle, les t erribles Peaux· Rouges commençaient ln poursuite... De toutes ses forces, Madeleine se mit à crier : - Aux armes ! anx armes ! Mais persoo.ae ne se moatrait au som· met du foct. Tout à coup, le c:ri s' arrêta net don! sa gor~e. Uoe main tordait sur sa nuque son fou!ard de soie. D'un geste rapide, qui prouvait une remarquable présence d'esprit, Madeleine défit le nœud qui reteaoit le lé,ier carré d'étoffe, laissant cclui~ci eatre les doigts du so.uvaf!e qui ,était parvenu à la rejoindre. • Le fort était tout près. Profitant du nirent en un graad conseil : le· for t de Verchères allait subir, des farouches Indiens, un sièite en règle. De )'autre côté de Io palissade, M:ide– leine ne restait pas ia3ctive. Visitant les uns et les outres, elle eut vite fait de se rendre compte que personne autour d'elle n'était capable de se défendre : Laviolette tremblait de tous ses mem– bres et les vieillards ne cessaient de gémir.~ Quant aux deux soldats, l'un s'était caché derrière les femmes terri– fiées, et l'outre s'apprêtait è mettre le feu aux poudres. Il tenait déjà one mèche allumée ou · dessus d'un des tonneaux quand Made .. leine s'élança et la lui arracha des moia s. - Malheureux ! qu'allfez-vous faire ? Allez me chercher deux fosils. Faites vite ! Le ton était impératif, l'homme obéit et revint avec les armes demandées. A ussitôt Madeleine se mit en demeure d'orgaaiser la défense. Elle décrocha d'abord un large chapenu d'homme et s'en coiffa de façon à tromper les ladiens fort pour voler à lear se- cours. Stupéfaits de tant d'audace, les Indices se demandent ai une telle hardiesse oc çache pas ua · piè;!e et ils prennent le par t i de laisser les voyageurs parveo..ir à Verchères sans les attaq:1er. La barque était montée par un Mon· sieur Fontaine de Varennes et sa famifle. A peine celui·ci est-il nu courant de la r ésistance qu'il prend un fusil et se mêle aux défenseurs du fort. La nuit tombe, Madeleine place des sentinelles aux points ]es plaa a.cces· eibles à l'ennemi. Toute la nuit durant, elle va soavent d' un poste à. l'outre, afin de voir si chacun veille. Le matia Io trouve debout auprès des femmes : - Une nuit est passée, dit-elle sons trembler, il faudra en passer d'antres, cor les Iroquois sont patients et ne nous lâcheront pao de sitôt. D'heure en heure le canon tonnera afin d'cilcrter Montréal, dont noas ae sommes éloigaés que de vinf!t· cinq milles. Que chacun fa~&e son devoir et oous tiendrons jusqu' à Io délivrance. Puis clic réunit les hommes - Messieurs, j c suis bien décidt!e à me battre jusqu'au bout. Et d'un coup de poing énergique,· elle enfonce plus profondément son c~iopcau sur so tête. - M ais il fout bien vous convaincre G'Ue plusieurs Jours encore ces sauvages vont tenter l'nssout. J ouons-les et fai– soos-leur croire que nous sommes nom– breux dans cette enceinte. En effet, ils font si bien tous que huit jours cl huit nuits durant , les Peaux .. Rouges sont repoussés dans toutes Jeur5 tentatives et qu 1 ils croient avoir affaire Îl une forte ~ora ison. Un soir, ù l'heure où le soleil se coche derrière les monts recouverts de forêts immenses, à l'heure où la petite troupe s'apprête à passer une nou\'elle nuit , Madeleine sursaute et, se préCi– pitant vers un des créneaux, couche en joue une cible invisible du côté du fleave. - Je crois bien avoir entendu des voix, sur 1'ca.u. La•iolette pousse un soupir résigné : o Ah 1 si c'était vroi, Modcmoiselle 1 Au même inst11nt, M . F ontaine vient la rejoindre : - Il m'a semblé... hosarde-t-i.I. La voix d 1 une des · scnt incllc:s éclate daos le silence : - Qui vive ? - France ! répond une voix Hommes, femmes, enfants, monde s'est levé et se jette su– pour ouvr ir ou.x renforts. Le V crchèrcs étuit sauvé. vibrante. tout le Io porte fort de Le Canada a élevé une stntue à l'hé– roïque petite Françoise. E t son souvenir est de. ceux qul, par delà. les mers, nourrit l'estime des étraagers pour cette ter re de F rance doat le.s filsJ G. traver6 les ôacs, demeurent vaillants et fic;a comme autrefois. . Rodoly. ? .. M Pierre n 'a pas eu besoin de s'expliquer davantage. A peine ovaiT-il désiqné de la m a in Io <:arte d 'ascension (!u'un cri a jo ill1, u nan ime : a: L'alpiniste ! i, Mais les garç ons ont e u l'air tellement interloqués e u x- mêmes de le u r dé couverte que le d irigeant est pprt i d 'un franc é ciot de rire : " Mais oui, I' Al~i­ n iste... l'Alpiniste en personne. Est-ce quo c'est vraiment si extraordinaire que cela ? Nous avons été chefs d'équipe autrefois, dans la même école, puis la vie nous a séparés. Mais l' Atpiniste, eomme moi, o continué à s'oc- cuper des Cœurs Va illants et il a su si bien conduire ses gars sur le chemin du bonheur que le Centre National, u n beau jour, lui o demandé de J)rendre la tête de l'asce nsion... Lo semaine de rnière fort embarrassé de... mon dé port je lui a i é crit ; il a pu c onfie r son groupe à un outre dirigeant e t... ~ Et il arrive quand, M'sieu ? __, Il arrive demain à 4 he ures. Comme c'est jeudi, nCMJs irons tous le chercher à Io gare. C'e st même pour cela que je vous a i convoqués. Il s'agit de pré parer à I' Alpiniste u ne récei:tion digne de lui... Quand des chefs d 'équip e se mettent à préparer quelque chose, .:elo donne tou ;ours des résultats im– p ressionnan ts. Et vo ilà pt>urquoi, ce jeudi-là , la ' petite gare, d 'h abitude si calme, connut une onimotion tel;e q u 'elle n'e n avoît p lus vu depuis des années. Fanions o u vent, chefs d 'équipe en téte, une a rmée de aars au béret b run prenait d 'a ssaut Je pa cifiQue port illon que le chef de care, tou t éberlué, essayait en vain de défendre : n En arrière, les enfants, en or"riè rc ! le train va arriver... l) - Le v'IO, M'sic u; le v'là ! - J' vois déi.à Io fumée ! - Pousse pas tant, toi voyons ! - J'vcux l'voir, le premier ! n - Au m ilie u du grincement des !reins "et des h a lètements de la locomotive, les cris s'entrecroisent dons une magnifique bous– culade. Mois tout à coup u n impeccable salu t immobilise tous les qars. Energique, le cri a Haut les Cœurs... Vaillants ! u a ramené le sile nce , le train vient de stop~er; à · la port ière du wagon, une ha u te silhouette s'en- codre... En deux bonds, M . Pie rre s'é la nce vers l'a rrivan t tandis que des UN IS • vi- goureux font tremb:er les verrières de la g ore Ah Io borme he ure ! les gars, voilà qui est é nergique ! En route, en route ! ,, Le cort ège triomph a l descend Io grond'rue en i'lu rlont de tout es ses forces un chant nationa l. Plus d 'u ne fené tre se aornit de curieux, p lus o 'u n g amin sort su r le pas de sa porte. Tou t d'un couo, Morê'el pousse le coude de Jean– Fro nço ;s " là-bas, regarde ! Là-bas, ou coin de Io rue , quelqu'un s'est arrêté : c'est. Raoul... Mois o u même moment la porte de la Maison -Haute cloque violemment. A gron– des e n jambées Dédé sorr, le reqord mouvais, le poing batailleur t ond is e>ue Raoul, terrorisé, s'enfuit à l'out re bou t de Io rue. Jean-François a vu le donqer. Brusoueme nt il écarte ses gars, le vo ici juste devant Dédé . Avec un flo t de menaces celui-ci tend le po ing vers le chef d 'équipe. Sons baisser les yeu x, sons recu le r d 'un centimètre , sons d ire un mot , Jean- Fran– çois oasse , très crâne. Lo scène çi é té si rapide que 1Jersonnc n'a po1u le remorc;uer. Et voilà mainte nant les Cœurs Vo iliant s réun is dons la co ur de la Chrétienté. Le salu t aux· couleurs. le grand rassemblement d 'honneur. tout se déroule dans un o rdre impeccable. Tou te la journce d u ra n t , le Groupe est en effervescence Chapelle. Tob ie de la Loi, coins d'équipe , l'Al– p:n1ste do it tout visite r, et à chaque découverte nouvelle la io ie ~e fait olus in tense sur son visage Enfin. vo :ci le soir. Une dernière fois les Cœurs Voilla n ts sont réun is dons la cou r. Le dernier chant a chevé, une vo ix vibront,I? s'élève : u Les g a rs, je n'ai pas besoin de vous dire combien je suis eontcnt de me trouve r avec vous . Depuis longtemps je cohnais votre d irigeant et je suis fier d e pouvoir continuer so tâche. Unis à tous les C. V. de France nous a llons taire ensemble du bon t ravail. Comme il n'y a pas une m inute à perdre , je vous annonce tout de suit e une nouvelle sensa tionnelle Io somainc prochaine, nous portons en explora t ion. Ceux d 'entre vous qui ont déjà vu au cinéma des reportages de grands raids savent qu' on ne por t pas sans pré paratifs pour Io gronde a venture. Vous ovcx jusqu'à jeudi prochain pour vo us équiper, chacun à votre idée... Rendez - vous tous, à 2 he ures, pour le grand départ... » (A suivre. ) Jean Bernard.

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